En justes noces
7 – RÉSUMÉ : Grâce à l’intervention de sa grand-mère auprès du docteur de la famille, Rodolphe est reformé. Tandis que ses congénères se battent sur le front, il mène la belle vie, au grand dam des siens Quant à Berthe, elle ne peut plus reculer. Elle doit se marier. Mais c’est à contrecœur qu’elle épouse René. En ce début d’année 1915, le comte, lui aussi, est bien triste. Il sait qu’il lui faudra sans doute vendre ses terrains par parcelles s’il veut maintenir le train de vie du château. À l’automne précédent, les femmes s’étaient chargées des moissons. Mais, si la guerre dure, pourront-elles assumer les travaux de printemps ? (Voir Veillées no 3531 et suivants.)
Le comte se sentit soudain vieux. Quel regain d’énergie ç’aurait été de pouvoir tenter de relancer la machine avec l’unique héritier de son titre et de ses terres ! Et s’il lui arrivait malheur ? Le pauvre homme soupira, imaginant déjà son domaine à vau-l’eau, dépecé cette fois non par des nécessités économiques, mais par Rodolphe qui le mènerait peu à peu à la ruine en le vendant lambeau par lambeau pour satisfaire ses ruineuses envies ou payer ses dettes. À la tombée de la nuit, il fut tiré de sa léthargie par un galop de cheval à ses côtés. C’était Edmée, envoyée à sa recherche par sa mère, inquiète de l’absence de son mari.
– J’étais sûre de vous trouver là ! Maman m’envoie vous dire qu’il faut rentrer afin de vous changer pour le dîner.
Le comte sourit à sa fille, mais ne bougea pas, perdu dans sa contemplation. Elle finit par s’asseoir à côté de lui et il regarda alors ses cheveux ébouriffés par le vent, ses joues rebondies rosies par la course. Le mariage prochain d’une jeune fille si saine, si pleine de vie à un homme mal portant, pour lequel elle ne pouvait éprouver d’attirance n’étaitil pas aussi quelque chose à réformer ? Une coutume, fondée
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