L’appel du continent magnétique, Luc Jacquet le connaît bien. Il y répond depuis son premier voyage en 1991 sur la base française Dumont-d’Urville. Parti pour recenser des colonies d’oiseaux marins, l’étudiant jurassien en est tombé amoureux et y a trouvé sa vocation à la faveur de sa rencontre avec le cinéaste suisse Hans-Ulrich Schlumpf, qui lui a proposé de tourner des images en 35 millimètres pour son documentaire Le Congrès de pingouins. « J’ai vécu avec des types qui avaient monté les premières bases antarctiques. Des forces brutes qui avaient des histoires de vie incroyables », raconte-t-il. De quoi donner envie de reprendre le large, à mille lieues des écolos de salon. Le réalisateur oscarisé de La Marche de l’empereurlivre trente ans plus tard un magnifique documentaire aux contours symboliques.
Comment Voyage au pôle Sud est-il né ?
Je me suis dit que j’allais tourner un film sur ce que tous les familiers des milieux polaires connaissent : l’addiction au pôle. Quiconque a un jour posé le pied sur une base antarctique vous dira qu’il