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L'Auberge de la Tête Noire
L'Auberge de la Tête Noire
L'Auberge de la Tête Noire
Livre électronique200 pages3 heures

L'Auberge de la Tête Noire

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À propos de ce livre électronique

En 1823, une diligence conduit à Paris un Alexandre Dumas ambitieux et sans-le-sou. À son arrivée, il se présente à un employeur. Celui-ci en déduit que ses qualités reposent dans la calligraphie populaire. Les mois qui suivent, le jeune Alexandre travaille à recopier de sa plus belle main le plus grand nombre possible de lettres, et, dans ses temps libres, apprend l'Histoire et les affaires criminelle de France. Ainsi, le 17 novembre 1823, il assiste à une affaire qui défraie la chronique et attire tout Paris : le procès de « L'Auberge de la Tête Noire »...Aussi bien soucieux du détail historique que du plaisir de la lecture, Pierre Bouchardon allie véracité des faits à une prose des plus agréables, afin de dépoussiérer une affaire policière des plus populaires au XIXe, et qui inspirera Alexandre Dumas.-
LangueFrançais
ÉditeurSAGA Egmont
Date de sortie8 nov. 2021
ISBN9788728078129
L'Auberge de la Tête Noire

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    L'Auberge de la Tête Noire - Pierre Bouchardon

    Pierre Bouchardon

    L'Auberge de la Tête Noire

    SAGA Egmont

    L'Auberge de la Tête Noire

    Image de couverture : Shutterstock

    Copyright © 1928, 2021 SAGA Egmont

    Tous droits réservés

    ISBN : 9788728078129

    1ère edition ebook

    Format : EPUB 3.0

    Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, stockée/archivée dans un système de récupération, ou transmise, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, sans l'accord écrit préalable de l'éditeur, ni être autrement diffusée sous une forme de reliure ou de couverture autre que dans laquelle il est publié et sans qu'une condition similaire ne soit imposée à l'acheteur ultérieur.

    Cet ouvrage est republié en tant que document historique. Il contient une utilisation contemporaine de la langue.

    www.sagaegmont.com

    Saga est une filiale d'Egmont. Egmont est la plus grande entreprise médiatique du Danemark et appartient exclusivement à la Fondation Egmont, qui fait un don annuel de près de 13,4 millions d'euros aux enfants en difficulté.

    A MADAME MONIER-VINARD

    P. B.

    L’Auberge de la Tête noire

    L’Auberge de la Tête noire

    Au commencement de l’année 1823, la diligence de Villers-Cotterets amena à Paris un jeune homme qui venait y chercher fortune. Ce nouveau Gil Blas possédait, pour tout capital, cinquantetrois francs qu’il avait trouvé un moyen ingénieux de ne pas entamer encore. Quelques carambolages heureux au billard et, dès avant que la lourde voiture s’ébranlât, il avait gagné à l’entrepreneur des messageries le prix de son voyage.

    Vingt ans, les cheveux crêpus, des dents de loup, une santé de fer et des muscles d’acier, il connaissait, mieux que les gardes eux-mêmes, les cinquante mille arpents de la forêt toute proche de sa ville natale. Il y avait braconné à ses moments perdus  Dieu sait s’ils étaient nombreux !

    — et la marette, comme la pipée, n’avait plus de secrets pour lui.

    Un ami de sa famille l’avait recommandé au général Foy.

    — A quoi êtes-vous bon ? lui avait demandé le grand orateur libéral.

    — Oh ! à pas grand’chose.

    — Bah ! vous savez bien un peu de mathématiques ?

    — Non, général.

    — Vous connaissez le latin, le grec ?

    — Le latin, un peu ; le grec, pas du tout.

    — Vous entendez-vous en comptabilité ?

    — Pas le moins du monde.

    Et comme le solliciteur, invité à laisser son adresse, commençait à écrire son nom, Foy s’écria, en frappant dans ses deux mains :

    — Que ne le disiez-vous ? Nous sommes sauvés. Vous avez une belle écriture.

    Il n’en fallut pas davantage pour qu’un aussi bon calligraphe entrât, dès le lendemain, dans les bureaux du duc d’Orléans, aux appointements annuels de douze cents francs et en qualité de surnuméraire.

    Quand il fut remercier son protecteur, il eut ce mot que l’avenir devait magnifiquement réaliser : « Général, je vais vivre de mon écriture, mais je vous promets qu’un jour je vivrai de ma plume. »

    En attendant, il dut s’astreindre, huit heures par jour, à copier, de sa plus belle main, le plus grand nombre possible de lettres. Mais, il allait au théâtre, il se faisait des relations, et non des moindres. Il s’instruisait, au contact des livres, des hommes et des choses. Il apprenait surtout l’histoire de France. N’en devait-il pas tirer d’innombrables romans qui charmèrent, à travers l’Europe, sa génération et les autres après ?

    Ce surnuméraire se nommait Alexandre Dumas.

    Il était curieux de tous les spectacles. Ainsi, un certain jour, il osa demander un congé à son chef de bureau M. Oudard et il poussa la porte de la Cour d’assises. C’était le lundi 17 novembre 1823. Les débats s’achevaient, d’un procès terrible qui avait attiré tout Paris. Perdu au milieu d’une foule haletante, le jeune employé du duc d’Orléans assista à une scène dont il frissonna jusqu’à la moelle des os et sous l’émotion de laquelle il se fit à lui-même un serment.

    Le procès, il l’a raconté brièvement dans ses Mémoires, ne voulant insister que sur la partie finale dont il fut le témoin. Il est donc permis de le relater avec plus d’ampleur, bien que la procédure ait été détruite, avec combien d’autres, par les incendies de la Commune.

    Le jeudi 29 mai 1823, vers neuf heures du soir, deux jeunes gens arrivèrent à Saint-Cloud par ce qu’on appelait alors « les Petites Voitures », et descendirent à l’Auberge de la Tête Noire, tenue par les époux Cornaille. Ils prirent une chambre à deux lits et le plus âgé paya cinq francs d’arrhes, sans qu’on lui réclamât rien.

    Le lendemain, ils se promenèrent ensemble toute la journée, revinrent pour dîner, mais ressortirent immédiatement après. On ne les revit qu’à l’heure du sommeil. A ce moment, celui qui avait déjà mis la main à la poche commanda une demi-bouteille de vin chaud.

    — Montez-la telle quelle, dit-il. Nous avons apporté notre sucre avec nous.

    Effectivement, il sucra le breuvage ; puis, il l’acidula avec le jus d’un citron qu’il avait acheté à Saint-Cloud.

    Il s’était donné comme médecin. Aussi, ayant entendu dire que le sommelier de l’auberge était malade, il se rendit à son chevet et lui tâta le pouls. Mais il demeura silencieux, ne prescrivit aucun remède et s’en alla comme il était venu. D’ailleurs, personne ne l’avait appelé.

    Il fut alors retrouver son ami qui n’avait fait que goûter au vin, tant la saveur lui en avait paru désagréable. On prit la servante pour arbitre, et cette fille, après avoir porté le bol à ses lèvres, s’écria : « Oh ! comme c’est amer ! »

    Le plus jeune des voyageurs passa une nuit fort agitée. Non seulement, il ne dormit pas, mais encore il se plaignit de ne pouvoir rester en place. Il eut des tressaillements nerveux, des coliques, et avant même qu’il fît jour, il déclara qu’il ne pourrait jamais se lever, ni surtout entrer ses bottes, tant ses jambes étaient enflées.

    L’autre s’habilla et, sans s’embarrasser de l’état de son compagnon, sortit brusquement de la chambre vers quatre heures du matin. Il monta à la mansarde des domestiques et les éveilla tous. Puis, il obligea l’un d’eux à se lever et à descendre lui ouvrir la porte de l’auberge.

    — Je vais faire un tour dans le parc, expliquat-il.

    La promenade fut bien longue, car il ne revint qu’à huit heures, c’est-à-dire après quatre heures d’absence. Son premier soin fut de demander du lait froid pour son camarade de chambre.

    Ce dernier, toujours couché, absorba le contenu de la tasse. Presque aussitôt, il fut pris de coliques et de vomissements qui se succédèrent sans interruption. L’ami n’en eut cure. Il disparut de nouveau, abandonnant le malade aux soins inexpérimentés de madame Cornaille et de la servante.

    Quand il fut de retour une demi-heure après, la situation était devenue alarmante. Le mourant — car c’était bien d’un mourant qu’il s’agissait — demandait un médecin, et en raison de l’extrême urgence, un médecin du pays.

    Courant au plus près, on alla, à deux pas de l’auberge, chez le docteur Pigache, mais celui-ci ne put arriver qu’à onze heures du matin. Le voyageur valide l’attendait à la porte. Il dit son nom et, excipant de son titre de docteur, entra dans quelques détails sur la marche et l’origine possible d’un mal aussi foudroyant.

    — Je crois, conclut-il, à un choléra morbus. En tout cas, afin de ne pas trop effrayer le malade, dites-lui, n’est-ce pas, que vous étiez venu pour un autre, un domestique par exemple ?

    Pigache demanda à voir les évacuations. A sa grande surprise, il s’entendit répondre qu’elles avaient été jetées. Il se borna alors à ordonner une limonade et des émollients.

    Il revint à trois heures et à cinq heures : la première fois, pour s’étonner que ses prescriptions n’eussent pas été suivies ; la seconde, pour ordonner une potion calmante. Ce fut son jeune confrère qui l’administra et elle produisit un effet aussi prompt que malheureux. L’agonisant, qui déjà respirait à grand peine et ne pouvait même pas avaler sa salive, eut comme une attaque de nerfs, et, aussitôt après, il entra dans le coma. Il ne devait plus reprendre connaissance.

    A onze heures du soir, l’aîné des voyageurs vint, tout en larmes, prévenir un domestique de l’auberge que le cas était désespéré. L’homme alla réveiller le docteur Pigache qui accourut, après avoir pris à peine le temps de se vêtir. Mais que pouvait sa science ? L’inconnu était couché sur le dos, le col fortement tendu, la peau brûlante, les membres contractés, la bouche close. Il était mort à toute sensation ; tout son corps ruisselait d’une sueur froide et apparaissait parsemé de taches bleuâtres. En ce temps où la saignée était à la mode, le médecin de Saint-Cloud en pratiqua deux : une par les sangsues, l’autre par la lancette.

    Il sembla en résulter un peu de mieux.

    — Essayons d’une troisième ? proposa Pigache.

    — Y pensez-vous, lui fut-il répondu ? Supposez que la mort s’ensuive ; à tort ou à raison, on vous adressera des reproches.

    — Oh ! je n’insiste pas. Cependant, nous avons, l’un et l’autre, notre responsabilité à mettre à couvert. Aussi, j’exige qu’à l’instant même, on aille chercher à Paris l’un de nos maîtres.

    Mais, il s’entendit faire des objections, tirées de l’obscurité de la nuit et de la longueur du voyage. Pourtant, une heure du matin avait déjà sonné et l’on pouvait disposer de la propre voiture du malade, que son domestique — un nègre — avait amenée au cours de l’après-midi.

    A demi convaincu, Pigache consentit à attendre. Toutefois, il écrivit, sur une table de l’auberge, à deux célébrités médicales et, dès avant le jour, il fit porter ses lettres à destination.

    En quittant momentanément la Tête Noire, il dit à son confrère :

    — Votre compagnon est catholique, je crois. En ce cas, monsieur, n’estimez-vous pas qu’il y aurait urgence à mander un prêtre ? L’heure des derniers sacrements me paraît venue.

    Le médecin ainsi interpellé fit un signe d’acquiescement et, sans plus différer, il se rendit lui-même au presbytère. Le curé de Saint-Cloud vint en toute hâte et tenta d’administrer l’extrême-onction. Mais son pénitent ne pouvait desserrer les lèvres qui étaient comme soudées ; depuis de longues heures, il avait cessé de parler et d’entendre.

    — Qu’a donc ce malheureux ? demanda le prêtre.

    — Une fièvre cérébrale.

    Et, ce disant, l’ami s’agenouilla, joignit les mains et, d’une voix entrecoupée de sanglots, se mit à prier avec une telle ferveur que le sacristain Donally ne put s’empêcher de faire tout haut cette remarque :

    — Voilà un jeune homme bien pieux !

    Ce n’était pas encore le petit jour. Le curé de Saint-Cloud se retira. Derrière lui, « le jeune homme bien pieux » sortit à son tour, après avoir secoué la poussière de ses genoux, et il s’absenta longuement encore, puisqu’il ne reparut que vers six heures du matin. A peu près au même instant, arriva de Paris, répondant seul à la convocation, le docteur Pelletan fils, professeur à la Faculté. Pigache, averti de sa présence, vint aussitôt le rejoindre et, dans l’alcôve où s’était déjà installée la mort, une consultation s’institua.

    On tenta une dernière saignée et un flot rouge jaillit sous la lancette. Cette circonstance fut jugée favorable, Vain espoir. L’agonie marchait rapidement vers son terme. Le dénoûment fatal se produisit en effet entre midi et une heure, ce même jour, dimanche 1er juin.

    On vit alors le second voyageur éclater en gémissements, se tordre les mains de désespoir et pleurer à chaudes larmes. Son attitude fut celle d’un homme pénétré de douleur.

    Dans la matinée, il avait dit au docteur Pigache :

    — Ce qui me cause le plus de chagrin, c’est que je suis le légataire universel de ce malheureux.

    Pigache n’avait pas manqué de faire part de cette confidence au professeur Pelletan qui vint renouer la conversation au point où le médecin de Saint-Cloud l’avait laissée :

    — On m’apprend, monsieur, qu’un testament aurait été fait en votre faveur. S’il en est ainsi, vous vous êtes placé dans une position bien dangereuse. Comment ! vous amenez ici une personne dont vous êtes l’héritier. Vous vous isolez avec elle. Cette personne meurt presque subitement, après une maladie qui présente pour le moins d’étranges symptômes. Vous…

    — Ma position est affreuse. Je ne m’en aperçois que trop. Mon désespoir seul m’avait empêché d’y réfléchir jusqu’ici. Mais pensez-vous que la justice se saisisse de l’affaire ?

    — Sans aucun doute. Je ne vous cache même pas que notre confrère Pigache est passé ce matin à la mairie pour signaler l’urgence de l’ouverture du corps, dès après le décès.

    — Ah ! c’est le plus grand service qu’il pouvait me rendre. Je vous en conjure, usez de toute votre autorité pour qu’il soit procédé à une autopsié. Ce faisant, vous serez pour moi un second père…

    Mais les magistrats ne se transportèrent sur les lieux que le lendemain. Le compagnon du mort profita de ce retard pour faire encore une longue promenade. On eût dit qu’il avait soif de grand air et de liberté !

    Ce fut sa dernière sortie. Dès leur arrivée à l’auberge de la Tête Noire, le 2 juin, le procureur du roi et le juge d’instruction de Versailles le firent garder à vue, pendant que les docteurs Pelletan et Pigache disséquaient le cadavre. Les hommes de l’art constatèrent une vive inflammation de l’estomac, avec des plaques rouges à la partie supérieure, et une congestion. Toutefois, ils ne purent ou ne voulurent conclure ; ils se bornèrent à décrire les symptômes, sans se prononcer sur la cause.

    Durant cette opération qui demanda cinq heures, que faisait le prisonnier ? Il se consumait d’inquiétude et d’impatience. Il demandait en grâce aux gendarmes de le laisser parler au professeur Pelletan ; il écrivait au crayon un petit billet pour qu’on le lui portât, il le guettait au passage. Il ne respira plus à l’aise que lorsque ce médecin eut été autorisé par le procureur du roi à venir lui dire :

    — J’ignore si vous allez être relâché ! En tout cas, nous n’avons rien trouvé qui nous permette de présumer la mort violente ou l’empoisonnement.

    Il s’attendait à être mis en liberté d’un instant à l’autre ; aussi, comblait-il ses gardes du corps d’attentions, les invitant à manger et à boire. Il compta les minutes en vain. Dans la soirée, un mandat d’arrestation fut décerné contre lui et il prit le chemin des prisons de Versailles. Ce fut dans cette ville que l’instruction se poursuivit.

    Et tout d’abord les noms.

    Le jeune homme, qui était venu trouver dans une auberge de Saint-Cloud une mort rapide, affreuse et mal expliquée encore, s’appelait Claude-Louis-Auguste Ballet. Il n’avait que vingt-trois ans et appartenait à une famille opulente. Le vivant, né en 1796, à Alençon, se nommait Edme-Samuel Castaing. Il était docteur en médecine et exerçait à Paris, 31, rue d’Enfer.

    Son père, inspecteur général des forêts, lui avait fait donner une instruction complète. Il y avait eu d’autant plus de mérite que ses principales ressources consistaient dans les émoluments de sa place et que sa famille comprenait encore trois enfants.

    En dépit de son tempérament sensuel et efféminé, Edme-Samuel Castaing était capable d’un effort soutenu. C’est qu’il se sentait dévoré d’ambition. C’est qu’il voulait conquérir à tout prix la notoriété et la fortune. Aussi, s’efforça-t-il de devenir un homme distingué dans son art. Dès qu’il eut pris, en 1815, sa première inscription à l’École de médecine, il suivit exactement les cours. Il voulut approfondir la physiologie, l’anatomie, la chimie, la botanique. Il se tourna, avec plus de curiosité encore, vers d’autres études, et la toxicologie n’eut bientôt plus de secrets pour lui. On trouva à son domicile des cahiers entiers où il traitait des poisons, de leur nature et de leurs effets. Il y mettait en lumière cette propriété des poisons végétaux d’agir sur tel ou tel organe, sans laisser une seule trace de désorganisation, sans déceler par conséquent leur présence.

    Il avait de la faconde et de l’entrain. Au restaurant Flicoteaux, où la maigre pension servie par son père le conduisait plus souvent qu’il n’aurait voulu, il s’était créé, devant

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