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La Maison Cabane
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Livre électronique121 pages1 heure

La Maison Cabane

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À propos de ce livre électronique

Suite à une rencontre fortuite, quatre femmes vont mettre en place un réseau d'échanges de savoirs réciproques gratuits, ô combien prisés en cette période de crises sociale et économique. L'occasion d'imaginer des échanges conviviaux, basés sur la solidarité et la richesse humaine de chacun d'entre nous. Tout à l'inverse de cette période de dépression, récupérée, hélas, par le fascisme et la terreur. Un hymne à l'amour et à la vie!
LangueFrançais
ÉditeurLes Éditions du Net
Date de sortie16 déc. 2015
ISBN9782312039749
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    Aperçu du livre

    La Maison Cabane - Suzette Bigeri

    cover.jpg

    La Maison Cabane

    Suzette Bigeri

    La Maison Cabane

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2015

    ISBN : 978-2-312-03974-9

    « L’amour est un phénix

    qu’on ne prend pas au piège »

    Didier Erasme

    Pourquoi ce livre ?

    Pour dire : halte ! Halte à l’hégémonie de l’argent, et à sa caravane d’effets pervers. Les récents évènements, monstrueusement dramatiques, du 13 novembre, en sont encore, hélas, un injuste et sordide témoignage.

    Et si on essayait de vivre autrement, dans cette période de crise, d’amertume, de dépression, propices à la valorisation de n’importe quelle récupération, de n’importe quel facsisme ?

    Échanger, recycler, restaurer, faire attention à notre planète, ne signifie pas revenir au Moyen Age de la tolérance, à l’obscurantisme des idées.

    Arrêtons les parachutes dorés, les évasions fiscales, le capitalisme financier, les gargarismes verbaux, les réunions stériles et coûteuses, et donnons à manger à chacun, et à chacun sa cabane.

    Chacun porte en lui, sa monnaie d’échanges, échanges réciproques de savoirs, sans relation d’argent.

    Faites circuler ce petit livre, et valorisons toute idée conviviale, tout acte qui nous protège, et nous permette de vivre, selon nos moyens.

    Je souhaite que les réseaux sociaux se fassent l’écho de notre espoir, à l’inverse de toute injustice, de toute récession et de tout obscurantisme.

    La vie, c’est aujourd’hui !

    A la vie !

    « L’argent ne représente qu’une nouvelle forme d’esclavage

    impersonnel à la place de l’ancien esclavage personnel. »

    de Léon Tolstoï

    Extrait de L’argent

    Débarquement immédiat

    – Lucy ! Dépêche-toi ! Allez… On va se faire disputer, on est en retard ! Et puis, j’ai faim, maintenant !

    Mais Lucy ne répondait pas aux rappels à l’ordre de sa sœur. Trop occupée par son travail, touche finale d’un après midi si vite passé, déjà évanoui, elle ne voulait pas s’arrêter, pas tout de suite.

    Bichonnée par un dernier coup du balai, confectionné à l’aide de nombreuses branches feuillues adroitement liées entre elles par la fillette, elle resterait propre jusqu’au lendemain, sa cabane tant aimée, discrètement nichée dans un coin de la forêt.

    Au revoir scarabées, lucarnes, taupins, fourmis, limaces, escargots, et tous ces autres aux noms inconnus ; à bientôt chers amis !

    Quelle plaie de devoir rentrer ! Déjà ! Alors qu’elle s’amusait si bien ! Quand elle réalisait que la nuit commençait à tomber.

    Comme ici et maintenant, où elle enveloppe inexorablement d’un manteau sombre la campagne alsacienne, et le tarmac où l’avion va enfin atterrir.

    Lucy se déplie lentement de son siège ; elle étire précautionneusement ses jambes, tout en baillant, mais elle n’ouvre pas encore les yeux. Elle préfère continuer à rêvasser encore un peu.

    Les paupières closes, il fait nuit, à l’abri, dans sa maison cabane.

    Puis, plus vraiment nuit, plutôt trouble, opaque, comme l’eau de la piscine où elle avait failli se noyer, il y a de cela dix ans. Alors, seule, elle n’était pas parvenue, tout près du bord, dans quatre vingt centimètres d’eau, à se remettre debout. Elle avait pourtant pied, mais son manque d’équilibre l’obligeait à ballotter, à glisser, à boire de l’eau, encore et encore. Son cœur cognait à ses tempes, ses jambes gigotaient dans tous les sens : elle avait, désespérément, envoyé ses mains à son secours. Quand soudain, comme par miracle, ses doigts, nerveusement, avaient enfin agrippé la margelle.

    Jusque là, bien qu’elle aimât nager, elle avait toujours eu peur de l’eau. Pourtant, son courage, doublé d’une forme tonique, lui permettait de s’aventurer, parfois, mine de rien, là où elle n’avait pas pied. Mais elle savait bien, elle, qu’elle faisait « semblant ». Elle n’était pas à l’aise.

    A l’époque, en outre, sa renaissance, après un mois de coma, suite à un accident de santé, lui assurait, en quelque sorte, un caractère indestructible. Elle croyait ne plus craindre la mort. Mais pas tout à fait ! Pas la fois-là ! 

    Elle venait de réapprendre que l’eau peut s’avérer dangereuse, voire mortelle. Et de quelle façon ! Quelle fin idiote !

    Comme s’il existait une mort intelligente ? Celle-là, par exemple, délibérément acceptée, choisie, attendue ?

    Y a-t-il une heure pour mourir ? Quelle idée ? Ne plus avoir goût à rien ! Mais elle, elle a toujours envie ; elle réussira à nager, pour de vrai, sans avoir peur de l’eau. Elle apprendra.

    Et même plus ! Elle ferait des longueurs dans un grand bassin : elle changerait de direction à sa guise, elle se retournerait dans l’eau ! Elle paresserait sur le dos. A l’aise, fluide, comme un… Plouf !

    L’avion vient d’atterrir. Le temps a repris pied. Numéros de téléphone, cartes de visite, bref, coordonnées échangées de ces cinq femmes qui viennent de faire connaissance, suite au retard de leur avion.

    Débarquement de celles qui sont attendues, pas attendues. De tout le monde, de toute façon.

    Sortie de l’avion, suivie d’une marche vive, voire d’une cavalcade dans les couloirs, puis sur les escalators de l’aéroport, en direction des correspondances, des bagages, ou de la sortie tout simplement.

    Puis c’est la récupération des valises et des sacs de toutes sortes, de cartons plus ou moins bien ficelés, voire même d’une cage emprisonnant un gros chien à l’air vasouillard et apeuré, sur un tapis roulant qui n’en finit pas de rouler…

    Lucy, la première, repère, puis elle empoigne sa valise, avant d’attendre Clotilde, impatiente, elle aussi, de récupérer ses bagages ; pour aller ensuite, ensemble, prendre un taxi en direction du centre ville.

    Où l’accent alsacien du chauffeur leur rappelle leur récent atterrissage dans la capitale européenne.

    Tandis qu’à une sortie de l’aéroport, Fouzia, une autre des cinq récentes copines, est chaleureusement accueillie par les deux bises sonores d’un individu qui pourrait être son père.

    Puis, encore un peu, un petit peu de marche jusqu’à la voiture garée, à quelques pas de là, et la quadragénaire supportera, quand même, le dernier trajet à destination de « chez elle ». Où elle pourra, alors, enfin, libérer ses pieds meurtris, pour les épater, joliment, en bouquets de violettes !

     Non loin de là, à la station de l’aéroport, après une longue attente, trop longue à son goût, Christelle prend place dans le tramway. Elle fait glisser, à ses pieds, entre le siège et ses jambes, son gros sac de voyage : pas très confortable, mais tolérable jusqu’à l’arrivée dans son quartier, à une dizaine de stations de là ! Elle pense à ses récentes compagnes d’infortune. Parfois, un évènement inopiné, marque le cours d’une existence.

     Ainsi, il y a quelques heures à peine, à cause du retard de son vol, elle a fait la connaissance de quatre autres femmes. Elle leur a parlé de son récent séjour en Israël et en Palestine. Où elle a évoqué la frustration, voire la rébellion d’un enfant Palestinien, dans son pays, dit en « territoire occupé ».

    Elle leur a aussi décrit, en parallèle, le comportement réactionnaire, rebelle, souvent imprévisible, différent des autres, de Rémi, un enfant autiste de la classe dont elle est l’institutrice. Pourquoi

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