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Donner vie à l'entrainement de l’esprit
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Donner vie à l'entrainement de l’esprit
Livre électronique75 pages2 heures

Donner vie à l'entrainement de l’esprit

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LangueFrançais
Date de sortie15 mai 2020
ISBN9791093883403
Donner vie à l'entrainement de l’esprit
Auteur

Shamar Rinpoche

Shamar Rinpoche, the 14th Shamarpa Red Hat Lama, has worked to spread the Buddhadharma throughout the world for over thirty years. For many years he taught mainly in Karma Kagyu centers established by H.H. the 16th Karmapa, Chogyam Trungpa Rinpoche, and Kalu Rinpoche, but since 2001 he has been founding his own rime (non-sectarian) centers. His Bodhi Path Buddhist Centers can now be found across Asia, Europe, and North America, and lojong is taught as the principal practice. Shamar Rinpoche is the author of Creating a Transparent Democracy.

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    Aperçu du livre

    Donner vie à l'entrainement de l’esprit - Shamar Rinpoche

    Introduction

    En juin 2013, à Dhagpo Kagyu Ling en France, j’ai invité Shamar Rinpoché à se rendre l’année suivante dans notre centre de Kagyu Ling en Angleterre. Ma requête spécifique était qu’il transmette le commentaire écrit par son éminent prédécesseur, le Ve Shamarpa, Könchok Yenlak (1525-1583), sur les célèbres Sept points de l’entraînement de l’esprit (lojong dön dünma) de géshé Chékawa.

    Il me semblait qu’il serait de bon augure pour les étudiants du Dharma de pouvoir recevoir, de son actuelle XIVe incarnation, la transmission de la composition du Ve Shamarpa. De plus, Rinpoché lui-même insistait depuis longtemps sur l’importance vitale du cycle d’instructions du Dharma associé à l’entraînement de l’esprit (lojong). Ceci occupa une place cruciale dans ses efforts pour offrir un Dharma efficace et lucide à l’Occident.

    En tant que genre spécifique d’enseignements et de pratiques au sein du bouddhisme tibétain, l’entraînement de l’esprit est issu des débuts de la tradition kadam, au XIe siècle. En fait, trois catégories d’enseignements kadam se distinguent habituellement: les textes classiques, les instructions et les instructions-clés. La première catégorie consiste en plusieurs travaux provenant de l’Inde, comme la célèbre Marche vers l’éveil de Shantideva. La seconde catégorie comprend l’entraînement de l’esprit et la troisième, les cycles tantriques principaux de la tradition, comme les Quatre Divinités kadam.

    C’est le grand maître bengali Atisha Dipamkara Shrijnana (979-1053) qui a introduit les instructions de l’entraînement de l’esprit au Tibet, même si ni lui ni les trois enseignants desquels il a reçu ces enseignements n’y ont fait référence en tant que tels. En effet, malgré l’existence de textes spécifiques rédigés par les maîtres d’Atisha – Dharmarakshita, Maitriyogin et Serlingpa (aussi connu comme Dharmakirti de Sumatra) –, textes aujourd’hui considérés comme faisant partie des transmissions de l’entraînement de l’esprit, Atisha lui-même a uniquement conféré l’entraînement de l’esprit comme un ensemble d’instructions à Dromtönpa.

    Par conséquent, même si la plupart des vers des célèbres Sept Points de l’entraînement de l’esprit proviennent d’Atisha, en fait, c’est Chékawa Yéshé Dorjé (1102–1176) qui les a systématisés en sept points. Le texte de géshé Chékawa a connu une influence extraordinaire et a inspiré de nombreux commentaires, le premier provenant de son disciple, Sé Chilbupa (1121–1189). Au cours des siècles suivants, de nombreux autres commentaires suivront, y compris les célèbres travaux du maître kadam/sakya Tokmé Zangpo (1295–1369) et de l’éminent polymathe Tamgön Kongtrül Lodrö Thayé (1811–1899).

    Aujourd’hui encore, la cascade de commentaires sur les Sept Points de l’entraînement de l’esprit continue à un rythme soutenu avec la récente publication des travaux du XIVe Shamar Rinpoché (1952–2014) et de Karma Thinley Rinpoché (1931– ).

    La meilleure façon de décrire la nature même de l’entraînement de l’esprit est de la présenter comme une méthode radicale qui transforme l’esprit ordinaire, avec sa tendance à s’attacher à un soi ou à s’autocomplaire, en la vaste compassion et la profonde sagesse de la bodhichitta, la pensée de l’éveil. Même si les racines de l’entraînement de l’esprit sont issues des soutras mahayanistes du Bouddha, nous pouvons trouver le coeur du thème de « la pratique du don et de la prise » décrit dans les travaux des maîtres indiens comme Shantidéva, Nagarjuna et Asanga. Shantidéva énonce ainsi:

    Quiconque souhaite actualiser rapidement l’éveil pour soimême et autrui doit pratiquer le secret suprême de l’interversion de soi et d’autrui.

    À la fin du mois de mai 2014, Shamar Rinpoché passa trois jours avec nous à Kagyu Ling, à Manchester. Plus de 250 personnes assistèrent à ses enseignements sur les Sept Points.

    Même si le commentaire de Shamarpa Könchok Yenlak semble, au niveau du style et du thème, plus proche du travail antérieur de Tokmé Zangpo, à cette occasion, Shamar Rinpoché a combiné son enseignement à la transmission du mahamudra. Ainsi, pour de nombreux auditeurs, il s’est agi d’une introduction à la nature de l’esprit transmise par un maître qui était un détenteur de la lignée du mahamudra. En présentant l’enseignement de cette façon, Donner vie à l’entraînement de l’esprit

    Shamar Rinpoché a clairement indiqué que le Dharma kagyü est plus que jamais « l’union des deux courants kadam et mahamudra. »

    Lama Jampa Thayé

    Londres, Angleterre

    Le 21 avril 2018

    Au sujet du processus

    Ma dernière rencontre avec Mipham Chökyi Lodrö, le XIVe Shamar Rinpoché, a eu lieu en Dordogne, en France, à la fin du mois de mai 2014. Nous avons parlé de nos projets de traduction, de mes plans et de quelques idées pour développer certaines pratiques dans les centres Bodhi Path d’Amérique latine et d’Amérique du Nord. Rinpoché m’a remerciée pour mon travail au sein du mandala; il était particulièrement encourageant ce jour-là. Quelques jours plus tard, il donnait son avant-dernier enseignement à Kagyu Ling, le centre de lama Jampa Thayé à Manchester, en Angleterre.

    Écouter les enregistrements m’intéressait particulièrement parce que l’enseignement était basé sur un texte que j’avais traduit: le Manuel concis du lojong de Könchok Yenlak, le Ve Shamarpa. Ce texte est devenu un opuscule tout d’abord publié par Marpa Kagyu Dharma Preservation Center à Kathmandu, puis par Bird of Paradise Press aux États-Unis.

    Écouter les enseignements donnés à Manchester est une expérience douce-amère, vous entendez vraiment la voix de Shamar Rinpoché: sa sagesse, son humour, sa bienveillance et son dévouement pour aider chacun à comprendre le sens. Il a manifestement apprécié le lien avec lama Jampa Thayé, le site et l’opportunité d’enseigner le lojong en Angleterre. Le livret écrit par son prédécesseur semblait taillé sur mesure pour un week-end de transmission du lojong, offrant assez de temps pour approfondir la bodhichitta absolue. L’insistance évidente que Shamar Rinpoché a portée sur la méditation et le déploiement de la vue de la bodhichitta absolue – la vacuité – au sein de la pratique de lojong lui ressemblait tout à fait. C’est quelque chose de très familier et agréable, bien que je sache qu’immédiatement après ce week-end, il donnerait un autre enseignement sur le même sujet, utilisant le même opuscule à Renchen Ulm, en Allemagne, et qu’il s’agirait de son dernier. Il a transmigré à Renchen, le 11 juin 2014.

    Le défi de préparer un livre basé sur des enseignements oraux consiste à le rendre lisible tout en préservant la voix. J’ai travaillé en étroite collaboration avec Shamar Rinpoché sur des projets de traductions; nous jouions souvent sur les termes et les structures jusqu’à ce que les mots et les phrases nous semblent bons. J’ai pris ici quelques libertés, retravaillant les paragraphes, déplaçant des phrases, supprimant des répétitions et, aussi rarement que possible, remplaçant des termes pour améliorer l’exactitude et la fluidité. Je pense qu’il est important de donner aux lecteurs le goût de la langue haute en couleur et parfois cocasse que Shamar Rinpoché utilisait pour véhiculer sa sagacité en anglais.

    Les passages issus du Manuel concis du lojong sont présentés dans une police différente. La première utilisation de termes non attestés dans la langue anglaise est indiquée en italique. La plupart d’entre eux sont reportés dans le glossaire. Un tableau, à la fin, présente les termes du glossaire en translittération sanskrite et tibétaine pour les lecteurs intéressés.

    J’exprime toute ma gratitude à lama Jampa Thayé pour son soutien à ce projet et sa rédaction de l’introduction et du glossaire, ainsi qu’à Albena et l’équipe de Déchen pour leur aide opportune et bienveillante. J’adresse une grande révérence à Thea Howard pour sa transcription avisée. Mes remerciements à Brian Worthy et Stephanie Singer dont la générosité m’a offert l’espace pour travailler à ce livre. Je tire mon chapeau à Seth Watkins et Greg Mock pour leurs relectures expertes et opportunes. Mes remerciements également à Lodrö Rabsel Rinpoché pour avoir fait de la première édition du Manuel concis du lojong une réalité ainsi qu’à Sabine Teuber pour avoir convaincu Shamar Rinpoché que c’était un petit livre utile à l’étude et à la mise en oeuvre des pratiquants des centres Bodhi Path et autres. Et par-dessus tout, ma gratitude, toujours, va à nos enseignants infatigables, les flambeaux dont la sagesse éclatante illumine notre chemin.

    Pamela Gayle White

    Lexington, Virginie

    Le 3 septembre 2018

    Première session

    La pratique de l’entraînement de l’esprit, ou lojong en tibétain, est très connue dans la tradition mahayana. Au Tibet, le lojong est combiné à la pratique du vajrayana, particulièrement dans la lignée kagyü. Gampopa, l’un des fondateurs principaux de l’école kagyü du bouddhisme tibétain, était détenteur de deux lignées bouddhiques. L’une d’entre elles est la lignée qui remonte à Marpa en passant par Milarépa, son maître. L’autre lignée est issue d’Atisha, transmise à Dromtön et ainsi de suite jusqu’à Gampopa, qui a écrit le Précieux Ornement de la libération et d’autres textes qui réunissent principalement le lojong et le mahamudra.

    Ce commentaire du lojong, les Sept Points de l’entraînement de l’esprit, du Ve Shamarpa est concis et pratique. Il a été traduit en anglais par Pamela Gayle White qui est traductrice et enseignante des centres bouddhiques Bodhi Path. J’ai également écrit un commentaire sur le lojong appelé Lo Djong, la Voie vers l’éveil¹. Vous pourrez vous y plonger après avoir étudié le commentaire du Ve Sharmapa. L’agencement y est un peu différent, mais il n’y a pas de contradiction.

    Nous avons huit heures pour aborder ce petit livre, je vais donc profiter du temps imparti et expliquer quelques instructions sur la méditation du mahamudra qui correspondent à la bodhichitta absolue. Gampopa a combiné la pratique de la bodhichitta absolue et le mahamudra. Généralement, quand les enseignements sur le lojong sont expliqués, seule la perspective madhyamaka est présentée, mais j’expliquerai ici à la fois la perspective madhyamaka et la perspective mahamudra.

    Je lirai le commentaire et l’expliquerai ensuite en commençant après l’historique².

    Ami spirituel signifie maître spirituel.

    Lama Serlingpa – je pense que vous en avez déjà entendu parler – était un prince d’Indonésie et un très grand maître bouddhiste. Il détenait la lignée de transmission des voeux de bodhisattva issue de Manjushri et transmise à Nagarjuna ainsi que celle remontant à Maitreya et transmise à Asanga. Au temps d’Atisha, la tradition de ces « deux lignées fondues en une seule » avait disparu en Inde. Il existe plusieurs récits historiques expliquant pourquoi Atisha dût se rendre en Indonésie pour la trouver, mais celui qu’il nous importe de connaître est le suivant: alors qu’Atisha marchait autour du stoupa à Bodh Gaya en priant les vingtet-une Taras, Tara verte lui est apparue et lui prédit qu’il devait se rendre en Indonésie pour retrouver cette lignée combinée, puis aller au Tibet pour y répandre le bouddhisme.

    C’était l’époque où les rois tibétains sollicitaient et invitaient des bouddhistes au Tibet. Par la suite, l’un des souverains de la famille royale – Langdarma, le VIIIe, je crois – s’opposa aux bouddhistes arguant qu’il y avait trop de moines et qu’ils consommaient toute la nourriture disponible. Le roi Langdarma jugea que cela n’était pas juste et organisa des réformes politiques et économiques. Les moines bouddhistes furent chassés et nombreux sont ceux qui durent quitter le pays. Pendant douze ans

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