Lutte contre le racisme, guerre froide, dopage… l’Histoire s’écrit parfois dans les stades
MELBOURNE 1956
Du sang dans la piscine
ix décembre 1956. L’intervention de l’Armée rouge à Budapest pour réprimer l’insurrection populaire vient de faire 1 500 morts. Mi-novembre, l’ordre règne dans la capitale hongroise, et l’appel au boycott des Jeux n’y change rien. À Melbourne, quand à deux jours du terme des Jeux l’avant-dernier match du tournoi de water-polo oppose la Hongrie, triple championne olympique, à l’équipe soviétique, une autre histoire s’écrit. Le bassin du centre aquatique de Melbourne devient un champ de guerre. L’équipe magyare, partie à l’étranger et au secret pour se préparer, n’a appris qu’en arrivant en Australie la répression sanglante. Beaucoup de ses membres ont de la famille ou des amis parmi les victimes et les 26 000 personnes arrêtées. Hongrie-URSS devient une question d’honneur pour les poloïstes hongrois. À 7 contre 7, titre olympique. L’URSS obtient une médaille de bronze. Les 13 internationaux hongrois, héros du bout du monde de la résistance magyare, décident de ne pas rentrer au pays. Leur liberté comme ultime victoire.