Rana s’extirpe péniblement du boyau où elle a rampé durant de longues minutes. Plusieurs centaines de pas la séparent de l’entrée de la grotte, et la faible lumière de sa lampe à graisse n’éclaire guère plus que le bout de son bras.
Heureusement, les braises du feu allumé la veille sont encore chaudes, et Rana se hâte de les raviver. Soudain, tout s’anime. La vaste salle où elle se tient est couverte de gravures et peintures qui semblent se mouvoir sous les flammes qui s’élèvent. Il y a là des chevaux, des rhinocéros, des mammouths, des lions aussi, peints par des générations d’artistes. Aujourd’hui, Rana est venue apporter la dernière touche à un bison. Tracée d’une main experte, son œuvre suscitera l’émerveillement des visiteurs des milliers d’années plus tard. Mais Rana ne peut s’en douter… Qu’est-ce qui la pousse alors à s’aventurer dans ces lieux obscurs pour y laisser ces traces ? Comme ses contemporains préhistoriques du, Rana peint-elle pour le plaisir de l’art ? Ou pour rendre hommage à ses ancêtres ? Ou encore pour illustrer un rituel