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Métanélie: Mémoires d'un Veilleur, #3
Métanélie: Mémoires d'un Veilleur, #3
Métanélie: Mémoires d'un Veilleur, #3
Livre électronique257 pages3 heures

Métanélie: Mémoires d'un Veilleur, #3

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À propos de ce livre électronique

"La guerre fait rage parmi les miens. Je ne les comprends pas, Julia non plus. [...] Beaucoup de mes amis sont morts aujourd'hui. Iels étaient si calmes et gentils, iels sont devenuz des brutes."
Une capsule de sauvetage à la dérive, un système en quarantaine, un blessé à l'agonie et un carnet de guerre. Qu'est-il arrivé à Métanélie, une planète si paisible ?
Que vont trouver les descendanz des légendes qui l'ont mise sous la protection des Veillorz bien des siècles plus tôt ?
Ethan, Samia, Reth, Simon et leurs compagnones vont-iels parvenir à libérer Métanélie ?

LangueFrançais
ÉditeurLou Morens
Date de sortie6 déc. 2023
ISBN9782494897250
Métanélie: Mémoires d'un Veilleur, #3

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    Aperçu du livre

    Métanélie - Lou Morens

    Une planète en danger

    Année terrienne 2250

    Simon était assis au bar d’une des cafétérias de la station spatiale GS5, située dans le système Rafitramenanga où se trouvent entre autres les planètes Poblepikantet et Woujtachpo. La station avait été conjointement créée par les deux planètes. Il savourait un verre d’un liquide verdâtre et un bon repas l’attendait dans un bol d’une belle taille. Lorsque la cheffe de la sécurité entra dans la pièce, elle fit un tour d’horizon de la population qui prenait un peu de bon temps dans l’établissement. La vie à la station n’était pas toujours de tout repos, mais tous semblaient heureux de vivre là. Elle pouvait entendre des rires qui montaient d’une table au fond de la salle et sourit à son tour.Il y avait non seulement des habitants de la station, mais aussi les voyageurs et les équipages qui y faisaient escale avant de reprendre leur route. 

    Cette petite cafétéria était la préférée de Simon et d’elle-même. Elle était éloignée de l’aile où se trouvaient les ponts de débarquements réservés aux transports de voyageurs et aux gros porteurs et de l’agitation qui y régnait. Il n’y avait pas d’hôtel ni de magasin, seulement des logements et des bureaux. Seuls les habitués qui connaissaient parfaitement la station ou qui y avaient de la famille venaient se perdre dans cette aile.

    Elle sourit de nouveau en découvrant son ancien élève attablé au bar. Elle passa discrètement le long du mur et arriva derrière le jeune homme. Elle avait préparé son attaque et s’apprêtait à passer son bras à la peau rouge marbrée de blanc autour de son cou lorsqu’il l’attrapa et la retourna sur le bar d’un geste rapide. Tous deux souriaient. Le barman, un homme Tsilohanymanga, les regarda d’un air réprobateur.

    — Il y a une salle dédiée pour ces jeux ! Arviana, la même chose que Simoniel ?

    — Avec plaisir, j’ai un peu de temps devant moi, sourit-elle, laissant ainsi voir une rangée de petites dents pointues.

    — Tu es devenu particulièrement rapide. Ethan et Reth ont continué de te former ?

    — Samia est insatiable. Elle veut toujours s’entraîner, comme si elle n’était pas déjà assez forte et rapide… Je les remplace lorsqu’ils veulent prendre un peu de repos.

    — Tu fais la même chose lorsqu’il s’agit de piloter. Tu as un simulateur dans ton appartement, Simon. 

    — Je n’épuise personne pour m’entraîner. 

    — Il faudrait demander leur avis aux simulateurs, s’amusa-t-elle alors. Plus sérieusement, qu’est-ce qui t’amène sur la station ? 

    — Donna demande si tu ne veux pas rejoindre l’académie ou le terrain.

    — Je suis bien ici, Simoniel. C’est plus calme que chez les Veillorz, je peux profiter de ma compagne et de nos enfants. Notre aîné veut rejoindre les Veillorz, la relève est assurée, plaisanta-t-elle malicieusement. 

    — Tu ne t’ennuies jamais ?

    — Je n’ai pas dit ça, mais je ne prendrai plus de risque tant qu’ils ne sont pas adultes. J’aimerais aussi éviter de faire à ma compagne ce que Leila a fait à Donna.

    — Donna a refait sa vieavec Annia, elle a finalement accepté de vivre sans Leila.

    — Elle a appris à vivre avec, comme toi, comme Ethan. Elle est heureuse avec Annia, mais sa relation avec Leila était particulière. Un jour, tu comprendras Simoniel, comme…

    — Évite de dire comme ma sœur !

    — Ethan la rend heureuse, il faudra bien que tu l’acceptes, un jour ! J’imagine que tu n’es pas là, uniquement pour boire un verre de Veraleo¹ et avaler un ragoût d’Amélíste² avec moi ?

    — Il n’y a pas meilleur ragoût d’Amélíste à quelques années-lumière à la ronde. Mais effectivement, je ne suis pas venu que pour ça. Donna m’a demandé de te remettre ce paquet. Elle aimerait que tu le remettes à ton père.

    — Ce sera fait. Il sera heureux, il est très friand des douceurs de Jaszczurk, mais il ne donnera pas pour autant son aval pour apprendre les danses de guerres.

    — Donna s’est fait une raison aussi à ce sujet. Les Rauðflekhúð n’accepteront sans doute jamais de transmettre leurs secrets.

    La cheffe lui sourit une fois de plus d’un air malicieux. Simoniel lui expliqua ensuite les dernières missions qu’il avait effectuée salors qu’ils dégustaient tous deux leur plat.

    — Finis ton verre, j’ai encore quelques Minuerus³ à te consacrer. On va s’amuser un peu.

    Simon avala son verre d’une seule traite et la suivit à travers les couloirs de la station. Ils rejoignirent la salle d’entraînement réservée aux membres de la sécurité. Arviana discuta quelques instants avec l’un des gardes qui l’avait interpellée dans le couloir. Lorsque Simoniel entra seul dans la salle, un autre s’avança pour demander au jeune homme de sortir, mais se ravisa en découvrant son insigne de Veillorz. Il le salua alors et l’invita à visiter les installations. 

    Lorsqu’Arviana le rejoignit, elle sourit en le voyant escrimer avec ses compagnons. Simoniel prit ensuite plaisir à montrer à son ancienne instructrice qu’il avait continué à s’entraîner. Ils riaient de bon cœur, épées à la main, lorsqu’elle reçut un appel sur son communicateur. Son regard s’assombrit, elle posa ses armes d’entraînement et invita son ancien élève à la suivre.

    — Un vaisseau de commerce qui croisait près du système Achemarani a récupéré une capsule de sauvetage. La commandante du vaisseau vient de s’arrimer et demande de l’aide.

    Tous deux rejoignirent le vaisseau au pas de course. La commandante parut soulagée de voir un Veillorz. Elle les emmena directement à l’infirmerie en leur faisant son rapport.

    — Nous croisions non loin de Métanélie, lorsqu’on a repéré le signal de détresse d’une capsule de sauvetage. D’après les radars, ses propulseurs autonomes étaient éteints et elle partait à la dérive. Elle est de facture Dynartân. Nous avons pris toutes les précautions nécessaires avant de la rapatrier à bord du vaisseau. J’ai prévenu l’Ordre des Veillorz. Je suis heureuse de vous voir ici.

    La capitaine avait suivi à la lettre le Code du commerce et comme stipulé dans l’article A.23, elle avait envoyé un rapport d’urgence à un relais de communication dédié qui les transmettait aussitôt aux Veillorz. L’article A.12 l’obligeait aussi à vérifier l’état du rescapé et à prendre soin de lui jusqu’à son transfert à l’hôpital stellaire. La capitaine n’avait eu d’autre choix que de dévier de sa route pour rejoindre la station la plus proche.

    Elle leur expliqua ensuite avec l’aide de son médecin comment ils avaient procédé pour vérifier l’état du blessé et leur surprise lorsqu’ils avaient découvert sa nature. Le médecin de bord avait vérifié à distance tous les signaux émis par la capsule avec l’aide d’un droïde infirmier. Aucune des données ne correspondait aux signes vitaux des Dynartân. Ils ressemblaient à ceux des Métanélia et étaient alarmants. La capitaine montra ensuite l’enregistrement de l’ouverture de la capsule.

    Elle avait pris toutes les précautions qui s’imposaient. L’équipe de la sécurité avait pris place autour du caisson, prête à toute éventualité. Lorsque le médecin l’ouvrit, ils avaient découvert un jeune homme au corps en partie brûlé, très maigre et entravé aux poignées et aux chevilles. Le médecin lui avait prodigué les premiers soins en attendant d’arriver à la station.

    — Simon, emmène-le directement à l’hôpital stellaire. Je les préviens que tu arrives.

    — Merci, Arviana. Utilise nos codes d’urgence, je risque de dépasser la vitesse autorisée.

    L’ancienne membre de l’Ordre des Veillorz acquiesça avec un petit sourire, avant de donner ses ordres afin que le blessé soit conduit le plus rapidement possible jusqu’à la corvette du Veillorz.

    — Pourquoi venir jusqu’ici, la station de Métanélie était plus près ?

    — Parce que Métanélie est en quarantaine ! Je ne comprends même pas comment cette capsule a pu arriver jusque-là.

    — En quarantaine ?

    — Oui, le message habituel qui stipule qu’il est interdit de débarquer des technologies avancées sur la planète a été remplacé par un nouveau message. Il interdit à tout vaisseau d’entrer dans le système d’Achemarani sous peine d’être arraisonné puisque Métanélie avait été placée en quarantaine.

    Simon et Arviana échangèrent un regard rapide. Si une telle chose était arrivée, tous deux en auraient aussitôt été informés. Le système Achemarani était voisin du système Rafitramenanga et la station se situait presque à mi-chemin des deux systèmes. Beaucoup de voyageurs y faisaient une halte lorsqu’ils voguaient vers Métanélie.

    Dès que le blessé fut prêt à être transféré, le médecin, la capitaine et quelques personnes les aidèrent à l’emmener jusqu’à la corvette où il fut déposé dans le caisson de survie. Le médecin régla tous les systèmes pour laisser Simon préparer le décollage. Arviana le prit en aparté dans la cabine de pilotage. Elle avait profité du transfert pour prendre quelques informations auprès de ses équipes.

    — Aucun vaisseau qui a approché de Métanélie n’est passé par ici depuis un long moment, deux Gærœusom⁴ environ. Ce n’est pas normal !

    Simon la dévisagea avant de vérifier si tout était prêt pour le décollage, y compris que sa commande personnelle avait bien été livrée dans la soute du Sungasol. Tous étaient sortis et Arviana lui donna elle-même l’autorisation de quitter le garage.

    Donna Bridger, la directrice de l’Ordre des Veillorz rejoignit l’hôpital stellaire dès qu’elle reçut les premiers rapports des médecins et celui de son pilote. Il avait raison, aucune quarantaine n’avait été signalée dans ce système, encore moins pour Métanélie. Elle veilla elle-même le blessé pendant deux jours avant qu’il reprenne connaissance. Donna savait parfaitement que s’il avait pris le risque de quitter sa planète, c’est qu’il devait se passer quelque chose de grave. De plus, il n’y avait aucune prison sur Métanélie, le peuple était pacifique et il ne s’y passait jamais rien qui nécessitait le recours à un quelconque châtiment. Les entraves et la capsule Dynartân ne laissaient présager rien de bon.

    Le sommeil du blessé était agité, il réclamait régulièrement de parler à M. Cooper qu’il décrivait machinalement. La directrice ne comprenait pas comment cet homme pouvait connaître Ethan, mais la description ne laissait aucun doute possible. Björkani reprit connaissance peu de temps avant l’arrivée d’Ethan et son équipe que Simoniel avait amenés depuis la base principale.

    — Bienvenue parmi nous.

    — Qui… qui êtes-vous ? Où suis-je ? Mon sac ? termina-t-il en posant les mains sur son torse.

    — Rassurez-vous, il est en sécurité dans le tiroir. Je m’appelle Donna Bridger, je suis l’actuelle directrice de l’Ordre des Veillorz. Vous êtes à l’hôpital stellaire.

    — Le carnet ?

    — Les médecins ont délicatement décousu le sac de votre corps. Je me suis permis de l’ouvrir, son contenu est intact.

    Le jeune homme la dévisagea, il semblait inquiet.

    — Vous n’avez rien à craindre, vous êtes dorénavant sous notre protection.

    — Métanélie a plus besoin de votre protection que moi. Je m’appelle Björkani Vilcony, je suis parti avec la capsule, j’espérais trouver M. Cooper.

    — Il arrive avec son équipe.

    — Dans le carnet…

    Le jeune homme ne termina pas sa phrase, Ethan venait de franchir le seuil de la chambre. Les jumeaux le suivaient et le frère de la directrice fermait la marche. Donna sourit, malgré la situation, devant les yeux émerveillés du jeune blessé.

    — Björkani, voici Ethan Cooper, Rethobi Bridger, Samianiella et Simoniel Fiévet.

    — Vous êtes monsieur Cooper, la légende ?

    Tous comprirent enfin pourquoi il réclamait sans cesse M. Cooper, ce n’était pas Ethan qu’il voulait voir.

    — L’un de ses descendants, pour vous servir, répondit-il avec un petit sourire. Pourquoi vouliez-vous parler à Jack Cooper ?

    — Vous lui ressemblez énormément. M. Cooper fait partie des Veillorz qui ont sauvé le peuple de Métanélie lors de la Première Guerre. C’est lui qui a compris ce qui en avait été la cause. Il a mis la planète sous protection et interdit à toute technologie d’y pénétrer. Il était venu avec les Veillorz Andersen-Cooper, Bridger et Le Bel, d’après ce qui est écrit dans les livres d’histoire. Il y a aussi des gravures et des statues à leur effigie au grand musée historique. Il s’est écoulé vingt-cinqGærœus sur Métanélie. Je ne sais pas combien cela fait de Gærœuson.

    Ethan était l’un des descendants de Bronwen et de Mandyra. Il possédait les mêmes traits que Jacket avait hérité du teint et de la carrure de Mandyra. Il n’avait pas passé le dernier rituel et ne se transformerait jamais, mais il possédait des sens surdéveloppés, surtout son ouïe. Reth et Donna descendaient de Baldur Bridger. Tous deux avaient hérité des écailles de leurs ancêtres, leurs yeux étaient ceux des Humani, mais leur peau écailleuse de plusieurs nuances de marron et de vert trahissait sans peine leur origine Iszurka. Tous les descendants d’Alexandre et Eleonora, avaient l’étrange capacité d’empourprer leurs écailles lorsqu’ils étaient en colère ou très émus. Cela impressionnait même les Veillorz Iszurka qui ne possédaient pas cette capacité. Tous pensaient que c’était leur côté Humani qui leur donnait cette faculté. Tous les descendants Cooper, Bridger, Fiévet-Le Bel, Merlin et Mac Alister restaient proches malgré les siècles qui s’étaient écoulés.

    Ethan avait remarqué, comme ses compagnons, les marques laissées par les entraves, ainsi que l’état lamentable dans lequel se trouvait le patient.

    — Il y a eu une nouvelle guerre, beaucoup sont morts. Nous sommes quelques-uns à avoir compris que quelqu’un avait déposé des technologies avancées à proximité de Métanélie. Nous avons pu détruire une partie des installations. Un cessez-le-feu a été signé. J’ai tout consigné dans ce carnet. Les Dynartân nous ont ensuite réduits en esclavage. Iels savaient que j’avais mené l’attaque contre leurs installations et je me suis laissé prendre. J’espérais pouvoir vous amener le carnet. J’ai servi d’exemple, mes organes ont été en grande partie brûlés, mais iels n’ont pas trouvé le sac. Iels m’ont cru mort et j’ai pu m’échapper en volant une capsule de sauvetage. Monsieur Cooper, sauvez mon peuple, je vous en prie.

    Björkani avait tendu sa main à Ethan qui la prit avec précaution, mais le jeune homme la serrait dans la sienne et Ethan l’imita. Les analgésiques étaient assez puissants pour qu’il ne ressente pas la douleur de ses brûlures.

    — Nous le ferons, soyez en assuré, Björkani.

    — Ma sœur est prisonnière de leur geôle. Iels ne savent pas qui elle est, mais s’iels le découvrent, elle risque de subir le même sort que moi. Elle aussi a participé à la destruction de leurs installations… finit-il dans un murmure.

    — Nous la trouverons avant !

    — Merci, monsieur Cooper…

    Ethan sentit la main de Björkani se dérober. L’assistance respiratoire et cardiaque s’arrêta. Donna ferma les yeux du héros de Métanélie. Ils restèrent tous les cinq quelques minutes à son chevet et lui rendirent les hommages. Le personnel médical attendit que la directrice donne son consentement pour entrer et préparer le corps. Donna ordonna qu’il soit gardé jusqu’à ce que l’affaire soit éclaircie, il serait inhumé selon la coutume de son peuple.

    Simoniel ramena ensuite ses compagnons à la base principale. Donna avait emporté les effets personnels de la victime et le carnet. Elle ne l’ouvrit qu’une fois à son bureau. Il était rédigé dans une ancienne langue de Métanélie. Björkani était un érudit, il avait pris toutes les précautions pour ne pas être compris des envahisseurs. Arthur proposa de demander à Vicky et Jenkins de l’aider. Ils avaient passé beaucoup de temps avec un droïde originaire de Métanélie. Ce dernier avait passé quelques années à la base principale avant de rejoindre la base Cooper sur la Terre où il était resté deux ans avant de rentrer sur sa planète.

    Avant d’accompagner son frère sur la Terre, Donna vérifia les relevés des sondes qui surveillaient Métanélie. Les dernières données ne montraient rien d’anormal. Simoniel repéra pourtant une légère variation sur l’une des courbes. Après avoir vérifié que cette anomalie ne pouvait provenir d’un vaisseau marchand qui aurait croisé non loin de là, il demanda à rapprocher une sonde de la planète. Il refusa de donner une quelconque explication à ses compagnons. Après quelques minutes de réflexion pendant lesquelles Donna essaya de déchiffrer son sourire énigmatique, elle accepta sa requête.

    En tant que pilote, le jeune homme avait pris pour habitude d’étudier certaines courbes des relevés, il avait acquis une solide réputation grâce à cela. Il n’avait rien à envier à Leila, la sœur d’Ethan. Ce dernier avait régulièrement affirmé à Simon qu’elle serait très fière de lui. Lorsqu’il était enfant, Simon passait des heures à l’écouter et, même s’il était encore jeune lorsqu’elle disparut en mission, il avait consigné tous les conseils qu’elle avait pu lui donner et les suivait à la lettre depuis qu’il était entré à l’académie. Ethan lui avait aussi donné toutes les notes de sa sœur. Le jeune homme profitait de son temps libre entre deux missions pour étudier tous les relevés qu’il avait pu obtenir, il cherchait à confirmer depuis longtemps ses découvertes.

    Il étudia alors toutes les données des dernières années. Les premiers résultats confirmèrent les craintes de Simoniel et les informations qu’Arviana lui avait transmises. Il accepta finalement d’expliquer ce qu’il avait découvert à ses compagnons.

    — Un vaisseau Dynartân est en orbite autour de la planète depuis deux Gærœusom, il n’y a que leur technologie qui produit ce type de variation. Vous voyez sur celui-ci, il n’y a pas de variation, il n’y en a qu’à partir de celui-ci. Il est donc là depuis cette date !

    — Qu’est-ce qui te fait dire cela ? interrogea Reth. Beaucoup de choses peuvent produire ce type de variations !

    Simon considéra ses amis et décida qu’il était temps qu’il leur avoue pourquoi il avait voulu devenir pilote aussi jeune.

    — J’ai étudié tous les relevés envoyés par le transport de Leila et par la suite tous ceux des vaisseaux qui se sont retrouvés dans les parages des navires Dynartân. À chaque fois, on peut observer cette légère variation quelques secondes, avant qu’elle ne disparaisse. Elle revient régulièrement avant de disparaître de nouveau. Je pense que ce sont leurs déflecteurs qui produisent de légères interférences que la sonde enregistre, mais qui restent non interprétables et à peine perceptibles. Aucun autre vaisseau ne produit des variations d’aussi faible intensité et à intervalle régulier. 

    Ethan le dévisagea, comme ses compagnons. Devant leur regard interrogateur, Simoniel tenta de se défendre.

    — Je voulais seulement comprendre si Leila aurait pu éviter ce qui est arrivé, c’était la meilleure pilote de la base ! Pendant longtemps j’ai voulu comprendre pour la prévenir.

    — Tu ne le peux pas, Simon !

    — Je le sais, Reth ! Je ne le ferai pas, n’ai aucune crainte à ce sujet. Je connais mes devoirs !

    — Pourquoi ne pas nous avoir alertés sur tes découvertes ?

    — Parce que ce ne sont que des suppositions et parce que parler de Leila est toujours difficile pour nous tous, Donna !

    — Je n’aurais jamais dû autoriser l’Akaimi à décoller, on n’avait pas assez d’informations…

    — C’était son choix d’emmener les jeunes Veillorz là-bas et même si tu n’avais pas autorisé la mission, elle serait partie avec eux ! répondit Ethan. Simon, tes suppositions corroborent les dires de Björkani. En supposant que les Dynartân aient amené des technologies sur la planète afin de déclencher une guerre, quel est leur but ? Il n’y

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