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Le cri: Roman jeunesse
Le cri: Roman jeunesse
Le cri: Roman jeunesse
Livre électronique137 pages57 minutes

Le cri: Roman jeunesse

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À propos de ce livre électronique

Une adolescente confrontée à l'indifférence.

Charlotte, une adolescente, crie. Elle a beau crier, personne ne l'entend ni ne la voit. Elle a le sentiment de ne pas exister tant l'indifférence de ses parents est grande. Elle entreprend de fuir les autres et réussit si bien qu'elle devient invisible pour de bon.

Plongez dans ce roman touchant et découvrez l'histoire de Charlotte qui finit par devenir invisible...

EXTRAIT

Il n’y a pas que maman. Personne ne doit me toucher. Ni Julie, ni mon père. Mais mon père n’essaye pas. C’est le seul qui ne s’évertue pas à me voir depuis que je suis invisible.
Maman recherche un spécialiste. Elle veut prendre le plus grand. Elle cherche et recherche sur le bottin. Entre « Endocrinologue » et « gastroentérologue ». Rien à faire. Pas de « Fille-invisibologue ». C’est comme si ça n’existait pas puisque ça ne figure pas sur le bottin.
Maman a aussi prévenu la police. Pour expliquer ma « disparition ». En fait, je ne suis pas « disparue ». Je n’apparais plus : plus embêtant encore ! Les policiers viennent constater. J’ai passé des vêtements. Mais je refuse qu’ils me palpent. Que le médecin légiste.
Lui seul a le droit de sentir battre mon cœur volant. Là, je suis gentille. Je pourrais leur faire avoir bien des ennuis, à mes parents. « Disparition » de leur fille : Fugue ? Enlèvement ? Assassinat ? Mais je ne cherche pas à faire du mal à mes parents. Aujourd’hui pas plus qu’avant. Je ne veux pas inverser les rôles. Surtout pas.
Même Julie qui s’y est mise. « Je n’ai pas été assez gentille avec Mademoiselle Charlotte. » « Je voudrais tant revoir Mademoiselle Charlotte. » Tu parles ! Tu peux toujours courir ! Et même t’acheter des lunettes ! Encore que… Il paraît qu’à l’armée, ils ont des jumelles pour voir dans la nuit complète. Pour voir quand personne ne voit. Heureusement, il n’y a jamais eu de jumelles à la maison. Il n’y a jamais eu qu’une sœur et un frère qui s’adorent. Et c’est tout.

À PROPOS DE L'AUTEUR

François David est né en 1950. Il vit dans le Cotentin et enseigne la littérature et le théâtre. Créateur de la revue littéraire sur cassette "Voix", il est aussi le directeur littéraire des éditions Motus depuis 1988, il écrit également pour la jeunesse et on lui doit enfin plusieurs recueils de poèmes et de nouvelles.
LangueFrançais
ÉditeurJasmin
Date de sortie25 juil. 2018
ISBN9782352845256
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    Aperçu du livre

    Le cri - François David

    COLLECTION

    ROMAN JEUNESSE

    Illustration de la couverture : Philippe de Boissy

    DU MÊME AUTEUR

    Comptines pour donner sa langue au chat,  Actes Sud

    Jazaban et le tyran, Albin-Michel

    Une petite flamme dans la nuit, Bayard

    Edgar n’aime pas les épinards, Rageot-Editeur « Cascade »

    Chut ! Chut ! Petit doigt, Flammarion

    Le fils de l’ogre, Hoëbeke-Møtus

    Le calumet de la paix, Lo Païs

    Je ne fais jamais de bêtises, Lito

    Les comptines qui chatouillent, Milan

    Ami, ou es-tu ? Møtus

    Est-elle estelle ? Møtus

    Il et elle, Møtus

    Josette, l’animatrice vedette… Møtus

    La tête dans les nuages, Møtus

    La véridique et lamentable histoire du ponza bleu, Møtus

    Les Enfants de la lune et du soleil, Illust. d’Henri Galeron,  Møtus Prix Octogones 2002

    Un grain de sel dans les étoiles, Møtus

    Tous droits de reproduction, de traduction

    et d’adaptation réservés pour tous pays.

    © 2002 Éditions du Jasmin

    4, rue Valiton 92110 Clichy

    ISBN 978-2-35284-571-3

    Avec le soutien du

    Title

    Je n’écris pas : je crie.

    Longtemps j’ai pensé à tenir un journal. Mais j’y ai renoncé. Trop ridicule de m’écrire à moi-même. Et puis, s’il est découvert, ce n’est plus un journal intime. Donc crier.

    Je crie dans le vent. Si mes paroles parviennent à des oreilles, c’est que le vent les aura portées dans cette direction. Un bon vent. Ou un vent mauvais. C’est selon. Selon celle qui crie… Selon ceux qui entendront ces cris… Selon la direction du vent.

    Je n’ai pas toujours été invisible.

    À ma naissance, la sage-femme m’a prise dans ses bras : « Oh ! Quel beau bébé ! » Elle a ouvert la porte et elle a appelé mon père. « Venez voir. Vous avez une jolie petite fille. » Quand il est entré, mon père ne m’a pas regardée. Il a dit à ma mère : « Si ce n’est pas malheureux ! » Puis il a claqué la porte. La sage-femme est revenue aussitôt, elle a demandé ce qui se passait. « Rien, a dit ma mère. Rien. »

    Quand nous nous sommes retrouvées seules, ma mère m’a confié : « Oh ! Ce que tu as pu me faire mal ! » Elle l’a répété longtemps. Jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Je m’en souviens. Pas « comme si c’était hier ». Comme si c’était aujourd’hui.

    Il paraît qu’il n’est pas possible de se souvenir du jour de sa naissance. Pour moi, si. Je ne dois pas ressembler aux autres.

    Un premier jour, et tous les autres en enfilade : 5 570 jours, en comptant les années bissextiles. Soit 133 680 heures. Soit 8 020 800 minutes. Soit 481 248 000 secondes. Mais il faut au moins 5 secondes pour crier les secondes. Et quand j’ai fini de les crier, ce n’est déjà plus vrai. Je me suis menti. Il aurait fallu crier : 481 248 005 secondes. Mais je ne pouvais pas savoir, avant, le temps que je mettrais à le crier. Et du coup, maintenant, je n’ai déjà plus le même âge. Quel âge ? Quatre cent quatre-vingt un millions deux cent quarante-huit mille cinquante-deux secondes. Ça me fait un drôle d’effet de le crier de cette manière. Comme si je remontais à la préhistoire. Ma vie de fille préhistorique. Dans une caverne. Et dans le froid.

    Quand les journées sont trop longues, je compte et recompte les secondes. Je recalcule. J’ai l’impression que je vieillis à vue d’heure. D’ailleurs j’ai l’impression de n’avoir jamais été jeune. Ni enfant. Ni bébé. Jamais. Sauf la première minute, peut-être. J’ai l’impression de n’avoir jamais été.

    Quand ça n’allait pas entre mes parents, mon père faisait des réussites. Je ne connais rien de pire que les réussites. Pour mon père, je ne sais pas. Parfois oui, il retrouvait son calme devant les cartes. Mais parfois ça l’énervait encore plus. Soit qu’il ne réussissait pas à oublier. Soit qu’il ne réussissait pas à réussir. C’était ça peut-être qui rendait si terrible de le regarder. Ses doigts. Ses doigts crispés. Ses doigts rapides. Et le temps si lent à côté.

    J’entre dans la pièce où se trouve mon père. Il ne lève pas les yeux. Il regarde ses cartes. Rien d’autre ne semble le concerner. Je n’ose pas bouger pour ne pas le déranger. J’ai envie de tousser. Je m’en veux. Pourquoi ai-je envie de tousser quand je

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