Hôtel Terminus
Uers 19 heures ce vendredi-là, il ne restait plus qu’un homme assis dans la salle d’attente du docteur Focardi. Il avait une quarantaine d’années et paraissait plus sûr de lui que les autres patients venus confier leurs doutes ou leurs angoisses au psychiatre. Quand l’assistante du docteur vint le chercher pour le conduire dans le cabinet médical, elle avait déjà mis son manteau et pris son sac ; elle prévint son patron qu’elle rentrait chez elle et qu’il était désormais seul.
– Je ne vous ai encore jamais reçu en consultation, fit remarquer le docteur Focardi à ce dernier patient.
– Non, admit l’homme. Vous ne me connaissez pas.
– Je vous écoute.
– C’est votre réputation qui m’a attiré vers vous…
Le médecin s’inclinait déjà en signe de remerciement, quand l’autre interrompit son geste :
– Je ne faisais pas allusion à vos compétences.
– Ah ?
– Je voulais plutôt dire que vous êtes le seul à pouvoir me rendre un certain service.
Le docteur ne répondit pas, comme s’il avait déjà deviné que l’aide sollicitée aurait un caractère illégal.
Cependant, loin de paraître gêné, le patient poursuivit :
– Même si nous ne nous connaissons pas, docteur, je sais beaucoup de choses sur vous.
– J’imagine…
– Il y a deux ans, Mme Chabanis a commencé une thérapie avec vous, elle vous a confié qu’elle ne supportait plus la vie commune avec son mari. Et le malheureux a succombé peu après à une crise cardiaque. – C’est possible.
– J’ai connu une autre de vos patientes, Mme Aguillon. Elle, elle est venue vous consulter parce qu’elle prétendait être obsédée jusqu’à la folie par un héritage de sa tante que la vieille dame menaçait de léguer à un cousin par alliance. Vous avez réussi à la rassurer : d’autant plus rapidement que sa tante est morte très peu de temps après, sans avoir eu le temps de rédiger un
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