Ruinée: Destiny Falls, #2

Par Shaw Hart

L'histoire commence par un accident de voiture.

La vie de Lyla Winters est à la croisée des chemins. Depuis l'âge de seize ans, elle passe d'un emploi à l'autre, voulant tout expérimenter, mais maintenant qu'elle a vingt-cinq ans, son absence de plan est un peu moins mignonne. Dommage pour elle, elle n'a aucune idée de ce qu'elle veut faire du reste de sa vie.

Elle a pourtant un plan. Elle va prendre une année sabbatique pour voyager et se retrouver. Mais ce plan dérape lorsqu'elle arrive à Destiny Falls, dans le Michigan, et qu'elle tombe sur un SUV de luxe.

C'est alors que surgit Hudson Hayes. Restaurateur, lauréat du James Beard, l'homme qui a un plan.

Peut-être aussi l'homme de ses rêves.

Elle doit payer pour les dommages causés à leurs deux voitures et, comme ça, ses économies pour l'année s'envolent. Maintenant, elle est coincée à Destiny Falls, travaillant au Mystery Cabin et vivant dans l'appartement au-dessus du restaurant de Hudson.

Le plan pour l'année de congé est toujours d'actualité. Elle doit juste économiser son argent et garder un œil sur le prix. Mais ce prix ressemble de plus en plus à Hudson.

Lorsque Lyla aura enfin économisé suffisamment pour quitter Destiny Falls, pourra-t-elle dire au revoir aux amis et à la vie qu'elle s'est faite dans cette petite ville ? Ou bien aura-t-elle enfin trouvé le seul endroit où elle est vraiment à sa place ?

***Il s'agit d'un roman d'amour de 50 000 mots qui se termine par un —  happy ever after .

• Langue: Français
• Éditeur: Shaw Hart
• Date de sortie: 8 mars 2024
• ISBN: 9798223056324

Aperçu du livre

UN

Lyla

Cette histoire commence par un accident de voiture.

J'y reviendrai dans une minute. Pour l'instant, je suis en retard au travail.

Je descends les escaliers de mon appartement, je sors par la porte d'entrée et j'arrive sur le trottoir de Main Street. Ma Jeep noire est garée à sa place habituelle juste devant la porte et je me dirige dans cette direction, fouillant dans mon sac à main pour trouver mes clés. Sans perdre de temps, j'attrape le bout de papier qui se trouve sous l'essuie-glace du côté conducteur et qui est toujours là chaque matin, et je m'installe au volant.

Je n'habite qu'à une dizaine de minutes de la Mystery Cabin, où je travaille, et il n'y a jamais de circulation à Destiny Falls, Michigan, donc le trajet n'est pas long. Je descends Main Street, je passe devant toutes les petites boutiques de touristes et je me dirige juste à l'extérieur du centre-ville.

Je repère la maison familière à ossature en A que mon patron a transformée en piège à touristes. Elle est vieille, avec quelques bardeaux manquants à certains endroits du toit, mais la voir me fait toujours sourire.

Je me gare à côté de la vieille Coccinelle Volkswagen de Sutton et j'en sors pour sprinter jusqu'à la porte de la boutique de souvenirs.

— Il était temps que tu arrives, dit Stan, mon patron, sans lever les yeux du presse-papiers qu'il tient dans ses mains lorsque j'entre dans la boutique.

— Je suis pile à l'heure, lui dis-je en faisant un signe de tête vers l'horloge au mur, et il fredonne sa désapprobation.

Stan me rappelle beaucoup le film Les Grincheux. Il est grincheux, toujours en train de ronchonner, à moins qu'il ne soit devant un groupe de touristes dont il s'apprête à prendre l'argent. Il se donne un air bourru, mais je sais qu'à l'intérieur, c'est une bonne vieille guimauve toute douce. Il a pris le risque de m'embaucher quand je suis arrivée en ville et m'a toujours traitée équitablement, et je lui en suis reconnaissante.

— Hey.

Sutton sourit en entrant dans la boutique de souvenirs, une tasse de café fumant à la main.

La Mystery Cabin est toujours aménagée comme une maison. Le salon à l'arrière a été aménagé en boutique de souvenirs. Il possède sa propre porte qui mène à l'arrière de la maison, où Stan a installé un parcours de golf miniature et une tyrolienne.

Depuis la boutique de souvenirs, on emprunte un couloir qui mène au reste de la maison. Sur la droite se trouve l'entrée de la Mystery Cabin et si vous continuez tout droit, vous accéderez à la cuisine, au salon et aux chambres.

Sutton est la petite-nièce de Stan, et elle a déménagé à Destiny Falls il y a quelques mois après la mort de sa mère. Elle était censée passer l'été ici, se rapprocher du dernier morceau de famille qu'il lui restait sur Terre et terminer la liste des choses à faire que sa mère lui avait laissée. Après l'été, elle avait un bon travail en vue à Boston, mais au lieu d'y aller, elle est tombée amoureuse de Teller, l'homme à tout faire de la Mystery Cabin, et a décidé de rester en ville et de travailler pour son grand-oncle.

— Hey, comment ça va ? lui demandé-je en me penchant pour donner une tape sur la tête de Bandit, son chien.

Le cabot noir et blanc me donne un coup de museau dans la main et je sais ce qu'il veut. Je glousse en lui faisant plaisir et en le grattant derrière les oreilles.

— Viens, Bandit, dit Stan d'un ton bourru. Laissons ces deux-là se mettre au travail. Je ne peux pas continuer à les payer pour rien.

Bandit suit joyeusement Stan hors de la boutique de souvenirs et dans le couloir. Sutton roule des yeux. Nous sommes tous habitués à ce que son grand-oncle fasse semblant de se désintéresser des choses. C'est son mécanisme d'adaptation depuis longtemps et cela a causé quelques problèmes entre lui et Sutton quand elle est arrivée ici.

Stan lui a donné du fil à retordre lorsqu'elle a trouvé Bandit, mais maintenant les deux sont pratiquement inséparables, bien que Stan ne l'admette jamais.

— Ça va être une journée tranquille, alors j'espérais qu'on pourrait commencer à faire l'inventaire ? demande Sutton et j'acquiesce.

Les enfants viennent de retourner à l'école, alors Stan nous a prévenus que les prochains mois seraient un peu lents, surtout pendant la semaine. C'est ennuyeux de rester assise à regarder les murs de la Mystery Cabin et toute la marchandise, alors j'ai hâte de m'occuper de l'organisation et de l'inventaire.

— Parfait. Est-ce que Teller a fini de réparer la cabane d'à côté ? lui demandé-je, et elle secoue la tête.

Stan est également propriétaire du Pines Motel and Cabins, situé juste à côté, et Teller est chargé de veiller à leur bon fonctionnement.

— Non, c'est ce qu'il fait aujourd'hui. Je pensais y aller et l'aider.

— Vas-y !

Je l'encourage, sachant qu'elle est probablement excitée à l'idée de passer quelques heures seule avec son petit ami.

— J'aurai le talkie-walkie, alors dis-moi si tu as besoin de nous pour quoi que ce soit.

— Bien sûr. Amuse-toi bien, lui dis-je alors qu'elle se dirige vers la porte de derrière.

Elle me fait signe et je vois Teller sourire en attrapant sa boîte à outils et en attendant qu'elle le rejoigne. Il me fait signe, son habituelle casquette de baseball à l'envers, ses cheveux noirs bouclant sur les bords.

Je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de jalousie en les regardant. Ils se sont mis ensemble peu après l'arrivée de Sutton en ville et, après un ou deux petits problèmes, ils sont maintenant unis et plus forts que jamais.

C'est évident de voir à quel point ils s'aiment et j'aimerais pouvoir en faire autant. Je n'ai jamais aimé quelqu'un de façon romantique. Je n'en ai même jamais été proche.

J'ai eu des rendez-vous, surtout quand j'étais plus jeune, au lycée, et que j'avais plus de temps, mais je n'ai jamais réussi à dépasser le premier rendez-vous. Quelque chose se passait toujours mal, ou je trouvais un moyen de tout gâcher.

Il y a eu ce rendez-vous avec Robby Schulmer où nous sommes allés à la foire du comté et où je lui ai vomi dessus après un trop grand nombre de gâteaux et de tours de twister. Ou la fois où j'ai accidentellement écrasé le pied de Trever Beltima alors que nous faisions du karting. Chaque rendez-vous s'est terminé par un malade ou un blessé. Au bout d'un moment, j'ai arrêté d'essayer. Cela semblait plus sûr pour tout le monde.

Comme si c'était un signe que je n'étais peut-être pas faite pour être dans une relation ou trouver l'amour.

Une image d'Hudson me vient à l'esprit et je sais que je ne peux pas m'engager dans cette voie, alors je me retourne et j'essaie de me concentrer sur l'inventaire qui doit être fait.

Je ne tiens que quelques minutes avant de me remettre à penser à mon propriétaire aux cheveux noirs. Je pense à Hudson depuis que je suis arrivée en ville. En fait, c'est grâce à lui que je vis et travaille actuellement à Destiny Falls. Vous vous souvenez de l'accident de voiture dont j'ai parlé ?

Cela s'est passé il y a deux mois et demi.

Je venais de traverser le pont et d'entrer dans la petite ville et j'essayais d'attraper mes lunettes de soleil dans mon sac à main lorsqu'un élégant SUV noir s'est arrêté devant moi. J'ai essayé de m'arrêter, mais il était trop tard et j'ai fini par l’emboutir.

Il s'agissait de Hudson Hayes.

J'ai pensé que j'avais peut-être besoin de plus de sommeil, que je voyais des choses, mais quand j'ai cligné des yeux à nouveau, c'était toujours lui. J'ai refermé les yeux, priant pour que la douce mort m'emporte afin que je n'aie pas à sortir de cette voiture et à l'affronter.

Hudson Hayes est un personnage important à New York, d'où je viens. En fait, il l'est pour tous ceux qui aiment la bonne cuisine ou les beaux hommes. C'est un chef étoilé au Michelin, un lauréat du James Beard et le propriétaire de restaurants dans toutes les grandes villes du monde.

Il est sorti de sa voiture, la main sur la nuque pour constater les dégâts, et je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que ses cheveux étaient plus longs que la dernière fois que j'ai vu sa photo dans le journal.

Il était autrefois un incontournable du New York Times et des pages mondaines, debout dans son uniforme de chef cuisinier, les bras croisés, un sourire facile sur son visage sculpté. Je me demande parfois si ce n'est pas ce visage qui fait que tant de gens se bousculent pour obtenir une réservation dans l'un de ses établissements.

Je me suis ressaisie, sautant de ma Jeep pour évaluer les voitures et constater l'ampleur des dégâts.

Heureusement, il n'y avait qu'une égratignure sur l'avant de la mienne. L’un des feux arrières de Hudson était cassé et la porte arrière était cabossée, tout comme son pare-chocs. Je n’ai pu m'empêcher de me demander à quel point cela allait entamer mon fonds de voyage.

— Je suis vraiment désolée. Est-ce que ça va ? J'essayais d'attraper mes lunettes de soleil et je ne vous ai pas vu à temps.

— C'est... bon, a-t-il déclaré en se tournant enfin vers moi.

— Je peux prendre ma carte d'assurance, lui ai-je proposé, grimaçant en pensant à l'impact que cela allait avoir sur mes économies.

— On n'a qu'à l'emmener à l'atelier de mécanique de Gavin, au coin de la rue. Il pourra y jeter un coup d'œil et nous n'aurons peut-être pas à remplir toute cette paperasse, a-t-il proposé, et j'ai failli avoir le tournis en me retournant.

— Vous êtes sûr ? ai-je demandé, et il m'a fait un sourire facile.

— Oui, je suis sûr. L’atelier de Gavin est juste au coin de la rue.

— Je vous suis.

Il a hoché la tête, s'est dirigé vers sa voiture et j'ai grimpé dans la mienne. L'atelier de mécanique de Gavin était vraiment au coin de la rue, mais étant donné que cette ville semble n'avoir qu'une rue principale et pas grand-chose d'autre, ce n’était pas une surprise.

Hudson s'est arrêté devant l'une des portes du quai de chargement et je me suis garée devant. J'ai attrapé mon sac à main, j'en suis sortie et j'ai soupiré en étirant mes jambes. J'avais conduit ces derniers jours et je n'avais pas réalisé à quel point mes muscles étaient tendus.

J'ai fait de mon mieux pour m'étirer et j'ai rejoint Hudson à la porte. Il m'a ouvert et j'ai souri, le précédant à l'intérieur.

Gavin a mis du temps à examiner la voiture de Hudson et quand il est revenu, s'essuyant les mains sur une serviette grasse, j'ai su que j'étais foutu. Je n'avais économisé que quelques milliers de dollars pour ce voyage d'introspection et j'avais le sentiment que mes économies allaient être réduites à néant.

J'avais raison.

J'avais tout de même proposé de passer par l'assurance puisque je ne pouvais pas couvrir les frais, mais Hudson m'a dit qu'il me faisait confiance et que je pouvais faire des paiements.

C'est ainsi que j'ai fini par travailler au Mystery Cabin et par vivre dans l'appartement situé juste au-dessus du restaurant d'Hudson, au centre-ville. C'était l'endroit le moins cher pour vivre puisqu'il me donne une réduction sur le loyer et que je n'ai qu'à payer les charges.

Il a fait réparer sa voiture. Je le sais, parce qu'il la laisse garée à côté de la mienne tous les soirs, même s'il vit dans une belle maison sur l'eau à un pâté de maisons et demi de là.

Cela me rappelle que j'ai ouvert dans ma poche la note qui a été laissée sur mon pare-brise. Hudson le fait depuis des mois et c'est toujours la même chose. Une question sur ce que tu préfères et une invitation à dîner.

Jusqu'à présent, je n'ai pas accepté son offre de dîner et je ne réponds jamais à ses questions, même si je les trouve amusantes. J'ai juré de ne plus fréquenter les hommes jusqu'à ce que j'aie un plan pour le reste de ma vie. Je pensais que c'était une bonne idée... avant de rencontrer Hudson.

Hudson me fait regretter de ne pas avoir déjà une vie bien remplie, de ne pas avoir déjà un plan.

C'est l'homme de mes rêves et je déteste devoir l'ignorer à chaque fois qu'il me laisse un mot ou qu'on se croise en ville.

Je respire profondément en lisant le mot qu'il m'a laissé aujourd'hui.

Lyla, préfères-tu être obligée de chanter ou de danser sur toutes les chansons que tu entends ?

Dîne avec moi et nous pourrons discuter..

x. H

— Tu as faim, Lyla ? demande Stan en revenant avec Bandit en laisse.

— Oui, j'ai sauté le petit déjeuner.

— Hmph, tu devrais te réveiller plus tôt. Tu as besoin de manger, dit-il en fronçant les sourcils, et j'essaie de cacher mon sourire.

— J'essaie de cacher mon sourire. Tu veux que j'aille nous chercher quelque chose à manger ? Je lui demande et il soupire.

— Il soupire. Je ne veux pas que tu t'effondres sur moi au travail, dit-il en faisant semblant d'être ennuyé alors qu'il prend son portefeuille et me tend un billet de dix dollars.

— Le Upside Diner ? Je lui demande de nommer le restaurant de style rétro qui se trouve juste en bas de la rue et il acquiesce.

Il acquiesce.

— Je prends mon plat habituel. Tu devrais probablement emmener Bandit. Il est enfermé ici depuis trop longtemps.

— Quelle bonne idée !

— Petit malin, marmonne-t-il, mais je le vois sourire tandis que je prends la laisse et mon téléphone.

— Je reviens tout de suite !

Je traverse le parking en gravier et descends le trottoir en direction du centre-ville de Destiny Falls. C'est une belle journée, il ne fait pas encore trop chaud et j'apprécie la légère brise qui souffle du lac Michigan. Bandit doit