Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Politique économique de la France (1900-2010)
Politique économique de la France (1900-2010)
Politique économique de la France (1900-2010)
Livre électronique76 pages1 heure

Politique économique de la France (1900-2010)

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

« La France est hantée par l'idée de déclin. » La formule de Christian Stoffaës résume de façon percutante l'histoire économique française depuis le début du XXe siècle, ou plutôt la manière dont les Français ont vécu cette histoire. L'idée qu'il existe un « retard français » est, en effet, une constante sur le long terme...
LangueFrançais
Date de sortie28 oct. 2015
ISBN9782852297791
Politique économique de la France (1900-2010)

En savoir plus sur Encyclopaedia Universalis

Lié à Politique économique de la France (1900-2010)

Livres électroniques liés

Politique pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Politique économique de la France (1900-2010)

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Politique économique de la France (1900-2010) - Encyclopaedia Universalis

    Politique économique de la France (1900-2010)

    Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

    ISBN : 9782852297791

    © Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.

    Photo de couverture : © Wongwean/Shutterstock

    Retrouvez notre catalogue sur www.boutique.universalis.fr

    Pour tout problème relatif aux ebooks Universalis,

    merci de nous contacter directement sur notre site internet :

    http://www.universalis.fr/assistance/espace-contact/contact

    Bienvenue dans ce Grand Article publié par Encyclopædia Universalis.

    La collection des Grands Articles rassemble, dans tous les domaines du savoir, des articles :

       ·  écrits par des spécialistes reconnus ;

       ·  édités selon les critères professionnels les plus exigeants.

    Afin de consulter dans les meilleures conditions cet ouvrage, nous vous conseillons d'utiliser, parmi les polices de caractères que propose votre tablette ou votre liseuse, une fonte adaptée aux ouvrages de référence. À défaut, vous risquez de voir certains caractères spéciaux remplacés par des carrés vides (□).

    Politique économique de la France (1900-2010)


    Introduction

    « La France est hantée par l’idée de déclin. » La formule de Christian Stoffaës résume de façon percutante l’histoire économique française depuis le début du XXe siècle, ou plutôt la manière dont les Français ont vécu cette histoire.

    L’idée qu’il existe un « retard français » est, en effet, une constante sur le long terme. Les comparaisons qui sont établies tournent régulièrement au désavantage de la France : avec le Royaume-Uni au XIXe siècle, avec les États-Unis depuis 1945, avec le Japon dans les années 1980, avec l’Allemagne sans interruption. Dès 1918, le rapport Clémentel insiste sur les « archaïsmes » de l’économie nationale. Ce qui apparaît dans l’entre-deux-guerres comme une stagnation française conduit à noircir le tableau, et la défaite de 1940 autorise des jugements extrêmement sévères aussi bien dans les rangs de la Résistance qu’à Vichy. « La France, déjà en retard dans maints secteurs avant la guerre, est maintenant plus gravement éprouvée qu’elle ne l’était en 1918 », affirment ainsi les services de l’État français dans la « tranche de démarrage » de 1944 ; en écho, le rapport rédigé la même année pour le compte du Comité français de libération nationale par André Philip commente : « Depuis plusieurs dizaines d’années, les retards de la France dans la course au développement économique et au bien-être s’accumulent. À chaque étape, nous sommes un peu plus dépassés. » Quant à Jean Monnet, il craint que l’économie « ne se cristallise à un niveau de médiocrité » (mémorandum au général de Gaulle de décembre 1945).

    Domination du secteur agricole, faiblesse industrielle, en dehors de quelques secteurs tels les biens de consommation ou les produits de luxe, insuffisante concentration des entreprises, stagnation de l’investissement, individualisme et refus de l’organisation, ouverture insuffisante sur le monde, capitalisme « timide et conservateur » (selon la formule du rapport Clémentel) : telles sont les caractéristiques les plus souvent évoquées de ce « retard français ». Christian Stoffaës les résume en quatre formules dans Une économie mondiale : malthusianisme, provincialisme, ruralisme, règne du petit.

    Il n’est pas certain que tous ces traits correspondent exactement à la réalité française ; sur de nombreux plans, la France fait bien au contraire figure de grand pays moderne. Il n’empêche que ce jugement, même exagéré, dès 1919, et surtout après 1945, marque une volonté de renouveau. Il conduit aussi à survaloriser l’action de l’État, considéré comme seul capable de mener à bien l’effort de modernisation. Entreprises, banques et travailleurs jouent pourtant un rôle à ne pas sous-estimer.

    1. Du XIXe siècle à 1945 : une longue stagnation ?

    • L’héritage du XIXe siècle

    Beaucoup d’historiens estiment que c’est au XIXe siècle que se déterminent les caractéristiques du « retard français ». Malgré des progrès indiscutables, en particulier sous le second Empire, le bilan de la période est souvent considéré comme négatif.

    Particulièrement sur la sellette, la IIIe République. Dans leur désir de convertir la masse paysanne aux idéaux républicains, ses dirigeants auraient privilégié les intérêts de l’agriculture, au risque de décourager les autres activités. La petite propriété paysanne est donnée en exemple, le marché national est mis à l’abri de la concurrence extérieure : en 1892, Jules Méline inspire un tarif particulièrement protectionniste, dénommé « loi du cadenas », qui préserve les producteurs nationaux des importations de blés russe ou américain ; mais, du même coup, c’est toute l’économie française qui se trouve comme isolée du marché mondial.

    La France reste ainsi un pays essentiellement agricole, comme le prouve la part du secteur primaire dans la population active (43,2 p. 100 en 1906), alors que ce secteur représente moins du quart de la production nationale. Les vertus traditionnellement attribuées au monde rural sont valorisées : la prudence, l’épargne, le goût de l’indépendance : en 1913, la France compte près de trois travailleurs indépendants (y compris les agriculteurs) pour deux salariés. Beaucoup d’entre eux placent leurs économies de façon « sûre » (bons du Trésor, obligations étrangères comme les emprunts russes), au détriment de l’investissement dans l’industrie nationale ; d’ailleurs, les banques, depuis la faillite de l’Union générale en 1882, encouragent les Français dans cette attitude et ne jouent guère leur rôle d’intermédiaire en direction des activités productives. Ces constatations nourrissent déjà l’idée d’un malthusianisme français qui se manifeste sur le plan économique, mais aussi sur le plan démographique.

    Alors que, vers 1800, la France était deux fois plus peuplée que l’Allemagne et trois fois plus que le Royaume-Uni, elle compte, en 1913, moins d’habitants que chacun de ces deux pays.

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1