Suspense Un vilain sourire
Lydia se réveilla au milieu de la nuit et secoua Pascal.
– Chéri, j’ai mal à une dent ! Ça m’élance, tu n’as pas idée !
Réflexion idiote de la part de la compagne d’un dentiste. Pascal préféra ne pas relever. Bien sûr qu’il en avait une idée ! Il soulageait chaque jour des patients de caries, d’infections de mâchoire, d’abcès et autres joyeusetés. Mais elle l’avait sorti d’un sommeil agité, et il lui en était reconnaissant. Il dormait mal depuis une semaine.
De l’aspirine, un bain de bouche à l’alcool de menthe, une application d’une pâte de clou de girofle sur la dent, c’est tout ce qu’il avait à lui proposer en attendant le matin.
Il se renfonça dans son oreiller tandis qu’elle se levait en rabattant la couverture sur lui, furibonde.
– Merci pour la prescription, j’aurais pu la faire moi-même ! Ce que j’attendais de toi, c’était plutôt quelque chose comme de la compassion. Mais j’imagine que tu la réserves à tes clients !
Elle était de mauvaise humeur, et il le comprenait. Une rage de dents, ça vous rend agressif. Il ne s’en formalisa pas et lui marmonna des excuses. A la première heure demain dimanche, il ouvrirait son cabinet uniquement pour elle.
Elle revint se coucher quelques minutes plus tard, apaisée.
Le traitement proposé avait fait son effet. Elle gratifia Pascal d’une caresse sur la joue, puis lui tourna le dos avant de bientôt retrouver le sommeil.
Il se redressa pour la regarder. Il se souvenait que dans les premiers mois de leur vie commune elle se collait à lui pour s’endormir. C’était fini. Il ferma les yeux. Il espérait lui aussi plonger dans ce monde que l’on ne partageait avec personne. Mais il les rouvrit bientôt, pour de nouveau la contempler. Elle avait bougé et dormait à présent sur le dos, tête tournée sur le côté, vers lui. Même sans maquillage, elle était belle. Il soupira. Ils s’étaient rencontrés à Athènes. Il était venu participer à un séminaire, elle faisait du tourisme avec
