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Entre présent et passé: Mémoires d'un Veilleur, #4
Entre présent et passé: Mémoires d'un Veilleur, #4
Entre présent et passé: Mémoires d'un Veilleur, #4
Livre électronique255 pages3 heures

Entre présent et passé: Mémoires d'un Veilleur, #4

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À propos de ce livre électronique

Samia et Julia, qui est qui ? Seul Ethan fait la différence. Mais lorsque celui-ci se doute qu'une mission va mal se terminer, il avoue certaines choses à Simoniel. Lorsqu'Ethan disparaît et que les Veillorz n'arrivent pas contacter son téléporteur, Simoniel n'a d'autres choix que de contacter sa sœur qui se fait passer pour Julia. Retrouveront-iels Ethan ? Pourquoi Samia et Julia ont-elles échangé leurs places ? Cet échange pose tant de questions, non seulement sur le présent, mais aussi sur le passé, sur celleux que les Veillorz appellent les légendes, et aussi sur le futur. Dans quelle mesure les Veillorz peuvent-iels naviguer d'une époque à l'autre sans déroger aux deux premières règles ?
Cette histoire termine le premier arc de la série des "Mémoires d'un Veilleur".

LangueFrançais
ÉditeurLou Morens
Date de sortie6 déc. 2023
ISBN9782494897274
Entre présent et passé: Mémoires d'un Veilleur, #4

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    Aperçu du livre

    Entre présent et passé - Lou Morens

    Le Vilcony

    Lieu : Maison Fiévet – Terre – année terrienne 2257, 31 décembre.

    Julia et Eolas avaient passé une partie de la journée à préparer les festivités du soir. Eolas mettait toujours un point d’honneur à ce que tout soit parfait lorsqu’il recevait ses amis. Julia l’aidait avec entrain même si elle n’aimait pas ces soirées festives. Son esprit divaguait trop régulièrement vers son passé, ses amis et sa famille qui lui manquaient bien plus qu’elle n’avait voulu se l’avouer au début de leur relation. Seul Jenkins était resté près d’elle et la consolait discrètement lorsqu’il sentait que cette vie monotone devenait trop pesante. Elle évitait de penser aux quelques festivités qui se déroulaient à la base principale, aux anciens Veillorz qui venaient donner des concerts à la cafétéria dès qu’ils le pouvaient. Elle avait évité autant que possible d’y penser. Elle se sentait mélancolique depuis quelque temps et elle n’aimait vraiment pas se retrouver dans cet état, d’autant plus qu’elle n’en comprenait pas vraiment la cause. Elle méditait, en cachette, régulièrement, mais rien n’y faisait. Elle s’habilla tout de même d’une chemise et d’un pantalon, tous deux dans les tons orangés qu’Eolas lui avait offerts à la fête du solstice. Elle soupira en voyant son visage cerné dans la glace et se décida à se maquiller quelque peu, pour ne pas inquiéter ses invités. Lorsqu’ils arrivèrent, elle fit bonne figure et les accueillit chaleureusement.

    L’apéritif était à peine entamé lorsque la cloche de la porte d’entrée retentit. Julia s’excusa avant de rejoindre le hall de la maison Fiévet. Elle se demandait comment quelqu’un avait pu passer la sécurité du portail sans qu’elle en soit avertie par Jenkins qui jouait son rôle de majordome à merveille. Elle comprit sans peine lorsqu’elle découvrit les trois personnes qui l’attendaient sur le perron. Le plus jeune des hommes entra, la considéra un instant avant de lui poser un baiser sur la joue et d’esquisser, malgré lui, un sourire.

    — Simoniel, Aude, Reth ? murmura-t-elle.

    Aude imita son compagnon. Reth attendit quelques instants avant d’entrer et de fermer la porte sans mot dire. Son regard ne quittait pas la jeune femme qui baissait maintenant les yeux comme lorsqu’elle était enfant et qu’elle était prise en faute.

    Simon et Aude entrèrent sans attendre dans la salle où la table était dressée. Les invités les dévisagèrent lorsqu’ils saluèrent l’assemblée. Eolas s’avança aussitôt vers eux.

    — Bonsoir. Désolée de vous interrompre, nous avons seulement besoin d’un petit coin de table. Ne vous dérangez pas pour nous, tenta Aude.

    Simoniel s’était contenté d’un signe de la main et installait déjà la console portative qui les relierait à la base Cooper où Alawn attendait qu’ils se connectent. Les nouveaux venus refusèrent ensuite de répondre aux questions qu’Eolas leur posa. Il s’avança dans le couloir à la recherche de sa compagne. Julia se tenait debout devant Reth, incapable de bouger. Elle osait à peine imaginer ce qu’il pensait à cet instant. Elle-même ne savait pas comment réagir. Elle aurait voulu lui sauter au cou et l’étreindre, comme lorsqu’elle était enfant, mais elle n’osait pas croiser son regard. L’arrivée de son compagnon la sortit de l’embarras.

    — Qui sont ces gens ?… Julia ?… Qui sont-ils ? Ils refusent de répondre à mes questions.

    Elle se reprit, essuya discrètement ses yeux et se tourna vers Eolas. Elle le regarda étrangement avant de l’emmener rejoindre leurs invités sans lui répondre. Reth les suivit silencieusement et examina discrètement son hôte.

    Simon dévisagea longuement Julia avant de finalement lui expliquer le pourquoi de leur présence devant son regard inquiet et interrogateur. Elle avait lu tant d’émotions contradictoires sur son visage qu’elle n’avait pas vraiment ce qu’elle devait en penser. Elle se doutait seulement que la situation devait être grave pour qu’il prenne la peine de venir jusqu’à la maison familiale.

    — Je suis désolé, petite sœur, nous avons un très gros problème ! Je ne voyais pas d’autre solution.

    Julia reprit immédiatement ses esprits lorsqu’elle entendit son frère l’appeler « petite sœur ». Il savait que c’était elle et non Julia qui se trouvait devant lui. Elle remarqua alors que Reth et lui portaient leur insigne de Veillorz. Tous deux avaient revêtu leur combinaison sous leurs vêtements et leur ceinture était ornée de leurs armes. Elle prit une grande inspiration avant de présenter les nouveaux venus à son compagnon.

    — Eolas, je dois te présenter mon frère, Simoniel, sa compagne, Aude et Rethobi Bridger. Reth est comme un père pour moi, il nous a élevés lorsque nos parents sont morts. Simon, que se passe-t-il ?

    Elle n’avait pas quitté son jumeau du regard tout au long de la présentation. Il semblait en colère et inquiet à la fois. Elle se demandait aussi comment il avait pu savoir qu’elle se trouvait là. La situation devait être désespérée pour qu’Ethan ou la vraie Julia lui ait avoué le subterfuge.

    — Ethan a disparu et nous n’arrivons pas à le localiser.

    Julia considéra ses hôtes à tour de rôle, avant de s’arrêter de nouveau sur son frère. Elle n’osait toujours pas regarder Eolas qui les écoutait attentivement. Elle l’avait vu réagir du coin de l’œil au nom de Bridger, de plus il n’y avait pas beaucoup de personnes en partie Iszurka sur la Terre. La plupart étaient les descendants de Baldur Bridger.

    — Je suis désolé, Samianiella, on a épuisé toutes nos ressources ! Il ne reste malheureusement que toi ! reprit son frère sur un ton très dur qui lui brisa le cœur même si elle le comprenait aisément.

    — Qu’est-il arrivé ? balbutia-t-elle.

    — Ethan était en mission avec Reth et Anselm. J’ai lancé le signal de rapatriement à leurs téléporteurs quand les choses ont mal tourné, mais Ethan n’est jamais arrivé au transport.

    — Quand était-ce ?

    — Il y a trois mois environ. On a cherché partout !

    — Est-il… ?

    — Non, il est en vie ! Nous recevons toujours ses constantes vitales ; elles sont stables. Il doit être maintenu en sommeil. Nous n’arrivons simplement pas à localiser le signal émis par le téléporteur. Ceux qui le retiennent utilisent des brouilleurs très puissants, tout en s’arrangeant pour que nous recevions des données !

    Samia parut soulagée, malgré sa rancœur, elle avait eu tellement peur à l’annonce de son frère.

    — S’il n’était plus, tu aurais été la première à le savoir, n’est-ce pas, Samia ! interpella Simon de plus en plus irrité.

    Elle le considéra quelques instants avant de lui poser la question dont elle redoutait la réponse.

    — Tu le sais ?

    — Je suis ton jumeau, je sais tout de toi !

    — On sait tous les deux que c’est faux, Simon ! Si tu le sais, c’est qu’Ethan ou Julia te l’a dit !

    — Ethan m’a tout expliqué avant sa dernière mission ! Il devait sentir que quelque chose tournerait mal ! Il m’a demandé de ne rien te dire et de veiller discrètement sur toi. Il m’a aussi interdit de révéler quoi que ce soit à Reth, pour ne pas faire souffrir davantage, celui qui est comme un père pour toi !

    Rethobi était resté silencieux depuis son arrivée et n’avait pas détaché son regard de son hôtesse. Les paroles de Simon parurent le blesser et il l’interpella avec un air sévère.

    — Simoniel !

    — Pardon, Reth, ce n’était pas dirigé contre toi !

    — Dans ce cas, calme-toi ! Samia, est-ce vraiment toi ? demanda-t-il ensuite sur un ton peu assuré.

    La jeune femme oublia tout ce qui l’entourait et concentra son attention sur celui qui les avait élevés après la mort de leurs parents. Sa voix était empreinte d’émotions et à peine audible lorsqu’elle lui répondit.

    — C’est bien moi, Reth…

    — Je t’ai vue… je t’ai vue mourir. J’étais à tes côtés, avec Ethan… Je tenais ta main dans la mienne…

    Elle le dévisagea et eut peur de comprendre ses paroles, mais son regard ne laissait aucun doute possible : Julia avait trépassé.

    — C’était Julia, pas moi. Je suis tellement désolée. Reth… Je ne voulais pas te mentir, je ne voulais pas qu’Ethan te cache la vérité, je ne voulais pas…

    Samia avait de nouveau les yeux remplis de larmes et ne termina pas sa phrase. Elle n’avait jamais accepté que, cinq Gærœus auparavant, Ethan mette un terme à leur relation, qu’il l’oblige à renoncer à son métier de Veillorz pour devenir institutrice à l’école du village et que Julia, son double, prenne sa place. Elle avait encore moins accepté qu’il lui demande de ne pas révéler cet échange ni à son frère ni à Reth. Elle ne comprenait pas non plus pourquoi Ethan ne lui avait pas dit que Julia n’était plus et se demandait ce qui lui était arrivé. La question de Reth mit un terme à sa réflexion silencieuse.

    — Pourquoi ? Comment te croire ?

    — Simoniel, arrête le filtre de perception, je ne peux pas le faire moi-même.

    — Samia ?

    Le ton contrastait avec celui qu’il avait pris jusqu’à lors. Elle lui sourit tendrement avant de lui répondre.

    — Fais-le, s’il te plaît. Reth doit être certain que c’est bien moi, pour m’accorder sa confiance. On ne pourra pas retrouver Ethan, sans cela !

    Simoniel l’interrogea encore du regard avant de s’approcher. Samia baissa un peu la tête et souleva ses cheveux pour qu’il désactive le filtre implanté à la base de son cou. Elle ouvrit le bas de sa chemise et tous purent voir les brûlures que le sauvetage de Métanélie lui avait laissées comme souvenir. Ethan avait voulu qu’elle utilise un filtre pour cacher ses cicatrices quelques semaines avant de lui demander d’échanger sa place avec son double. Elle n’avait pas compris pourquoi, même avec le filtre, il les verrait toujours. Il était comme tous les descendants de Jack et Solène Andersen Cooper, il avait une longue vie et voyait à travers les filtres de perception, quels qu’ils soient. Elle n’avait compris sa demande que lorsqu’elle avait rencontré Eolas, comment une institutrice aurait-elle pu lui expliquer des brûlures caractéristiques du DT500 ? Elle prit la main de Rethobi et la posa sur sa peau meurtrie.

    — J’étais la seule à pouvoir passer dans ce conduit. Ethan et toi êtes bien trop larges, balbutia-t-elle devant son regard triste. Je suis tellement désolée, papoune…

    Des larmes coulèrent sur les joues écailleuses de Rethobi. Des larmes de bonheur, cette fois, sa protégée était en vie. Il avait tant pleuré sa petite Samia, deux Gærœus plus tôt. Il la prit dans ses bras, la serra très fort contre lui, avant de lui poser un baiser sur le front. Lorsque Reth relâcha son étreinte, Samia aperçut le visage de son compagnon où l’incompréhension se lisait sans peine. Elle n’avait plus le choix, elle devait lui dire toute la vérité.

    — Eolas, pardonne-moi. Je ne voulais pas que tu voies ça !

    Ce dernier s’approcha et passa la main sur les balafres. Lorsque Samia tenta de poser sa main sur la sienne, Eolas se déroba et recula machinalement en la dévisageant.

    — Qui es-tu ?

    — Je suis la même personne que celle avec qui tu vis depuis quatre Gærœus. Seulement je m’appelle Samianiella Fiévet et non pas Julia Vilcony. J’ai eu une vie bien remplie avant de te connaître et je suis peut-être aussi un peu plus âgée que ce que mon acte de naissance laisse entendre.

    — Une Veillorz Itinérante si j’en crois leurs insignes ?

    — Une Veillorz qui a pris une retraite forcée.

    — Et qui va reprendre du service ?

    — Sans aucun doute.

    — Je peux t’en empêcher ?

    — Non, rien ni personne ne le pourrait. Je te dois une explication, mais la précipitation n’arrangera rien à la situation actuelle. Ethan a besoin de moi et je ne l’abandonnerai pas !

    — Qui est-ce ?

    — Comme tu l’as sans aucun doute deviné, il est aussi Veillorz. Il a longtemps fait partie de ma vie.

    — Toute cette partie de ta vie dont tu refuses de parler ?

    — C’est bien ça. Tu es historien Eolas, tu travailles quelquefois pour Alawn. Tu devrais trouver facilement qui est Ethan !

    — On doit dire M. Bridger !

    — Je connais Alawn depuis ma naissance. Il a aidé à nous mettre au monde, lorsqu’il a fallu pratiquer une césarienne et qu’il a fallu nous sortir en même temps. Bref, il fait partie intégrante de ma vie, comme Ethan, Reth, Simon et bien d’autres Veillorz.

    Eolas dévisagea sa compagne qu’il ne reconnaissait plus, son regard avait changé, son attitude était différente. Il réfléchissait en même temps aux données qu’il avait en sa possession. Il avait déjà entendu ce nom dans la bouche du Veillorz Attaché.

    — Ethan Cooper, un descendant des époux Cooper. Le descendant de la directrice Bronwen Cooper Mandyraiame.

    — Et de son époux, le premier pilote de l’Ordre de Veillorz, Mandyra Bronwenari. C’est bien ça. Tu sais donc pourquoi on ne peut pas l’abandonner !

    Eolas perdit quelque peu son calme.

    — Pourquoi toi ? Pourquoi m’as-tu caché ton nom ? Je te croyais seule au monde, alors que tu as un frère, jumeau de surcroît ! Et une jumelle si j’ai bien compris ! Pourquoi m’as-tu menti ?

    — Julia était mon double, une personne Métanélia. Son peuple est métamorphe, elle avait dû prendre mon apparence et se lier à moi pour survivre. Simon fait appel à moi parce que si aucun senseur ne peut localiser Ethan, il y a peut-être une chance que je puisse le faire. Je ne pouvais pas te dire qui j’étais, sans trahir Ethan !

    Eolas considérait toujours Samia, il essayait de retrouver sa sérénité, malgré la peur de ce qu’elle allait révéler.

    — Comment pourrais-tu le localiser, si les technologies des Veillorz n’y parviennent pas ?

    — Je fais des rêves étranges depuis trois mois, c’est toi qui me l’as dit. Cela fait trois mois qu’Ethan a disparu.

    — Ça n’est pas possible Samia, tu le sais ! lui répondit Reth qui avait compris son raisonnement.

    — Il te manque sans doute une information Reth. Ni ma sœur ni Ethan n’ont dû juger nécessaire de te dire ce qu’ils ont fait ! Pas plus qu’à moi !

    — Simoniel ! Nous n’avions pas d’autre moyen de nous protéger ! Tu ne sais pas ce qui s’est passé ni pour quelles raisons nous l’avons fait ! Tu n’as aucunement le droit de nous juger ! répondit-elle à son tour sur le même ton que son frère.

    — Et toi, avais-tu le droit de nous cacher que tu as échangé ta place avec ton double et que tu vis, ici, tranquillement, dans la maison familiale alors qu’on t’a incinérée !

    — Simoniel, calme-toi ! Ce n’est pas le moment ! Tu es un Veillorz en mission ! Le temps des explications viendra… plus tard… Samia, pourquoi penses-tu que tes rêves ont quelque chose à voir avec Ethan ?

    — Simon a raison sur un point, Reth, il te manque une information. Tu connais la légende des époux Cooper…

    — Évidemment, mais je ne vois pas le rapport. Un seul couple a accepté une telle union. Que viennent faire les légendes dans cette histoire ?

    — Il n’y a pas qu’un seul couple qui ait accepté cette union. À ce jour, il y en a au moins un deuxième. C’est sans doute pour cela que la légende a traversé le temps et l’espace. Reth, mon nom complet est Samianiella Fiévet Cooper et celui d’Ethan est Cooper Fiévet.

    — Samia ? Tu n’as pas fait ça ! s’exclama-t-il alors.

    — Si elle l’a fait ! Et elle a menti à Eolas pour oublier !

    — Techniquement, tu es peut-être son frère, mais la seule personne qui pourrait être indignée, c’est moi ! J’attendrai que la situation soit plus calme pour avoir une explication et réfléchir à tout ça. En attendant, je pense que vous avez une personne à sauver !

    — Merci, Eolas.

    — Ne me remercie pas ! Je n’aime pas vraiment ce que je viens d’entendre, mais je connais les missions d’un Veillorz. Si tu as un moyen de le retrouver alors, fais ton devoir ! La famille Cooper est une famille respectable qui a beaucoup fait pour cette planète et les autres ! Excuse-moi si je retourne m’asseoir et si je prends un verre !

    Samia le regarda retourner à sa place sans mot dire, elle avait peine à imaginer ce qu’il ressentait à cet instant. Ce qu’elle avait tout de suite aimé en lui était sa franchise, il était juste aussi et ne prenait jamais de décision à la légère. Il avait raison, le temps des explications viendrait bien assez vite. Elle se souvint que leurs amis, enfin ceux de son compagnon, étaient là aussi, lorsqu’elle l’accompagna du regard. Tous la dévisageaient, certains souriaient, d’autres étaient abasourdis et aucun d’entre eux n’osait parler.

    — Penses-tu pouvoir entrer en contact avec lui ? demanda sèchement Simon.

    — Lorsqu’Eth m’a demandé d’échanger nos places, il s’est arrangé pour qu’on ne puisse plus communiquer mentalement. Mais s’il est maintenu dans un demi-sommeil et retenu prisonnier, son inconscient a peut-être pu passer outre la sécurité qu’il s’était implanté. Si c’est le cas, je peux peut-être y arriver !

    — S’il est maintenu en sommeil, ça ne nous avancera pas à grand-chose ! Il ne sait sans doute pas où il se trouve, rétorqua Aude.

    — Certes, mais si je peux le contacter, je pourrai le sentir et utiliser le téléporteur pour le rejoindre.

    — Sans coordonnées ? Autant le programmer directement vers un trou noir ! répondit-elle.

    — Aude, souviens-toi des mémoires de la famille Cooper ; Solène a pu retrouver Jack, alors que le vaisseau dans lequel il était retenu prisonnier avec Alexandre Bridger, était désynchronisé. Elle n’avait aucune coordonnée, elle est arrivée près de lui !

    — C’est trop aléatoire ! Les époux Cooper étaient unis par les liens les plus forts qui existent ! Ils ont été unis par les Endánlikae.

    — Nous le sommes aussi, Reth.

    — Dans ce cas, pourquoi vous êtes-vous séparé ?

    — Ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question. Tu le demanderas à Ethan, mais pour ça, il faut le retrouver !

    Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir. Rethobi et Simoniel s’y précipitèrent. Aude retint Samia par le bras et elle ne put entendre que des voix feutrées. Il lui sembla reconnaître celle du Veillorz Attaché et celle d’Abi, la compagne de Rethobi. « Laisse-moi passer Reth ! Elle a le droit de savoir ! » furent les seules paroles que Samia put distinguer avant qu’Aude ne la ramène près d’elle. Elle dévisagea sa belle-sœur.

    — Tu sauras de quoi il s’agit bien assez tôt ! Je me doutais depuis quelque temps, comme Abi, que ce n’était pas toi qu’on avait incinérée. Simon et Rethobi refusaient de le voir simplement. Ils ne pouvaient pas accepter ce qu’Ethan t’avait demandé.

    Samia ne put lui répondre. Alawn entra le premier et la serra dans ses bras.

    — Abi a raison, tu as le droit de savoir.

    Il fixa ses yeux dans les siens avant de lui poser un baiser sur le front. Elle l’interrogea vainement du regard. Il se contenta de lui sourire et s’éloigna pour saluer ensuite Eolas qui s’était levé dès son arrivée. Ce dernier fit une légère révérence avant de lui serrer le bras.

    — Monsieur Bridger, c’est un honneur de te voir ici.

    — Alawn, s’il te plaît, Eolas.

    — Oui, monsieur Bridger, pardon, mais on doit t’appeler monsieur !

    — C’est bien la seule chose que ni Jack, ni mon père, ni moi-même n’avons jamais réussi à changer dans les écoles…

    Eolas sourit malgré lui. Abi entra avec son époux qui portait leur fils, Eliera, dans ses bras. Il avait grandi depuis que Samia l’avait vu, il n’était encore qu’un petit garçon la dernière fois qu’elle l’avait tenu dans ses bras. Elle entendit alors deux petites voix de très jeunes enfants derrière Abi qui semblait les tenir par la main.

    — Samianiella, je suis si heureuse de te voir.

    — Moi aussi, Abi. Cela fait si longtemps… Eliera a tellement grandi…

    — Il aura sept Gærœus dans deux mois.

    Samia découvrit alors une petite tête qui se faufila entre son mentor et son épouse. Les yeux de l’enfant, un petit garçon d’environ quatre Gærœus, s’écarquillèrent lorsqu’il la découvrit. Abi ne le

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