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Un chemin de pratique: Le programme Bodhi Path
Un chemin de pratique: Le programme Bodhi Path
Un chemin de pratique: Le programme Bodhi Path
Livre électronique234 pages2 heures

Un chemin de pratique: Le programme Bodhi Path

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À propos de ce livre électronique

Dans Un chemin de pratique, le programme Bodhi Path, Shamar Rinpoché offre sa vision de la pratique bouddhique qui a le pouvoir de mener les pratiquants contemporains vers l' é tat é veillé . De faç on gé né rale, il met l' accent sur le bouddhisme mahayana qui constitue la base essentielle, et en particulier sur la voie du mahamudra de la tradition kagy du bouddhisme tibé tain. Il dé crit la mé ditation, le chemin bouddhique à mettre en oeuvre de maniè re systé matique, depuis ces deux perspectives. De plus, il recommande l' é tude de certains thè mes bouddhiques qui peuvent aider les mé ditants à naviguer dans les diverses dimensions de leur pratique spirituelle et encourager les pratiquants à user de la vue correcte.
LangueFrançais
Date de sortie10 juil. 2020
ISBN9791093883656
Un chemin de pratique: Le programme Bodhi Path
Auteur

Shamar Rinpoche

Shamar Rinpoche, the 14th Shamarpa Red Hat Lama, has worked to spread the Buddhadharma throughout the world for over thirty years. For many years he taught mainly in Karma Kagyu centers established by H.H. the 16th Karmapa, Chogyam Trungpa Rinpoche, and Kalu Rinpoche, but since 2001 he has been founding his own rime (non-sectarian) centers. His Bodhi Path Buddhist Centers can now be found across Asia, Europe, and North America, and lojong is taught as the principal practice. Shamar Rinpoche is the author of Creating a Transparent Democracy.

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    Aperçu du livre

    Un chemin de pratique - Shamar Rinpoche

    Première partie - Le programme de méditation Bodhi Path

    Introduction

    LE CONTEXTE DU PROGRAMME DE MÉDITATION BODHI PATH

    La lignée kagyü transmet la pratique appelée les Six yogas de Nāropā², qui remonte à Tilopa et a ensuite été retransmise à Nāropā, Marpa, Milarepa et Gampopa³, ainsi que la pratique spécifique du mahāmudrā transmise depuis Saraha à Nāgārjuna, Śavaripa, Maitrīpa⁴, Marpa, Milarepa et Gampopa. Gampopa a largement enseigné ce dernier aspect du mahāmudrā et l’a combiné avec la pratique de lojong d’Atiśa. Cette lignée spécifique de Gampopa est connue comme « la confluence des deux courants mahāmudrā et kadam⁵ ». Il s’agit de l’un des courants d’enseignements principaux de tous les kagyüpas et la pratique spécifique de la plupart des lamas qui ont actualisé l’éveil selon la tradition kagyü.

    Au sein de la lignée karma kagyü⁶, ce système de pratique du mahāmudrā⁷ est enseigné sur la base de divers commentaires écrits par différents karmapas ainsi que par d’autres maîtres karma kagyüs. C’est particulièrement le IXe karmapa⁸ qui a rédigé trois traités sur le mahāmudrā : un texte concis, un de longueur moyenne et un long. Le texte concis s’intitule Mahāmudrā, le doigt qui pointe le dharmakaya⁹. Le texte de longueur moyenne est nommé Mahāmudrā, dissiper les ténèbres de l’ignorance¹⁰. Le texte long porte le titre de Mahāmudrā, l’océan du sens définitif¹¹.

    Lorsqu’ils s’engagent dans la pratique du mahāmudrā, certains pratiquants ont besoin du support des Six yogas de Nāropā mentionnés précédemment, et en particulier de tummo, afin d’accélérer leur réalisation ; ce n’est pas le cas pour d’autres, cela dépend de chacun. De nombreux lamas kagyüs n’ont pas eu recours à de tels supports et ont actualisé la réalisation simplement sur la base de la pratique du mahāmudrā de Saraha. À l’origine, « mahāmudrā » est un terme sanskrit appartenant au contexte des tantras et la pratique tantrique qui lui est particulièrement associée est celle de tummo.

    La lignée du mahāmudrā de Saraha, aussi connue comme « la méditation révélant la nature de l’esprit », est très profonde. Cette méthode pointe précisément la nature de l’esprit et conduit le pratiquant à s’y entraîner de manière spécifique. Saraha était un mendiant errant. Il donnait des instructions du mahāmudrā en entonnant des chants qu’il accompagnait lui-même à la guitare. Ses chants élucident la nature de l’esprit et de nombreux auditeurs ont actualisé l’éveil grâce à cette bénédiction. Ils ont atteint le premier niveau d’actualisation du chemin du mahāmudrā, qui est équivalent au premier bhūmi, le premier niveau d’accomplissement d’un bodhisattva. Les enseignements de Saraha nous sont parvenus sous la forme de trois dohās (chants) appelés le Dohā du roi, le Dohā de la reine et le Dohā du peuple. Les enseignements du mahāmudrā de Saraha sont transmis de deux manières : par l’intermédiaire d’instructions écrites, qui n’effleurent que la surface du sens et restent par conséquent limitées en termes de portée, et par le biais d’instructions orales clés.

    Pour commencer, en complément des instructions reçues d’un enseignant, les pratiquants peuvent aussi lire des livres sur le mahāmudrā, mais uniquement ceux qui ont atteint un niveau plus avancé dans leur méditation recevront ce qui est appelé les instructions orales clés du mahāmudrā qui sont tenues secrètes. Il y a une raison à cela. Si ces instructions étaient mises par écrit et rendues publiques, les pratiquants seraient naturellement amenés à méditer sur ce qu’ils auraient préalablement lu. Leur méditation serait aussi guidée par leur propre imagination et ne serait pas correcte. Les points essentiels du mahāmudrā seraient alors déformés ou altérés, devenant ainsi inutiles. Les instructions orales clés ont donc été gardées secrètes afin d’éviter que cela ne se produise. Pour commencer le chemin du mahāmudrā, l’étudiant débute donc en recevant des instructions d’un livre, d’enseignements privés ou de séminaires publics. Il ou elle doit s’assurer de comprendre la pratique de la bonne manière. Une fois qu’une bonne compréhension du chemin est acquise, il s’agit de suivre cette voie et de la pratiquer comme cela est indiqué. L’enseignant dispensera des instructions plus profondes lorsqu’il l’estimera approprié et pertinent, en fonction des progrès de l’étudiant. Jusqu’à présent, de bonnes fondations pour ces enseignements ont été posées par le XVIe Gyalwa Karmapa, Kalu Rinpoché et lama Gendün Rinpoché, par exemple, qui ont enseigné le bouddhisme en général, le refuge, la bodhichitta et les engagements qui lui sont associés, le lojong du mahāyāna, les Six yogas de Nāropā et les pratiques préliminaires associées (ngöndro). Cependant, les enseignements du mahāmudrā de Saraha n’ont pas encore été pleinement enseignés en Occident.

    Les aspects tantriques de cette pratique du mahāmudrā sont souvent combinés aux pratiques de Chenrezik à quatre bras (Avalokiteśvara en sanskrit), de Chenrezik à deux bras ou de Chakrasamvara (Demchok en tibétain). Il existe deux Chenrezik à quatre bras (Jinasagara en sanskrit, Gyalwa Gyamtso en tibétain) : un blanc et un rouge. La pratique du mahāmudrā associée à Chenrezik blanc à deux bras et à quatre bras est combinée au mahā-ati (dzokchen en tibétain). La pratique du mahāmudrā associée à Chakrasamvara et à Chenrezik rouge est le mahāmudrā seul, sans le mahā-ati. Lorsqu’un disciple parvient à un certain niveau, son enseignant lui choisit un yidam¹² en fonction de ses qualités individuelles. Le disciple s’engage alors dans la pratique du mahāmudrā selon le yidam choisi. Lorsque j’ai commencé à mettre en place ce système de pratiques Bodhi Path, j’ai effectué plusieurs prédictions afin de déterminer quel yidam serait approprié pour les disciples en général. À chaque fois, le résultat indiquait que la pratique de Chenrezik blanc qui combine le mahāmudrā et le mahā-ati serait la plus adaptée.

    Au Tibet, il existe de nombreuses lignées de transmission de la pratique de Chenrezik blanc. Il y a par exemple la lignée de Songtsen Gampo, celui qui était appelé le roi bodhisattva du Tibet (VIIe siècle). Il existe une autre lignée issue de Guru Padmasambhava¹³ ainsi que d’autres transmissions provenant de maîtres sakyas¹⁴ et kagyüs. Le IXe karmapa a réuni toutes ces lignées en une seule. La lignée karma kagyü de Chenrezik blanc est donc une combinaison de pratiquement toutes les lignées de Chenrezik blanc qui étaient transmises à l’époque au Tibet. Karma Chakmé¹⁵ était un grand bodhisattva de la lignée karma kagyü. Il enseigna le Chenrezik blanc combiné au mahāmudrā et au mahā-ati du IXe karmapa, une pratique qui est devenue très populaire chez les pratiquants kagyüs, nyingmas et sakyas. En fait, la plupart des méditants authentiques des écoles kagyüs et nyingmas faisaient de la pratique du mahāmudrā/mahā-ati associée à Chenrezik blanc leur pratique principale ou de cœur. Ils s’engageaient toujours dans d’autres méditations, comme les guru-yogas de Padmasambhava, de Milarepa ou d’un karmapa, et continuaient de recevoir des enseignements et des initiations de nombreuses pratiques de yidams, mais ils choisissaient et préservaient cette pratique combinée de Chenrezik blanc avec le mahāmudrā/mahā-ati comme leur pratique essentielle.

    APERÇU DU PROGRAMME DE MÉDITATION BODHI PATH

    Mes recommandations concernant l’ordre des pratiques qui culminent avec le mahāmudrā sont les suivantes.

    Pratiques du mahāyāna commun

    – Le refuge et l’engagement de bodhisattva.

    – La méditation de la quiétude mentale (tib. : shiné, skt : śamatha) en utilisant le support de la concentration sur la respiration selon trois niveaux : 1. en comptant les cycles respiratoires ; 2. en suivant la respiration ; 3. en demeurant en la respiration.

    – La pratique préliminaire d’accompagnement pour purifier l’esprit : effectuer des prosternations en récitant le Soutra des trente-cinq bouddhas¹⁶. Pendant la période où les prosternations sont pratiquées, le méditant s’engage aussi dans les trois niveaux de shiné mentionnés précédemment.

    – La pratique préliminaire d’accompagnement pour générer des mérites : l’offrande de mandala basée sur le Soutra des trente-cinq bouddhas. Pendant la période où l’offrande de mandala est pratiquée, le méditant s’engage aussi dans la pratique de shiné associée à lojong : la méditation de tonglen, littéralement donner et prendre.

    – La pratique préliminaire d’accompagnement pour re cevoir la bénédiction : le guru-yoga avec Chenrezik, une pratique de la tradition de Tangtong Gyalpo¹⁷.

    Pratiques du mahāmudrā dans le contexte du mahāyāna commun

    – En combinaison avec la quiétude mentale, le méditant se concentre sur la pratique de la vision pénétrante (tib. lhaktong ; skt. vipaśyanā), qui se base tout d’abord sur l’exploration de la véritable nature de l’esprit, et qui consiste ensuite à demeurer en cette nature. Ces deux aspects de la vision pénétrante se soutiennent mutuellement.

    – En complément, le méditant se concentre sur la pratique du guru-yoga de Chenrezik. Ceci conduira au plein éveil.

    Pratiques du mahāmudrā dans le contexte du mahāyāna non commun

    – Si vous souhaitez pratiquer le vajrayāna, la récitation de Dorjé Sempa (Vajrasattva) est appliquée comme pratique préliminaire complémentaire après en avoir reçu l’initiation.

    – Pendant la période où la récitation de Dorjé Sempa est pratiquée, le méditant peut aussi s’engager dans la pratique de shiné associée à lojong – la méditation de tonglen – ainsi que dans la forme analytique de la pratique de lhaktong.

    – Enfin, le méditant commence avec la forme de pratique de yidam élaborée de Chenrezik. Ayant reçu l’initiation, il se concentre tout d’abord sur le processus d’établissement de la présence éveillée. Ce processus est suivi de la pratique du processus de complétion¹⁸ qui combine le mahāmudrā et le mahā-ati, pratique qui culmine en le plein éveil de l’état de bouddha.

    Une approche systématique pour une pratique fructueuse du Dharma

    APERÇU DE LA PRATIQUE DU CHEMIN MAHĀYĀNA

    Vous devez cheminer sur la voie du Dharma afin que la pratique du bouddhisme mahāyāna soit fructueuse et dirigée vers l’actualisation de l’état du plein et parfait éveil. Cette voie consiste en deux niveaux : le chemin commun et le chemin non commun. Sans le support du chemin commun, vous ne pourrez pas parvenir au chemin non commun. Par conséquent, si vous souhaitez pratiquer le chemin non commun, vous devez tout d’abord vous appuyer sur le chemin commun, ce qui signifie que vous devez pratiquer les deux.

    Le fait de rencontrer le chemin non commun dépend du karma individuel du pratiquant. Si votre karma est très propice au chemin vers le plein éveil, vous évoluerez sur le chemin non commun. Si votre karma est généralement positif et si vous avez en ce sens un bon socle, vous pourrez vous relier au chemin commun. Sur cette base, vous rencontrerez finalement aussi le chemin non commun.

    Le chemin du mahāyāna commun

    Le refuge et la bodhichitta

    Pour le chemin commun, vous avez besoin des engagements du refuge et de bodhisattva.

    Le refuge peut être comparé à une base solide. Prendre refuge signifie prendre refuge en le Bouddha, en le Dharma et en le Sangha. Il s’agit du niveau premier et fondamental de la pratique du Dharma, qui joue le rôle d’un sol fertile. Lorsque vous voulez qu’une plante pousse, vous devez tout d’abord travailler la terre et la fertiliser. De la même façon, dans l’optique de l’actualisation de l’éveil, vous devez commencer par purifier votre esprit de son ignorance et déployer le chemin du Dharma en vous-mêmes. Prendre refuge vous offre un socle important pour ce processus.

    L’engagement du bodhisattva est comme un escalier. Dans un bâtiment à plusieurs étages, vous n’atteindrez aucun des niveaux supérieurs sans escalier. C’est une métaphore parfaite de l’engagement du bodhisattva avec ses deux aspects : la bodhichitta relative et la bodhichitta absolue. La bodhichitta relative est comparable à la base de l’escalier et la bodhichitta absolue à ses marches. La bodhichitta relative comprend l’état d’esprit empreint d’amour bienveillant et de compassion à l’égard des êtres sensibles. Il s’agit de la bodhichitta relative aussi longtemps que cet état d’esprit est duel par nature. La bodhichitta absolue est la sagesse non duelle de l’esprit éveillé, alors que la bodhichitta relative est reliée aux états d’esprit émotionnels ce qui, par conséquent, limite sa portée. Tant que la sagesse de la bodhichitta absolue manque à la compassion et à l’amour bienveillant de la bodhichitta relative, vous serez naturellement attachés et vous effectuerez une saisie sur les choses. Ceci aura pour effet de déclencher de nombreuses émotions, révélatrices du fait que ce niveau de bodhichitta n’est pas encore pur. Toutefois, la bodhichitta relative est la base indispensable de la bodhichitta absolue ou sagesse. En d’autres termes, l’esprit de la bodhichitta absolue s’engendre depuis la bodhichitta relative qui en est la base. Bodhi signifie éveil, chitta signifie cœur : le cœur de l’éveil. Bodhi Path veut dire chemin vers l’éveil et sur le chemin de bodhi, votre cœur doit finalement se détacher de toute émotion duelle. C’est la raison pour laquelle la vue de la bodhichitta absolue est requise pour le Bodhi Path.

    Générer la bodhichitta absolue nécessite de traverser plusieurs étapes. La première est d’écouter des instructions précises portant sur la nature des phénomènes. Les enseignements du Bouddha expliquent précisément la façon dont les phénomènes sont simplement des illusions de votre esprit. À un niveau relatif, tout est tel que vous le percevez. Cependant, la nature ultime ou absolue de tout phénomène, extérieur ou intérieur, est qu’il n’existe pas véritablement. Considérez, par exemple, les poutres d’une maison. Elles sont soutenues par des piliers qui, à leur tour, reposent sur le sol. Nous pouvons dire que les poutres dépendent des piliers, qui eux-mêmes dépendent du sol. Le toit de la maison, quant à lui, dépend des poutres. Lorsque vous réunissez ces éléments interdépendants, vous obtenez une maison. Il s’agit de la vérité relative de la maison : l’agrégation de nombreux éléments interdépendants. Si vous cherchez la vérité absolue de la maison, vous ne la trouverez dans aucun de ses éléments : les fondations ne sont pas la maison, les murs

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