En justes noces
4 – RÉSUMÉ : Le calme au château des Boulaincourt est interrompu par la visite inopinée de la comtesse douairière. Et pour une fois, ce n’est pas pour annoncer à son fils qu’elle est malade. Non, elle s’insurge qu’on marie sa petite-fille Edmée à ce « jeune déplumé » de Théodore Gorcy. D’ailleurs elle a une suggestion à faire. Pourquoi ne pas lui faire rencontrer le petit-fils de sa bonne amie, la duchesse de Villebin, qui est non seulement de même rang mais semble aussi très bien fait de sa personne… Elle s’est déjà mise en relation avec la famille ! Eugénie soupire, les fiançailles sont déjà engagées. Un autre souci guette la famille Boulaincourt: leur fils Rodolphe a contracté des dettes de jeu. Son père le somme de s’expliquer. (Voir Veillées no 3531 et suivants.)
Rodolphe eut un grand sourire, remercia son père pour son obligeance et fit mine de se lever.
– Ce n’est pas tout ! reprit Henri de Boulaincourt. Il s’agit d’un prêt de ma part. Et comme la somme correspond à peu près à trois mois de pension, je me rembourserai en t’en privant pendant ce temps-là.
Rodolphe blêmit.
– Vous plaisantez ! C’est me condamner à rester enfermé ici, et qu’y ferais-je, je vous prie ?
– C’est le cadet de mes soucis, ou bien, tiens, comme ta sœur…
Et il montra, par la croisée ouverte, Edmée vêtue d’une ample robe de coton. « Surtout, que ta grand-mère ne te voie pas attifée comme ça », avait prévenu la comtesse. Sous l’œil ravi et bienveillant du vieux Marcel, elle sarclait énergiquement une plate-bande.
– Pff… vous plaisantez! C’est bon pour une femme. Pourquoi pas des travaux d’aiguille, pendant que vous y êtes ?
Le comte remit posément la lettre dans son secrétaire et donna congé à son fils. Il espérait, dit-il, qu’il profiterait de son temps libre pour s’intéresser d’un peu plus près au domaine qui allait subir des changements avec le mariage d’Edmée et peut-être la
