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Contes et légendes de Madagascar
Contes et légendes de Madagascar
Contes et légendes de Madagascar
Livre électronique216 pages2 heures

Contes et légendes de Madagascar

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À propos de ce livre électronique

Un florilège de mythes, de contes et de légendes permet de pénétrer dans l'imaginaire de Madagascar

L'imagination de ces peuples insulaires ne cesse de surprendre : tout l'univers, racontent-ils, tire son origine d'un immense monstre aquatique nommé Itrimobé dont le corps se transforma progressivement en terre, montagne, rivières, animaux et hommes. C'est pour cette raison que tout l'univers est un immense laboratoire des métamorphoses. La foudre, amoureuse d'un beau garçon, descend sur terre et fait semblant de se comporter en jeune fille prude, hélas, sa gourmandise la trahit, et elle se voit répudiée. Et en voici une autre, celle d'une jeune fille d'une beauté époustouflante que tout le monde voulait épouser. Celle-là se révèle trop exigeante : elle met à l'épreuve les prétendants pour mieux les accuser de vouloir épouser une bonne cuisinière et ne pas l'apprécier pour ce qu'elle est. En punition elle se voit transformée en punaise, dont l'odeur n'est pas considérée abjecte par les Malgaches, mais au contraire, fort agréable, car elle évoque ce personnage resté célèbre pour sa magnificence. D'autres animaux, comme le caïman, sont également entourés d'un vrai culte au Madagascar, car longtemps il était vénéré comme un ancêtre totémique de quelques tribus et aujourd'hui encore, on continue à croire que les humains peuvent se transformer en caïmans après leur mort s'ils le souhaitent, ainsi que se marier avec les représentants de cette charmante espèce.


À PROPOS DE LA COLLECTION

« Aux origines du monde » (à partir de 12 ans) permet de découvrir des contes et légendes variés qui permettent de comprendre comment chaque culture explique la création du monde et les phénomènes les plus quotidiens. L’objectif de cette collection est de faire découvrir au plus grand nombre des contes traditionnels du monde entier, inédits ou peu connus en France. Et par le biais du conte, s’amuser, frissonner, s’évader… mais aussi apprendre, approcher de nouvelles cultures, s’émerveiller de la sagesse (ou de la malice !) populaire.

DANS LA MÊME COLLECTION

• Contes et légendes de France
• Contes et légendes de la Chine
• Contes et légendes du Burkina-Faso
• Contes et légendes d'Allemagne, de Suisse et d'Autriche
• Contes et récits des Mayas
LangueFrançais
Date de sortie30 avr. 2015
ISBN9782373800302
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    Contes et légendes de Madagascar - Aux origines du monde

    Univers

    Itrimobé le monstre aquatique et l’origine de l’univers

    La terre était, dit-on, entièrement couverte d’une nappe d’eau dans laquelle vivait seulement un monstre aquatique nommé Itrimobé. Ce monstre était le seul maître de cet immense Océan et y vivait sans inquiétude.

    Un jour, dit-on, il voulut voir la lumière et sortit sa tête de l’eau. Séduit par le spectacle qui s’offrait à ses yeux, il s’agita, alla vers l’est, vers le nord, vers l’ouest, vers le sud, il flaira partout mais ne trouva aucun passage lui permettant de sortir du grand Océan qui était, dit-on, infini. Alors, il eut l’idée de creuser avec ses larges et longues griffes cinq grands trous pour servir de vastes réservoirs : trois au milieu de la terre et deux à chacune de ses extrémités. Sa tâche étant terminée, les eaux du milieu allèrent se jeter dans les trous du centre, celles des côtés dans ceux des extrémités.

    Alors des parties de terre émergèrent et formèrent des continents et des îles. Itrimobé devint amphibie et vécut alternativement sur la terre et sous l’eau. Mais ses yeux n’ayant pas été faits pour supporter la lumière ne virent plus et bientôt il mourut.

    Quoique mort, son esprit vivait et il dit :

    – Puissent mes deux bras devenir des hommes pour s’aider ! Puissent mes deux jambes devenir des animaux pour servir aux hommes ! Puissent mes intestins et mes poumons devenir des reptiles ! mes vertèbres des poissons qui peupleront les mers ! Puissent mes os devenir roches, mes poils des arbres et de l’herbe !

    Ainsi les bras d’Itrimobé se transformèrent en êtres humains : le bras droit devint un homme, le bras gauche, une femme ; l’homme et la femme s’aident toujours comme les deux bras. Les jambes furent changées en animaux domestiques qui, de même que les jambes, rendent des services aux hommes.

    Origine des montagnes

    Autrefois, dit-on, il n’y avait pas de montagnes sur la terre. Sa surface était lisse et unie comme celle de la mer. Voici pourquoi il n’en est plus de même aujourd’hui.

    Dans les temps anciens, le Ciel voulut, dit-on, se marier. Il cherchait partout une femme qui pût lui convenir, mais il n’en trouvait aucune qui fût assez jolie pour lui.

    Un jour, son ami le Kabantiny (la fauvette) monta jusqu’à lui et lui dit :

    – J’ai appris que vous vouliez vous marier. Il y a tout en bas une grande et belle femme que l’on appelle Tany (terre) et qui vous conviendrait à merveille.

    – Je vous remercie, dit le Ciel. Allez, je vous prie, la demander en mariage en mon nom.

    Le Kabantiny partit et arriva jusqu’à la Terre. Il la salua et lui dit :

    – Mademoiselle Terre, mon ami Ciel m’envoie vous demander en mariage. Voulez-vous l’accepter pour époux ? Je crois qu’il vous plairait beaucoup.

    – Je l’accepte volontiers, répondit-elle. Allez, je vous prie, lui porter ma réponse.

    Le Kabantiny remonta jusqu’au Ciel.

    – Qu’a-t-elle répondu ?

    – Elle m’a chargé de vous dire qu’elle acceptait.

    – Bien, retournez lui dire combien j’en suis heureux, et priez-la de monter jusqu’ici pour que nous nous mariions.

    Le Kabantiny repartit et la Terre commença à monter vers le Ciel.

    Lorsque les êtres vivants virent cela ils furent inquiets. Ils se réunirent en une grande assemblée et ils dirent :

    – Qu’allons-nous devenir si la Terre continue à monter ?

    – Dès qu’elle aura rejoint le Ciel nous allons être tous écrasés, nous allons tous mourir…

    – C’est vrai, dit le Kabantiny, je n’avais pas songé à cela.

    – Il faut empêcher ce mariage. C’est moi qui le faisais, c’est à moi de le défaire. Je crois en avoir trouvé le moyen.

    Il remonta vivement vers le Ciel et lui dit :

    – Mon ami, j’ai beaucoup réfléchi au sujet de votre mariage et je crois que nous nous sommes un peu pressés. Vous feriez peut-être bien de ne plus y songer. La Terre est devenue vilaine, méchante, hargneuse. Son corps est tout couvert d’épines qui vous piqueront. Ses cheveux, les feuilles des arbres, font beaucoup de bruit lorsque le vent souffle et vous empêcheront de dormir.

    – Je vous remercie et je suivrai votre conseil. Vous êtes un bon ami. Allez vite voir la Terre et dites-lui de ne point monter jusqu’ici.

    Le Kabantiny se laissa tomber et dit à la Terre :

    – Ma pauvre amie, vous avez le plus grand tort de vous marier avec le Ciel. Son œil est trop chaud et il vous bridera. Et puis, voyez combien il vous respecte peu ! Presque toutes les après-midi il fait tomber beaucoup d’eau sur votre tête.

    – Vous avez raison, mon ami, dit-elle, je renonce à me marier avec lui. Et puis, quelle est cette coutume qu’il prétendait me faire suivre ? Est-ce à la fiancée, maintenant, de courir au-devant de son futur mari ? Je préfère rester comme je suis !

    Mais certaines parties de la Terre s’étaient déjà élevées. Pour paraître plus belle, elle les avait garnies des plus gros arbres qu’elle avait pu faire pousser. Ces parties élevées ne descendirent plus pour se mettre au niveau des plaines. Et ce sont les montagnes actuelles dont le sommet est toujours couronné de grands arbres.

    Origine du soleil, de la lune et du nuage

    Razanahary avait, dit-on, trois enfants. L’aîné s’appelait Ramasoandro (Soleil), le second Ravolana (Lune) et le dernier Rahona (Nuage). Ils passèrent tranquillement leur enfance auprès de leur père ; devenus grands, ils se marièrent et eurent des enfants.

    Or, un jour leur père Razanahary leur distribua des bœufs : il en donna trois à Ramasoandro l’aîné, deux à Ravolana le cadet, et Rahona, le dernier-né, n’en reçut qu’un seul pour sa part. Chacun fit de son mieux pour multiplier les bœufs ; bientôt la part de Ramasoandro fut de dix, Ravolana posséda six bœufs et Rahona trois.

    Sur ces entrefaites, leur père Razanahary tomba gravement malade ; il fit venir un devin et celui-ci déclara que le malade ne se rétablirait que si on sacrifiait un bœuf.

    Le père envoya vers son fils aîné un messager avec ces paroles :

    – Ramasoandro, ton père est gravement malade, il ne peut guérir que si tu lui donnes un bœuf pour le sacrifier, il te prie donc de lui offrir une bête de son troupeau.

    – Dis à mon père, répondit Ramasoandro, que j’ai seulement dix bœufs ; si j’en donne un, leur nombre deviendra impair. Qu’il s’adresse à mon cadet Ravola.

    Razanahary envoya donc son messager chez Ravolana ; celui-ci fit une réponse analogue à celle de son frère.

    Le messager s’en fut donc trouver Rahona le dernier-né.

    – Ton père est gravement malade ; il guérira, si tu lui donnes le plus gras de tes trois bœufs.

    Sans hésiter, Rahona alla choisir le plus beau de ses bœufs et le donna pour être emmené par l’envoyé de son père.

    Razanahary sacrifia le bœuf et bientôt fut rétabli. Alors il fit appeler ses trois enfants et leur dit :

    – Je suis maintenant guéri, et je vais vous donner, moi votre père, un ordre auquel vous devrez toujours vous conformer. Toi, Ramasoandro, comme l’aîné de mes enfants, tu as reçu une grosse part, et pourtant tu n’as rien voulu me donner. Toi, Ravolana, comme le cadet, tu as été favorisé également, cependant tu m’as refusé un bœuf. Toi enfin, Rahona, parce que tu es le dernier-né, tu as eu une plus petite part que les autres, et tu m’as donné de bon cœur le plus beau de tes bœufs, à cause de ton amour pour moi. Aussi, dorénavant, quelle que soit ta lumière, Ramasoandro, et quelle que soit ta clarté, Ravolana, quand Rahona, le dernier venu, passera, vous devrez tous deux disparaître devant lui.

    Voilà pourquoi, dit-on, Ramasoandro le Soleil et Ravolana la Lune, se cachent, quand passe Rahona le Nuage, et tous trois sont les enfants de Razanahary.

    Ndriambavivorona, la reine des oiseaux

    Autrefois, dit-on, il y avait, dans une grande forêt, un gros arbre appelé ramy*. Sur cet arbre habitait la reine des oiseaux. Elle était énorme et on l’appelait Ndriambavivorona. Vers la fin de la saison sèche, elle construisit un nid, pondit des œufs et elle les couva comme faisaient les autres oiseaux.

    Un jour elle quitta son nid pour aller visiter son peuple à Andranantsanjy. Dès qu’elle fut partie, le vent se mit à souffler avec une telle violence que le ramy sur lequel elle nichait fut renversé. Ses œufs tombèrent à terre et dans la chute se brisèrent. Le contenu se répandit et forma un grand lac, tandis que les coquilles devinrent des grands rochers.

    Lorsque Ndriambavivorona revint, elle vit un lac qu’elle ne connaissait pas, des rochers qu’elle n’avait jamais vus ; mais elle ne trouva plus trace de son nid et de ses œufs. Elle fut très affligée, puis elle se mit en colère et elle interrogea toute espèce de choses pour savoir sur qui elle devait se venger.

    – Est-ce toi, Vent, qui as été assez fort pour renverser ma maison ? demanda-t-elle.

    – Si j’étais fort, répondit le vent, la montagne ne m’empêcherait pas de passer !

    – C’est donc la montagne qui est forte ?

    – Si j’étais forte, le rat ne pourrait pas me percer.

    – C’est donc le rat qui est fort ?

    – Si j’étais fort, le bâton ne pourrait pas me tuer.

    – C’est donc le bâton et le gourdin qui sont forts ?

    – Si nous étions forts, le couteau ne pourrait pas nous couper.

    – C’est donc le couteau qui est fort ?

    – Si j’étais fort, la pierre ne pourrait pas m’ébrécher et m’user.

    – C’est donc la pierre qui est forte ?

    – Si j’étais forte, les racines des arbres ne pourraient pas pénétrer dans mes fentes.

    – Ce sont donc les arbres qui sont forts ?

    – Si nous étions forts, le feu ne pourrait pas nous détruire.

    – C’est donc le feu qui est fort ?

    – Si j’étais fort, l’eau ne pourrait pas m’éteindre.

    – C’est donc l’eau qui est forte ?

    – Si j’étais forte, le tsikoza** (râle) ne pourrait pas m’enjamber.

    – C’est donc le râle qui est fort ?

    – Si j’étais fort, l’homme n’aurait pas tacheté ma poitrine avec de la terre blanche.

    – C’est donc l’homme qui est fort ?

    – Si j’étais fort, Zanahary ne me ferait pas mourir.

    – C’est donc Zanahary qui est fort ?

    – Oui, c’est moi qui suis fort ! dit Zanahary.

    – Alors nous allons nous battre, dit Ndriambavivorona.

    Ils se battirent, mais la reine des oiseaux fut vaincue. Zanahary la saisit et la lança en l’air, la transformant en nuages, pour la punir de son orgueil et de sa vanité.

    Et c’est là l’origine des nuages qui sont blancs et noirs comme était le plumage de Ndriambavivorona, reine d’Andrantsanjy. Et c’est là l’origine des lacs, chacun d’eux venant d’un des œufs brisés de Ndriambavivorona.

    Et c’est là aussi l’origine des gros rochers, chacun d’eux provenant des coquilles émiettées.

    La foudre et les flammes

    Autrefois, dit-on, les flammes se rencontraient naturellement partout. Le soleil les

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