RÊVES D’ART
Elle renvoie à la création du monde. Avant celle-ci, il n’y avait pas d’êtres vivants. Puis de gigantesques créatures semi-humaines parcoururent la Terre lors du «Temps du Rêve». Quand ce dernier pritdans la culture aborigène et sa pertinence aujourd’hui. Le très riche parcours artistique commence par les œuvres anciennes sur écorce, telles celles de la Terre d’Arnhem, qui se reconnaissent par les représentations dites aux « rayons X » des animaux du rêve, des ancêtres créateurs et des esprits, où squelettes et organes sont visibles. Les œuvres contemporaines, la plupart sur toile produites depuis les années 1970, proviennent du désert central du Kimberley, s’inspirant parfois de très anciennes peintures pariétales, et du pays Apy pour les plus actuelles. Deux pièces collaboratives monumentales ont été commandées pour l’exposition. L’une à un groupe de femmes (« La loi des femmes est vivante sur nos terres »), l’autre à un groupe d’hommes (« Notre terre est sacrée »). Deux films passionnants en retracent la création et montrent notamment comment les artistes ont entonné des chants évoquant leur territoire et leurs rêves tandis qu’ils peignaient – les peintures aborigènes sont les interprétations visuelles de ces chants. Une installation de 1 500 lances, dont les pointes traduisent une société en quête de direction, de sens, forme un impressionnant vortex suspendu. La Fondation Opale se veut la plateforme de référence en Europe dédiée au rayonnement de l’art aborigène contemporain. Elle s’appuie sur la collection privée de Bérengère Primat, qui compte quelque 800 œuvres de près de 250 artistes.
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