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Lever de soleil
Lever de soleil
Lever de soleil
Livre électronique99 pages3 heures

Lever de soleil

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À propos de ce livre électronique

Que peut bien cacher ce tombeau ? Izia va le découvrir à ses dépens…

2071. Sous le soleil égyptien, les archéologues d'Incop Transgene découvrent un mystérieux sarcophage. Izia, rivée à son ordinateur, suit cette exhumation avec attention. Qu'est-ce que cette multinationale tentaculaire, qui contrôle le monde dans l'ombre, manigance encore ? Engagée dans une lutte désespérée contre la dictature d'Incop, Izia se voit confier la mission de sa vie : récupérer le contenu de ce sarcophage. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu... [Pour public averti]

Un thriller psychologique intime, porté par le style poignant et immersif de Noémie Wiorek.

À PROPOS DE L'AUTEURE

Née peu ou prou au moment de la chute de l’URSS – les deux évènements ne sont pas liés –, Noémie Wiorek exerce depuis quelques années le métier de professeure-documentaliste pour tenter tant bien que mal de communiquer le goût de la lecture aux jeunes générations. Elle a commencé à écrire à l’adolescence et n’a jamais arrêté, voyageant entre des contrées merveilleuses, robotisées ou étranges selon l’humeur de sa plume. Les chats, ces petits dieux domestiques, l’inspirent tout particulièrement. Son premier roman, « Les Chats des neiges ne sont plus blancs en hiver », est sorti en 2020 aux Éditions de l’Homme Sans Nom.

LangueFrançais
Date de sortie10 nov. 2021
ISBN9782493447012
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    Aperçu du livre

    Lever de soleil - Noémie Wiorek

    Lever-de-soleil_1e.jpgMusique-couverture_VECTO3.jpg

    Avertissement relatif au contenu

    Cette œuvre comporte des contenus ou passages pouvant heurter la sensibilité du public.

    – Principaux : abus de faiblesse, dépression, usage de drogue et dépendance.

    – Ponctuels : automutilation, mort, séques­tration, violence.

    – Mentions : horreur, relations sexuelles.

    PROLOGUE

    On ne pouvait pas réellement compren­­dre le poids du soleil avant d’avoir foulé du pied le sable du désert égyptien. Surtout en l’an 2071. Henry McMarty le comprenait mieux que quiconque, à présent, cruellement agressé par des rayons triomphants. Il épongea son front luisant de sueur. Au-dessus de la mégalopole de Parisia, l’astre restait timide derrière le brouillard de pollution et les cumulonimbus de pluies acides. Ici, il régnait sans partage, despote mégalomane. Cela agaçait prodigieusement le jeune archéologue, mais toujours moins que les scarabées qui se posaient parfois sur ses avant-bras. Pourtant, il ne se lassait pas d’obser­ver l’immense étendue de sable qui se contractait sous les caresses du vent et formait des nuages de poussière vaguement menaçants au loin. Henry se serait presque imaginé être l’un de ces explorateurs zélés des anciens siècles, partis sur des chameaux vers l’inconnu pour déranger les pharaons dans leur éternité. Mais c’était à Indiana Jones, un archéologue pourtant imaginaire, qu’allait sa préférence. Inspiré, il avait acheté un fédora pour l’occasion.

    Jamais Henry n’aurait pensé pouvoir découvrir ces terres tant fantasmées, tant étudiées, tant arpentées en esprit et par simulation virtuelle. Hélas, cet instant de contemplation se trouvait légèrement assombri par la fourmilière ­d’ouvri­ers évoluant autour de lui. Depuis des années, il traînait avec peine son diplôme d’archéo­logie, et cette fantaisie de parcours lui avait finalement valu d’être recruté par Incop Transgene. Ce que les dirigeants de cette multinationale tentaculaire, perchés au sommet de leurs buildings aux vitres à intelligence solaire, pouvaient bien vouloir aux derniers vestiges de l’Histoire, il l’ignorait. Un projet d’une telle envergure – pharaonique, pour ainsi dire – le rendait méfiant, mais il n’allait pas cracher sur ce travail ; sa langue était trop sèche, de toute façon. Son œil d’expert embrassait la masse qui s’élevait de terre au fil des jours et qui retrouvait enfin la lumière. Malgré ses vêtements s’adaptant à la température ambiante, Henry commençait sérieusement à cuire. Cependant, ce contact avec la nature lui faisait du bien, contrairement à tous ces bureaucrates endiman­chés qui attendaient des résultats. Les gens ne prenaient plus la peine de sortir des grandes villes pour contempler le monde ; a fortiori ce monde perdu.

    Un des responsables techniques s’appro­cha soudain de lui. Sa combinaison blanche et ses lunettes bleues détonnaient un peu dans le paysage ocre. Henry pensa aussitôt aux films de science-fiction des décennies passées.

    — Nous avons presque atteint la porte. Vous feriez mieux de venir.

    Ce n’était pas de refus. En se retournant, il sentit une morsure brûlante sur sa nuque découverte. Non, on ne pouvait pas comprendre la nature du soleil avant d’avoir foulé ce pays. C’était un roc en fusion, implacable, maintenant vicieux, qui l’attaquait par-derrière tandis qu’il descendait dans le souterrain creusé par les ouvriers avec leurs scies laser.

    Empilement de blocs de pierre grossi­ère, la structure dégagée du sable accumulé là depuis des millénaires présentait une forme cubique assez quelconque. Henry était un peu déçu par sa taille moyenne et par son aspect ­primitif. Manifestement, aucun pharaon ou roi antique ne l’attendait à l’intérieur ; tout laissait présager un bâtiment funéraire plus classique, quoique très ancien. Toutefois, l’isolement total de cette sépulture, située au plus profond du désert, demeurait un mystère.

    À présent, la porte principale était presque entièrement excavée, et des techniciens en combinaison blanche se concentraient sur les deux statues qui encadraient avec rigidité l’entrée. Henry aurait aimé qu’elles lui en apprennent plus sur les occupants des lieux, mais leurs têtes manquaient à l’appel.

    Le soleil ne faiblissait toujours pas dans le ciel, tandis que Henry prenait son repas de pilules protéinées à l’écart de l’équipe. Il lui sembla apercevoir au loin la petite ombre d’un fennec. Les capteurs se mirent soudain à s’affoler, et chacun se dirigea vers l’entrée du mastaba. Un expert observa un instant sa machine et déclara :

    — La structure de cette tombe n’est pas conforme aux prévisions ni aux constructions de l’époque.

    Cela, Henry aurait pu l’affirmer après un simple coup d’œil. Néanmoins, les spécialistes s’appuyaient aveuglément sur leurs appareils pour travailler. Henry avait rarement contemplé des mains aussi pâles dans de telles expéditions. Collaborer avec des ingénieurs n’était certainement pas dans ses habitudes, surtout s’ils venaient d’une boîte de cette envergure. Ils échangeaient des regards entendus, opinaient discrètement du chef, comme si toutes ces informations d’apparence anodine confirmaient un pressentiment. Ou le but même de cette prospection. Quelle générosité de la part de cette entreprise ! railla-t-il intérieure­ment. Tout le monde semble obsédé par la course au futur. On abandonne le passé comme autant de pierres dans le désert… Que croient-ils ?

    Le responsable du projet intima alors d’un geste à son équipe, dont Henry, de s’approcher de la porte d’entrée obstruée. Ils se mirent à découper minutieusement les blocs à l’aide de scies laser qui éclairaient leurs visages comme ceux de chirurgiens. L’opération dura très peu de temps, et, bientôt, une bouche béante de ténèbres ancestrales s’ouvrit devant eux. Équipé d’un masque filtrant, Henry aurait voulu apprécier l’émotion de ce moment, respirer l’air qui s’envolait de la crypte comme une fragrance rare et exotique, mais le chef des opérations, un homme très grand aux petites lunettes fantaisistes, se détacha aussitôt du groupe.

    — Voilà, mon vieux, vous allez pouvoir arrêter de vous tourner les pouces et enfin vous mettre au boulot, au lieu de regarder béatement le paysage.

    Piqué au vif, Henry se contenta de serrer les poings et de s’engager à la suite de ses collègues. À la place de torches enflammées, ou même de simples lampes, ils allumèrent des plaques de néons qui illuminèrent leur chemin jusqu’au plafond. Cela rompit le charme de l’endroit pendant un court instant.

    Sensation immédiatement balayée.

    En un pas, Henry sentit qu’il foulait une autre époque. Son esprit rationnel ne croyait pas aux malédictions ou aux phénomènes ridicules affectant les anciens explorateurs – des ignorants fol­lement superstitieux. Le lieu souffrait peu des marques du temps, et aucun insecte ou animal ne vint se précipiter vers la vive lumière du jour, ni aucune bête terrifique et ténébreuse née dans ce cocon rocheux. Le soleil entrait pour la première fois depuis des siècles et léchait avec timidité les vieilles pierres. Toutefois, c’était un endroit

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