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La planète aux deux visages
La planète aux deux visages
La planète aux deux visages
Livre électronique128 pages1 heure

La planète aux deux visages

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À propos de ce livre électronique

Gaétan aura bientôt douze ans ! Douze années passées à vivre prisonnier, en compagnie de ses parents et de dix autres adultes, dans un assemblage de minuscules pièces lancé au milieu du vide spatial. Pas vraiment le pied pour un jeune chien fou qui ne tient pas en place. Mais le jour approche où il pourra enfin poser ce pied sur un véritable sol : la planète Sylvie. Couverte par une mer végétale sur une face et un néant glacé sur l’autre, cette dernière est enfin à portée de leur navette. Un beau terrain de jeux dont il leur reste cependant à découvrir les secrets.
L’exploration commence et très vite les surprises bonnes et mauvaises s’accumulent, jusqu’à ce jour, maudit et pourtant merveilleux, du vol des vers écarlates. Une apothéose de vie et de mort qui porte en elle une menace sournoise. Bientôt Gaétan se retrouve seul, seul capable de sauver ses parents, ses amis, et l’avenir d’une humanité sur ce coin de l’Univers. Aura-t-il le courage et la force de réussir là où tous les adultes ont échoué ?
LangueFrançais
Date de sortie9 févr. 2023
ISBN9782312132242
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    Aperçu du livre

    La planète aux deux visages - Dominique Barraud

    Sylvie

    Sylvie serait une nouvelle Terre, un nouveau monde, vierge encore, à défricher et à coloniser. C’était ainsi qu’ils l’avaient rêvée ; c’est ainsi qu’elle leur apparut.

    La planète fixait toujours son étoile d’un même regard : le néant glacé sur une face, la vie sur l’autre. Une vie exubérante, végétale, qui avait gagné les montagnes et les océans, résisté aux violentes tempêtes des marges, et que seuls l’obscurité et le froid avaient arrêtée.

    PREMIÈRE PARTIE :

    Le vaisseau

    Gaétan et compagnie

    – Plus que sept jours ! Tu te rends compte Gaétan ?

    Maman voulait rire ou quoi ? Ça faisait presque douze ans que j’attendais, jour après jour, l’occasion d’aller me dégourdir les jambes autre part que dans le vide.

    Douze années passées dans ce réduit.

    Bien sûr, il y avait la salle virtuelle où l’on pouvait gambader et suer sur le Kilimandjaro, où l’on pouvait sans danger escalader la Tour Eiffel, voire même faire de la luge sur les coupoles de la basilique Saint-Pierre du Vatican. Mais toutes ces sensations remarquablement reconstituées n’arrivaient pas à chasser l’idée que tout était bidon, que si je glissais du haut du Pont du Gard, j’atterrirais comme une fleur quarante-huit mètres plus bas. Les frissons eux-mêmes étaient factices.

    Non ! Rien ne remplaçait le concret, le vraiment palpable. Du moins, me l’imaginai-je.

    Il n’y avait guère que lors des sorties dans l’espace que je ressentais cette sensation, ce picotement du danger. Mais l’espace, même magnifique, au bout de neuf ans on s’en lasse.

    Ces sept derniers jours, j’allais les déguster. Et d’ailleurs, je comptais bien en faire profiter tout le monde.

    Tout le monde, c’est-à-dire les dix personnes qui composaient l’équipage du Pourquoi-Pas ? Cinq couples scientifiquement profilés et assemblés.

    Faut dire ! Imaginez la situation ! C’était comme si vous étiez coincé pendant vingt et un ans avec votre douce moitié dans un camping-car.

    Moi, j’étais la onzième roue du carrosse. Né à bord du vaisseau. Une expérience psychologique et physiologique. À vrai dire le risque était assez limité pour la mère.

    Je faisais partie des dix mille embryons congelés qui attendaient une occasion pour se développer et naître. On m’avait juste mis dans une cuve au lieu du ventre de ma mère. Vous pourriez penser qu’avec un tel traitement j’ai manqué d’humanité. Eh bien, pas du tout !

    Au début, c’est vrai, les premiers enfants qui étaient nés comme ça étaient un peu bizarroïdes. Mais les médecins avaient alors réfléchi et trouvé la parade.

    Ainsi, pendant neuf mois, ma mère, Bernadette, avait porté sur son ventre de minuscules capteurs qui reproduisaient tous les mouvements et tous les sons que j’aurais dû normalement percevoir.

    C’est d’ailleurs pour ça que j’étais sensé avoir l’oreille musicale : une heure par jour de flûte traversière, ça ne s’oublie pas. Enfin. À priori. Mais il fallait croire que les capteurs n’étaient pas très mélomanes.

    Mon père, lui, s’appelait François. C’était un Français. Il venait d’une petite peuplade bravache de la Terre, juste au sud du pays d’origine de ma mère : la Belgique.

    À bord, tout l’équipage parlait trois ou quatre langues, mais il y en avait deux qui dominaient : le français et l’anglais.

    Dans le camp francophone on trouvait N’Koto et Mariana : un Camerounais et une Roumaine. Lui bidouillait les systèmes de survie, et elle cultivait ses petits jardins secrets. Mariana, comment dire… Tout était doux et rond chez elle, même sa démarche et sa façon de susurrer les mots en roulants les r. C’était fondant. J’adorais.

    Quand elle était là, tout devenait un peu étrange. Je flottais sans être en apesanteur. Je trébuchais sur des obstacles invisibles. Je me cognais à des portes ou des tables qui s’étaient discrètement rapprochées de moi. Je versais dans des verres qui se déplaçaient sans cesse. Mais le plus gênant c’était ma langue qui se mettait à raconter des choses sans queue ni tête. C’était comme si un automate idiot s’était emparé de mon corps et de mon esprit.

    Mais poursuivons et abordons l’autre camp dans lequel on parlait plus ou moins anglais.

    D’abord Jil et Mark, les athlètes, américain et allemand. C’étaient nos pilotes, mais ils possédaient aussi, chacun, un doctorat de sciences : médecine pour Jil, physique des matériaux pour Mark. Monsieur et madame muscle pourvus en sus d’un QI d’éléphant.

    Ensuite, il y avait Margareth et Vassili. Tout deux roux, malingres, et moustachus.

    Peut-être par affinité, les bactéries et autres cochonneries microscopiques constituaient le passe-temps favori de l’Anglaise. Son mari, un Russe, se défoulait, quant à lui, sur les élevages du bord. Je le soupçonnais d’ainsi assouvir une secrète vengeance contre la mère nature qui l’avait si mal doté.

    Enfin, il y avait le vent du Nord : Sïgurd le Norvégien et Helga la Suédoise. Il était aussi petit et carré, qu’elle était grande et fine.

    Notre Norvégien était, outre un bon marin, le spécialiste des torches à plasma qui poussaient notre vaisseau. Pour lui, d’ailleurs, notre navigation n’était pas très différente de celle d’un drakkar perdu dans l’Atlantique-Nord.

    Helga, c’était notre antenne. Une belle antenne toujours branchée sur les sondes, qui avant nous, avaient ouvert la route.

    Pour ce qui était de la Terre, j’aurais eu trois fois ma majorité avant qu’un message lui parvienne et autant avant que la réponse ne nous rejoigne.

    Et voilà ! C’était là toute ma famille depuis bientôt douze ans.

    Imprévu

    La vie dans l’espace est assez monotone, trop monotone. Je m’étais spécialisé dans l’animation à bord. Ma dernière prouesse m’avait valu trois semaines d’interdiction de jeux vidéos mais ça valait bien ça.

    J’avais emprunté toutes les grenouilles de Vassili et je les avais glissées dans la douche commune. Les pauvres bêtes. Elles avaient dû avoir un sacré choc.

    Je repensai avec joie au cri et au spectacle de Margareth traversant le vaisseau en tenue d’Ève. Cerise sur le gâteau, Vassili l’avait ensuite enguirlandée parce qu’elle avait piétiné l’une de ses protégées.

    Sacré Margareth ! J’en riais encore. Il faut dire pour ma décharge, qu’elle m’avait toujours pris de haut et ne se gênait jamais pour me faire des remarques ou me donner des ordres.

    Ce coup-là avait été superbe, mais je préparais mieux, et toujours pour Margareth. Désormais c’était la guerre entre elle et moi.

    Ce qui servait le plus mes plans, c’était que chacun à bord avait sa vie réglée comme du papier à musique. Désespérant mais tellement pratique.

    J’avais repéré un créneau peinard : un moment où je ne croiserais personne, ni dans les couloirs ni dans la salle virtuelle.

    Donc, après un coup d’œil au circuit vidéo général, je m’engageai dans

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