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L'attaque de Mars: Mémoires d'un Veilleur, #5
L'attaque de Mars: Mémoires d'un Veilleur, #5
L'attaque de Mars: Mémoires d'un Veilleur, #5
Livre électronique194 pages2 heures

L'attaque de Mars: Mémoires d'un Veilleur, #5

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À propos de ce livre électronique

Azalia court après une rame de tram dans l'espoir d'empêcher l'attentat qui la vise, mais il est déjà trop tard. Elle retrouve alors son mentor et découvre que ses anciens compagnons sont aussi sur la planète. Acceptera-t-elle de reprendre du service ? Acceptera-t-elle les explications qu'ils n'auront d'autre choix que de lui fournir ? Leur pardonnera-t-elle leurs décisions ? Ensemble, parviendront-iels à sauver Mars de la folie de quelques personnes ? Trouveront-iels qui manipule les factions dissidentes ?
 

LangueFrançais
ÉditeurLou Morens
Date de sortie20 févr. 2024
ISBN9782494897335
L'attaque de Mars: Mémoires d'un Veilleur, #5

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    Aperçu du livre

    L'attaque de Mars - Lou Morens

    Attentat

    Année terrienne 2330

    Azalia courait le long du trottoir aussi vite qu’elle le pouvait. Elle était tellement concentrée sur sa mission qu’elle prenait à peine garde à ne pas bousculer les personnes qui se trouvaient sur son chemin. La rame de tram ralentit enfin. Elle espérait encore pouvoir arriver assez près de celle-ci pour déclencher le signal d’alarme depuis son téléporteur et la faire évacuer à temps. Elle leva les yeux lorsqu’elle entendit le bruit caractéristique d’un transport lourd. Ils étaient habituellement utilisés pour transporter des conteneurs au bout de leurs filins armés d’aimants et n’avaient pas le droit de naviguer au-dessus de la capitale martienne ni d’aucun autre centre-ville. Il fondait pourtant vers l’avant du tram. Elle hurla aux piétons de fuir. Les filins sortirent du dessous du transport et accrochèrent l’avant de la rame. Le transport manœuvra pour la soulever et la dévier vers le trottoir. La rame perdit le contact avec le fil magnétique et sous l’effet du mouvement insufflé par le transport, elle faucha tout sur son passage. Azalia n’eut que le temps de reprendre sa course en sens inverse pour se mettre à l’abri sous le préau d’un magasin. Lorsqu’elle se retourna, elle aperçut le transport qui lâchait les filins avant de reprendre de l’altitude. Le pilote était habile, il frôla un immeuble et disparut vers le sud avant de revenir survoler le lieu de son crime pour, cette fois, disparaître vers le nord en obligeant deux transports légers à dévier de leur route.

    Les seuls transports terrestres dans la capitale étaient les tramways électromagnétiques qui sillonnaient la ville à intervalles réguliers. Tous les autres transports naviguaient dans les airs sur des tracés bien définis. Il y avait très peu de véhicules personnels, la plupart étaient des taxis ou des minibus qui amenaient les populations des autres villes aux terminaux ou inversement. Les autres transports aériens étaient utilisés pour les travaux, les secours et la police. Ils se posaient sur les toits des immeubles ou sur les emplacements réservés à l’entrée de la capitale.

    Lorsqu’Azalia reprit ses esprits, elle découvrit la station détruite sous le nez de la rame et les corps qui gisaient sous les décombres. La course meurtrière avait été arrêtée lorsque l’arrière du tramway s’était encastré dans une devanture de café après avoir anéanti une partie de la terrasse vitrée. Des corps étaient éparpillés sur les trottoirs et sur la route magnétique. Elle percevait les cris de douleur et savait qu’elle ne devait son salut qu’à son entraînement et sa rapidité. Elle aperçut un Centaure couché non loin d’elle. Elle se précipita près de lui. Il agonisait. Une tige métallique avait transpercé non seulement le cœur situé dans le haut de son corps, mais aussi celui qui alimentait le bas. Elle échangea un regard avec le jeune homme, serra la main qu’il lui tendait. Il lui expliqua d’où il venait et elle lui murmura quelques mots d’apaisement. Il lui sourit avant d’expier. Elle lui ferma les yeux, se releva et s’approcha de la rame. L’image du dernier champ de bataille où elle avait combattu traversa son esprit, mais, cette fois, il n’y avait que des civilz, femmes, Foemuse, hommes, enfants de tous les peuples vivant sur Mars. La station principale de la capitale rassemblait une grande quantité d’habitanz à cette heure, mais heureusement moins que d’habitude. Les secours arrivaient déjà, elle cherchait du regard un moyen de se rendre utile, lorsque quelqu’un l’agrippa par le bras et la somma de l’accompagner, alors qu’elle ne l’avait pas vu arriver. Elle n’eut d’autre choix que de le suivre, il lui avait habilement passé un bracelet autour du bras et elle était maintenant reliée à lui. Toustes deux coururent sur quelques centaines de mètres avant qu’il ne la fasse entrer dans une maison. Il referma la porte derrière elleux et lâcha sa main.

    — Cache-toi dans la pièce au bout du couloir ! ordonna-t-il en la libérant du bracelet.

    Azalia le dévisagea et obéit en restant sur ses gardes. Lorsqu’elle entra dans la pièce, elle comprit pourquoi cet homme lui semblait familier. Ses traits rappelaient ceux de celui qui l’attendait.

    — Carson ?

    — Tu ne pouvais rien faire, Azalia ! Les secours se chargeront des blessæs. J’ai demandé à Seaburt, de t’amener ici !

    La jeune femme resta interdite quelques instants.

    — Comment savais-tu où je me trouvais ? demanda-t-elle la voix peu assurée.

    Carson la considéra avant de lui répondre.

    — Je sais que tu as eu certaines informations par Clari et je t’en ai fait parvenir d’autres. Je te connais assez pour prédire tes réactions !

    — Tu m’as fait suivre, Carson ? Tu n’avais aucun autre moyen de savoir comment j’agirais ! Tu ne pouvais pas savoir que je chercherai à déclencher le signal d’alarme à distance !

    — Clari nous a transmis l’information à toustes les deux ! Mes services ont découvert que des mercenaires étaient déjà présents ici et qu’ils avaient embrigadé les séparatistes !

    — Et tu n’as rien fait ?

    — J’ai fait évacuer autant de personnes que j’ai pu sans éveiller de soupçons ! Je t’ai prévenue dès que j’ai eu les informations, Aza ! Des mercenaires sont ici, c’est ma seule préoccupation à cet instant !

    — Tu sais combien il y avait de personnes dans cette rame et sur les trottoirs !

    — Un certain nombre ! Il y aura bien plus de victimes si on ne fait rien ! J’ai besoin de toi, Aza ! J’ai besoin de toi pour mener les troupes ! Tu es la seule qui connaisse nos ennemis !

    Elle n’avait pas vraiment écouté la dernière phrase, elle était encore sous le choc de ce qu’elle venait de vivre.

    — Sais-tu d’où revenait ce jeune Centaure ? De la maternité, il venait d’être papa ! Son bébé ne le connaîtra jamais ! Sa compagne ne sait même pas qu’elle est seule désormais !

    — J’en suis sincèrement désolé, Azalia. Je ne pouvais rien faire de plus ! Tu es bien trop émotive !

    Seaburt ne connaissait pas Azalia et il n’avait jamais entendu son frère parler à quelqu’un de cette façon. Carson était d’un naturel froid et Seaburt n’avait rien à lui envier, mais même lui trouvait qu’il allait trop loin.

    — Tu devrais peut-être l’être un peu plus et avoir autre chose qu’une pierre à la place du cœur, Carson ! Pourquoi les mercenaires sont-ils ici ? Il n’y a rien pour eux sur Mars ! Que me caches-tu ? Ne m’oblige pas à t’en donner l’ordre !

    — Je croyais que tu ne voulais plus en donner !

    — Je ne donnerai plus l’ordre de combattre ! Mais je n’ai pas eu besoin d’emmener quiconque au front pour voir un champ de bataille, ici sur Mars ! Tu t’en es chargé ! Alors, je t’ordonne de me dire ce que tu sais !

    Carson esquissa un sourire, Aza n’avait pas changé. Elle était toujours habitée par la même fougue et allait reprendre du service, il en était certain. Il n’était pas très fier de l’avoir poussée dans ses retranchements pour connaître son état d’esprit, mais la situation était urgente.

    — Elle a raison, que nous caches-tu ? Qui est Azalia ? renchérit son frère qui n’avait rien dit jusque-là.

    — Je te pensais assez intelligent pour le deviner, Seaburt ! répondit Carson visiblement irrité.

    — Puisque tu le prends ainsi ! Les seules personnes de qui tu acceptes des ordres sont les Veillorz Itinarat et Clarimonda Bridger-Cooper de par sa fonction de Veillorz Atacheðœ à la Terre et à Mars, même si elle t’a délégué cette tâche pour Mars. Azalia a reçu un message de cette dernière ; or le seul communicateur relié à la base Cooper qui existe sur cette planète est en ta possession. Le seul autre moyen de recevoir des informations est sur un communicateur des Veillorz. Azalia refuse de mener des troupes au front comme tu lui demandes, elle a donc perdu beaucoup de personnes lors d’une bataille. Elle est ici au lieu de parcourir la galaxie. C’est pour oublier qu’elle s’est, en quelque sorte, réfugiée, ici !

    Carson souriait sans retenue. Il interrogea Azalia du regard. Cette dernière, malgré la situation, admirait le sens de la déduction de leur compagnon qu’elle n’avait jamais rencontré, avant ce jour. Elle se radoucit, car elle savait au fond d’elle que Carson avait fait ce qu’il avait pu pour éviter la tragédie. Les secours étaient déjà sur place ; ils n’auraient jamais pu arriver aussi vite, s’ils n’avaient pas déjà été en route avant l’attentat. La station débordait d’habitude à cette heure, les magasins étaient tous ouverts et bondés, or elle avait entendu les sirènes d’évacuations dans plusieurs d’entre eux. Seules les personnes se trouvant sur les trottoirs et dans la rame n’avaient pu être évacuées à temps. Elle savait qu’elle avait été injuste avec Carson qui était aussi affecté qu’elle par cette tragédie. Il avait seulement appris à cacher parfaitement ce qu’il ressentait, son travail de protection passait avant tout le reste. Elle répondit sur un ton un peu moins dur.

    — Il est aussi doué que toi… Puisqu’il sait qui je suis, dois-je contacter Clarimonda pour avoir des informations ou vas-tu te décider à nous dire ce que tu sais ?

    — Les Veillorz sont en route avec une flotte. Elle ne devrait plus tarder à se placer en orbite. Iels craignent que nous soyons aussi attaquæs par les airs.

    Elle resta un instant sans voix.

    — Les Veillorz vont aussi détruire cette colonie ? balbutia-t-elle enfin incrédule.

    — Il y a bien des choses que tu ne sais pas !

    Cette fois la colère reprit le dessus, la Veillorz hurla presque sur son mentor.

    — Carson, je vais répéter une dernière fois ma question et en absence de réponse complète, je sortirai de cette maison ! Que me caches-tu ?

    Carson la considéra de longues minutes avant de répondre. Azalia soutenait son regard sans ciller.

    — Il y a un lecteur dans la chambre aménagée à la cave. Utilise le téléporteur pour déverrouiller l’accès.

    La jeune femme arracha le disque que Carson lui tendait et s’avança vers la porte indiquée en passant près de son mentor sans un regard.

    — Azalia…

    Elle s’arrêta sans se retourner et attendit quelques secondes.

    — Oui, Carson !

    — Tu aurais pris la même décision à leur place…

    Elle ouvrit la porte et descendit les escaliers. Il y avait peu de maisons dotées d’une cave sur la planète, encore moins dans le centre-ville de la capitale. Elle détailla rapidement la pièce qui s’était éclairée dès son entrée. Elle se demanda pourquoi Carson avait aménagé une chambre dans une cave. Elle repéra le lecteur et suivit les conseils de son mentor. Une voix désincarnée retentit soudain dans les petits haut-parleurs.

    — Veillorz Azalia Williams, vous pouvez utiliser les installations.

    Le décor de la chambre changea alors et laissa voir le bureau tel qu’il était réellement. Une pléthore de radars tapissait les murs et le lit était en réalité une table de travail. La cave cachait une petite base, utilisée par Carson et Seaburt. Étrangement, elle possédait un relais de téléportation. Il n’y en avait pas sur Mars, ou en tout cas, pas à sa connaissance. Seule Clarimonda avait pu autoriser son installation. Pourquoi ici, dans une maison d’habitation de la rue principale ? Azalia se remémora alors la devanture, puis l’entrée et la pièce de vie, ce n’était pas une maison habitée, mais bien une base de repli. Que cachait Carson ? Pourquoi une telle installation ? Il possédait déjà une base, éloignée de la ville. Elle inséra le disque et se concentra sur les données qui commençaient à défiler. Elle examina d’abord les plans d’une installation qu’elle ne reconnaissait pas et fut abasourdie par les images qui suivirent. Elle posa machinalement la main sur sa bouche pour calmer sa respiration. Elle n’avait pas entendu que quelqu’un s’était approché d’elle. Elle ne l’avait pas vu, car il était resté dissimulé près du relais de téléportation. Keaghan était emmitouflé dans sa cape dont il avait activé les filtres de perception. Il s’était doucement approché. Azalia avait reconnu les hommes sur les photos, des hommes modifiés, ceux de la colonie spatiale. Les images suivantes montraient les installations de l’usine, les corps démembrés, les membres de métal ensuite greffés. Il lui sembla sur l’image suivante qu’une longue aiguille était insérée dans le cerveau d’un des corps ainsi modifié. La dernière photo qu’elle regarda semblait représenter une cuve de croissance. On pouvait distinguer un corps tronc, relié à des capteurs… Elle avait arrêté le déroulement des informations et put alors lire les inscriptions sur le bas de la dernière photo. Elle avait, malgré elle, les yeux embrumés lorsqu’elle comprit de quoi il s’agissait.

    Cinq années plus tôt, Azalia avait été envoyée en mission sur une colonie spatiale avec ses équipiers, la première colonie spatiale terrienne envoyée près de Pluton en 2260. La mission avait tourné au cauchemar et avait sonné le glas de l’équipe composée de Keaghan, Azalia et Edgar. Iels étaient inséparables et travaillaient toujours à trois, malgré le règlement qui imposait quatre Veillorz. Iels étaient souvent envoyæs dans les zones de combats pour les arrêter.

    — Pourquoi ne m’as-tu rien dit, Keaghan ? pensa-t-elle tout haut.

    — Je ne voulais pas croire ce que j’avais vu, répondit ce dernier en arrêtant le filtre de sa cape et en posant sa main haute sur son épaule.

    Celle-ci se leva d’un bond et fit volte-face. Elle resta interdite un long moment devant le Veillorz, incapable de parler. Son cœur semblait vouloir s’extraire de sa poitrine. Elle était partagée entre la joie de le revoir, la surprise et la colère.

    — Je n’ai pas la force de mes ancêtres. J’ai préféré fuir… J’avais tellement de colère en moi lorsque j’ai vu ça, que j’ai d’abord pensé que le directeur avait raison. En voyant ton regard et tes reproches sur le retour, j’ai compris que j’avais tort, mais le mal était fait…

    — Keaghan ?

    — C’est bien moi, Aza. Edgar rassemble les troupes de Carson pour leur expliquer la situation. Ils sont ici.

    — Keaghan…

    — On a pu venir à bord d’une petite corvette, sans attirer l’attention du directeur. Venceslas et Jaroslav ont détourné sa vigilance et Alawn a autorisé la mission. Deux vaisseaux de combat devraient arriver. Je suis désolé, je pensais que ces informations étaient en lieu sûr ici, sur Mars. Jamais, je n’aurais pensé qu’ils puissent venir les chercher.

    — De quoi parles-tu, Keaghan ? réussit-elle enfin à articuler.

    — J’ai pu récupérer beaucoup d’informations dans l’usine. Carson les a étudiées dès que je lui ai fait parvenir les données, il y a deux Gærœusom. Je ne pouvais pas prendre le risque de faire cela à la base principale.

    — Deux Gærœusom ? Tu étais parti pour tenter de trouver le passage vers la galaxie Agrimagal.

    — Le destroyer a subi une avarie et nous avons dû rebrousser chemin. Cela fait deux Gærœusom que je suis rentré. Le temps du trajet retour m’a permis de réfléchir !

    — Désolé de vous interrompre, j’ai besoin de ta vue, Keaghan. Certaines personnes se comportent étrangement dehors !

    — Je viens, répondit l’intéressé en jetant un dernier regard à Azalia.

    Azalia était restée interdite quelques instants avant de suivre ses compagnons. Keaghan se tenait déjà près de la fenêtre du salon et observait l’agitation de la rue. Tous les services de secours se démenaient pour soigner celleux qui le pouvaient et les soulager. Des véhicules volants soulevaient la rame et tentaient de la maintenir en équilibre pour laisser l’accès aux secours avant de la remettre sur la route magnétique qui

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