La vie en suspension
Sept heures. Une journée lumineuse est annoncée. Une de celles qui déposent un sourire sur les visages, juste parce que la limpidité du ciel est rassurante et bienfaisante. Un soleil ardent va s’évertuer à colorer de tons encore plus flamboyants les arbres et les fleurs qui vont piailler et bourdonner de plaisir.
Quelques minutes plus tard… C’est taquin la lumière naturelle. Sans gêne, osée, elle s’introduit là où bon lui semble, sans y être invitée. Une faille, un interstice dans un rideau ou un volet et elle se faufile, s’agrippe à un mur, un bibelot, un lit, un drap.
Un grain de peau, une cicatrice, une paupière.
Un rai de lumière s’infiltre à travers le store. Il se pose avec insolence sur le visage de Madeline. La jeune femme plisse les yeux, agacée. Elle émet un grognement tout en enfouissant sa tête sous la couette.
– Marre, je veux dormir ! Je vais y mettre un terme, moi, à cette lumière de malheur ! ronchonne-t-elle comme s’il lui suffisait d’appuyer sur un interrupteur pour gérer le jour et la nuit. Quand ce n’est pas le réveil, c’est le soleil. Je veux qu’on me fiche la paix et que personne ne vienne perturber mon sommeil. Pas même le soleil. De quoi se mêle-t-il ?
L’humeur chafouine de la jeune femme ne fait aucun doute. Elle se pelotonne un peu plus au fond de son lit et pousse un soupir. Un de ceux qui en disent long sur son impatience, là, maintenant. Quand va-t-on respecter son besoin de solitude et l’oublier un peu ? Plus de lumière, plus de téléphone, pas même une visite quelle qu’elle soit. Rien ni personne. Cela suffit !
Madeline se concentre sur sa respiration. Peu à peu, elle s’apaise. S’écouter respirer devient un réflexe pour se tranquilliser. Elle aimerait rester au lit jusqu’à ce que le ciel s’obscurcisse d’un noir profond et que le sommeil l’envahisse à nouveau.
Dormir, flâner dans
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