Tous en enfer ?
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean Michel Zurletti privilégie la réflexion et l’analyse aux récits et faits historiques. Entre le roman et l’essai, ses textes décrivent son environnement direct avec une pincée de fiction.
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Aperçu du livre
Tous en enfer ? - Jean Michel Zurletti
Jean Michel Zurletti
Tous en enfer ?
© Lys Bleu Éditions – Jean Michel Zurletti
ISBN : 979-10-377-8225-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ça y est, Poutine a craqué, il a vitrifié l’Occident tout en se vitrifiant lui-même. Est-ce la fin du monde ? Dans tous les cas, c’est la fin de la politique, des hommes politiques et des organisations qui allaient avec, puisque ceux-ci ont échoué dans leur quête d’éviter l’auto destruction de l’humanité. Carl von Clausewitz, qui avait écrit « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens », avait vu juste et Satan aussi, puisqu’il n’avait jamais fait d’exception, en rappelant auprès de lui, en enfer, tous ceux qui avaient touché, de près ou de loin, à la politique. En la matière, il n’y avait pas de présomption d’innocence, il donnait raison à l’opinion publique, selon laquelle, magouille et politique étaient indissociables. Féru de politique, il s’en délectait, celle-ci contenant tous les ingrédients que le diable en personne pouvait apprécier : la vengeance, la trahison, le mensonge, la perversion, la tragédie, la cupidité, la mégalomanie, et bien d’autres qualificatifs encore que le peuple lui eût attribués. Satan réservait aux nouveaux arrivants, dans son royaume, un sort particulier, comptant bien que ceux-ci continuent à faire ce qu’ils savent le mieux faire, de la politique politicienne, pour qu’il puisse se divertir et se ravir de leurs joutes interminables. C’est donc un Huis clos sartrien revisité que Satan leur proposa, continuez donc à déblatérer entre vous, vous avez l’éternité pour me divertir !
Au royaume de Satan, le garçon qui reçoit et dirige les nouveaux arrivants est habillé logiquement d’un costume cravate style « pompes funèbres » peu original en soi, ici haut. Les bannis du paradis, quant à eux, arrivent en pantalon de costume noir et chemise blanche, sans cravate, souvent décontractés, les mains dans les poches, la mort leur ayant retiré tout le poids de l’existence. Oubliées la posture et la stratégie, la parole du mort est libre.
LE GARÇON : C’est ici.
M : Je ne m’imaginais pas le lieu comme cela, c’est très soft !
G : C’est ce qu’il se fait de mieux par ici, les politiciens, même morts, conservent certains privilèges.
M : Vous savez qui je suis, j’espère !
G : Qui vous êtes ? Comme c’est drôle ce que vous dites ! ici, vous n’êtes plus, vous étiez : vous étiez, feu Monsieur Emmanuel Macron, président de la République française, j’ai mes fiches, vous savez. Un conseil, si je peux me permettre, monsieur le président, oubliez le présent et le futur, ici c’est juste l’imparfait dans tous les sens du terme.
M : C’est noté !
G : On s’attendait à vous ici, bien entendu, mais pas aussi vite, même si votre place avait été réservée, le soir même de votre première élection. Vous étiez si jeune, on pensait que d’autres viendraient avant vous : Hollande et Sarkozy notamment, après qu’on a déjà reçu, toute la cinquième république : De Gaulle, Pompidou, Mitterrand, Chirac et Giscard, mais la mort est la maitresse des horloges.
M : Vous savez ce qu’il s’est passé en bas.
G : Je me contente d’accompagner ceux qu’on me confie et de les diriger dans les lieux qui leur sont réservés, ensuite je referme la porte à clef.
M : Il n’y a trois fauteuils, pourquoi ?
G : Il y a une raison, mais ici, vous n’aurez besoin de rien d’autre.
M : Une brosse à dent, par exemple.
G : Pour quoi faire ?
M : Oui, pour quoi faire ?
G : Je vais vous laisser.
M : Me laisser ?
G : J’ai beaucoup de travail. L’afflux de terriens est massif ces temps-ci, mais l’enfer, comme l’étendue du mal, ne connaît aucune limite.
M : Je comprends, mais si j’ai besoin de quelque chose, je fais comment ?
G : Vous pouvez toujours toquer sur la porte, mais vous savez on entend que très rarement. Mais vous n’aurez besoin de rien.
M : Je crois que j’aurais préféré encore subir des sévices corporels et être jeté dans le feu, à la froideur de ces quatre murs gris sans fenêtre. Faut dire que dans la précipitation générale, je n’ai pas eu la possibilité d’un enterrement digne d’un chef d’État et surtout de me faire incinérer, selon mes dernières volontés.
G : C’est ce qu’on me dit souvent, on pense que la crémation absout de tous les péchés, que le feu purifie les âmes, c’est une erreur grossière. Je dois partir maintenant. Aurevoir.
M : Vous allez revenir, n’est-ce pas ?
Le garçon sort et referme la porte à clef derrière lui. M fait quelques pas puis s’assoit sur l’un des trois fauteuils apposés sur chacun des trois autres murs. La pièce est éclairée, bien qu’il n’y ait aucune lumière.
M : Me voilà donc en enfer. À quarante-cinq ans, c’était jeune pour mourir. Il s’appelait Poutine, et il a fini un jour par appuyer sur le bouton rouge. J’avais tout tenté pour l’en dissuader. Je l’avais eu au téléphone pendant tout le conflit en Ukraine, pour garder un contact. Non, vraiment une tête de lard, ce type. Les Américains ont répliqué puis les Chinois. Bref, aujourd’hui, je pense que l’enfer va se peupler assez rapidement, car au final, cette fin du monde, nous les politiciens de tous bords, on lui avait bien préparé le terrain.
Macron regarde autour de lui, les murs sont gris et vides de tout objet décoratif. La porte de teinte noire est fermée. Il se lève et il va cogner dessus avec la
