Étudier un texte de rap peut s’avérer une stratégie pédagogique judicieuse, car propre à stimuler l’implication des publics adolescents ou jeunes adultes souvent férus, ou au moins familiers, de ce genre musical. Leur proposer des supports pédagogiques en lien avec leurs centres d’intérêts et proches de leurs pratiques quotidiennes et de loisir revient à décloisonner l’apprentissage de la langue. Cela peut, par exemple, donner lieu à des situations d’échange particulièrement enrichissantes autour des morceaux favoris des apprenants dans leur langue maternelle et de leurs particularismes et/ou similitudes.
Le rap a longtemps été le moyen d’expression privilégié d’une jeunesse défavorisée à forte population pluriculturelle, bien avant d’investir la culture de masse. Une contreculture donc, considérée comme subversive, et dont les pratiques socio-langagières se sont en partie construites en décalage avec » (1998) du groupe Suprême NTM illustrent très bien ces fonctions idiosyncratiques du langage et s’inscrivent dans une réalité sociale et spatiale où le rap est à la fois moyen de reconnaissance et vecteur d’émancipation: