La scène pourrait se dérouler ainsi : une poignée de personnes, bouteille d’air comprimé sur le dos et masque de respiration isolant sur le visage, arrive au fond d’un tunnel creusé sous un tumulus. Dans le mur qui s’élève devant eux, les archéologues s’apprêtent à pratiquer une ouverture. Un premier trou est percé, puis agrandi. Les frontales, puissantes, révèlent alors ce que personne n’a plus vu depuis près de 2 000 ans : une pièce encombrée d’objets précieux, richement décorée de couleurs vives, au plafond orné d’étoiles et au sol brillant de rivières argentées…
Surtout, au milieu de l’amoncellement chatoyant de vases, de pièces de monnaie, d’armes et de statuettes, trône le cercueil du premier empereur de Chine, Qin Shi Huang en personne. C’est l’émerveillement… puis la stupeur, en quelques secondes à peine.
Sous les yeux atterrés des archéologues, les couleurs du trésor s’effacent. Perdant toute raison, ils se précipitent pour en prendre, au moins, une photographie. Le courant d’air est dévastateur : les tentures tombent en poussière, les objets en bois s’effondrent, les statuettes métalliques éclatent…
Que l’on se rassure, cette scène n’est qu’un cauchemar. Mais c’est probablement celui qui hante, parfois, les responsables de la conservation du mausolée