Bernard-Henri Lévy: « J’ai passé ma vie à éviter de me confiner »
C’EST, DIT-IL, UNE HISTOIRE DE « SES FOLIES ». Sur la route des hommes sans nom* regroupe les huit reportages – de Mogadiscio au Panchir – que Bernard-Henri Lévy a récemment publiés dans Paris Match. Mais ce « Ce que j’ai vu » est précédé par un long texte inédit intitulé « Ce que je crois ». Un credo dans lequel le philosophe explique les motivations personnelles qui le poussent, régulièrement, à « embrasser la cause d’un peuple » dont il ne sait parfois « à peu près rien ». L’exercice relève autant d’une autoanalyse romanesque, entre Lord Byron et Don Quichotte, que d’un plaidoyer contre les replis nationaux. Entretien.
Quel est votre moteur pour vous rendre du Kurdistan en Somalie?
Bernard-Henri Lévy L’internationalisme. Ce mot de ma jeunesse, je sais qu’il a mauvaise presse. Et je vois bien, partout, de Zemmour à Mélenchon, la poussée du souverainisme. Il n’empêche, j’y reste fidèle et je continue de croire au droit – et au devoir – d’ingérence. S’il n’en reste qu’un…
Vous revendiquez l’absence d’objectivité dans vos reportages. On vous l’a beaucoup reproché…
Je sais. Mais c’est ainsi. Le sens de ma vie, c’est d’essayer non de changer, mais de réparer un peu le monde. Se contenter du monde, trouver qu’il est très bien comme il est et que chacun y est à sa place, c’était, pour Sartre, la définition ontologique du salaud et c’est, pour moi, une des définitions de l’infamie.
Prenons l’Afghanistan. Qu’avez-vous réussi à y changer?
Mon premier séjour, qui fut une vraie école de journalisme. Tout ça, ce sont des acquis. Ce n’est pas rien.
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