Ballesky, souvenirs d'enquêtes: « L’affaire Monterlant »
Par Patrice Moline
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Aperçu du livre
Ballesky, souvenirs d'enquêtes - Patrice Moline
Ballesky,
souvenirs d’enquêtes
Patrice Moline
Ballesky,
souvenirs d’enquêtes
« L’affaire Monterlant »
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Ceci est une œuvre de fiction, les noms et prénoms utilisés dans ce livre sont purement imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes ou des évènements existants ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
© Les Éditions du Net, 2022
ISBN : 978-2-312-12509-1
Avant-propos
À la fin des années soixante, dans une France d’apparence prospère au milieu des trente glorieuses, éclatait pourtant en mai 1968, un mouvement de révolte sociale sans précédent. Pour la première fois, le monde étudiant s’unissait à la classe ouvrière, afin de bouleverser l’ordre établi par le gouvernement répressif et rétrograde du Général De Gaulle, qui craignait de voir s’installer la « chienlit » dans le pays. Ce héros de la libération, qui avait tenu tête à Eisenhower et Churchill et avait largement contribué à la libération de la France, n’entendait pas laisser le pays sombrer dans le désordre, le chaos et la débauche. Il avait alors ordonné à son ministre de l’intérieur de déployer dans les plus grandes villes du pays, principalement au cœur même de la capitale, plusieurs compagnies de CRS, afin de mater au plus vite cette rébellion avec la plus grande fermeté. À Paris, durant près de quatre semaines, les affrontements furent d’une rare violence. Une armée de CRS avait alors usé de matraques, de canons à eau et de grenades lacrymogènes, afin de disperser la foule. Face aux forces de l’ordre des centaines d’ouvriers en colère, rejoints par un grand nombre d’étudiants mouchoirs sur le nez, n’avaient pas hésité à dépaver des portions de rues entières, afin de riposter par des pluies de pavés, mais aussi des cocktails Molotov et tout ce qui pouvait leur tomber sous la main. Dans le cinquième arrondissement des carcasses de véhicules incendiés les quatre roues en l’air, jonchaient les rues du quartier latin aux abords de la Sorbonne occupée. Les murs de la ville étaient recouverts de graffitis, indiquant qu’il était interdit d’interdire, ou bien que sous les pavés était la plage. Parmi les nombreux slogans plus ou moins hétéroclites inscrits sur les banderoles, on pouvait lire : « Soyez réalistes, demandez l’impossible ! », « Faites l’amour, pas la guerre ! », ou encore, « Prenons nos désirs pour des réalités ! » et bien d’autres messages témoignant du malaise d’une société en quête de changement. Le trente mai 1968, le chef de l’état voyant la situation s’enliser dans le chaos le plus total, finit enfin par abdiquer et annonça la dissolution du gouvernement. Sous la pression le vieux général avait bien malgré lui fléchi et admis qu’un vent nouveau venait de balayer toute une époque démodée et révolue, faisant place à une nouvelle ère, un monde nouveau basé sur la tolérance, la liberté d’expression, le droit des femmes et la libération des mœurs. Mary Quant qui depuis dix ans avait déjà raccourci les jupes, venait de les diminuer un peu plus, en lançant la mode de la légendaire mini-jupe, tandis que les garçons portaient les cheveux longs, sous l’influence du chanteur populaire Antoine, avec ses élucubrations, ses cheveux longs et ses idées courtes. C’est dans ce contexte de renouveau, que le personnage principal de ce roman venait tout juste d’être nommé commissaire divisionnaire, au mythique 36 Quai des Orfèvres, le lundi trois juin 1968.
– Affirmatif je confirme ! Salut je me présente Serge Ballesky, ex patron de la criminelle à la PJ du légendaire 36 en effet. Mon nom ne vous dira certainement rien et pour cause, je suis tout droit sorti de l’imagination de mon auteur. Aujourd’hui j’ai quatre-vingt-six ans et vous me croirez ou non, je tiens une forme de jeune homme. Au total j’ai passé trente-sept ans de ma vie dans la police, dont vingt-six au sein de la PJ de Paris. Depuis le premier août 1913, date à laquelle la police s’est installée au 36 quai Des Orfèvres sur arrêté préfectoral émis par le préfet Célestin Hennion, les plus grandes légendes du crime français se sont succédées tout au long du siècle dernier, et hantent encore les vieux murs de ce haut lieu de la police judiciaire parisienne. Au début des années 1900, alors que les premières automobiles équipaient déjà quelques bandes de bandits « Apaches », telle que la bande à Bonnot, les policiers à cheval ou à vélo avaient alors bien du mal à faire régner l’ordre dans les rues de la capitale. Henri Mouton, premier magistrat à avoir dirigé le 36, pour lutter contre le grand banditisme, s’était alors doté de nouveaux moyens pour réprimer les crimes et les délits. Aimé Landru, le docteur Petiot, Pierrot le fou, Claude Buffet et Roger Bontems, et bien plus tard, Jacques Mesrine, Guy Georges et bien d’autres, ont écrit les plus sombres pages de l’histoire du crime en France. Pour ma part, tout au long de ma carrière, j’ai dû faire face à toutes sortes d’affaires plus différentes les unes que les autres, dans les milieux les plus défavorisés comme dans la haute bourgeoisie, avec cependant toutes le même point en commun : le crime et le mensonge. Durant toutes ces années, j’ai pu observer de près tout ce que la civilisation humaine peut avoir d’obscur et de malsain. J’ai embrassé cette carrière par vocation et avec passion, et dites-vous bien que si c’était à refaire, je re signerais sans la moindre hésitation. Pourtant pour ne rien vous cacher, cela n’avait pas très bien commencé pour moi, car la première fois que j’ai franchi la porte d’un commissariat, j’avais vingt-et-un ans et les menottes aux poignets. Et oui, ma toute première expérience policière fut en tant que prévenu. Je vous rassure, rien de bien méchant. J’avais seulement été pris en train d’essayer de voler, maladroitement du reste, le Vespa d’un de mes amis. Deux flics m’ont chopé en flagrant délit de vol, ils m’ont alors embarqué dans le panier à salade sans ménagement et m’ont conduit au poste. Oh je sais ce que vous allez penser : « Ce type-là ne devait vraiment pas être très malin ! », et vous n’auriez sûrement pas tort. Que voulez-vous, j’avais une petite amie à épater, j’étais trop fier et peut-être un peu trop orgueilleux, pour me rabaisser à demander à mon pote de me prêter son cyclo. De plus il aurait été trop heureux de me faire languir, bref, toujours est-il que cette stupide et pitoyable première et dernière expérience, m’a convaincu de ne jamais plus recommencer croyez-moi. C’est le commandant Lucien Lambert, du SRPJ de Versailles, qui avait été chargé de mon interrogatoire. Un type formidable et un flic comme j’en ai croisé que trop peu tout au long de ma carrière. C’est en grande partie à lui que je dois ma vocation, plutôt que de me blâmer, il a préféré me parler de la passion qu’il avait pour son métier et a fini par me convaincre de passer le concours. Et c’est exactement ce que j’ai fait, j’ai alors potassé le droit des jours et des nuits durant et j’ai pu enfin passer l’examen et obtenir la note maximale. Cela m’a valu d’intégrer la brigade criminelle de Versailles à tout juste vingt-six ans, le vingt février 1961, en tant que commis stagiaire aux écritures pendant deux ans. C’est à partir de là que j’ai obtenu le grade d’officier adjoint, et je suis resté en poste à la PJ jusqu’en 1968. C’est au lendemain des évènements du mois de mai qui ont secoué le pays, que le ministre de l’intérieur m’a nommé commissaire divisionnaire et patron de la brigade anti criminelle au 36. L’histoire qui va suivre s’est déroulée au début des années soixante-dix, une des pires affaires que mon équipe et moi-même avons eue à traiter, mais je ne vous en dis pas plus, bonne lecture !…
Spectaculaire évasion
Centre pénitentiaire de Fresnes, vingt et un mai 1971, huit heures trente. Un fourgon cellulaire sortait de la porte principale pour se rendre dans le centre de Paris au dix boulevard du Palais, dans le premier arrondissement, avec à son bord le détenu Joao Costa, dit le Solitaire. Ce vendredi Costa avait été extrait de sa cellule pour sa convocation devant le juge, concernant son implication supposée dans l’affaire du cambriolage d’une supérette située aux Halles, en plein cœur de Paris. Incarcéré depuis trois mois en détention provisoire, Costa attendait patiemment la date de son procès. Son avocat convaincu de son innocence dans cette affaire, allait tenter d’obtenir du juge, l’abandon définitif des charges pesant sur son client.
À dix heures trente, Mario Donatelli dit le Rital, pénétrait dans l’enceinte du palais de justice par la porte principale. Cet homme pourtant bien connu des services de police, fiché au grand banditisme, s’était introduit dans le tribunal, muni de son révolver dissimulé dans la poche intérieure de son blouson en cuir. Avec un aplomb déconcertant, sûr de lui, il croisa bon nombre de policiers, qui occupés dans leurs fonctions ne prêtèrent pas attention à lui. D’un pas pressé il se dirigea sans hésiter vers l’escalier menant au bureau du juge au premier étage. D’un rapide coup d’œil, il repéra la porte concernée où avait été apposée une pancarte sur laquelle était inscrit : « Bureau du juge Gérard Simon, audience en cours ». Il s’approcha prudemment, regardant dans toutes les directions, par chance aucune personne ne se trouvait dans les environs. Il colla son oreille contre la porte, afin d’évaluer le nombre de personnes présentes. Il chaussa une paire de lunettes noires, prit son arme, puis dos à la porte, il prit une grande inspiration et fit irruption dans le bureau.
– Personne ne bouge, restez calmes et tout se passera bien. Annonça le Rital, son arme pointée sur la tempe de la greffière.
Vous les poulets, vous allez gentiment et tout doucement poser vos armes et vos menottes sur le sol, là devant moi, ensuite je veux que vous alliez vous mettre tous les deux face au mur, les mains en l’air bien en évidence sur le papier-peint, c’est compris ? Je vous préviens, si l’un de vous deux veut jouer les marioles, j’explose la tronche de mémère, c’est clair ? Allez exécution ! Hurla le Rital, alors que la greffière quinquagénaire terrorisée, pleurait, se retenant de crier, le canon du « 357 Magnum » de Donatelli, appliqué fortement sur sa tempe, celui-ci s’étant placé derrière elle, le bras autour de son cou.
– Mario ? Mais t’es complètement cinglé, qu’est-ce que tu fous ?!
– T’inquiète tout est prévu, mes potes sont en bas, ils nous attendent sur leurs bécanes prêts à mettre les bouts. Alors je te l’avais bien dit mon ami, qu’un jour je te rendrai la pareille ! Répondit fièrement le Rital.
– Vous êtes complètement inconscient, vous commettez une énorme bourde, vous croyez rendre service à votre ami mais au contraire vous l’enfoncez jusqu’au cou, ressaisissez-vous, il est encore temps, rendez-vous c’est la meilleure chose que vous puissiez faire pour lui ainsi que pour vous, croyez-moi. Intervint le juge avec sang-froid, les mains levées.
– Toi le juge, je ne t’ai pas sonné ! Allez Joe attache-moi ce connard les mains dans le dos et bâillonne le, je ne veux plus l’entendre, fais la même chose avec l’avocat, vas-y magne toi ! Lui ordonna Mario, nerveux, lui lançant deux paires de menottes et un rouleau d’un large ruban adhésif.
– Mais t’es complètement à la masse mon pauvre Mario, qu’est-ce qui te prend ? Fit Costa ne comprenant toujours pas son irruption si soudaine dans le bureau du juge.
– T’occupe j’te dis, attache-moi ces connards et discute pas, allez magne toi ! Réitéra le Rital de plus en plus nerveux.
– Désolé Maître ! S’excusa à voix basse le Solitaire, passant les menottes à son avocat, comprenant que Mario à tout moment pouvait devenir incontrôlable.
– Essayez de le raisonner, croyez-moi, la cavale est la pire des options ! Lui répondit l’avocat soucieux pour son client.
Un des deux policiers dos à l’agresseur, remarqua dans le reflet du carreau de la fenêtre, que le Rital semblait être distrait par la conversation de Joao avec son avocat. Il baissa peu à peu les mains, puis se retourna lentement vers le preneur d’otage, espérant bénéficier de l’effet de surprise pour le désarmer. Le Rital feignant de ne pas l’avoir vu, d’un revers rapide lui asséna un violent coup de canon en pleine face. Le fonctionnaire de police projeté au sol sous l’effet du choc, gisait à demi conscient, une large entaille sur son arcade sourcilière droite, saignant abondamment. Son collègue se précipita alors à ses côtés et lui appliqua son mouchoir sur la plaie, afin de réduire l’hémorragie.
– Je vous avais pourtant bien prévenu de ne pas bouger, mais non ce connard n’a pas pu s’empêcher de faire le malin, et voilà, il est content à présent ! Allez Joe, attache-moi ces deux poulets ensemble, magne-toi, on n’a pas la journée, vas-y dépêche !
– Vous l’avez salement amoché, il lui faudrait un médecin ! Intervint son collègue, inquiet.
– C’est bien fait pour sa gueule, il l’a bien cherché, ne t’en fais pas il s’en remettra, il a la tête dure ton collègue ! Le rassura le Rital tout en menottant la greffière, avant de la bâillonner, alors que Joao finissait de scotcher la bouche des deux policiers de plusieurs tours de ruban adhésif.
Après avoir fait asseoir au sol les cinq otages à présent muets et menottés, ils les attachèrent ensemble par les pieds à l’aide des cordelettes, équipant les stores vénitiens des deux hautes fenêtres. Mario confia à Joao, l’une des deux armes prises aux deux gardiens de la paix, puis ouvrit avec précaution la porte et inspecta rapidement les environs. Il fit signe au Solitaire de le suivre, tandis qu’au sol les cinq victimes, émettant des gémissements, s’agitaient espérant attirer l’attention sur eux.
Les deux malfaiteurs laissant paraître une grande décontraction, descendirent l’escalier, échangeant quelques paroles ponctuées d’éclats de rires, mais intérieurement les deux hommes étaient envahis par un insoutenable stress. Ils traversèrent sans se presser le grand hall du palais de justice, bordé de hautes colonnes doriques. Soudain une jeune femme les interpella : « Messieurs s’il vous plaît ! », Mario se retourna, alors que Joao lui dit à voix basse : « laisse tomber, cassons-nous ! ». Une jeune avocate blonde dans sa longue toge noire, un encombrant dossier sous le bras approcha :
– Bonjour Messieurs, l’un de vous aurait-il du feu ? Demanda la jeune femme, sa cigarette déjà aux lèvres.
– Oui toujours pour une jolie femme ! Répondit le Rital usant de tout son charme, sortant son Zippo qu’il manipula avec grande habileté, faisant jaillir en quelques cliquetis métalliques, une impressionnante flamme jaune d’une dizaine de centimètres de haut.
– Oh là, c’est un véritable chalumeau que vous avez là ?! S’exclama la jeune avocate surprise, approchant prudemment sa cigarette au bout de ses lèvres, la tête penchée.
Le Rital d’un geste théâtral, fit claquer le couvercle du Zippo et le remit dans sa poche.
– Merci. Mais dites-moi, on se connaît non ?
– Je ne vois pas comment j’aurais pu oublier un aussi joli visage, mais pourquoi pas, c’est possible Maître, j’ai tellement fréquenté de palais de justice que l’on a très bien pu se croiser en effet ! Qui sait, à un de ces jours sûrement, bonjour chez vous ! Allez tirons nous ! Murmura le Rital à son complice le prenant par le bras, se dirigeant d’un pas pressé vers la sortie, laissant l’avocate interloquée, bouche bée au milieu de la salle des pas perdus.
Une fois dehors, deux hommes casqués, portant des blousons en cuir noir, sur de puissantes motos, vinrent se positionner au bas des escaliers, tandis que Mario et Joao descendaient les dizaines de marches du palais. Ils prirent le temps de mettre leurs casques et sous le regard surpris de quelques agents de police, les deux « Kawasaki 750 », démarrèrent faisant rugir leurs puissants moteurs et disparurent dans le flot de la circulation parisienne, alors en pleine heure de pointe.
En cavale
Au palais de justice, dans le bureau du juge Simon, les six otages, frappant avec leurs pieds le vieux parquet de chêne ciré, étaient enfin parvenus à attirer l’attention de deux gardiens de la paix, qui alertés par l’étrange bruit, s’étaient précipités à leur secours.
Les fugitifs bénéficiant d’au moins deux heures d’avance sur les forces de police, eurent le temps de quitter Paris avant que ceux-ci ne mettent en place plusieurs barrages routiers. À l’heure où le dispositif policier était enfin en place et opérationnel, les quatre fuyards avaient déjà pratiquement rejoint leur planque, située à Moulin-sur-Orne en Normandie, à deux cent dix kilomètres à l’ouest de la capitale. Les quatre hommes sur leurs motos, traversèrent le village à faible allure, empruntant une petite route menant à une ferme abandonnée et isolée au milieu des champs, cachée par de hautes murailles. Arrivés devant le grand portail en bois fermé par une chaîne et un cadenas, le Rital descendit pour ouvrir. Les deux motos pénétrèrent alors dans la cour boueuse de la ferme, tandis que Mario refermait le portail derrière eux.
– Alors, qu’est-ce que tu dis de ça mon pote !
Joao d’un calme apparent, ôta son casque, le posa sur la selle de la moto, puis se dirigea vers Mario. À présent face à lui, il le fixa droit dans les yeux, et contre toute attente, il lui infligea un coup de tête en plein visage, le faisant chuter de tout son long dans la boue.
– Mais qu’est ce qui te prend pauvre con, je te fais sortir des griffes du juge et toi pour me remercier, tu me fous un coup de boule ?! Ça ne tourne pas rond chez toi ou quoi ?! S’exclama Mario, le nez en sang, couvert de boue, furieux et surpris.
– Je n’en vois qu’un pauvre con ici, et c’est bien toi Mario qui pouvait être aussi con, pour me faire évader du bureau du juge, alors que mon avocat avait suffisamment de billes pour m’innocenter dans l’affaire de la supérette des Halles. Une fois de plus, j’étais sûr d’être innocenté, mais non, cette espèce de connard de Rital à qui je n’ai rien demandé a voulu jouer les bons samaritains ! Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu, pour avoir rencontré un con pareil ?!
– Eh là, surveille tes paroles portos de mes deux, tu ne vas pas t’en tirer comme ça ! Tu m’as eu par surprise, mais là je suis prêt, la vie d’ma mère, je vais te faire regretter