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La nature de bouddha
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Livre électronique178 pages2 heures

La nature de bouddha

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LangueFrançais
Date de sortie25 avr. 2023
ISBN9791093883663
La nature de bouddha
Auteur

Shamar Rinpoche

Shamar Rinpoche, the 14th Shamarpa Red Hat Lama, has worked to spread the Buddhadharma throughout the world for over thirty years. For many years he taught mainly in Karma Kagyu centers established by H.H. the 16th Karmapa, Chogyam Trungpa Rinpoche, and Kalu Rinpoche, but since 2001 he has been founding his own rime (non-sectarian) centers. His Bodhi Path Buddhist Centers can now be found across Asia, Europe, and North America, and lojong is taught as the principal practice. Shamar Rinpoche is the author of Creating a Transparent Democracy.

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    Aperçu du livre

    La nature de bouddha - Shamar Rinpoche

    Préface à l’édition anglaise de lama Jigmé Rinpoché

    Dhagpo Kagyu Ling,

    Le 12 septembre 2018

    Pendant plusieurs décennies, nous avons eu la chance de recevoir les enseignements transmis par Shamar Rinpoché à Dhagpo Kagyu Ling, en France. En 1988, Rinpoché y a donné des enseignements précis sur la nature de bouddha. Les paroles de Rinpoché et le sujet lui-même sont une aide véritable pour les pratiquants du XXIe siècle. Les paroles de Rinpoché combinent la sagesse et l’expérience des enseignements essentiels du Bouddha. Grâce à sa modernité enracinée dans le sens de la parole de l’éveillé, il rend accessibles les moyens pour révéler la richesse intérieure qui réside déjà en chacun de nous, pratiquants d’aujourd’hui.

    La nature de bouddha est un thème central pour quiconque souhaite cheminer sincèrement sur la voie vers l’actualisation de l’éveil. Cette notion-clé nécessite une réflexion approfondie pour ne pas être mal comprise ou transformée en un concept samsarique. S’il est compris correctement, ce point crucial participera à amener la pratique méditative à son actualisation. C’est exactement ce qu’offre Shamar Rinpoché avec cet enseignement  : il guide l’étudiant vers le point le plus fondamental de chaque être sensible.

    Shamar Rinpoché a basé ses explications sur le texte intitulé Révéler l’essence de tathāgata, un texte fondamental de la lignée karma kamtsang, écrit par le IIIe Karmapa, Rangjung Dorjé. C’est une composition brève, mais néanmoins précise que chaque pratiquant sérieux devrait étudier afin d’en acquérir une compréhension profonde. Il s’agit ensuite d’en assimiler le sens dans sa pratique pour que celle-ci porte ses fruits.

    Je me réjouis profondément que Tina Draszczyk ait effectué ce merveilleux travail de mise en forme de l’enseignement de Shamar Rinpoché et qu’elle ait fourni une traduction complète du texte. Ce travail sera non seulement utile aux pratiquants actuels, mais aussi aux générations futures. Tina suit donc les traces de tout pratiquant sincère et de tout enseignant qui rend le Dharma du bouddha accessible de manière authentique. Je souhaite donc exprimer ma gratitude à Tina ainsi qu’à toutes les personnes qui ont participé à accomplir ce travail.

    Avec mes prières,

    Jigmé Rinpoché

    Préface à l’édition anglaise de Tina Draszczyk

    ¹

    Ce livre contient les enseignements sur la nature de bouddha donnés en 1988 par le XIVe Shamarpa, Mipham Chökyi Lodrö (1952–2014), à Dhagpo Kagyu Ling, en France. De façon très inspirante, Shamar Rinpoché a clairement indiqué ce qui compte réellement  : le cœur de l’éveil n’est rien d’autre que notre véritable nature ; par conséquent, nous tous – chaque être sensible en fait –, pouvons nous éveiller à nos qualités de bouddhas.

    Shamar Rinpoché a basé ses explications sur le texte Révéler l’essence de tathāgata, écrit par le IIIe Karmapa, Rangjung Dorjé (1284–1339) qui résume le Continuum ultime de Maitreya/Asaṅga, c’est-à-dire l’Uttaratantraśāstra aussi connu comme le Ratnagotravibhāga. Ce second traité est considéré refléter le sens du troisième et dernier cycle d’enseignements du Bouddha qui se concentre principalement sur la nature de bouddha et ses qualités.

    La première partie de ce livre comprend les instructions de Shamarpa qui ont été, à l’époque, traduites oralement, depuis le tibétain par lama Rinchen, méditante de longue durée, traductrice et maître de retraite basée en France. Je souhaite la remercier de tout cœur pour cette immense contribution. En me basant sur l’enregistrement original, je propose ici une nouvelle traduction à partir du tibétain et je me sens très privilégiée de pouvoir rendre ces enseignements essentiels de Shamarpa accessibles à un large public.

    La seconde partie de ce livre présente une traduction de Révéler l’essence de tathāgata, de Karmapa Rangjung Dorjé, texte sur lequel sont basés ces enseignements.²

    Par ailleurs, en supposant que tous les lecteurs ne sont pas familiers avec les termes bouddhiques employés par Shamar Rinpoché et, en particulier avec leur connotation spécifique dans le contexte de la tradition karma kagyü, j’ai pensé qu’il serait peut-être utile d’ajouter une courte introduction explicative. Aussi, un supplément au contenu principal de ce livre est inclus, si jamais il peut être utile au lecteur.

    Je tiens à remercier tout particulièrement Lara Braitstein, professeure ès études bouddhiques, rédactrice du livre de Shamarpa Lo Djong, la voie vers l’éveil et corédactrice d’Au cœur de la sagesse, ainsi que Timothy Riese qui ont tous les deux corrigé l’anglais. J’aimerais également remercier Marjorie Lakin Erickson pour ses corrections précieuses sur la langue anglaise.

    J’espère sincèrement que cette publication des enseignements du XIVe Shamarpa sera bénéfique pour toute personne qui la lira et qu’elle contribuera à l’épanouissement des activités de Shamarpa.

    1 Traductrice de l’édition en anglais.

    2 L’édition anglaise ne comporte pas la traduction du commentaire de Jamgön Kongtrül Lodrö Thayé, comme c’est le cas dans l’édition française.

    Introduction de Tina Draszczyk

    Dans les enseignements qui forment la base de ce livre, Shamar Rinpoché montre que notre chemin spirituel est construit sur la confiance en notre véritable potentiel, lequel, dans la terminologie du bouddhisme mahāyāna, est souvent nommé «  nature de bouddha ».

    Pour contextualiser la nature de bouddha

    Dans ce contexte, Shamar Rinpoché parle du « nombre illimité d’enseignements » donnés par le Bouddha pour aider les pratiquants du Dharma. Selon le point de vue du bouddhisme mahāyāna, auquel appartient le bouddhisme tibétain, le Bouddha a énoncé son enseignement au cours de trois cycles appelés « les trois tours de roue du Dharma ». Ils sont présentés dans le vaste domaine des soutras et sont expliqués, plus en détail, dans les traités ou śāstras des divers maîtres indiens ayant exposé les intentions de ces soutras.

    Chaque tour de roue du Dharma adopte un point de focalisation particulier afin de révéler la réalité de plus en plus profondément. Le premier tour de roue expose les quatre vérités des êtres nobles – c’est-à-dire la vérité du mal-être, de son origine, de sa cessation et du chemin vers cette cessation. Le second tour de roue se concentre sur la vacuité – c’est-à-dire l’inexistence de toute nature intrinsèque des phénomènes intérieurs et extérieurs. Le troisième tour de roue du Dharma, souvent appelé celui de « la distinction précise », différencie soigneusement l’existence et l’inexistence, l’être et le non-être. Il est souligné, dans ce contexte, que si les phénomènes intérieurs et extérieurs sont dénués de toute nature intrinsèque inhérente, l’esprit en tant que tel – c’est-à-dire la nature de bouddha – est quant à lui pourvu du potentiel de l’éveil. Naturellement, ceci peut être compris de diverses façons. Pour certains, cela signifie que la nature vide de l’esprit offre un espace pour générer progressivement les qualités spirituelles qui culmineront ultimement en l’état de bouddha. Pour d’autres, cela signifie que la vacuité de l’esprit est primordialement douée des qualités de l’éveil ; en d’autres termes, que la véritable nature de l’esprit est, dès à présent, l’état éveillé. Selon ce point de vue, le chemin spirituel consiste « simplement » à révéler la nature de bouddha en dissipant tous les obscurcissements qui voilent l’individu et l’empêchent d’être au contact de sa nature véritable et de ses qualités. C’est précisément cette dernière vue que Shamar Rinpoché présente dans ce livre.

    En résumé, la nature de bouddha est une expression qui décrit l’essence de l’esprit. Selon le point de vue de la tradition kagyü, la seule différence entre un être éveillé et un être ordinaire est que le premier a actualisé sa nature de bouddha, un état appelé nirvana, alors que le second n’a pas actualisé sa nature de bouddha, un état appelé saṃsāra ou « esprit samsarique ». Par conséquent, la différence entre le nirvana et le saṃsāra est uniquement un état d’esprit. Il s’agit, depuis des siècles, du principe directeur du chemin spirituel tel que transmis dans la tradition kagyü. La citation du IInd Shamarpa, Kachö Wangpo (1350–1405), qui, comme le XIVe Shamarpa, était un maître éminent et détenteur de la lignée kagyü, le montre clairement :

    En résumé, ceci, votre esprit actuel – non contaminé, non souillé, non altéré – est l’essence de tous les victorieux [la nature de bouddha]. Depuis le commencement, il n’existe rien à retirer ni rien à ajouter. À cet égard, vous ne devriez pas avoir la moindre – pas la moindre – crainte ni peur. […] La véritable nature de l’esprit, dans l’instant présent, est luminosité, immaculée depuis les temps sans commencement. Cette nature est appelée «  nature authentique  ». Même si elle revêt des centaines de noms […] elle est « simplement cela ». Elle n’est pas établie en termes d’existence objective, étant par nature le déploiement de la grande vacuité, l’actualité de toute chose, la clarté, la lucidité [et] l’imbloquance. Elle est l’apparence de toute chose. […] Vraiment, bien qu’apparaissant comme différents, le saṃsāra et le nirvana sont un par nature.³

    Ainsi, sur la base de cette vue que l’esprit en tant que tel est absolument sain, le chemin spirituel est conçu pour fournir les conditions requises à un processus naturel de rétablissement qui soulage l’esprit de la charge des souillures adventices. Le point de départ concret pour cela est la compréhension de la condition humaine commune, ce qui nous ramène au premier tour de roue du Dharma du Bouddha  : les quatre vérités des êtres nobles. À cet égard, une analogie bouddhique classique compare le Bouddha à un médecin qui diagnostique tout d’abord la maladie d’un patient, puis continue à explorer et à décrire la ou les causes de la maladie, puis il offre au patient la perspective de recouvrer la santé et enfin, le conseille à propos de ce qu’il faut faire pour atteindre cet objectif, en fournissant les détails du traitement qui permet au processus de rétablissement de prendre place.

    La vérité du mal-être, de son origine, de sa cessation et du chemin vers cette cessation

    Dans cette optique, selon le diagnostic du Bouddha, la vie des êtres ordinaires est un état de mal-être. Duḥkha, le terme sanskrit originel souvent traduit par « mal-être », comporte diverses implications ; il fait notamment référence à une tension subtile ou grossière, à l’insatisfaction, au stress, à la douleur physique et psychologique, infime ou intense. Sur la base de ce diagnostic, le Bouddha a encouragé ses étudiants à ne pas ignorer cette situation ni à l’atténuer, mais plutôt à lui faire face. Il a conseillé de fournir des efforts pour la comprendre en profondeur. Il a ensuite poursuivi en montrant son origine, expliquant que l’origine du mal-être repose sur un manque de lucidité quant à la réalité, à nos impulsions mentales automatiques et à la saisie et au rejet qui les accompagnent. Il a recommandé à ses étudiants de faire des efforts pour s’affranchir de l’origine du mal-être. Pour encourager les pratiquants dans cette entreprise, le Bouddha a souligné la possibilité de se libérer du mal-être et d’actualiser le bonheur ultime, la cessation de la souffrance. Cependant, cela ne se produit pas tout seul ! Pratiquer un chemin vers cet objectif est nécessaire.

    Le cycle samsarique de l’existence

    Tant qu’une personne n’investit pas d’efforts pour s’affranchir de l’origine du mal-être, elle continue de vivre un état d’esprit qui, comme décrit précédemment, est de nature samsarique avec ses spirales infinies de tensions, d’insatisfactions et de douleurs. En termes bouddhiques, cela est appelé le « cycle samsarique de l’existence ». Ce terme implique que ces spirales ne se limitent pas à la vie actuelle, mais qu’un schéma exactement identique s’est déjà déroulé dans le passé, dans les vies précédentes, et – à moins d’être dissipé – celui-ci se poursuivra

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