Dans la plaine de Ninive qu’ils ont occupée, les fanatiques de Daech n’ont jamais soupçonné que ce joyau de la civilisation assyrienne gisait sous leurs pieds
Depuis vingt-sept siècles, avec leurs visages impassibles au-dessus de leurs ailes d’aigles, ils narguent les hommes et leur agitation
Par François de Labarre
La plaine. Un tapis de sable, des champs brûlés par l’été. Et parfois, comme des collines, sculptées par le temps et les vents. La meilleure cachette jamais imaginée : ici se trouvent des trésors enfouis, ruines de civilisations disparues, vestiges d’humanité. On les appelle d’un mot arabe ou hébreu, les tells. Ce matin-là, dans l’immensité du désert de Ninive, Pascal Butterlin, chef de la mission archéologique, cherche celui qui, depuis deux mille sept cents ans, abrite un sublime taureau ailé, colossal gardien d’une cité oubliée.
Une dizaine d’ouvriers l’accompagnent. Ils s’affairent devant un bunker, souvenir de la guerre des Kurdes contre Daech. L’idée d’avoir à le dégager les rebute.
Est-on sûr de faire bonne pioche ? Son étude stratigraphique sous le