MÉMOIRE ET SOMMEIL CE QU’IL FAUT SAVOIR
Paris Match. Quels sont les différents types de mémoire ?
« UNE SIESTE DE 30 À 60 MINUTES EN DÉBUT D’APRÈS-MIDI PEUT PALLIER LES DÉFICITS MNÉSIQUES D’UNE MAUVAISE NUIT »
PR ROBERT JAFFARD, neurobiologiste, ex-directeur du laboratoire de neurosciences cognitives, CNRS-Bordeaux-I, membre de l’Observatoire B2V des mémoires (Paris).
Nous en possédons principalement quatre. Trois sont conscientes et dites “déclaratives”, car leur contenu peut être exprimé avec des mots. Une mémoire à court terme, dite “de travail”, dont on se sert tous les jours pour interagir avec les autres, pour un trajet ou une tâche, mais dont la trace mnésique purement pratique à un instant t ne l’est plus juste après, ce qui l’efface très vite. Une mémoire consciente à long terme, dite épisodique. Elle voyage en arrière dans le temps. C’est celle du vécu, d’un événement passé marquant (qui, quoi, où et quand?). C’est “je me souviens”. Une autre mémoire consciente à long terme, dite sémantique, est celle de la connaissance, du “je sais que”. Par exemple: je sais que cet animal est un chat et qu’il est un mammifère. Elle fonctionne au présent. Une mémoire inconsciente à long terme, dite procédurale, existe aussi. Elle est vitale et, pour l’essentiel, motrice. C’est celle du savoir-faire, des gestes automatiques, du “je sais comment marcher, comment bouger”, etc. La transformation d’une trace mnésique (le plus souvent polysensorielle) liée à un événement vécu ou à un apprentissage en mémoire déclarative durable requiert la participation d’une structure du cerveau profond appelée hippocampe. La mémoire procédurale dépend, quant à elle, d’une autre structure située à la base du cerveau: le néostriatum. Il fait instantanément le lien entre percevoir et agir.
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