Les héritiers de Val-Vert
2 – RÉSUMÉ : Philippe Brétignac s’apprête à quitter le domaine familial, situé dans le Dauphiné. C’est son fils aîné Bernard et son épouse Esther qui ont repris le Clos Brétignac et ses noyeraies. Le cadet, Julien, vient juste de partir pour effectuer son service militaire. Un jour il héritera lui aussi. Philippe a choisi de changer de vie. Retraité, il partage désormais sa vie avec Malou Florus, une citadine-née, qu’il connaît depuis des années. Et il entend bien profiter de la vie. Julien semble ne pas bien comprendre le choix de son père. Avant de partir, Philippe va saluer son ami de toujours, Alphonse Seigle et son épouse Mathilde, éleveurs de chèvres angoras et de moutons mérinos. Alphonse a du vague à l’âme. Sa fille Anne vit en Allemagne, et elle lui manque beaucoup. Heureusement sa fille Aline est restée à ses côtés. (Voir Veillées no 3517.)
Julien débarquait d’Afrique. Il avait été envoyé à l’étranger dans le cadre de la coopération. Il était objecteur de conscience, et dépendait du ministre de l’Emploi et de la Solidarité. Son service avait duré vingt mois et s’était effectué dans un organisme à vocation humanitaire. Bien qu’il ait eu droit à quelques jours de détente par période de quatre mois de service, il n’était jamais revenu en France.
On le regardait, oui, parce qu’il était séduisant. Un observateur attentif aurait deviné en lui une fêlure, qui mettait comme une ombre sur son visage. Indifférent à tout, Julien Brétignac essayait de discerner dans la foule la haute silhouette de son père ou l’or de la chevelure de la jeune Diana, la fille de Malou. Personne. On l’attendait peut-être en haut, ou dans la salle des pas perdus.
Le TGV de Paris s’était ébranlé et avait pris rapidement de la vitesse. Julien se dirigea vers l’escalator. Il frissonnait, il avait l’impression de couver une grippe. Là-bas, en Afrique, il faisait chaud, très chaud. Ici, l’humidité régnait, des nuages cotonneux se reflétaient contre les vitres des buildings. La tour de la Part-Dieu s’enfonçait dans la brume.
Personne au premier niveau, non plus. Personne nulle part. Désemparé, il s’engagea sur l’escalator qui partait des profondeurs de la gare. En haut, le
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