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L'Empire des anneaux
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Livre électronique134 pages1 heure

L'Empire des anneaux

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À propos de ce livre électronique

Des Jeux olympiques d’automne pour les sports de l’esprit et le e-sport… Un Prix Nobel du Sport… Une Organisation Mondiale du Sport et de l’Education Physique… Le sport comme outil privilégié pour garantir la concorde entre les peuples… Autant de propositions que Xavier Louy développe dans cet ouvrage où il dresse une fresque passionnante de cette activité née il y a un peu plus d’un siècle et devenue non seulement un phénomène de société mais aussi un spectacle planétaire avec des enjeux économiques et politiques qui ont fait le lit d’un nouveau pouvoir supranational.
Les instances sportives internationales, passées rapidement du statut de joyeuses amicales à celui d’empires financiers, imposent aujourd’hui leurs lois et leurs contraintes à des Etats et à des dirigeants politiques devenus leurs obligés.
Et ce rapport de forces se retrouve, toutes proportions gardées, au plan national dans les relations entre fédérations sportives et collectivités locales soumises au diktat de réglementations techniques et sportives aux conséquences souvent coûteuses.
A l’heure de la nouvelle candidature de Paris aux Jeux Olympiques, l’auteur ouvre le débat et propose des pistes concrètes pour permettre aux représentants du peuple de reprendre la main à l’égard d’instances dénuées de légitimité démocratique. Il révèle ou rappelle nombre d’anecdotes inédites sur les principaux acteurs de cette évolution et sur les grands événements qui l’ont jalonnée.
LangueFrançais
Date de sortie20 avr. 2017
ISBN9782312051468
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    Aperçu du livre

    L'Empire des anneaux - Xavier Louy

    politique.

    Prologue : Les princes du Parc

    En ce 7 juin de l’année 1960, le printemps réchauffe la porte de Saint-Cloud et le Parc des Princes est archi comble pour accueillir une affiche de rêve dans le cadre du tournoi de Paris, avec la participation de l’équipe brésilienne du football club de Santos qui va être opposée au prestigieux Stade de Reims, auréolé d’un formidable doublé championnat-coupe de France.

    L’affiche est d’autant plus alléchante qu’il s’agit en quelque sorte de la revanche de la demi-finale qui avait opposé deux ans plus tôt en Suède les équipes de France et du Brésil et qui avait laissé beaucoup de regrets aux supporters tricolores.

    La télévision étant alors un objet rare dans les foyers, j’ai le souvenir lointain d’avoir suivi ce match grâce à la TSF mais je me souviens beaucoup mieux d’avoir pu visionner le match de classement – gagné par les Français contre les Allemands sur le score de 6-3 – au milieu d’un groupe de badauds massés sur le trottoir de la rue de la Tour devant la vitrine d’un magasin de télévision qui avait gentiment laissé allumé l’un des postes.

    Deux ans après cette coupe du Monde, on retrouvait donc à Paris les joueurs brésiliens champions du monde avec à leur tête le déjà célèbre Pelé et en face les Kopa, Fontaine, Piantoni et autres Jonquet ou Vincent, autant dire l’ossature de l’équipe de France.

    Ce match, gagné par Santos 5 buts à 3, je le revois comme si c’était hier et je garde en mémoire l’ambiance exceptionnelle qui régnait, notamment lorsque Reims, juste après la mi-temps avait réussi à égaliser puis que Pelé avait porté l’estocade en partant du milieu du terrain et trompé le gardien Colonna après avoir dribblé 4 à 5 joueurs.

    C’était la première fois que j’assistais à un match de football de ce niveau dans le mythique Parc des Princes et à vrai dire je n’ai jamais revu un spectacle d’une telle qualité depuis lors.

    Pourtant, j’ai eu l’occasion dans les années qui ont suivi de retourner au Parc des Princes et d’assister à des rencontres de haut niveau, notamment à des matches de coupe d’Europe avec Reims, mais ce n’était ni la même qualité ni la même intensité.

    Avant la destruction de cet ancien Parc en 1968, j’ai vécu en revanche quelques belles arrivées du Tour de France qui s’achevait alors sur la piste rose de 450 mètres qui entourait la pelouse et là encore la ferveur populaire était au rendez-vous, même si je regrettais un certain manque d’enthousiasme à l’égard de mon idole, Jacques Anquetil.

    L’après deuxième guerre mondiale n’a évidemment pas été le point de départ de l’engouement pour les spectacles sportifs. Il a en réalité pris naissance au début du XXe siècle avec les premiers grands événements sportifs : la création du Tour de France en 1903, la première rencontre internationale de l’équipe de France de football – contre la Belgique – en 1906, tandis que le baron Pierre de Coubertin avait opportunément lancé en 1896 les Jeux olympiques de l’ère moderne.

    Cette dernière dénomination vient justement rappeler que le spectacle sportif est une invention qui remonte en fait à l’antiquité et l’on sait l’importance qu’avaient les « circenses » dans les sociétés grecques ou romaines. Mais au XXe siècle, leur nature va considérablement se modifier, notamment avec l’apparition et le succès des sports collectifs comme le football et le rugby et l’importance accordée aux sélections nationales.

    Dans la période de l’entre deux guerres, c’est le fait national qui prime. Il suffit de se rappeler l’ambiance particulière des Jeux de Berlin en 1936 ou les rivalités nationales exacerbées lors des Tours de France de cette époque. L’enjeu économique était alors insignifiant et les instances sportives, qu’elles soient nationales ou internationales, étaient encore réduites au rang de joyeuses amicales disposant de moyens financiers pour le moins modestes.

    Avec l’apparition et le formidable développement de la télévision dans tous les pays du monde, le spectacle sportif va changer de nature et surtout de dimension. Et ces structures sportives vont peu à peu, et le plus souvent hors d’un véritable contrôle, devenir des entités détenant des pouvoirs considérables, capables d’imposer leurs propres lois aux États et aux collectivités publiques.

    À une autre échelle, nos villes et nos villages sont soumis pour leurs installations sportives à des normes draconiennes, pas toujours justifiées, qui conduisent à des renchérissements incessants qui sont au bout du compte supportés par le contribuable au détriment d’autres investissements et d’autres priorités.

    Tant au plan international que national, il est plus que temps pour les responsables politiques de tout niveau de reprendre la main et de récupérer une souveraineté légitime qui leur a peu à peu été confisquée par un pouvoir sportif tentaculaire et parfois cynique.

    Pour autant, notre propos n’est nullement de nous livrer à de l’investigation ou de révéler tels ou tels scandales cachés ; d’autres l’ont déjà fait et continueront à le faire. Il nous revient en revanche d’observer et d’analyser sereinement ce qu’est devenu le sport et le rôle éminent accaparé par les organismes qui le dirigent.

    Nous aimons trop le sport et les valeurs qu’il transmet pour ne pas appeler à un sursaut des responsables politiques de la planète afin de le remettre sans attendre dans le droit chemin, celui qu’avaient su tracer ces créateurs géniaux qu’ont été Pierre de Coubertin, Henri Desgrange ou Jules Rimet.

    Sport et nouvelle société

    HORS PISTE

    L’année 2016, plus encore que les précédentes, aura été marquée par une succession ininterrompue de scandales et de dérives ayant défrayé la chronique sportive.

    Il y a été moins question des affaires de dopage qui, d’une certaine façon, occultaient des dérives criminelles bien plus dangereuses encore pour l’image du sport et pour son avenir. Pratiquement pas une semaine ne s’est passée sans de nouvelles révélations sur la fraude et la corruption à grande échelle qui gangrènent le monde sportif : football leaks, doutes sur les conditions d’attribution de tel grand événement, règlements de comptes à la FIFA, procès à l’encontre des dirigeants de la fédération internationale d’athlétisme, forts soupçons de dopage d’état, mise en cause récurrente des pratiques des managers, paris truqués… Comment et pourquoi en est-on arrivé là ?

    Pendant des décennies, au cours du XXe siècle, le sport – devenu peu à peu sport-spectacle – s’est développé à l’abri des enjeux financiers. Son succès et son essor ont été portés par les médias du moment, presse écrite et radios, qui ont fait sa popularité et les seules dérives à déplorer tenaient plus au chauvinisme et au nationalisme qui ont pu accompagner certaines compétitions. On a évidemment en mémoire les images des Jeux de 1936 pris en quelque sorte en otages par les dirigeants de l’Allemagne nazie pour servir leur propagande. On se souvient aussi des querelles autour du Tour de France accusé dans ces mêmes années 30 de favoriser les dérives nationalistes, avec pour point d’orgue l’abandon en cours d’épreuve de la sélection italienne voulant dénoncer le chauvinisme des spectateurs français.

    Un véritable paradoxe au demeurant, quand on considère que quelques années plus tard les organisateurs du Giro auront peu de scrupules à priver de leurs victoires au moyen de grossiers subterfuges des champions comme Merckx, Anquetil ou Fignon !

    En fait, tout va changer avec l’apparition de la télévision, surtout quand les progrès techniques vont permettre la retransmission des grands événements sportifs en direction des téléspectateurs du

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