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Le Bus: Roman
Le Bus: Roman
Le Bus: Roman
Livre électronique74 pages59 minutes

Le Bus: Roman

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À propos de ce livre électronique

La campagne, par sa tranquillité, son côté bucolique, attire tant de personnes. Pourtant la vie rurale peut aussi rimer avec exclusion, manque d’emplois, solitude voire misère. Parfois, ce désespoir pousse à l’irréparable.
En novembre 1980, des jeunes excédés par leur situation précaire décident de détourner un bus scolaire afin de faire entendre leurs revendications à la télévision nationale. Durant toute une longue journée, ils vont ébranler tout un pays.
Ce roman, inspiré de faits réels, décrit ces folles vingt-quatre heures pleines de rebondissements.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Olivier Corriat vit dans la commune de Vielsalm, il fut assistant social, éducateur, ouvrier, menuisier, électricien, animateur à Carcassonne, skiman à Chamonix et chauffeur de bus à Narbonne et maintenant écrivain public.
Le seul fil de sa vie a toujours été l’écriture. Il a façonné deux romans, Lucioles et La chanson de Vlora chez les Éditions Dricot, Belgique. Il livre ici son troisième opus, Le bus.
LangueFrançais
Date de sortie10 avr. 2020
ISBN9791037706379
Le Bus: Roman

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    Aperçu du livre

    Le Bus - Olivier Corriat

    Préface

    Un sujet délicat.

    Un fait divers que sans doute beaucoup de gens ont souhaité oublier.

    Près de quarante ans après la prise d’otages d’un bus scolaire à Vielsalm, Olivier Corriat, salmien d’adoption mais surtout passionné d’écriture, a souhaité romancer cet évènement marquant.

    Un roman inspiré d’un fait réel, écrit dans un profond respect, tant le sujet est à la fois délicat pour les otages du moment et les protagonistes, tant aussi la raison de cet acte qui avait à l’époque pour unique vocation de dénoncer une injustice sociale et non de blesser des êtres humains… Même si le modus operandi n’était sans doute pas des plus adéquats.

    Je vous laisse à présent entre les lignes, entre les mots d’Olivier, afin de vous plonger dans cette histoire du passé dont l’objectif reste toujours bien d’actualité…

    Bonne lecture.

    Stéphanie HEYDEN.

    Chapitre 1

    Marc se souvenait qu’il faisait froid en ce mois de novembre. Très froid.

    Il serrait fort le canon de cette maudite Winchester. Il tremblait. Il tremblait à s’en déchausser les dents. Était-ce le froid ou la peur, il ne le saura jamais.

    — Putain ! Pourquoi vouloir voler ce bus cette nuit ? Je suis tellement fatigué… Il faut que j’écoute Maurice, il faut aller jusqu’au bout !

    Marc était déjà un bel homme pour son âge, 16 ans à peine. Ses cheveux étaient de jais et une belle moustache ornait sa fine bouche ; sa stature athlétique finissait de faire vaciller toutes les filles de son âge et beaucoup d’autres aussi. Ho ! Il en avait séduit plus d’une mais, Dieu lui en soit témoin, il les avait toutes aimées. Marc était ainsi, il aimait toujours plus qu’il ne le pouvait. Les femmes, bien sûr, les « gens » aussi. Il s’indignait profondément du sort de ces hommes et de ces femmes qui vivaient ou survivaient en milieu rural. Plus que tout, la moindre injustice le révoltait.

    Maurice avait quelques années de plus que lui. Marc avait tout de suite été subjugué par son discours un peu anarchiste, par sa volonté de passer à l’action et de ne pas se contenter de belles paroles futiles et sans impact.

    — Il faut agir, martelait Maurice ! Il faut poser un acte fort contre toute cette injustice sociale ! (Maurice faisait référence à sa vieille voisine qui, devenue veuve, devait se contenter de la maigre pension de son défunt mari.)

    Au-delà de sa révolte permanente, Maurice était un fan inconditionnel d’Elvis Presley, au point qu’il avait adopté son style vestimentaire, pantalon « pattes d’éléphant » et chemisier échancré.

    Ce côté « entier » attirait d’autant plus Marc qui était plutôt timide.

    Il y eut cette soirée d’août, ce bal comme on n’en rencontre qu’à la campagne. Il faisait chaud, l’alcool coulait à flots. Maurice était plus que jamais en verve. L’auditoire était mi-amusé, mi-irrité.

    — Voilà que Maurice se perd dans ses délires, se disait un peu chacun. Mais il restait une figure emblématique du village et personne ne voulait l’arrêter. Marc par contre buvait ses paroles comme un élixir de vie. Six heures du matin sonnaient quand le projet prit naissance.

    L’idée était de prime abord des plus saugrenues. Les quelques convives encore présents en rirent beaucoup sans se douter que Maurice était le plus sérieux du monde. Seul Marc prit son mentor à la lettre.

    — Je vais détourner un bus scolaire, prendre les élèves en otage et filer sur la capitale pour faire entendre les revendications des jeunes campagnards, répétait-il à qui voulait l’entendre.

    Marc trouvait l’idée vraiment géniale. L’aurore enflammée scella leur pacte.

    Il faisait si froid en ce mois de novembre. Marc prenait conscience que sa vie allait changer à tout jamais.

    ***

    Bernadette avait 16 ans. Tout le monde la surnommait Nanou. La jeune femme avait un tempérament très, peut-être trop, fier du haut de son mètre soixante. Cela lui valait une certaine défiance de la part de ses congénères. Elle avait des yeux très bleus à la fois froids et de cette brillance de la Vénus du lever du jour. Elle méchait ses cheveux châtains d’un blond discret, dans un ultime élan de coquetterie.

    Elle aurait pu passer inaperçue à celui qui ne consentait pas à la voir. Mais elle dégageait pourtant un charme unique, profond, presqu’ensorcelant qu’elle s’évertuait à dissimuler aux inconnus. Il envoûtait à jamais celui qui s’y attardait par mégarde, ou pire, par attention.

    Sa maman était partie bien trop tôt. Nanou n’était encore qu’une enfant. Ce manque fut cruel. Mais, pour oublier le chagrin, elle s’investissait dans ses études qu’elle réussissait brillamment par ailleurs.

    Ces derniers temps pourtant, son horizon se rétrécissait aux soins qu’elle apportait à son père. La maladie le rongeait chaque jour un peu plus comme la moisissure emporte l’arbre mort. Elle essayait désespérément de trouver ces règles immuables de la vie dans l’ordre des saisons, les moments récurrents, la douceur des souvenirs mielleux de l’enfance… En vain. Elle s’aperçut bien vite que rien ne régissait le vertige de l’existence sinon le chaos imprévisible. Un sentiment lui permettait de

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