Les Bonbons au Caramel
Par Jocelyne Lindner
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À propos de ce livre électronique
C'est le cas de Jocelyne. Enfant de six ans, elle devra endurer régulièrement les sévices sexuels d'un jeune adulte, son ogre. Elle partagera avec son lectorat son vécu ; elle nous révélera que toutes les femmes de cette famille détraquée auront également été victimes de violences sexuelles.
Elle dévoilera avec sa vision de petite-fille leur sort commun : subir, souffrir, se taire.
Un témoignage, une histoire vraie...
Jocelyne Lindner
Premier ouvrage de Jocelyne Lindner, cette oeuvre cathartique n'a rien d'une saveur sucrée. Au contraire, elle laisse un goût amer. La plume concise, précise comme un scalpel de l'auteure, vous happera dans une lecture en apnée, provoquant en vous une entaille telle que cette plaie profonde qui l'a à jamais marquée, mais pas vaincue...
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Aperçu du livre
Les Bonbons au Caramel - Jocelyne Lindner
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À toutes celles qui un jour ont subi
de grosses pattes sales sur leur corps.
Sommaire
Les bonbons au caramel
Notre « sweet home »
Conditions de vie
Les vêtements du dimanche
Travail domestique orchestré par ma mère
La bouteille d’eau de Cologne
Le pigeonnier de Régis
Les fesses de Régis
Les bonbons au caramel ou un terrible secret
Questions à ma mère… qui ne répondra jamais
Mon père et May
Passivité de ma mère
Ma mère après la guerre
Mon père a trouvé un poste au village voisin
La quête du vin
L’école le lendemain de cette virée nocturne
Le monde des instits
Fête des écoles
Escapade entre gamins, on s’amuse bien !
Mes lapins
La visite de mon oncle
Corvée du lait
La carabine
Les femmes de mon père
Ma mère craque
Autres violences de mon père
Décès de mon père
Voyage avec May
Retour et réinstallation à Nuits-St-Georges
Ma mère se cherche quelqu’un
May veut se suicider
Nous arrivons en région parisienne
Maman est enceinte
La séduction de May
May malade
Aventure de ma mère
Déménagement aux Mureaux
Rappel de mes liens avec Régis
Torgnole de ma mère
Compte à rebours, ma première colo
Ma mère fouille mon sac
Encore des enfants à garder
Mon passage en seconde
Je suis virée du lycée
Retour au lycée
Bac français
Stupéfaction au lycée
Femme de ménage chez un célibataire
Je choisis l’internat
Rencontre d’Antoine et Jean-Pierre
Départ du lycée, installation chez mon frère
Mes débuts en politique
Laurence
Se relever
Ma chance : la politique
Que faire ?
Lettre à Régis
Lettre à Laurence
Lettre à ma mère
Les bonbons au caramel
Les habitants de Nuits-St-Georges se sont réveillés surpris ce matin de cette année 1964. Le Meuzin est sorti de son lit. C’est une rivière habituellement sans histoire qui traverse une petite ville du milieu de la France. Bousculé par une fonte tardive des neiges, le Meuzin dévale à toute vitesse dans notre quartier. C’est inattendu. L’eau au débit capricieux jaillit bruyamment des caniveaux, qui dégorgent une eau sale, boueuse, un mélange de sable, de remontées nauséabondes d’égouts. Les habitants se collent aux maisons pour éviter d’être aspergés par les grosses gouttes projetées.
Tous les curieux, nos voisins, sont rassemblés en petit groupe sur le trottoir, cette crue est un événement local rare. Les voisins papotent, se lamentent sur les futurs dégâts, stipulent sur les chiffres des pertes potentielles. Ils évoquent d’autres grandes inondations du passé, bien pires, avec des morts bien sûr.
Le couple Morin de la boucherie, l’élégante bijoutière Madame Roux que ma mère déteste, le boulanger Monsieur Raoul Ratinole, patron de mon père, sa femme Louise Ratinole, leur fils unique Régis, et moi-même Jocelyne, observons ces petits geysers qui émergent des fossés.
L’eau se répand bruyamment dans tous les coins. Tout d’un coup, la pomponnée Madame Roux, perchée sur ses chaussures à talons hauts, pousse un cri strident. Nous sursautons, alertés. Nos regards se portent d’abord vers Madame Roux — qui tremble tellement que l’on pourrait craindre pour ses talons hauts et fins — puis vers un énorme rat, affolé, qui déboule de l’égout.
Terrifiée, la bête court dans tous les sens. Madame Roux hurle. C’est un rat énorme, peu habitué aux escapades à l’air libre. Il n’attire pas vraiment la sympathie, son sort est rapidement fixé.
Veut-il impressionner la blonde Madame Roux ? Notre influent commerçant du quartier Monsieur Ratinole — qui n’a pas encore trouvé une balance pouvant lui indiquer son poids — coince en une fraction de seconde le rat contre le trottoir. Sous nos yeux, il l’écrase de son pied, le plaque contre le muret, le réduit en bouillie sanglante. Subjugués, les badauds éberlués aux sourires soudainement figés se taisent.
Je saute d’un bond en arrière, c’est répugnant. La bête est pulvérisée, ses viscères éjectés. Le sang de l’animal se perd dans les flots, son corps est emporté par le cours rapide du Meuzin. Je m’inspecte de la tête au pied, j’ai peur que mes vêtements ne soient tachés du sang de l’animal. J’ai envie de vomir, je suis secouée par cette scène d’une violence vertigineuse. Quelques secondes s’écoulent avant qu’un premier voisin, sorti de la torpeur ambiante, exprime ses remerciements. Il hoche la tête, applaudit : « Merci Monsieur Ratinole, quel commerçant serviable ! Quelle rapidité, quel courage ». Monsieur Ratinole est tellement heureux de toutes ces louanges qu’il se redresse encore plus, bombe le torse de fierté, se confortant plus que jamais dans sa position du « mâle du quartier ». Si je raconte cette scène chez nous d’une cruauté inouïe, sanguinaire, dont les images vivaces traînent dans ma tête, ma mère me dira que c’est « la faute à Madame Roux ». Monsieur Ratinole a voulu l’impressionner. Donc c’est inutile d’évoquer cet événement. D’ailleurs, nous nous moquons bien des petites aventures de nos voisins. Ma famille subit aussi cette inondation. À Nuits-st-Georges, mon père est boulanger, employé de notre héros éphémère, Monsieur Ratinole. Malgré tout, ce jour-là, mon père est au fournil. Il travaille. Avec de l’eau jusqu’aux genoux, affublé de très grandes cuissardes, il fait le pain du quartier. Son patron en a décidé ainsi. Les eaux sont montées, ma mère m’interdit de descendre au fournil, qui est au niveau de la cave, mais je passe outre et décide d’aller le voir. J’ai 6 ans, je suis médusée par ce spectacle : mon père, en lutte contre l’eau qui a envahi le fournil. Il a du mal à se mouvoir, le courant l’en empêche, l’eau l’entoure. Je l’observe travailler. C’est un
