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Passé trouble: Mémoires d'un Veilleur, #7
Passé trouble: Mémoires d'un Veilleur, #7
Passé trouble: Mémoires d'un Veilleur, #7
Livre électronique342 pages5 heures

Passé trouble: Mémoires d'un Veilleur, #7

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À propos de ce livre électronique

Après des années de bons et loyaux services en tant que Veillorz, Venceslas n'aura d'autres choix que d'accepter l'inacceptable pour protéger celleux qui l'ont accueilli les bras ouverts et lui ont offert une famille et une nouvelle vie. Exilé sur Daransulc avant sa colonisation, retrouvera-t-il les siens ? Fera-t-il la paix avec lui-même ? Quelle est cette mission si importante pour que les Endánlíkae, elleux-mêmes, la lui aient confiée ? Retournera-t-il un jour sur Mirolsjarna ?

LangueFrançais
ÉditeurLou Morens
Date de sortie3 avr. 2024
ISBN9782494897373
Passé trouble: Mémoires d'un Veilleur, #7

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    Aperçu du livre

    Passé trouble - Lou Morens

    Prologue

    Année terrienne 2316 – Mirolsjarna

    Venceslas rencontrait secrètement Alawn dans une pièce cachée de la tour pour devenir Veillorz Atacheðœ à Mirolsjarna, lorsque l’alarme du palais retentit. Le Gubern dévisagea le directeur d’honneur de l’Ordre des Veillorz et sortit en trombe de la tour, aussitôt suivi par Alawn. La garde se précipitait déjà vers son appartement et verrouillait les portes du palais. Marinoskoï hurlait ses ordres lorsque le roi arriva devant son appartement. Il entra et se dirigea directement vers son garde personnel qui interdisait l’accès à sa chambre.

    — N’entre pas Gubern.

    — Que s’est-il passé ?… Marinoskoï !

    — Une tragédie. Je ne sais pas comment…

    Venceslas le poussa pour entrer. Il resta pétrifié devant le spectacle. Alawn qui le suivait toujours resta aussi sans voix. Le Gubern se transforma et poussa un long hurlement. Il approcha ensuite des corps sans vie de ses enfants, puis de celleux de san dernieræ næ et de sa compagne. Alawn l’accompagna sans rien dire. Marinoskoï pleurait avec lui. Alawn releva doucement le Gubern alors qu’il tenait le bébé dans ses bras. Un garde arriva en criant que le palais était envahi. Les portes avaient cédé et les gardes en trop petit nombre n’étaient pas parvenus à leur bloquer l’entrée.

    — Pars Gubern ! Iels ne doivent pas te trouver, aussi !

    Venceslas resta sans réaction. Marinoskoï l’attrapa par le bras et l’entraîna vers le couloir qui menait à son appartement. Alawn les accompagnait et aidait le chef de la garde. Plusieurs gardes les suivaient. Une vingtaine de rebelles les attendaient dans le couloir et d’autres les prenaient à revers. C’est alors qu’un rebelle lança une lame vers le Gubern. Alawn la stoppa, enlaça Venceslas et le téléporta sans attendre. Venceslas ne comprit pas immédiatement ce qui venait de se passer lorsque le directeur d’honneur de l’Ordre des Veillorz le relâcha.

    — Anatole, décolle ! Iels ne doivent pas nous voir !

    Le Veillorz se tourna vers les commandes et obéit aussitôt. Venceslas le dévisageait lorsqu’il aperçut Aldalbald qui prévenait le croiseur qui les attendait. Il restait sans réaction. Son visage était recouvert de larmes. Il était toujours transformé. Jaroslav approcha doucement.

    — Que s’est-il passé ?

    — Des rebelles ont investi le palais et assassiné sa famille, murmura Alawn.

    Venceslas réagit soudain et repoussa son sauveur. Il chercha du regard un moyen de sortir. Il ne comprenait toujours pas où il se trouvait. Aldalbald se transforma en un instant et le ceintura avant de se retrouver près d’Alawn. Jaroslav utilisa ses cheveux pour entourer aussitôt la tête du Gubern. Il posa les mains sur son visage et le front sur le sien. Venceslas allait le repousser à son tour lorsqu’il sentit l’apaisement quasi instantané que le Veillorz lui apporta. Il vacilla sur ses jambes et Aldalbald n’eut que le temps de le retenir. Jaroslav relâcha la bulle et Aldalbald déposa leur hôte dans le caisson médical à la demande d’Alawn.

    — Il vient de tout perdre. Ses enfants et sa compagne ont été sauvagement assassinæs. On va devoir prendre soin de lui dans les jours qui vont suivre.

    — On l’emmène sur le croiseur. Lynette nous attend. On va s’occuper de lui, Alawn. On va le soutenir autant que possible. Que voulaient-iels ? interrogea Aldalbald.

    — Ses réformes ne conviennent pas à tout le monde, il a des détracteurices. Iels lui ont fait comprendre leurs idées de la pire manière qui soit.

    — Je resterai près de lui jusqu’à son réveil. Je peux l’apaiser et le comprendre mieux que personne.

    — Merci, Jaroslav.

    Toustes le veillèrent jusqu’à ce qu’Anatole pose la corvette sur le tarmac. Dès que le champ de protection fut fermé, iels l’emmenèrent jusqu’à la chambre de Jaroslav. Aldalbald le déposa délicatement sur le lit libre. Alawn expliqua ensuite en détail à Lynette, Aldalbald et Anatole ce qui s’était passé.

    Venceslas cauchemarda et hurla dans son sommeil. Jaroslav l’entoura de nouveau de ses cheveux et lui parla doucement. Le Gubern s’apaisa de nouveau. Il ouvrit les yeux pour découvrir ceux du Veillorz qui le scrutait avec bienveillance.

    — Tu es en sécurité, ici. Je suis tellement désolé de ce qui s’est passé. Puis-je relâcher la bulle ?

    Venceslas le dévisagea plusieurs minutes avant de réagir. Il attrapa l’une des mains de Jaroslav qu’il serra comme pour vérifier qu’il ne rêvait pas.

    — Tu as déjà vu une telle bulle, n’est-ce pas ?

    Venceslas acquiesça simplement, toujours incapable de parler. Jaroslav lui sourit et relâcha doucement ses cheveux protecteurs.

    — Pleure, il n’y a rien d’autre à faire pour le moment.

    — Ce n’était pas un simple cauchemar ? balbutia-t-il finalement.

    — Je suis désolé, tellement désolé.

    — Où suis-je ?

    — Sur un croiseur des Veillorz. Alawn t’a téléporté dans la corvette et Anatole nous a ramenés sur le vaisseau pour garantir ta sécurité.

    — Je ne les ai pas blessés, j’espère ?

    — Non, Alawn est puissant et le Berarouwl d’Aldalbald ne risque pas grand-chose. Anatole pilotait. J’ai pu t’apaiser et t’endormir.

    — Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu une bulle apaisante.

    — Il reste des Bleranwaz sur Mirolsjarna ?

    — Oui, je suis étonné d’en voir un qui soit devenu Veillorz.

    — Je suis à moitié Bleranwaz et à moitié Humani. Je t’expliquerai plus tard. Veux-tu qu’on te mette sous sédatif pour te reposer ?

    — Non, ça ne changera rien, termina-t-il dans un sanglot.

    — Ne retiens pas tes larmes, tu ne risques rien avec moi. Je connais cette douleur, alors laisse ton chagrin et ta colère exploser.

    — Je pourrais te faire du mal si je perds le contrôle.

    — Aucun risque, tu ne me feras pas de mal. Je peux t’apaiser.

    Venceslas tenta encore quelques minutes de discuter, mais le chagrin le rattrapa et il sanglota longtemps dans les bras de son nouvel ami. Il oscillait entre ses deux formes. Jaroslav lui parlait doucement et le berça jusqu’à ce que le flot de larmes cesse. Lorsqu’il fut calmé et qu’il lui en donna l’autorisation, Jaroslav prévint ses compagnones qu’ils les rejoignaient dans la salle de commandement. Le roi présenta des excuses à Alawn et Aldalbald qui lui sourirent avec compassion et lui serrèrent le bras chaleureusement. Alawn lui présenta Lynette qui l’accueillit en le serrant dans ses bras et en lui apportant tout son soutien.

    — J’aimerais sincèrement que rien de tout cela ne se soit passé et que tu sois toujours tranquillement chez toi, mais tu es le bienvenu sur ce vaisseau et chez les Veillorz. Tu es ici chez toi et nous t’épaulerons autant que faire se peut. Nous retournons à la base principale. Jaroslav restera auprès de toi. Tu voulais devenir Veillorz Atacheðœ, tu peux devenir Veillorz Itinerat. Mais rien ne presse, tu as le temps de réfléchir.

    — Laisse-le se reposer, papy. C’est la seule chose dont il a besoin, à cet instant.

    Le vieux Veillorz sourit à Jaroslav et Venceslas le remercia d’un signe de tête. Ils retournèrent ensuite dans la chambre où ils discutèrent longuement. Le Gubern finit par s’endormir. Le lendemain, toustes se retrouvèrent à la cantine pour déjeuner. Venceslas toucha à peine à son repas. Il leur expliqua que seul son frère pouvait accéder à son appartement. Même Marinoskoï n’avait pas de passe-droit et ne pouvait pas entrer dans les chambres sans lui ou Zdena. Il leur demanda de ne pas révéler qui il était ni ce qui s’était passé sur sa planète avant d’accepter de se rendre à la base principale pour devenir Veillorz Itinerat.

    Les jours et les semaines passèrent, Venceslas se remettait doucement de la perte de sa famille. Il pleurait encore souvent lorsqu’il était seul ou avec Jaroslav. Il s’entraînait beaucoup et jouait avec Aldalbald et les Veillorz Shamadroih sur qui il avait toujours le dessus. Il passa beaucoup de temps à la bibliothèque où Jaroslav lui montra les livres laissés par les sages de Lathouor. Le Gubern dévora tous les écrits à une vitesse impressionnante. Quelques jours à peine suffirent. Il méditait aussi beaucoup auprès de ses nouveauz compagnones. Il découvrit une nouvelle famille qui l’accueillit les bras ouverts lorsqu’il visita la Terre, Mars, Varuljarna, Jaszczurk, Sterrinkel, Hazarzuzim. Quelques mois après son arrivée, il connaissait déjà tout ce qu’il devait savoir sur ses origines, sur le nouveau cercle des Endánlíkae et toute l’histoire de l’Ordre des Veillorz. Toustes appréciaient leur nouveau compagnon et le soutenait constamment. Il partageait l’appartement de Jaroslav et Světlana, sa fille de onze Gærœusom. Jaroslav raconta aussi son histoire à Venceslas lorsqu’il lui fit visiter la ferme Cooper et qu’il découvrit les photographies prises dans le Vilcony. Venceslas fut particulièrement ému lorsque, sur Varuljarna, Jaroslav lui fit visiter les restes du vaisseau originel et ressentir les émotions qui s’en dégageaient encore. Ils méditèrent ensuite avec le cercle des sages et il entendit les Davika, les Langsam et les Bramante qui lui apportèrent son soutien. Les missions s’enchaînèrent rapidement. Il partait régulièrement avec Jaroslav, Aldalbald, Anatole, Alawn, Lynette, Nathanaël et Makaviala selon les missions et les disponibilités de chacan. Il rencontra les enfants de chacan d’elleux et fut intégré à la grande famille Cooper, Bridger, Fiévet-Le Bel, Merlin, Mac Alister. Rosie l’accueillit chaleureusement à la fête de Samstoð et taquina Jaroslav de ne pas lui avoir présenté plus tôt un si bel homme. Comme souvent, devant sa ressemblance avec Lynette, elles lui expliquèrent toutes les deux que Rosie était l’une des descendantes du frère de Lynette et il comprit sans peine que le sujet de son frère restait douloureux pour cette dernière. Il rencontra aussi Jenkins qui après l’avoir étreint longuement, lui montra beaucoup d’égard sans qu’il comprenne pourquoi.

    Trois ans s’écoulèrent ainsi entre ses missions, ses aventures sans lendemain et sa nouvelle famille. Sans qu’il n’oubliât pas, sa douleur s’estompa peu à peu. Un jour, alors qu’il s’entraînait avec Jaroslav non loin d’une partie de la promotion de l’année, l’une des recrues perdit le contrôle de son Berarouwl. Elle projeta son professeur à quelques mètres d’elle. Venceslas bondit sur elle et la maîtrisa au prix de profondes blessures au niveau du torse et du ventre. Il parvint à la maintenir contre lui, les mains dans le dos. Elle ne rétracta pas ses griffes qui pénétrèrent une fois de plus dans les chairs du Veillorz. Il s’aida de ses tentacules pour la maintenir sans la blesser, tant son Berarouwl était incontrôlable. Jaroslav parvint à entourer la tête de la jeune Shamadroih. La bulle protectrice apaisa doucement le Berarouwl. Aldalbald et Anatole arrivèrent près d’elleux ; iels avaient initialement prévu de s’amuser un peu ensemble. Aldalbald repéra l’odeur du sang et la douleur de Venceslas qui luttait contre le mal. Il se transforma, approcha doucement de la jeune femme et lui grogna quelques mots. Il avait repéré les griffes qui entaillaient toujours les chairs de son ami. Jaroslav comprit les mots et les réitéra dans la bulle apaisante. Après quelques instants, la jeune femme rentra ses griffes rétractiles et s’apaisa totalement. Vence la relâcha tout en restant sur ses gardes, mais Aldalbald qui maîtrisait la situation lui grogna de s’asseoir. Quant à Jaroslav, il relâcha doucement la bulle apaisante. Aldalbald souffla à nouveau quelques mots à la jeune Shamadroih, pendant qu’Anatole vérifiait les blessures de Venceslas. Elle parvint à reprendre le contrôle de son Berarouwl, puis reprit sa forme classique. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle se retourna vers Venceslas et resta pétrifiée par ce qu’elle avait fait.

    — Ce n’est rien, juste quelques égratignures, murmura Venceslas.

    — Explique-nous ce qui t’a mis dans cet état, interrogea doucement Aldalbald.

    — Ce n’est rien, je ne sais pas, je suis tellement désolée.

    Venceslas se leva avec l’aide d’Anatole et approcha de la jeune femme.

    — Tu n’as pas à protéger celleux qui t’ont fait du mal. On ne perd pas le contrôle de son Berarouwl sans raison.

    Il termina sa phrase en plongeant son regard dans le sien. Elle fixa ses beaux yeux verts et balbutia de nouveau des excuses. Il lui sourit avec compassion avant de demander à Jaroslav de les entourer toustes les trois.

    — Qu’est-ce que ce jeune homme t’a fait ?

    — Rien. Ce n’est rien.

    — Je l’ai entendu ricaner juste avant que tu perdes le contrôle et je n’ai pas aimé les mots qu’il a prononcés !

    — Tu peux nous parler, ici, personne n’entendra. Si tu préfères, au besoin, Anatole peut entrer dans ton esprit et tu peux lui raconter, appuya Jaroslav.

    — Je vous assure que ce n’est rien. C’est moi qui ai eu un moment d’absence.

    — Mentir ne t’avancera à rien et ton Berarouwl bouillonne toujours. Tu en perdras de nouveau le contrôle si tu ne l’apaises pas ! Je sens sa colère, tu as été profondément blessée.

    — Je suis seulement en colère contre moi-même.

    — On ne peut pas laisser ton Berarouwl dans cet état ! Anatole va te sonder, tu connais le règlement. Alors, parle-nous ou parle-lui.

    Des larmes recouvraient les joues de la jeune femme.

    — Anatole va te soulager, reste calme. Tout va s’arranger.

    Jaroslav relâcha la bulle et fit signe à Anatole de procéder. Venceslas murmura quelques mots à Aldalbald qui fit le tour de la salle après l’avoir dévisagé. Il se posta derrière l’étudiant incriminé et huma son odeur. Elle ne lui plut pas, pas plus que celle de sa voisine. Il envoya discrètement un message via son téléporteur à Alawn  et au père du jeune homme qui était aussi Veillorz. Anatole se renfrognait au fur et à mesure que la jeune femme lui laissait voir ce qui s’était passé. Lorsqu’il se retira, il posa tendrement une main sur sa joue et lui murmura quelques mots réconfortants. Il fit ensuite un léger signe de tête à Aldalbald qui posa une patte sur l’épaule du jeune homme et la deuxième sur celle de sa voisine. Il les tint fermement et les obligea à avancer. Leur professeur dévisagea le Shamadroih un instant. Anatole entra dans son esprit et lui expliqua ce qui s’était passé pendant que le jeune homme surpris obéissait. Ce dernier s’offusqua dès qu’il fut sorti des rangs.

    — Mon père est Veillorz, tu n’as pas le droit de me traiter ainsi !

    Aldalbald grogna en guise de réponse et resserra sa poigne. Anatole scruta les deux jeunes personnes et posa une main sur l’épaule de sa protégée. Vence approcha également d’elle et incita Jaroslav à l’imiter. Il sentait son Berarouwl qui bouillonnait à nouveau.

    — Grabdur, comme l’impose le règlement, je vais te sonder aussi. Tu vas devoir répondre de tes actes, annonça Anatole.

    — Jamais ! Je l’ai ouverte et voilà le remerciement ! Elle m’a montré son animal en plus de ne savoir rien faire !

    — Tu l’as humiliée de la pire façon qui soit ! Tu ne t’en sortiras pas comme ça !

    — Elle devrait se sentir honorée qu’un Galdramadur l’ait ouverte ! s’insurgea la jeune femme qu’Aldalbald maintenait toujours. Elle ne disait pas la même chose quand elle gémissait alors qu’il l’ouvrait !

    — Tu répondras aussi de tes actes, Hamalstadt ! expliqua leur professeur.

    Anatole approcha du jeune homme qui se dégagea de l’emprise d’Aldalbald en utilisant sa puissance. Il allait l’utiliser à nouveau contre Anatole lorsqu’il resta figé en partie, la main en l’air dans une position étrange. Aldalbald sourit à Alawn qui venait d’entrer. Il avait attendu à la porte avec le père de Grabdur. Stanekian approcha de son fils et le dévisagea quelques instants avec dégoût. Il se retourna vers la jeune femme à qui il présenta des excuses et lui confirma qu’il veillerait lui-même à ce que son fils paye pour ses actes.

    — Tu vas la défendre, en plus !

    — Elle t’a offert la plus grande marque de confiance qu’un Shamadroih peut offrir et  en retour, tu l’as humiliée. Tu n’as pensé qu’à ton bon plaisir et tu t’es servi d’elle pour l’accrocher à ton tableau de chasse ! J’ai eu des échos de ta conduite. Je ne voulais pas y croire, mais ta sœur avait raison ! Tu vas répondre de tes actes ! Tu salis l’insigne que tu disais vouloir porter et celle que ta sœur et moi portons ! Et en plus, si ta conduite outrageuse envers cette jeune femme ne suffisait pas, tu pratiques les Argelgiesæ¹  ! Sonde-le, Anatole !

    — S’il approche, je me charge de lui, être figé ne m’empêchera pas de retourner le sondage !

    — Je vais te sonder ! Tu ne pourras pas tenter quoi que ce soit. Anatole entrera dans mon esprit dès que je serai dans le tien.

    Anatole approuva et laissa Alawn entrer dans l’esprit de Grabdur avant de le rejoindre. Alawn n’eut aucun mal à contenir les attaques du jeune homme et à comprendre ce qui s’était passé. Contre sa volonté, ce dernier confirma le récit de sa victime. Alawn regarda avec compassion la jeune Shamadroih avant de prendre un air très dur qui n’avait rien à envier à son grand-père.

    — Je n’ai pas besoin d’en voir plus. En tant que directeur d’honneur, je te condamne à passer devant le Haut Conseil pour déterminer ta peine. Hamalstadt, tu seras aussi entendue puisque tu as participé à l’humiliation que vous avez infligée à Claennis. Aldalbald, Anatole, occupez-vous de Claennis. Jaroslav emmène Venceslas pour qu’il se repose et se soigne !

    Alawn et Stanekian emmenèrent Grabdur et Hamalstadt en cellule. Anatole et Aldalbald accompagnèrent Cleannis à l’infirmerie avant de l’accompagner à la cafétéria. Venceslas prit appui sur Jaroslav pour marcher jusqu’à leur appartement.

    Jaroslav aida son ami à s’allonger et revint avec des linges pour nettoyer ses blessures qui se refermaient déjà.

    — Ce ne sont que quelques égratignures, dans quelques heures, il n’y paraîtra plus.

    — Ne me mens pas, Vence ! Ses griffes t’ont profondément blessé ! Elle a cassé l’une d’elles dans tes chairs ! Veux-tu boire un peu sur moi ?

    — C’est tentant, ton odeur est enivrante, mais je t’assure que ça ira.

    Jaroslav le dévisagea quelques instants.

    — Je ne voulais pas te mettre mal à l’aise. Nous venons de nous entraîner au combat ensemble. Je sens ton désir chaque jour qui passe. Si je bois sur toi, je ne suis pas certain de résister longtemps. Tu es particulièrement désirable.

    — Tu me trouves désirable ?

    — Il faudrait être difficile. La moitié des recrues te dévorait des yeux tout à l’heure.

    — Tu n’as pas besoin de me flatter, Vence. Je t’offre mon sang de bon cœur pour accélérer ta guérison.

    — Ne fais pas semblant de ne pas comprendre ! Je ne sais pas pourquoi tu refuses les avances de toustes celleux qui ont tenté leur chance, mais contrairement à elleux, je ressens le désir qui t’habite. Ton odeur est particulièrement agréable et elle ne trompe pas !

    — Ma dernière expérience m’a refroidi. Je m’abstiens de tout rapport de ce type depuis.

    — Que s’est-il passé ?

    Après un moment d’hésitation, Jaroslav se décida à parler à son ami.

    — Élisa et moi étions séparæs lorsqu’elle a mis au monde Světlana. Elle ne voulait plus d’enfant. Elle avait rencontré quelqu’un d’autre et elle a découvert qu’elle était enceinte. Bref, sa grossesse a été difficile et elle a dû accoucher, ici. Elle est repartie quelques jours après la naissance avec Alice. Elle devait retourner à la maison pour récupérer ses affaires avant de rejoindre Haïdadainkel. J’ai demandé à une vieille amie de l’emmener, car elle n’était pas en état de piloter. Je n’ai eu d’autre choix que de laisser Alice partir avec elle. J’ai pu nourrir Světlana, j’en étais le premier surpris. Elle était trop faible pour supporter un tel voyage. Světlana n’est pas au courant de cela. La compagne d’Élisa était aussi effondrée que moi lorsqu’on a appris que la corvette avait été détruite. Elle a accepté de ne rien dire à Světlana et se contente de m’attaquer verbalement lorsqu’on est seulæ. Elle m’en veut toujours d’avoir demandé à Élisa de garder le bébé lorsqu’elle a découvert qu’elle était enceinte, deux mois après notre séparation. Alice avait pris des Britanéens, Světlana a pris plus des Bleranwaz. Très peu de personnes sont au courant que nous étions séparæs.

    — Je suis désolé pour toi, mais ça n’explique pas pourquoi tu refuses de prendre du bon temps.

    — Élisa m’a reproché ma façon de l’aimer, ma peau qui bleuit, mes cheveux qui créent une bulle qui amplifie les sensations, mes besoins physiques et ma fatigue passagère qui ne permettait pas de nous retrouver correctement. Je ne suis qu’à moitié Humani, Vence.

    — Ton anatomie est en partie Humani, mais tu as les besoins des Bleranwaz, c’est bien ce que tu essayes de me dire ?

    Jaroslav acquiesça comme un enfant pris en faute.

    — Il n’y a rien de mal à cela. Ta compagne le savait depuis longtemps, non ?

    — Depuis la première fois où l’on s’est aimæ, mais elle n’acceptait plus mon état ! Elle avait rencontré une Galdramaður. Ta blessure ne se refermera pas, la griffe est toujours à l’intérieur de ta chair ! Il faut l’extraire !

    Venceslas attrapa le bras de Jaroslav et le huma. Il avait fixé son regard dans celui de son ami. Il embrassa l’avant-bras avant de mordre et de prélever quelques gouttes de sang. Il lécha ensuite la blessure et embrassa de nouveau le bras qu’il rendit à son propriétaire. Jaroslav ne le quittait pas des yeux. Il déglutit avec difficulté. Il peinait à contenir son désir et les sensations qu’il avait ressenties.

    — Tu es délicieux.

    Jaroslav se sentit bleuir et baissa alors les yeux pour se concentrer sur la blessure.

    — La griffe commence à apparaître. Tu vas pouvoir guérir rapidement, maintenant.

    Il saisit la griffe avec un linge et nettoya le ventre avec délicatesse. Venceslas peina à retenir ses organes. Jaroslav les aperçut un instant avant qu’il ne parvienne à les cacher à nouveau.

    — Désolé, ton odeur et ton sang sont particulièrement enivrants.

    — Il n’y a rien de mal, Vence. Je suis flatté.

    Venceslas lui sourit malicieusement. Il se releva quelque peu et posa la main dans le cou de Jaroslav pour approcher son visage du sien.

    — C’est à toi de décider, Jaroslav. Il n’y a rien de mal et tu peux avoir confiance en moi. Juste une chose, n’attends rien de moi hormis de prendre du bon temps avec moi.

    — Je n’attends rien de toi, Vence, murmura-t-il. J’ai une totale confiance en toi, mais je ne sais pas…

    — Tu ne sais pas quoi ? Tu en as tellement envie.

    Vence laissait jouer ses tentacules sur le corps de son ami.

    — Si tu n’aimes pas mon anatomie, ma manière de faire, mes cheveux.

    — J’ai hâte de découvrir ta façon d’aimer. Même si ma forme effraie la plupart des personnes que je rencontre, elle m’est indispensable pour aimer quelqu’un.

    — Tu as pourtant plusieurs partenaires de jeu !

    — La plupart d’entre elleux veulent passer leur curiosité, connaître un peuple qu’iels n’ont encore jamais vu et c’est régulièrement réciproque. Tu es mon ami, c’est différent. Je te connais depuis assez longtemps pour savoir comment tu te comportes, je connais aussi les besoins des Bleranwaz.

    Jaroslav le considéra quelques instants en profitant des caresses offertes. Il embrassa alors l’immense bouche qui s’offrait à lui. Vence lui rendit un baiser tendre en sentant sans peine le mélange de désir et de peur de son compagnon.

    — Tu n’as pas à avoir peur, murmura-t-il lorsqu’il termina son baiser. Laisse-toi aller, Jaroslav. Nous ne faisons rien de mal. Entoure-nous.

    Jaroslav lui sourit timidement et déploya ses cheveux. Venceslas l’embrassa à son tour, sentit l’apaisement et les sensations amplifiées procurées par la bulle protectrice. Jaroslav se détendit et ses mains caressèrent le torse qui s’offrait à lui. Venceslas commença à le déshabiller doucement sans cesser son baiser. Il ne parvenait plus à retenir ses organes, maintenant sortis. Jaroslav les caressa doucement. Venceslas l’attira sur lui et le retourna sur le lit. Il retira le pantalon qui le gênait et embrassa le torse de son ami. Il remonta doucement jusqu’à sa bouche qu’il dévora. Jaroslav les entoura de nouveau de ses cheveux et Vence y mêla ses tentacules. Ses mains caressaient doucement le corps musclé sous lui. Il cessa son baiser et embrassa chaque centimètre de peau avant de laisser courir sa langue sur les tétons durcis. Il les mordilla et se délecta des gémissements de son ami. Jaroslav tenta de le retourner, mais Vence l’en empêcha.

    — Laisse-moi te découvrir doucement. Tu as besoin de tendresse, alors, profites simplement.

    Jaroslav n’avait pas la force de lui résister. Cela faisait tellement longtemps que personne n’avait posé les mains sur sa peau. Il se sentait bleuir. Ses cheveux étaient toujours mêlés aux tentacules et amplifiaient encore les sensations. La langue de Vence lécha avidement le torse puis le ventre qui s’offrait à lui. Il descendit doucement jusqu’à l’entrejambe où il découvrit l’anatomie Humani de Jaroslav et la stimula. Jaroslav était incapable de bouger tant ce qu’il ressentait était intense. Venceslas sentait le désir et l’apaisement simultané qu’il procurait à son ami. Jaroslav réagit seulement lorsqu’il le sentit le circlure doucement. Venceslas lui sourit malicieusement.

    — Je ne risque rien. J’ai l’habitude. Détends-toi, profite de la douceur du moment. Ton odeur est enivrante et si douce.

    Jaroslav gémit lorsqu’il entra entièrement dans le Kleitus. Vence menait la danse, il sentait que son ami avait toujours peur de le blesser. Il ne cessait de l’embrasser et remonta jusqu’à sa bouche qu’il explora de nouveau. Jaroslav était dans un état second. Il ne put retenir longtemps sa jouissance et Vence l’incita à se laisser aller. La peau de Jaroslav avait repris la teinte bleue des Bleranwaz. Vence lui offrait un sourire mutin. Il redescendit doucement jusqu’à l’entrejambe. Il retira la protection et le goûta encore et encore, ne laissant aucun répit à son compagnon. Il ajusta une protection sur son Humaeor et il prépara l’anneau à le recevoir. Il avait toutefois attendu l’approbation de Jaroslav. Il l’avait senti très réceptif lorsqu’il l’avait stimulé quelques minutes plus tôt. Il le pénétra très doucement et le caressa

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