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La saveur de la pratique bouddhique
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Livre électronique115 pages1 heure

La saveur de la pratique bouddhique

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LangueFrançais
Date de sortie15 mai 2020
ISBN9791093883397
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    Aperçu du livre

    La saveur de la pratique bouddhique - Thaye Dorje

    Introduction

    Assister à un cours d’une durée moyenne offre le temps et l’espace pour se concentrer de manière approfondie sur un sujet et ses points importants. À l’occasion de rassemblements de quelques jours seulement, il faut donc parvenir à résumer les points essentiels tout en s’assurant que chacun est à même d’emporter quelque chose avec lui une fois l’événement terminé afin de pouvoir l’utiliser.

    Par conséquent, veuillez me pardonner l’omission des procédures ou des étapes formelles qui doivent normalement accompagner les explications qui suivront.

    C’est une grande joie pour moi de partager ma compréhension des enseignements et des méthodes du Bouddha appelés le Dharma du Bouddha. J’espère que les quelques pensées suivantes vous seront bénéfiques d’une façon ou d’une autre. Avoir ces opportunités de temps à autre constitue une source d’inspiration du fait de ma propre dévotion et de mon intérêt véritable pour le Dharma.

    Dans notre dimension relative, nous sommes d’une certaine manière confinés par le temps, les distances, les cultures, les mentalités et les langues, cependant, par un concours de circonstances presque inimaginable, nous partageons tous le même intérêt et nous pouvons nous réunir et pratiquer le Dharma du Bouddha tous ensemble.

    Nombreux parmi vous ont tissé un fort lien avec l’enseignement du Bouddha et, grâce à un intérêt et un respect réels, vous avez dévoué beaucoup de temps à son étude, à sa pratique et vous faites de votre mieux pour l’appliquer dans votre quotidien. Je suis donc certain que vous comprenez ses bienfaits.

    Il est possible de décrire de manière historique la façon dont le bouddhisme – qu’il s’agisse d’une religion ou d’une spiritualité – est apparu dans notre histoire humaine ou mondiale. D’un point de vue purement bouddhique, il existe aussi une manière non linéaire de le décrire.

    Vous êtes pour la plupart familiers avec la description historique. Il y a plus de 2 500 ans, dans un pays que nous appelons aujourd’hui le Népal, à Lumbini, naissait le célèbre prince Siddhartha. En résumé, une fois qu’il eut actualisé l’éveil après avoir compris le sens de la vie, il commença, en réponse à une requête, à enseigner sa propre expérience aux autres ; c’est ce qui deviendra les enseignements, l’expérience ou encore le Dharma du Bouddha, c’est-à-dire sa sagesse. Au fil des années jusqu’à nos jours, nous en avons profité et bénéficié. Ils peuvent se résumer à l’enseignement de l’amour bienveillant et de la compassion ainsi que de la sagesse.

    Nous connaissons tous le bouddha historique, l’être éveillé, comme le quatrième bouddha de notre ère, le bouddha Shakyamuni. Nous pratiquons depuis lors sa compréhension ou réalisation de ce que sont la vie et le sens de la spiritualité. Chaque univers se déploie en temps voulu, tout comme la conscience des êtres animés, particulièrement celle des êtres humains. Ceux-ci se développent et diverses formes de spiritualité, comme le Dharma du Bouddha, se mettent également à croître en eux. Il s’agit de la base même de la naissance du bouddhisme selon une progression linéaire.

    La façon non linéaire de l’expliquer revient à dire que, tout comme les êtres animés sont immensurables, il existe également une infinité de bouddhas. Par conséquent, il n’est pas réellement possible de décrire qui est le premier ou le dernier bouddha. Il est dit que, tant qu’il y aura des êtres animés, l’activité des bouddhas sera toujours spontanément présente.

    Ceci est lié aux aspirations des individus qui se sont éveillés dont la base n’est autre que la compassion et la sagesse. La compassion et la sagesse génèrent automatiquement une forme de souhait qui aboutit à leur présence effective. Il s’agit de l’aspiration à la disposition éveillée, la bodhichitta¹ en sanskrit. En d’autres termes, tant qu’il existera des êtres animés qui auront besoin de soutien pour se libérer de la causalité, le karma², ou du changement au sein de cette causalité, et qui seront perturbés par les émotions affligeantes (appelées kleshas en sanskrit³), l’activité des bouddhas sera toujours présente.

    Il est important de s’en souvenir, tout particulièrement lorsque nous abordons le sujet du refuge, kyap su drowa⁴ en tibétain. Même si cette notion nous est familière, nous avons pourtant besoin qu’on nous rappelle la raison pour laquelle nous pratiquons le refuge.

    1    Jangchup semkyé en tibétain.

    2    La causalité ou karma ( lé gyü mdré en tibétain) est le processus naturel d’après lequel tout acte agit comme la cause d’une conséquence ou d’un résultat futur. Karmapa explique : « Si une graine est plantée, elle donnera automatiquement son fruit. »

    3    Nyönmong en tibétain.

    4     Littéralement « se rendre sous la protection de ». Sharana en sanskrit.

    Se mettre en quête du refuge bouddhique

    La motivation pour chercher une protection

    Tout d’abord, pour prendre refuge, la motivation est importante. Nous sommes tous dirigés par une logique ou une histoire ; par exemple, nous envisageons notre naissance ou notre expérience physique selon une progression linéaire. Notre esprit s’y est adapté, par conséquent nous voyons, pensons et communiquons de cette façon. Ainsi, la pratique même du refuge, qui est connue comme la pratique permettant de faire nos premiers pas sur le chemin des bouddhas et des bodhisattvas, débute par une motivation que je qualifierais de peur, ce qui peut sembler étrange. La voie vers l’éveil n’est pas pavée de peur, mais de dévotion, de confiance, de compassion, etc. ; le mot peur peut donc sembler très contradictoire dans ce contexte.

    Le phénomène, l’idée ou encore la nature de la peur est identique à tout autre phénomène. Il ne peut être restreint à positif ou négatif, il ne peut être défini ainsi de manière absolue ; il s’agit simplement d’une expérience, d’un autre phénomène. Si elle est employée de façon appropriée, avec modération, la peur a ses propres bienfaits et qualités.

    L’exemple qui me vient à l’esprit pour illustrer la peur est le piment. Dans notre nourriture, sans une nuance ou une touche de piment – quel qu’il soit –, le plat perd de sa vigueur ; il perd son véritable goût. Il faut cependant que la quantité soit bien dosée.

    Le poison est un autre exemple : pour qu’un médicament ait un effet, il doit comporter la dose appropriée de poison lui conférant sa qualité curative.

    Par conséquent, il est expliqué qu’afin de préserver notre motivation et de ne pas perdre son élan, nous avons besoin du degré adéquat de peur. Nous n’avons pas de raisons d’être complètement effrayés ; l’idée est de toucher du doigt la réalisation que les choses sont précieuses, qu’elles sont rares et impermanentes. C’est cette réalisation que je traduirais par le terme peur.

    Notre premier instant de conscience est toujours dirigé vers nous-mêmes, vers notre propre protection et bienfait. Ainsi, quand nous chutons, nous utilisons instantanément nos membres pour nous protéger. Dans la pratique du refuge, nous commençons par éprouver un sentiment de peur à l’idée de perdre cette précieuse existence, cette opportunité que sa capacité rend précieuse : il s’agit du terreau le plus fertile dans lequel planter n’importe quelle graine. Nous pouvons cependant la perdre à tout instant. La dose appropriée de peur saine nous donne

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