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Lo Djong, La Voie vers l'Éveil
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Lo Djong, La Voie vers l'Éveil
Livre électronique159 pages2 heures

Lo Djong, La Voie vers l'Éveil

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LangueFrançais
Date de sortie15 mai 2020
ISBN9791093883458
Lo Djong, La Voie vers l'Éveil
Auteur

Shamar Rinpoche

Shamar Rinpoche, the 14th Shamarpa Red Hat Lama, has worked to spread the Buddhadharma throughout the world for over thirty years. For many years he taught mainly in Karma Kagyu centers established by H.H. the 16th Karmapa, Chogyam Trungpa Rinpoche, and Kalu Rinpoche, but since 2001 he has been founding his own rime (non-sectarian) centers. His Bodhi Path Buddhist Centers can now be found across Asia, Europe, and North America, and lojong is taught as the principal practice. Shamar Rinpoche is the author of Creating a Transparent Democracy.

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    Aperçu du livre

    Lo Djong, La Voie vers l'Éveil - Shamar Rinpoche

    Introduction : les enseignements du Bouddha

    Shakyamouni, le bouddha de notre ère a enseigné pratiquement sans interruption durant les quarante-cinq dernières années de sa vie qui suivirent son parfait éveil. De nombreux êtres ont bénéficié de ses enseignements, et ses œuvres, dont nous disposons aujourd’hui, sont parvenues jusqu’à nous, transmises directement depuis l’époque de ses plus proches disciples. Le Bouddha a donné en réalité de nombreuses sortes d’enseignements, utilisant des méthodes multiples et variées, et il n’a pas enseigné uniquement aux humains. Le pouvoir de l’éveil est tel que la compassion d’un éveillé permet à celui-ci de se manifester simultanément sous toutes les formes, si diverses soientelles, lui permettant d’entrer en contact avec chaque être présent. Tout être – humain, animal, divin ou d’une nature proche de celle humaine – ayant les antécédents karmiques appropriés percevra le corps et la parole du Bouddha sous une forme qui lui est familière et agréable. Nous par exemple, les humains, avons une tête, deux bras, deux jambes, etc. et, quand le Bouddha a vécu et enseigné dans la société humaine, il était perçu sous une forme humaine. Mais les êtres ne sont pas partout identiques. Dans certains mondes, les individus peuvent avoir un corps creux, dénué d’organes internes, ou être dotés de quatre têtes et quatre bras, ou bien encore communiquer sans remuer les lèvres ni émettre le moindre son. Si de tels êtres devaient assister aux enseignements du Bouddha, celui-ci leur apparaîtrait tels qu’ils sont et sa parole n’utiliserait pas le langage du genre humain. À la place, ils entendraient son enseignement dans leur propre langue. Tel est le pouvoir de l’éveil.

    En dépit de l’étendue incroyablement vaste des enseignements du Bouddha, ou dharma, il est possible de les diviser en trois classes ou thèmes. On s’y réfère également en parlant des Trois Tours de Roue du Dharma. Deux d’entre eux correspondent à une période et à un lieu spécifiques, le troisième étant, lui, plus générique. Le Bouddha a tourné pour la première fois la roue du dharma dans ce qui est aujourd’hui la ville de Sarnath, près de Varanasi ; ce sont les tout premiers enseignements qu’il a donnés après avoir atteint l’éveil. Il s’adressait à cinq disciples humains – avec lesquels il avait auparavant pratiqué l’ascétisme — et à une assemblée composée d’êtres célestes ou d’une nature proche de celle des hommes qui s’était réunie pour entendre sa Parole mais que les cinq humains ne pouvaient percevoir. Le deuxième tour de roue du dharma a eu lieu à Rajagriha — aujourd’hui Rajgir — où le Bouddha a enseigné à de nombreux arhats, ses disciples les plus avancés, parmi lesquels se trouvaient des bodhisattvas, tels que Manjushri, qui se manifestaient encore sous une forme humaine. Il y avait en outre dans cette assemblée à nouveau d’innombrables êtres célestes. Quant au troisième tour de roue du dharma, il ne s’inscrit pas en un temps ni en un lieu précis, ni en rapport avec un auditoire spécifique. Au lieu de cela, on considère que le Bouddha a donné ce troisième tour de roue de façon continue, tout au long de sa vie.

    Le premier tour de roue consistait en des enseignements principalement destinés à la maîtrise du corps, de la parole et de l’esprit. Le deuxième avait essentiellement pour objet les samadhi, ou états de profonde absorption méditative. Les enseignements du troisième tour de roue étaient basés sur les Trois Natures (trisvabhava en sanscrit) : la nature imaginaire, qui est la division duelle — en soi et autre — de l’expérience ; la nature dépendante, qui est le courant d’expérience non divisé ; et la nature parfaite, qui est la nature dépendante libre de celle imaginaire. Les profonds enseignements sur ces trois natures ouvrent la porte aux multiples et vastes qualités de sagesse qui, pour l’observateur inexpérimenté, ne se manifestent pas facilement d’elles-mêmes et ne sont pas évidentes.

    Après que le Bouddha ait quitté son corps, les Mahapanditas ou Grands Érudits, interprètes qualifiés de son dharma, ont classé tous ses enseignements en trois yanas ou véhicules. Le premier d’entre eux est caractérisé par le fait que ses enseignements tournent autour de l’absence de soi (anatman). Sa perspective est le non-soi et sa pratique consiste à méditer sur ce non-soi. Les pratiquants de ce premier yana ont une conduite basée sur le code de discipline monastique, le vinaya, dont les règles incluent le strict célibat. La sexualité est la cause de la renaissance — à la fois en termes de moyen de reproduction et en termes d’implantation de graines dans votre esprit dont le résultat est votre propre renaissance. En renonçant à cette cause et en suivant la voie directe de la méditation, un pratiquant parvient à la pleine réalisation du non-soi.

    Les deuxième et troisième véhicules sont tous deux destinés aux bodhisattvas, pratiquants tenus par l’engagement de leur intention altruiste qui est de venir en aide à tous les êtres. L’optique de ces deux véhicules est la vacuité ou shunyata : la compréhension que le monde tel que nous l’expérimentons, divisé en sujet et objet — en celui qui perçoit et ce qui est perçu —, n’existe pas réellement en tant que tel. Puisque tout ce que nous expérimentons n’a pas d’existence inhérente, cela ouvre la possibilité à toute chose de se produire. La méditation pratiquée dans les deuxième et troisième véhicules vous permet d’expérimenter cette vue de la vacuité et vous entraîne ensuite à utiliser les illusions des êtres pour leurs bienfaits. Il vous est ainsi possible d’employer l’illusion des apparences duelles à des fins positives. En fait, vous pouvez apprendre à mieux renaître et renaître parmi toutes sortes d’êtres afin de leur être utile. Le mérite généré en aidant continuellement les autres, de manière de plus en plus habile, est comparable à un espace sans limites où s’accumule un trésor dont le résultat final sera le parfait éveil – le plus utile et le plus fructueux de tous les états. Mais dans ces deux yanas, l’accent n’est pas mis sur la même chose et c’est ce qui les distingue : le deuxième véhicule comporte de nombreux enseignements sur la vacuité tandis que, dans le troisième, il est davantage question de ce qui s’élève de la vacuité. Ce dernier est en fait utile à toutes les sortes de pratiquants : les shravakas ou auditeurs, les pratyékabouddhas ou ceux qui réalisent en solitaires, et les bodhisattvas.

    Pour parvenir à l’éveil, l’étude de ces sujets ne suffit pas. Pour atteindre le but, vous avez aussi besoin d’en avoir la clé. Et la clé, ce sont les instructions essentielles qui révèlent le cœur des enseignements. Chaque pratique a une clé, qui n’est pas toujours explicite. Ceux qui détiennent la clé, ce sont les quelques pratiquants sérieux auxquels elle a été transmise par la longue lignée des maîtres de méditation les plus expérimentés. Il y a en réalité quatre sortes d’enseignants : ceux érudits qui n’ont pas de clés, ceux qui enseignent et possèdent les instructions-clés, mais n’ont pas la formation ou l’aptitude d’un érudit, ceux qui sont à la fois détenteurs de clés et érudits, et bien sûr quelques-uns qui n’ont ni clé ni formation ! Des quatre, seuls les derniers sont à éviter absolument. Pour les autres, il s’agit simplement de comprendre à quel point l’enseignant peut être digne de confiance, indépendamment du sujet ou du véhicule.

    Si vous suivez seulement le dharma qui est expliqué à la façon des érudits, c’est bien. Si vous suivez uniquement les instructions-clés sans être formé à l’érudition, c’est très bien. Si vous suivez à la fois les instructions-clés et l’approche des érudits, c’est on ne peut mieux. Il va sans dire que ne pas avoir accès au dharma à travers l’érudition tout en n’ayant aucune instruction-clé ne donne rien de bon ! Mais dans tous les cas, pour atteindre le but, vous avez besoin de la clé.

    Susceptibles de correspondre à ces différents enseignants, il existe également quatre types d’étudiants. Pour un large public qui a besoin de l’introduction la plus élémentaire, un enseignant ayant uniquement une formation de type érudit convient très bien. Pour les pratiquants très avancés qui s’engagent dans une pratique intense, l’enseignant qui est seulement détenteur des instructions-clés est tout à fait approprié. Enfin, la combinaison érudit/ détenteur de clés est parfaitement adaptée à tous types ou niveaux d’étudiants. La quatrième sorte d’enseignant, celui qui n’a ni érudition ni instructions-clés, ne convient en fait à personne. L’ironie veut que ce soit également ce genre d’enseignants que beaucoup sont tentés de suivre !

    Texte-racine

    Introduction

    L’entraînement de l’esprit, ou lodjong, est une pratique complète qui convient à tous les types d’étudiants. Il contient le chemin tout entier et ne dépend pas du parcours antérieur de celui qui le pratique ni d’une affiliation sectaire. Mis en application avec diligence, il suffit à lui seul pour vous conduire tout au long de la voie jusqu’à l’éveil.

    Les sept points de l’entraînement de l’esprit ont été conçus à l’origine par Tchékawa pour offrir à ses disciples un enseignement condensé, quelque chose qui leur permette de se souvenir du cœur de ses plus importantes instructions. Avec le temps, différents maîtres ont donné leurs propres commentaires sur les sept points. Certains ont été mis par écrit, d’autres transmis oralement depuis l’époque de Tchékawa. Les lecteurs qui connaissent déjà des textes portant sur l’entraînement de l’esprit auront remarqué que les préceptes qui étoffent les sept points varient d’un texte-racine à l’autre. Il est souvent de tradition pour les enseignants qui transmettent les sept points de prendre certaines décisions quant à l’ordre et au contenu des préceptes. Des versions sont plus longues que d’autres, ou sont d’une complexité plus ou moins grande, mais toutes sont porteuses du pouvoir et de la simplicité des sept points de Tchékawa qui, eux, ne varient pas.

    Faisant suite à cette introduction, le texte-racine de cet enseignement sur le lodjong est à la fois en tibétain et en français. Il est composé des sept points de l’entraînement de l’esprit de Tchékawa au sein desquels viennent s’inclure de nombreux préceptes agissant comme une sorte de commentaire concis. Viennent également s’y insérer mes propres annotations visant à éclaircir la structure du texte-racine.

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