Trois petits bols blancs
29 – RÉSUMÉ: Sylvain demande le divorce. Même s’il aime sa femme et ses filles, sa carrière d’écrivain passe avant tout. Après le choc, Frédérique prend les décisions courageuses qui s’imposent : vendre les Aigrettes et trouver pour ses filles la meilleure garde, en l’occurrence la crèche de l’hôpital. C’est ce qui lui semble le plus sage, même si elle regrette de devoir obliger Pauline à trouver un autre logement. Encore une fois, Esther ne semble pas concernée pas les soucis de sa fille. Colombe, exaspérée, décide d’aller à Paris pour comprendre ce qui se passe. Esther n’a rien de la femme enjouée qu’elle avait pu paraître ces derniers temps. Toutes deux décident de prolonger le moment et s’installent dans un petit restaurant du quartier. (Voir Veillées no 3492 et suivants.)
Elles choisirent des flans aux herbes ainsi qu’une sole meunière. Elles n’avaient pas vraiment faim, mais après qu’elles eurent goûté au petit vin blanc de la Loire servi en pichet, elles retrouvèrent l’une et l’autre un semblant de dynamisme.
– Allons, dis-moi tout, concernant les exigences de ton futur époux! s’écria Colombe.
– On s’est déjà beaucoup accrochés au sujet de mon appartement et, apparemment, cette affaire n’est pas tout à fait classée. François pense que j’ai agi par caprice, qu’au fond de moi, je serais ravie de venir habiter son hôtel particulier, en lisière du bois de Boulogne. Il pense que je me montre rétive uniquement pour l’ennuyer alors que c’est faux. J’adore mon appartement, qui plus est j’ai tellement eu de mal à l’acquérir que je ne suis pas à la veille de vouloir m’en débarrasser. Je refuse de porter une robe longue pour notre mariage, enchaîna-t-elle, et cela aussi lui pose visiblement un problème. C’est un mariage civil et une troisième union, pour moi. Tu me vois en robe longue ?
– Pas trop, non ! sourit Colombe.
– On se querelle énormément, soupira Esther. Par ailleurs, une sorte de passion mutuelle nous unit. Il peut se montrer vraiment adorable et conciliant, quand il le veut…
– Mais il ne le veut pas souvent, compléta Colombe. Du coup, ça t’inquiète. Je me trompe?
– Non, tu ne te trompes pas. Et puis, il y a les enfants. François me trouve trop impliquée dans leurs existences…
– Alors ça, c’est
