Pure nature
Quand tout semble disparu, perdu définitivement dans l’oubli, la saveur et l’odeur portent encore, sans fléchir, dans leurs gouttelettes impalpables, l’immense édifice du souvenir. Cette recherche de la fragrance perdue, Mathilde Laurent la met en application au quotidien. Même et surtout pendant les périodes d’isolement. À l’heure où nous écrivons ces lignes, mi-juin, la magicienne du parfum chez Cartier Une démarche fondamentalement positive. Le parfum : un antidote à la peur? Plutôt une source d’apaisement, une exaltation de l’instant. Comme matérialisation parfaite de cette philosophie de l’apaisement, la créatrice a conçu trois Épures de parfum qui mettent à l’honneur le muguet (Pur Muguet), le magnolia (Pur Magnolia) et le kinkan (Pur Kinkan). Trois radiographies qui se caractérisent par leur réalisme poussé à l’extrême. Un éloge de la simplicité qui ne recourt pas à la facilité. La créatrice a mis à sa disposition toutes les molécules autorisées par l’innovation la plus poussée. Ce sont effectivement des paysages entiers, des scènes de vie complètes que ressuscitent avec éclat ces trois portraits de la nature vivante. Une démarche créative fondée sur la quête de l’essentiel et le culte de l’irraisonnable. , s’émeut la créatrice. Un vœu qui ne semble pas aussi ésotérique qu’il en a l’air. Hors de portée de l’intelligence et de la raison, capable de faire ressurgir, par des voies neurologiques spécifiques, des paysages et des émotions qu’on croyait perdus ou inaccessibles, l’odeur à une place immense à jouer dans le bonheur collectif. N’en doutons pas, semble nous suggérer Mathilde Laurent, le parfum lui aussi pourra sauver le monde.
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