Le Charlatan: Les enquêtes d'Alexandre Grimbert

Par Fabien Delorme

Alexandre Grimbert, le spécialiste des crimes impossibles, ne croit pas aux phénomènes surnaturels. Quand son amie Florine, en ce jour de fête, lui propose d'aller voir un pseudo-magicien, il y va à reculons.

 

Mais l'histoire se complique rapidement quand le magicien menace de tuer son voisin…

 

« Le Charlatan » est une nouvelle policière rapide, dédiée à tous les lecteurs qui aiment se creuser les méninges et savent que, derrière chaque mystère insoluble, se cache toujours une explication rationnelle.

• Langue: Français
• Éditeur: Fabien Delorme
• Date de sortie: 4 janv. 2022
• ISBN: 9798201296360

Aperçu du livre

Le Charlatan

LE CHARLATAN

FABIEN DELORME

Copyright © 2022 by Fabien Delorme

Illustration 133951445 © Iaroslav Brylov | Dreamstime.com

TABLE DES MATIÈRES

Le Charlatan

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LE CHARLATAN

La première chose que je me dis en arrivant dans l’immense prairie située à la sortie de Peuffié, ce fut que, les fêtes de village, ce n’était définitivement pas fait pour moi.

C’était mon amie Florine, qui avait passé une partie de son enfance ici, qui m’avait forcé à y aller. « Ça te fera du bien », m’avait-elle dit.

Dans l’absolu, elle n’avait pas tort. Cela faisait plus d’un an que je vivais dans ce village, au fin fond de la Creuse, et je n’avais jamais participé à aucun des événements festifs locaux. C’était un tort, parce que ce genre d’endroits, c’était idéal pour sociabiliser. Pour rencontrer d’éventuels clients. Depuis que je m’étais installé ici, j’étais devenu détective privé. Et, quand on est un travailleur indépendant comme moi, c’est important de s’intégrer à la vie locale.

Alors, en cette belle journée de fin août, j’avais finalement accepté de me joindre aux festivités.

L’événement avait lieu dans une grande prairie réquisitionnée pour l’occasion. À vue de nez, près de cinq cent personnes allaient et venaient d’un stand à l’autre. Tout au fond, sur une grande estrade en bois, un accordéoniste au visage couperosé, béret vissé sur la tête, s’échinait à jouer une sorte de musette ringarde. Sa prestation était diffusée par un système de sonorisation réglé bien trop fort. Moi, ce que j’aime à la campagne, c’est le calme et le silence. J’étais servi.

Plusieurs stands étaient répartis de part et d’autre de la prairie. Des relents de hot-dog me parvenaient d’un snack-buvette tout proche. J’en étais sûr, l’odeur écœurante et saturée de gras des saucisses grillées et des frites qui les accompagnaient allait me coller à la peau pendant les jours à venir. Accoudés au comptoir de la buvette, les habituels piliers du bistrot central de Peuffié étaient en train d’engloutir leur énième bière matinale.

Pour fuir l’odeur de charcuterie, j’avançai dans l’allée centrale. Un gamin, une barbe à papa dans la main, passa en courant devant moi et manqua me faire tomber. « Pardon », dit-il de sa petite voix en poursuivant sa course.

À quelques mètres de là se tenait une sorte de loterie. Pour la modique somme de cinq euros, on obtenait le droit de faire tourner une roue en bois d’un mètre de diamètre. Quand la roue s’arrêtait, on gagnait le cadeau indiqué par la flèche. Ainsi, le destin pouvait permettre de repartir, selon le cas, avec un bol en porcelaine, un cendrier en verre, un jeu de cartes, un saucisson, un porte-clés de l’amicale du troisième âge ou, pour les plus chanceux, un poulet vivant. Au-dessus de la roue, une affiche annonçait fièrement « tous les coups sont gagnants ! »

Un jeune garçon d’une dizaine d’années, accompagné de deux filles du même âge, tendit un billet au gérant avant de lancer