NEMO ET LES NOUVEAUX EXPLORATEURS
«Qu’est-ce qu’on est bien à 11000 m de profondeur!», soupiré-je en bourrant ma pipe et sondant les abysses à travers les hublots de mon sous-marin le Nautilus.
Personne ne viendra me déranger, moi, le capitaine Nemo, ici, dans la fosse des Mariannes, l’endroit le plus profond de la planète, perdu au beau milieu de l’océan Pacifique! D’ailleurs, tout le monde me croit mort depuis belle lurette… même mon inventeur Jules Verne , qui a fait de moi le héros de son fameux roman Vingt Mille Lieues sous les mers. Et c’est très bien comme ça, parce que j’ai toujours abhorré l’humanité et son influence néfaste sur la nature et les océans. Mes semblables ne m’ont jamais manqué! Bon, il est temps d’engager Le Nautilus dans une petite manoeuvre quotidienne, histoire d’éviter la corrosion. Mais qu’aperçois-je au loin? Serait-ce… une lumière? Mais oui, c’est bien un autre sous-marin, que je distingue… Comment est-ce possible? Tandis que j’approche, le poste radio grésille. La curiosité est trop forte, je décroche mon téléphone (bricolé par mes soins) : «Ici le capitaine Nemo, déclinez votre identité, sombre engeance de l’humanité», entamé-je en guise d’accueil. «Holà vieux loup de mer, ici me rétorque une voix insolente. J’apprends que ce milliardaire plutôt du genre aventurier est un habitué des défis extrêmes : il a déjà gravi les sept points culminants de la planète. Cette fois, il voulait être le quatrième homme dans l’histoire – seulement! – à se poser en son endroit le plus profond. Il en a aussi profité pour explorer quatre autres de ces fosses dites « » dans les autres océans, dont certaines étaient encore inexplorées.
