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Voyages dans la quatrième dimension
Voyages dans la quatrième dimension
Voyages dans la quatrième dimension
Livre électronique415 pages5 heures

Voyages dans la quatrième dimension

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À propos de ce livre électronique

Deux jeunes scientifiques français amis depuis leur tendre enfance, dotés d’un QI exceptionnel, sont fascinés par la quatrième dimension et le voyage dans l’espace temps. Max vient tout juste d’obtenir son doctorat en astrophysique à l’université de Cambridge et son ami Luc vient également d’être diplômé d’un doctorat BBMC (Biochimie, Biologie Moléculaire et Cellulaire).
Aux États-Unis, Jim Murdok, un très riche gourou fondateur de la secte « Alpha du Centaure », a créé une base scientifique secrète, au milieu du désert des Mojaves, où il projette de construire un vaisseau spatio-temporel, dans le but de coloniser l’exoplanète « Proxima Centauri b », située dans la constellation Alpha du Centaure. Après avoir endoctriné des centaines de fidèles, il a fait enlever des dizaines de chercheurs et ingénieurs. Murdok très intéressé par le profil et les recherches de Max et Luc sur la possibilité de voyager dans la quatrième dimension, les a fait enlever brutalement à un jour d’intervalle, dans le but de les contraindre à travailler à son projet fou.
LangueFrançais
Date de sortie25 août 2020
ISBN9782312074856
Voyages dans la quatrième dimension

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    Aperçu du livre

    Voyages dans la quatrième dimension - Patrice Moline

    9782312074849.jpg

    Voyages dans la quatrième dimension

    Patrice Moline

    Voyages dans la quatrième dimension

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Ceci est une œuvre de fiction, à l’exception des véritables protagonistes liés à « l’affaire Roswell », les noms et prénoms utilisés dans ce livre sont purement imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes ou des évènements existants ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

    © Les Éditions du Net, 2020

    ISBN : 978-2-312-07485-6

    Avant-propos

    Roswell, Nouveau Mexique États-Unis, été 1947.

    Mercredi soir deux juillet. Des témoins avaient affirmé avoir vu un disque traverser le ciel, puis exploser partiellement au-dessus d’un ranch après avoir été frappé par la foudre près de la ville de Roswell, il avait néanmoins poursuivi sa route avant de s’écraser près de la petite ville de Magdalena, à plus de deux cent cinquante kilomètres.

    Jeudi trois juillet. William Mac Brazel propriétaire du ranch au-dessus duquel l’explosion de l’engin avait été vue, découvrait dans son champ, des débris provenant vraisemblablement du crash d’un objet volant non identifié. Celui-ci, en ramassa quelques-uns et les ramena chez lui, avant de les montrer à sa famille et ses voisins.

    Dimanche six juillet, William Mac Brazel se rendit au bureau du shérif George Wilcox, du comté de Chaves, pour y déclarer sa découverte. Le rancher montra quelques éléments qui jonchaient le sol de son champ au shérif, celui-ci très surpris, alerta immédiatement la base de Roswell, la RAAF (Roswell Army Air Field).

    Lundi sept juillet, le major, officier de renseignement, Jesse Marcel, et le capitaine du contre-espionnage Sheridan Cavitt, se rendirent sur les lieux supposés du crash. Les deux hommes inspectèrent les débris et rapportèrent quelques échantillons à la base.

    Mardi huit juillet, le lieu de l’impact fut enfin découvert. Selon la rumeur, l’épave du vaisseau aurait contenu quatre créatures humanoïdes de petite taille aux grands yeux noirs. Le colonel Blanchard ordonna de boucler le périmètre du crash. Les débris et l’épave furent alors chargés sur des camions et acheminés vers la RAAF, pour y être ensuite transférés par avion aux bases Fort Worth et Wright Field.

    L’armée publia alors un communiqué de presse, affirmant qu’elle détenait les restes d’un OVNI, ne mentionnant aucunement l’existence des quatre dépouilles venues d’un autre monde.

    En première page du « Roswell Daily Record » le huit juillet 1947 :

    « LA RAAF A CAPTURÉ UNE SOUCOUPE VOLANTE SUR UN RANCH DANS LA RÉGION DE ROSWELL…

    Les nombreuses rumeurs faisant état d’une soucoupe volante sont devenues réalité, hier soir, lorsque le service de renseignement du 509ème escadron de l’US Air Force de la base de Roswell a pris possession d’un disque grâce à la coopération d’un rancher et du shérif du comté de Chaves au Nouveau Mexique. L’objet volant, a atterri dans un ranch près de Roswell durant la semaine dernière.

    Sans téléphone le rancher a conservé le disque jusqu’à ce qu’il puisse contacter le bureau du shérif, qui informa le major Jesse Marcel du 509ème escadron de l’US Air Force. Une action fut immédiatement lancée et le disque fut récupéré au domicile du rancher. Il fut examiné à la base de Roswell puis transmis à de plus hautes autorités. »

    Trois heures après ce premier communiqué, le brigadier-général Roger Ramey de la base Fort Worth, organisait une conférence de presse en présence du major de renseignement Jesse Marcel posant avec quelques débris de ballon sonde, pour le « Roswell Daily Record ». Un rectificatif fut diffusé par la suite, expliquant que les débris seraient ceux d’un ballon météorologique, équipé d’un réflecteur de radar d’un modèle courant.

    La presse et le public acceptèrent aussitôt cette curieuse explication. La version officielle serait donc, le crash d’un ballon météorologique envoyé par l’armée américaine. Cette version rassura finalement la population. Selon la rumeur, le major Jesse Marcel ramena chez lui quelques échantillons de débris pris discrètement lors de l’examen de ceux-ci, qu’il montra à sa femme et son fils. Les différents objets portaient des inscriptions totalement inconnues comprenant différents symboles s’apparentant à des hiéroglyphes, parmi ces objets certains semblables à des feuilles d’aluminium qui après avoir été froissées reprenaient leur forme initiale.

    Plus de soixante-dix ans après, le mystère reste entier, le gouvernement américain aurait il étouffé la vérité ? Avons-nous réellement été visités par des créatures venant d’un autre monde ? L’armée américaine détiendrait elle les vestiges d’un vaisseau spatial extraterrestre et les dépouilles de ses occupants ? Ou aurait-elle inventé de toutes pièces, tous les détails de cette invraisemblable affaire, afin de cacher une toute autre vérité. Mille questions restent sans réponse, encore de nos jours les théories les plus folles ne cessent d’alimenter la rumeur. Un jour dans le futur la vérité sur cette affaire, sera peut-être enfin révélée.

    Les génies

    Cinquante et un ans plus tard, en France en 1998, deux jeunes hommes vivant à Talence commune proche banlieue de Bordeaux, Max et Luc tous deux âgés de vingt-cinq ans ayant un QI bien au-dessus de la moyenne, étaient passionnés par la science et les mathématiques.

    Max Maurin et Luc Bertrand, avaient un vieux rêve qui les fascinait depuis leur tendre enfance : le voyage dans le temps.

    Max est le fils unique de France et Paul. La petite famille habitait une maison à Talence située au numéro vingt-deux de la même rue, que son ami Luc.

    En effet, la famille Bertrand était venue s’installer au vingt-quatre, juste après la naissance de la petite Marion. René Bertrand gérant d’une agence immobilière, avait rapidement trouvé la perle rare. Isabelle et René Bertrand, tombèrent tout de suite sous le charme de cette typique échoppe bordelaise.

    Les deux familles, rapidement se lièrent d’amitié. Max âgé de trois ans était tout heureux, de la venue providentielle de ce voisin, du même âge que lui. Une grande complicité s’installa très vite, entre les deux petits garçons. Les deux enfants entamèrent leur scolarité, dans la même école maternelle. Bientôt les institutrices des deux enfants, remarquèrent chez eux, une exceptionnelle capacité à lire, bien supérieure à celle de leurs petits camarades, mais aussi concernant Max, une certaine aisance déjà avec les mathématiques.

    La coïncidence de la rencontre de ces deux enfants surdoués, complices comme deux frères, étonna bon nombre de personnes du monde de l’enseignement secondaire.

    Au collège, à l’âge des premiers amours et des premières « boums », Max et Luc préféraient lire les aventures fantastiques de Jules Verne :

    « Voyage au centre de la terre, Vingt mille lieues sous les mers, L’île mystérieuse, De la Terre à la Lune, etcétéra. »

    Néanmoins, lorsque l’occasion se présentait, il leur arrivait parfois de participer, à quelques fêtes d’anniversaires, où comme d’autres jeunes de leur âge, ils découvraient leurs premiers émois d’adolescents, profitant de l’incontournable série de « slows », qu’ils dansaient collés serrés avec les filles de leur âge.

    Tous deux étaient fans du film culte :

    « Retour vers le futur », où le docteur un peu fou : Emmett Brown, inventait le fameux « convecteur temporel » permettant de voyager dans le futur, comme dans le passé, au moyen d’une superbe « Delorean » entièrement transformée en machine à remonter le temps qui en atteignant, la vitesse de quatre-vingt-huit miles à l’heure et grâce à son moteur fonctionnant au plutonium, générait une puissance de 2.21 gigawatts, capable selon le docteur Emmett Brown, d’envoyer Marty Mac Fly son jeune complice, à travers le temps, dans une autre époque.

    Les deux jeunes garçons ayant passé des après-midis entiers à voir et revoir ce film en boucle, en connaissaient les dialogues par cœur au mot près. Ils rêvaient souvent d’être à la place du docteur Emmett Brown ou Marty Mac Fly voyageant à travers le temps, soit dans les années cinquante ou à l’époque du Far West ou bien encore, dans un futur où les voitures volaient. Le voyage dans le temps devint chez eux une véritable obsession.

    De temps à autre, la petite Marion venait perturber, le calme studieux des deux amis, souvent plongés dans leurs livres ou les yeux rivés sur leurs microscopes, obtenus lors du dernier Noël.

    La pauvre Marion était toujours inexorablement refoulée, hors de l’univers de ces deux jeunes scientifiques en herbe et allait immédiatement se plaindre de cette injustice, auprès de l’autorité parentale qui à chaque fois donnait raison, si injustement, aux deux garçons.

    Plus tard, les deux brillants élèves ayant sauté quelques classes se retrouvèrent au lycée où Max, âgé de seulement quinze ans, obtint un bac scientifique mention très bien. Il monta ensuite à Paris chez une tante, la sœur de son père Paul, et s’inscrivit à la faculté des sciences d’Orsay, où il obtint une double licence de mathématiques-physiques. C’est alors qu’âgé de dix-huit ans, il intégra la prestigieuse université de Cambridge, où il préparait son doctorat en astrophysique. Fan d’Albert Einstein, Max se passionnait pour les études menées sur les trous de ver, par Albert Einstein et Nathan Rosen en 1935, mais aussi fasciné par son maître à penser, Stephen Hawking.

    Luc, dans un autre lycée, avait également obtenu un bac scientifique lui aussi avec mention très bien, il passa ensuite une licence en biologie moléculaire. Il préparait à présent, son doctorat BBMC (biochimie, biologie moléculaire et cellulaire).

    Marion, maintenant âgée de quinze ans, était en troisième, dans le même collège où était allé son frère. C’était une bonne élève qui suivait une scolarité des plus classiques, par rapport à Max et Luc. Max, qui depuis quelques temps, occupait de plus en plus ses pensées d’adolescente. Une attirance naturelle vers lui, grandissait de jour en jour. Quand elle sut qu’il avait obtenu d’être pensionnaire à l’université de Cambridge, elle fut bouleversée de savoir que le garçon qu’elle avait toujours admiré, pour qui elle éprouvait à présent de profonds sentiments amoureux, allait désormais vivre loin d’elle, et qu’elle ne pourrait revoir que seulement à l’occasion de quelques semaines de vacances par an.

    Max, absorbé par ses études ne semblait pas remarquer, les sentiments qu’éprouvait Marion à son égard.

    Profitant de quelques weekends, Luc et Marion lui rendirent visite. Max leur fit visiter la prestigieuse université, qui avait vu passer en ses murs : Isaac Newton, Charles Darwin, le Prince Charles, Stephen Hawking qui depuis 1979, occupait la prestigieuse et très ancienne chaire de professeur lucasien, en sciences mathématiques. Ses prédécesseurs furent entre autres : Isaac Newton, Charles Babbage, inventeur du premier ordinateur au XIXe siècle.

    Max et Luc étaient à présent en dernière année et allaient devoir bientôt rédiger chacun leur thèse et la soutenir devant un jury.

    Lors de leur dernière visite, Max présenta à Luc et Marion, les camarades, avec qui il partageait les mêmes études. Parmi eux, il y avait Anna Fletsher, une Anglaise grande, brune aux yeux bleus, qui faisait partie de son groupe de travail et avec qui, il passait beaucoup de temps, à étudier les diverses théories d’Einstein et de Stephen Hawking sur les trous de ver et autres objets célestes. La collaboration de Max avec cette Anna Fletsher, préoccupait chaque jour un peu plus Marion, dont la jalousie devenait de plus en plus mordante. De retour en France, Marion, farouchement jalouse de cette Anglaise aux yeux bleus, demanda à son frère s’il serait possible de retourner voir Max. Luc, lui répondit qu’il n’envisageait pas d’aller à Londres avant deux ou trois mois, compte tenu du travail qu’ils avaient l’un et l’autre. Déçue par cette réponse, elle en fut d’autant plus affectée.

    Marion fraîchement diplômée, venait d’obtenir un poste de technicienne de recherches, dans un laboratoire pharmaceutique de la région. Elle était à présent une jeune femme de vingt-deux ans, à la chevelure châtain clair, longue et bouclée, qui sublimait ses grands yeux verts. Marion se désespérait de ne pas connaître les sentiments de Max pour elle, et craignait que celui-ci, n’éprouvât rien d’autre qu’une simple amitié d’enfance. Déjà elle se languissait de lui et ne songeait qu’à partir en Angleterre le retrouver. Certaines nuits, elle rêvait que ce beau garçon brun, grand et élégant, lors de l’une de ses visites, la prenait dans ses bras et l’embrassait amoureusement. Un dimanche soir, elle décida de l’appeler.

    – Allo bonsoir c’est Marion, je ne te dérange pas, tu vas bien ?

    – Oui bonsoir Marion, non tu ne me déranges pas du tout, que puis-je faire pour toi ?

    Tu pourrais juste te débarrasser de cette Anna Fletsher, par exemple. Pensa-t-elle.

    – Je venais prendre de tes nouvelles.

    – Eh bien, tout se passe bien depuis la semaine dernière, quelque chose qui ne va pas ?

    – Non, tout va bien. J’avais seulement envie de bavarder un peu avec toi. J’aime entendre le son de ta voix.

    Mais pourquoi j’ai dit ça moi ? Pensa-t-elle.

    – À part entendre le son de ma voix, c’est tout ce que tu avais à me dire ?

    Mais quel abruti je fais. Pensa-t-il.

    – Je suis désolée je te dérange, je n’aurais pas dû appeler, excuse-moi.

    – Non Marion tu ne me déranges pas, bien au contraire, moi aussi j’aime entendre le son de ta voix.

    – C’est vrai, tu es sincère ?

    – Mais oui, c’est vrai, tout comme j’ai plaisir à te voir d’ailleurs. Je sais que je ne suis pas très démonstratif, mais tu peux me croire, depuis longtemps j’essaie de te parler, mais au moment de le faire, je perds tous mes moyens.

    – Moi aussi Max, depuis très longtemps, j’essaie de te faire comprendre mes sentiments, mais j’avais l’impression que je ne comptais pas pour toi. De plus la semaine dernière, lorsque tu nous as présenté tes amis et que tu nous as dit que tu passais beaucoup de temps avec cette Anna, j’ai cru comprendre qu’elle représentait beaucoup pour toi.

    Max éclata de rire.

    – Mais qu’est-ce que j’ai dit de si drôle ?

    – Rien, c’est juste que je ne risque pas d’avoir la moindre relation amoureuse avec cette fille. Ce sera sans doute une brillante astrophysicienne, mais en tout cas elle ne pourra jamais être ma compagne. On échange beaucoup sur le travail mais ça s’arrête là.

    – Ah bon elle ne te plaît pas ? Tu n’es pas, heu… comment dire ?

    Max éclata de rire à nouveau.

    – Mais non rassure toi Marion, je ne suis pas gay, si c’est ce que tu insinues ? Mais elle en revanche elle l’est, elle a d’ailleurs une compagne. Te voilà rassurée ?

    – Désolée je me sens vraiment ridicule.

    – Mais non, tu n’es pas ridicule, c’est seulement un quiproquo et c’est plutôt drôle non ?

    – Tu me manques beaucoup Max. J’avais vraiment besoin de t’entendre.

    – Moi aussi, je pense à toi sans cesse. Je suis heureux que tu m’aies appelé, cela me facilite la tâche, cela va peut-être te sembler ridicule, mais je suis beaucoup plus à l’aise au téléphone, que lorsque tu es devant moi. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais jamais comment m’y prendre. J’ai peur d’être maladroit.

    – Non Max, rassure-toi, cela n’a rien de ridicule, pourrait-on se voir le week-end prochain ?

    – Oui ce serait génial, on pourrait passer le week-end ensemble, à Londres, qu’en penses-tu ?

    – Oh oui bien sûr, n’importe où, pourvu que ce soit avec toi.

    – Moi aussi, peu importe l’endroit, pourvu que nous soyons ensemble. Je t’aime Marion.

    – Je t’aime aussi Max, j’ai hâte d’être avec toi le week-end prochain, pour te serrer dans mes bras et t’embrasser.

    – Moi aussi Marion, une semaine à t’attendre me parait déjà une éternité.

    – Je t’aime, je t’embrasse très fort, à très vite Max.

    – Je t’embrasse très fort aussi, au revoir Marion.

    En milieu de semaine, Luc proposa à Marion si elle serait d’accord pour l’accompagner à une soirée organisée à l’occasion de la fin de la dernière année de doctorat, à l’université le samedi soir suivant. Un grand bal avait été organisé à cette occasion, c’est pourquoi il avait été demandé aux convives, d’être si possible accompagnés.

    – Tu veux savoir si je suis disponible samedi soir ?

    – Oui, pourquoi tu as quelque chose de prévu ?

    – Oui en effet, samedi je ne pourrai pas être là, je viens tout juste de récupérer mon billet d’avion.

    – Ton billet d’avion ?

    – Oui, je vais à Londres passer le week-end.

    – Ah bon ? Mais si ce n’est pas trop indiscret, tu pars seule ? Tu es ma petite sœur, je te connais par cœur et je parie que l’objet de ce rendez-vous n’est autre que ce bon vieux Max, vrai ou faux ?

    – Oui et alors, comment le sais-tu ? Vous vous êtes appelés ?

    – Mais non pas du tout, je te connais par cœur petite sœur, tu crois que je n’ai pas remarqué ton attitude depuis quelques temps. La semaine dernière, à peine étions nous rentrés, que tu me demandais déjà quand nous pourrions y retourner. Tu crois que je n’ai pas remarqué la tête que tu faisais, lorsque tu as vu la charmante Anna Fletsher, qui passe beaucoup de temps avec Max ! Entre parenthèses, il en a de la chance, ce n’est pas à moi que cela arriverait.

    – Tu n’as vraiment pas à l’envier, car cette fameuse Anna est homosexuelle. Elle a même une compagne. Inutile de me demander comment je le sais, car comme tu t’en doutes j’ai appelé Max dimanche soir. J’avais besoin de lui parler, car je dois bien te l’avouer, nous nous aimons, il n’a jamais osé me le dire, il attendait tout simplement que ce soit moi qui fasse le premier pas. Mais l’important aujourd’hui c’est qu’il m’aime, il me l’a dit et moi aussi, j’ai hâte d’être à samedi pour le retrouver.

    – Eh bien ça alors ! Je me disais bien aussi qu’il y avait quelque chose de bizarre. La semaine dernière, tu paraissais si triste au moment de repartir, durant tout le vol tu n’as pas décroché un mot. En tout cas je suis heureux pour vous deux, et déçu d’apprendre que la belle Anna Fletsher est gay.

    – Par contre s’il te plaît ne dis rien aux parents, je préfère attendre avant de leur dire.

    – T’inquiète pas petite sœur, tu peux compter sur moi, je serai muet comme une carpe. À part ça, cela ne me dit pas où je vais bien pouvoir trouver une cavalière pour samedi soir ?

    – Merci, je savais que je pouvais compter sur toi. Pour ta cavalière, je peux demander à une de mes amies, tu te souviens de Nadège ?

    – Oui, bien sûr.

    – Elle est célibataire et je pense qu’elle se fera une joie de t’accompagner, je ne devrais avoir aucun mal à la convaincre.

    – Tu ferais ça ? Génial, bon c’est vrai que ce n’est pas Anna Fletsher, mais juste pour être ma cavalière d’un soir, elle fera très bien l’affaire.

    – C’est vrai, que la pauvre Nadège n’est pas une lumière, mais elle est très gentille et je suis sûre qu’elle acceptera vu que jamais personne ne l’invite, et puis elle est quand même charmante. Ne t’inquiète pas, je m’occupe de tout, c’est bien normal, je te dois bien ça.

    Le vendredi suivant, Marion demanda à son amie, si elle serait disponible pour accompagner Luc au grand bal de fin d’études. Nadège accepta tout de suite, trop heureuse d’être invitée à cette grande soirée et de surcroît au bras de Luc.

    Luc n’était pas spécialement beau garçon, il n’était pas très grand et commençait à avoir quelques soucis de calvitie, qu’il tentait de dissimuler sous une casquette rouge des Yankees de New York, qu’il portait en permanence légèrement sur l’arrière de la tête, tous les jours de l’année en toutes circonstances. Cependant il possédait, un certain charme qui souvent lui avait réussi auprès des filles contrairement à Max beaucoup trop timide et introverti. Marion, avait donc bien prédit la réponse de Nadège.

    Le lendemain matin très tôt, Marion attendait le taxi qui devait la conduire à l’aéroport de Bordeaux Mérignac, où plus tard elle allait s’envoler, vers Londres où Max devait l’attendre. Une heure trente plus tard, son avion atterrissait à l’heure à l’aéroport de Londres Gatwick. Dans le hall d’arrivée, Max scrutait les passagers, arrivant et soudain parmi d’autres voyageurs, il vit apparaître sa jolie Marion, ses cheveux longs bouclés tombant sur ses épaules, vêtue d’un jeans et d’un trench, tirant sa petite valise. Les deux jeunes amoureux s’enlacèrent, s’embrassant comme s’ils voulaient rattraper le temps perdu.

    Ils sortirent de l’aérogare, prirent un « Black-Cab » et partirent en direction du centre. Le taxi les déposa devant un hôtel près de Piccadilly Circus, où Max avait réservé une chambre.

    Ils y déposèrent leurs bagages et sans perdre de temps, partirent à la conquête de la ville : la relève de la garde royale à Buckingham Palace, le quartier de Porto Bello Road et ses façades colorées, Soho et ses bars branchés côtoyant les sex-shops, les boutiques de mode et clubs de rock, ensuite, Trafalgar Square avec ses fontaines aux lions et sa colonne de Nelson, puis le fameux Tower-Bridge sans oublier Big Ben et pour finir, la tour de Londres et sa rituelle cérémonie des clés vieilles de sept cents ans. Ils passèrent ensuite la soirée dans un incontournable pub londonien, « The Barfly club » dans le quartier Camden où des groupes jouent du rock typiquement anglais.

    Après cette journée bien remplie, le jeune couple rentra à l’hôtel, où ils allaient passer leur première nuit ensemble, dans l’intimité de cette modeste petite chambre au deuxième étage, dont la fenêtre donnait sur une cour intérieure. Le lit en fer forgé très ancien, ainsi que les deux tables de nuit paraissaient aussi vieux que le « Tower Bridge ». Il y avait sur le côté une grande armoire en bois ciré, tout aussi ancienne. La chambre était dotée d’une petite salle de bains équipée de toilettes, d’une très ancienne baignoire posée sur ses quatre pieds en bronze, d’un lavabo faïencé encastré sur un petit meuble en bois vernis, au-dessus sur le mur carrelé était accroché un vieux miroir, presque entièrement piqué, éclairé par une vieille applique de style Art-Déco en verre dépoli.

    Max et Marion, enlacés s’embrassèrent longuement, puis timidement, Marion entra dans la salle de bains. Max pendant ce temps, se déshabilla rapidement, jetant ses chaussures à droite et à gauche, ôta sa chemise, son pantalon et ses chaussettes, posant le tout en vrac sur une chaise. Puis se glissa rapidement dans le lit froid, emmitouflé jusqu’au menton sous l’édredon, il attendit impatiemment Marion.

    Au bout d’un long moment, elle sortit enfin un peu gênée, vêtue d’une nuisette en soie. Elle éteignit la lumière, ôta sa fine étoffe, puis dans l’obscurité à son tour se glissa dans le lit où Max couché immobile sur le dos, fixait le plafond. Les amoureux, l’un à côté de l’autre, n’osaient se toucher. Soudain Max se pencha sur Marion qui n’attendait que cela, l’embrassa, la serrant fort contre lui. Max et Marion passèrent enfin, leur toute première nuit d’amour, dans ce modeste hôtel de la capitale britannique.

    Au petit matin, Marion les cheveux en bataille, se réveilla la première, à ses côtés, Max, à plat ventre, dormait profondément. Tournée vers lui, la tête calée sur sa main, elle regardait dormir l’homme auprès de qui, désormais, elle rêvait de vivre.

    Le dimanche en fin de journée, après s’être promenés à Hyde Park, ce fut l’heure pour Marion de rentrer en France, après un week-end bien trop vite passé. Le taxi arriva et se gara devant eux, tandis que Max et Marion s’embrassaient et n’arrivaient pas à se quitter. Le chauffeur impatient, fit comprendre aux amoureux que le compteur tournait et que l’avion de Marion décollerait sans elle, si elle ne montait pas rapidement. Marion prit place à l’arrière du « Black-Cab », celui-ci démarra et Marion par la lunette arrière, lui fit un signe d’au revoir de la main. Max à son tour prit un taxi et rentra à Cambridge et eut beaucoup de mal à se replonger dans la préparation de sa thèse.

    En France, Luc dans son smoking loué, ses baskets, sa casquette de base-ball sur la tête et sa cavalière de dernière minute, avait passé lui aussi une mémorable soirée.

    Le lendemain, Luc appela Max pour savoir comment s’était passé leur week-end, vu qu’il n’avait pas encore vu sa sœur :

    – Salut c’est Luc, tu vas bien, hé bien toi on peut dire que tu caches bien ton jeu ! Votre week-end s’est-il bien passé ?

    – Oui super, un peu fatigué mais ça va, c’est Marion qui t’a raconté ?

    – Non je ne l’ai pas encore vue, mais je suis au courant pour vous deux, et j’en suis très heureux. Dis-moi, c’est bien vrai pour la belle Anna Fletsher ? Ma sœur m’a dit qu’elle était homosexuelle, ce n’est pas une blague ?

    – Non, elle l’est vraiment, mais cela te pose un problème on dirait ?

    – Non pas du tout, c’est juste que c’est du gâchis, une belle fille comme ça.

    – Ça c’est toi qui le dis, par ce que si elle ne l’avait pas été, je ne suis pas sûr qu’elle t’aurait seulement remarqué ? D’ailleurs j’allais oublier de te demander comment s’était passée ta soirée avec ta cavalière ? Laisse-moi deviner, tu devais au moins porter ta casquette, un costard et tes baskets non ?

    – Pas un costard, un smoking s’il te plaît, qui m’a coûté les yeux de la tête en location.

    – Et ils t’ont laissé entrer ?

    – Mais oui, qu’est-ce que tu crois.

    – Tu devais être du plus bel effet, tu as dû l’impressionner ta cavalière avec ton smoking, ta casquette et tes baskets.

    – Oui, figure-toi, par contre comme dit Marion, cette Nadège est sûrement très gentille, mais elle n’a vraiment pas inventé le fil à couper le beurre, mais on a quand même passé une bonne soirée. J’ai dû la ramener complètement cuite, elle n’a pas l’habitude et elle s’est un peu laissée aller avec le punch et du coup elle nous a bien fait rire, sauf quand elle a vomi dans ma voiture.

    – Ah oui, ça c’est moins drôle. Tu bosses sur ta thèse ? Ça se passe bien ?

    – Oui bien sûr, c’est dans trois semaines, mais je suis confiant, j’ai bon espoir ça devrait bien se passer, je suis bien entouré et on s’entre-aide beaucoup. Et toi, la tienne, ça va comme tu veux ?

    – Oui ça va, on bosse d’arrache-pied. J’espère avoir fait le bon choix en axant ma thèse sur la possibilité d’utiliser les trous de ver existant dans la nature à l’échelle de l’écume quantique, pour théoriquement permettre, le voyage dans l’espace-temps.

    – Je pense que tu es sur la bonne voie, Stephen Hawking lui-même, a fait des travaux de recherches dans ce sens et il partage certainement les mêmes rêves que toi. Donc tu ne devrais pas décevoir le jury, qui attend du nouveau de ce côté-là.

    – Tu as raison mais une chose est sûre, c’est qu’il ne faut vraiment pas que je me rate, car ils m’attendent au tournant et au moindre faux pas, non seulement je serai recalé comme un vulgaire lycéen qui échoue au bac, mais, plus grave encore, ma réputation auprès de la communauté scientifique sera définitivement détruite, plus personne ne voudra s’intéresser à la moindre de mes recherches.

    – Ce n’est pas le moment de broyer du noir, tu dois croire en ta thèse et la défendre comme si c’était une question de vie ou de mort. Tu sais ce que j’en pense, je ne suis pas ton jury, mais je suis sûr que la thèse de Max Maurin marquera Cambridge comme d’autres docteurs avant toi.

    – C’est sûr il faut que je reste concentré sur mon travail, c’est pourquoi j’ai dit à Marion, que jusqu’à ma soutenance dans quatre semaines, nous ne nous appellerons plus et nous ne nous verrons plus non plus. Je resterai là à bosser, jour et nuit s’il le faut mais je décrocherai mon doctorat, nous nous rattraperons plus tard Marion et moi. C’est dur pour tous les deux, mais elle est compréhensive, elle m’encourage énormément et elle ne ferait jamais rien qui pourrait m’empêcher de réussir.

    En tout cas je te remercie pour tes encouragements, je ne pouvais avoir meilleur soutien que celui de mon meilleur ami. Je te souhaite à toi aussi de convaincre ton jury, et crois-moi, je n’en doute pas une seconde, tu as tout mon soutien pour le jour de ta soutenance dans trois semaines.

    – Merci vieux frère, on va être les deux « putains » de docteurs chercheurs de l’année quatre-vingt-dix-huit.

    – C’est certain, j’espère juste que le mot « putain » ne sera pas mentionné sur le diplôme cela pourrait faire désordre.

    – C’est vrai tu as raison, je vais te laisser à tes théories de savant fou, car comme toi j’ai du boulot. Je te souhaite bonne chance Max à bientôt.

    – Moi aussi Luc et n’oublie pas de m’appeler d’ici trois semaines, pour m’annoncer la bonne nouvelle. Embrasse bien ta sœur pour moi, dis-lui bien que je l’aime. Je croise les doigts à très bientôt.

    Chacun de leur côté les deux hommes, le nez plongé dans leurs bouquins, passèrent tout leur temps à finir de rédiger leur thèse, à assister aux ultimes cours à l’amphithéâtre donnés par de grands professeurs. Un soir, le téléphone de Max qui n’avait pas sonné depuis trois semaines, retentit, il décrocha et reconnut tout de suite la voix de Luc :

    – Allo, ici le docteur Luc Bertrand, pourrais-je parler au futur docteur Max Maurin ?

    – C’est-pas vrai ! Tu veux parler de ce bon vieux-putain de docteur Luc Bertrand ?

    – Lui-même.

    – Tu vois, je te l’avais bien dit, j’en étais sûr, il ne pouvait pas en être autrement, félicitations doc, ça doit être la fête chez toi ?

    – Tu penses bien, mais pour l’instant nous le fêtons qu’entre nous, car nous attendons tous le retour du fameux docteur Max, pour fêter ça avec tes parents, les miens et tous les amis, une salle a d’ailleurs été louée pour l’occasion, alors ne nous déçois pas. Tu n’as plus le choix tu es condamné à réussir mon gars.

    – Merci de me rajouter un peu plus de pression, je n’en avais pas vraiment besoin, mais tant pis ce n’est pas grave. Ta sœur, ça va ? Elle me manque beaucoup tu sais, je sais qu’elle me soutient et cela m’aide à tenir le coup.

    – Veux-tu lui parler ?

    – Elle est à côté de toi ?

    – Non elle est avec les autres, j’ai préféré sortir pour t’appeler. Mais si tu veux je peux lui dire de venir ?

    – Non je ne préfère pas, car l’entendre pourrait me perturber, je suis en plein boulot. Je l’aime comme un fou, mais pour l’instant je suis obligé de la mettre un peu entre parenthèses, il n’y en a plus pour très longtemps, dis-lui bien que je l’aime et que j’ai hâte de la serrer dans mes bras. Bon, je te laisse, on a pas mal de boulot, à bientôt vieux frère.

    – À bientôt Max, à dans huit jours, on est tous derrière toi.

    Marion en voulut énormément à son frère de ne pas lui avoir dit qu’il avait parlé à Max, bien que celui-ci lui ait transmis tout ce que Max lui avait demandé de lui dire.

    Une semaine plus tard le mercredi à huit heures trente, ce fut le jour J, Max dans le couloir attendait d’être appelé, il faisait les cent pas, répétant dans sa tête les gestes et l’attitude pour convaincre son jury, quand soudain quelqu’un ouvrit la porte de l’amphithéâtre et dit :

    – Monsieur Max Maurin ?

    – Oui c’est moi.

    – Allez-y, c’est à vous, bonne chance.

    Cinq professeurs composant le jury étaient là, installés derrière une table, prêts à l’entendre. Max remit un exemplaire de sa thèse à chacun, et commença son exposé. Il prit une craie et avec persuasion dans ses propos, il commença à démontrer par des équations et des schémas, les théories selon lesquelles, le voyage dans l’espace-temps était hypothétiquement possible, en abordant l’infiniment plus petit que l’atome : l’écume quantique. Les cinq membres du jury, lui posèrent tour à tour des questions, au fur et à mesure qu’il démontrait les diverses théories, en inscrivant des formules et des équations avec une grande habileté, qui peu à peu recouvraient la totalité du tableau. Avec une grande assurance, il répondait aux questions sans la moindre hésitation. Une heure et demie plus

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