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Aventures spatiales
Aventures spatiales
Aventures spatiales
Livre électronique176 pages2 heures

Aventures spatiales

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À propos de ce livre électronique

Cinq nouvelles pour suivre l'humanité du futur, à travers l'espace infini !

Dans « La Messagère des étoiles », Bulma, chercheuse en informatique biomoléculaire, tente d'apprivoiser un appareil révolutionnaire, permettant de recevoir des informations venant du futur. Et bientôt, elle va recevoir un message qu'elle ne pouvait pas recevoir. Mais comment nouer des liens avec quelqu'un, quand plus d'un siècle vous sépare ?

Dans « La Condamnée », Lim Halter, condamnée au bagne dans une lointaine colonie spatiale, va tenter par tous les moyens de recouvrer sa liberté. Et se retrouver dans une situation inattendue, qui va bouleverser son existence.

Dans « Abondance », Pégase, bioingénieure à bord d'une station lointaine, dans le nuage d'Oort, voit débarquer un étranger qui semble cacher un lourd secret. Que vient-il faire ici, aux confins du système solaire ?

Dans « La Faiseuse d'anges », Clover, adolescent membre du premier équipage humain à quitter le système solaire, découvre avec sa petite amie Vimana que progrès techniques et progrès sociétaux ne vont pas toujours de pair.

Dans « Les Naufragés du York », Yzir, agent de maintenance du York, un vaisseau générationnel parti pour un voyage de plus d'un siècle, fait face à une grave menace, loin des siens. Heureusement, les machines veillent. Mais seront-elles à la hauteur ?

Cinq nouvelles, dont trois inédites, qui laissent entrevoir un futur possible pour l'humanité. Cinq histoires à hauteur d'homme ou de femme, loin des clichés habituels. De quoi réjouir les amateurs de science fiction !

LangueFrançais
Date de sortie30 oct. 2023
ISBN9798201459956
Aventures spatiales

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    Aperçu du livre

    Aventures spatiales - Fabien Delorme

    Aventures spatiales

    AVENTURES SPATIALES

    FABIEN DELORME

    Freyja Éditions

    TABLE DES MATIÈRES

    Introduction

    La Messagère des étoiles

    La Condamnée

    Abondance

    La Faiseuse d’anges

    Les Naufragés du York

    À propos de l’auteur

    Du même auteur

    INTRODUCTION

    Si mes lecteurs me connaissent surtout pour mes écrits relevant des genres policier et fantastique, j’apprécie aussi énormément la science fiction, notamment comme ici, dans ses formes courtes (autrement dit : les nouvelles).

    En effet, je suis scientifique de formation, et tout ce qui relève de la spéculation et de la prospective scientifiques me passionne. Et la science fiction est évidemment un terrain de jeu incroyable pour cela, ainsi qu’un formidable laboratoire d’idées.

    C’est aussi un genre vaste, très vaste, beaucoup plus que ce que l’on peut parfois penser.

    Dans ce recueil, j’ai rassemblé cinq histoires, dont trois inédites, imaginant à quoi pourrait ressembler l’humanité de demain, une fois qu’elle aura commencé à quitter sa planète natale et à conquérir l’espace. Si ces cinq histoires ne font pas partie d’une série et n’ont pas été pensées pour faire partie d’un univers unique et cohérent, à leur lecture, vous constaterez forcément un quelque chose indéfinissable qui les relie toutes ensemble.

    Parce que toutes ces histoires ont des choses en commun. Toutes envisagent un futur assez lointain, où l’humanité aura conquis, d’abord, les planètes les plus proches de la Terre, puis l’ensemble du système solaire, jusqu’à ensuite voyager à travers l’espace intersidéral, à la conquête des étoiles les plus proches de la nôtre.

    Mais, si ces histoires ne sont pas toujours d’une rigueur scientifique extrême (même si je m’en éloigne rarement, j’aime m’affranchir parfois de certaines limitations scientifiques si cela sert mieux l’intrigue), ici pas de voyage à des vitesses supraluminiques et autres systèmes de téléportations plus ou moins farfelus. Voyager à travers l’espace prend du temps, un temps démesurément long même, rendant toute communication et tout retour en arrière difficiles, voire impossibles. Les voyageurs sont confrontés à leur propre solitude, et savent que plus jamais ils ne verront ni même ne parleront avec leurs proches restés sur leur planète natale.

    Dans ce recueil, pas non plus de focalisation sur des héros hors du commun : pas de haut gradé, de capitaine de vaisseaux, d’industriel puissant ni de héros militaire. Toutes les histoires de ce recueil se passent à hauteur d’homme ou de femme, et parlent de la vie quotidienne d’individus du quotidien, tentant de survivre dans un univers parfois franchement hostile.

    Des histoires qui se déroulent dans un monde très différent du nôtre donc, au point d’en être parfois méconnaissable, mais où, je le pense, vous arriverez à reconnaître des problématiques proches de celles de notre monde contemporain. Parce que, selon moi, malgré quelques différences superficielles, l’humanité de demain sera semblable à celle d’aujourd’hui.

    Mais, au-delà de toutes ces considérations, il s’agit avant tout de fiction, de divertissement, et, tout simplement, d’aventures au fin fond de l’espace. Alors trêve de bavardages, bon voyage, et surtout : bonne lecture !

    LA MESSAGÈRE DES ÉTOILES

    Cela faisait cinq ans déjà que Bulma étudiait l’informatique nano-particulaire à l’Université de Kaunas, cela faisait six mois qu’elle était en stage de recherche, elle allait bientôt débuter une thèse de doctorat, et pourtant, c’était la toute première fois qu’elle entrait dans le bureau du Professeur Kierkegaard. Son sanctuaire. C’était presque un privilège d’y être admise.

    Et, en poussant la porte, elle ne fut pas surprise. C’était tout à fait le genre d’endroit où elle l’imaginait travailler.

    Il portait son pull habituel, un vieux pull en laine beige sans manche. Il était assis derrière un vieux bureau métallique qui devait dater de la fin du XXIème siècle, caché derrière un tas de documents en papier jauni qui montait presque jusqu’au plafond. Il y avait une petite fenêtre, derrière lui, qu’il était impossible d’ouvrir étant donné que des tonnes d’ordinateurs antédiluviens étaient posés sur l’appui. Certains de ces ordinateurs étaient tellement vieux qu’elle se demandait même s’il ne s’agissait pas d’une de ces antiques machines entièrement électroniques. Celles qu’on utilisait dans le temps, qui ne contenaient aucun automate organique. Juste des microprocesseurs, et ce genre de choses.

    Son grand-père lui avait dit qu’on utilisait encore des ordinateurs de ce type, à son époque. Le Professeur Kierkegaard était vieux, certes. Il n’y avait qu’à voir sa barbe entièrement blanche, sa tête dégarnie, ou son fort embonpoint qui lui donnait une allure de Père Noël en tenue civile. Il était vieux, mais il n’avait certainement pas l’âge du grand-père de Bulma. S’il stockait ces machines, c’était sans doute par nostalgie.

    Ou alors pour se donner un genre. Il leur répétait souvent, en cours : « de mon temps... » Comme s’il avait traversé les âges. Comme s’il avait vécu la Guerre Climatique de 2041. Mais Bulma savait bien que c’était impossible. Il n’avait pas plus de cinquante-cinq ans, soixante grand maximum.

    Dans le fond de la pièce, tout en haut d’une armoire métallique qui, elle aussi, débordait de documents jaunis, un petit pot en terre cuite contenait le corps flétri d’un cactus qui était mort de soif, faute d’entretien.

    La pièce sentait le café chaud et une vague odeur de tabac froid, parfumé à la pomme. Bulma ne fumait pas, mais elle se dit qu’un petit café lui ferait le plus grand bien. Son estomac se mit justement à gargouiller, comme pour protester, comme pour lui rappeler qu’elle avait sauté le petit déjeuner ce matin, pour mener à bien ses expériences au laboratoire. Elle avait une culture cellulaire à surveiller de près.

    C’était l’avantage de ces ordinateurs antiques, se dit-elle alors. Ils n’avaient pas besoin d’être surveillés de près. L’électronique peut tomber en panne, mais, en tant que matière inerte, elle ne peut pas mourir.

    Le Professeur Kierkegaard était tellement concentré sur son travail qu’il n’avait pas remarqué l’arrivée de Bulma. Il avait le regard fixé sur une projection holographique représentant plusieurs équations tellement compliquées que Bulma, qui était pourtant sortie majore de sa promotion, ne comprenait même pas les écritures utilisées. L’encre holographique bleutée se reflétait dans les yeux du professeur, lui donnant l’air presque halluciné.

    Bulma se racla la gorge. Le Professeur sursauta.

    « Oh, bonjour, Bulma. Vous êtes là. Prenez place, je vous en prie. »

    Il désigna un fauteuil en velours qui avait connu de meilleurs jours. L’assise était complètement déchirée, et l’on voyait, ici et là, de vieilles taches de café qui devaient dater de plusieurs semaines. Elle s’assit malgré tout.

    Le fauteuil avait beau être antique, il était néanmoins fonctionnel. À peine s’était-elle appuyée contre le dossier qu’un doux vrombissement se fit entendre et que le siège se mit à chauffer. C’était tellement agréable… Elle serait volontiers restée assise ici, pendant une dizaine de minutes ou plus, juste le temps de se détendre, d’oublier le stress de ses études, le stress de sa vie personnelle aussi…

    Mais elle n’était pas là pour ça. Si le Professeur l’avait convoquée, c’était parce qu’il avait un travail à lui confier. Elle ne savait pas encore quoi, mais son encadrant avait tendance à lui donner tout un tas de travaux à accomplir, en amont de ses futurs travaux de thèse.

    Bulma était près du burn-out, elle le savait très bien, mais elle ne refusait jamais le moindre travail. D’une part, parce qu’elle n’osait pas. Son avenir était en jeu, après tout. Et d’autre part, parce que les travaux qu’on lui demandait d’effectuer étaient toujours passionnants.

    Le Professeur se racla la gorge et ouvrit la bouche, comme s’il allait parler. Mais il se tut et but une gorgée de café, sans en proposer à Bulma, qui sentit son ventre gargouiller une fois encore.

    Puis il caressa sa barbe blanche pendant quelques secondes, comme s’il réfléchissait à la manière dont il allait formuler sa requête, et dit enfin :

    « Bien, mademoiselle Bulma, si je vous ai convoquée, c’est parce que j’ai un travail à vous confier. Un travail incroyablement intéressant. Vous seriez une pionnière, soyez-en certaine. Une pionnière dans notre domaine de recherche, mais aussi une pionnière dans l’Histoire de l’humanité toute entière. »

    Bulma ne répondit rien. D’une part, parce qu’elle détestait qu’on l’appelle « mademoiselle Bulma ». D’autre part, parce qu’elle ne comprenait pas où le Professeur voulait en venir.

    Il semblait parler d’un gros projet vu les termes qu’il employait, mais lequel ? Les recherches que le Professeur Kierkeegard menait étaient très théoriques en général. Il travaillait sur la théorie de l’information et du signal dans un contexte subatomique. Un domaine passionnant d’un point de vue académique, mais sans doute pas le genre de chose qui allait révolutionner l’Histoire de l’humanité, comme il le prétendait.

    Il se caressa à nouveau la barbe, avant de poursuivre :

    « Avez-vous suivi les derniers développements dans les colonies lointaines ? »

    Bulma fronça les sourcils.

    « Eh bien, oui, comme tout le monde, je sais que la mission à destination de Farfarfarout atterrit demain et… »

    Il secoua la tête, et dit sur un ton empreint de déception :

    « Elle atterrit dans deux heures. À midi pile. Enfin, à midi deux, mais disons qu’au vu des distances concernées, il n’est peut-être pas nécessaire de chipoter pour deux minutes. »

    Bulma fit un rapide calcul dans sa tête. Oui, évidemment. Le Professeur avait raison.

    Farfarfarout était une planète naine qui avait été découverte au milieu du XXIème siècle. C’était le corps céleste du système solaire le plus éloigné du Soleil. La frontière ultime avant le vide intersidéral. Trente-cinq milliards de kilomètres de la Terre. Il fallait trente-deux heures à la lumière pour faire le trajet entre la Terre et Farfarfarout.

    Et, quinze mois auparavant, les Finlandais avaient envoyé une équipe là-bas. Un équipage constitué d’unités d’élite de l’Armée de l’Espace Finlandaise, ainsi qu’un groupe d’une vingtaine de scientifiques. Tous envoyés là-bas pour coloniser ce qui deviendrait, dans les décennies à venir, le poste-frontière entre le système solaire et l’espace intersidéral.

    Et ça, tout le monde le savait, puisque le lendemain soir, on diffuserait sur tous les canaux, en direct, les images de leur arrivée. C’était pour cela que Bulma avait parlé de leur arrivée le lendemain.

    Mais, évidemment, à une distance pareille, la notion d’image en direct n’avait pas vraiment de sens. La lumière mettait une trentaine d’heures à rejoindre la Terre depuis Farfarfarout, ce qui voulait dire que les images qui venaient de là-bas dataient forcément d’au moins une journée et demie.

    La diffusion aurait lieu le lendemain. Ce qui voulait dire que le vaisseau était sur le point d’arriver.

    Bulma se reprit :

    « Oui, bien sûr, vous avez raison, Professeur. Évidemment. Je voulais juste dire que les premières informations nous parviendront demain, car… »

    Avant qu’elle n’eût fini sa phrase, le Professeur frôla une icône qui était projetée sur le coin de son bureau. Un enregistrement sonore de mauvaise qualité se fit entendre. C’était du finlandais. Bulma ne comprenait pas le finlandais, mais un sous-titrage de traduction automatique apparut sur le mur situé à leur droite. Il disait : « Nous sommes arrivés à bon port. Bien le bonjour de Farfarfarout ! »

    Le Professeur regarda Bulma tout en lui faisant un sourire tellement large qu’il fit saillir exagérément ses pommettes.

    « Je ne comprends pas, dit Bulma.

    — Eh bien, voyons, si, vous comprenez. Ils nous disent qu’ils sont arrivés à bon port. Et ils nous envoient le bonjour de Farfarfarout. J’imagine que vous ne parlez pas le finlandais, mais vous avez lu les sous-titres, n’est-ce pas ?

    — Eh bien oui, mais… Je veux dire… Ils sont arrivés en avance, alors ?

    — Non, ils ne sont pas arrivés. Je vous l’ai déjà dit, ils arrivent dans deux heures. Voyons… Une brillante étudiante comme vous, mademoiselle Bulma. Je pensais que vous étiez moins étourdie. Vous me décevez.

    — Excusez-moi, Professeur. C’est juste que… Je ne comprends pas. C’est un faux enregistrement, c’est cela ? Le vaisseau ne va pas atteindre Farfarfarout, mais les Finlandais vont faire croire que si, grâce à ce faux enregistrement ? C’est ce que vous voulez dire ?

    — Ne vous excusez pas, voyons. Je vous taquine. Bon. Ce que je vais vous dire n’est pas simple. Disons que… Ce message est authentique. Il provient bien de l’équipage de la mission à destination de Farfarfarout. Ils vont l’envoyer dans deux heures. Enfin, un peu moins, maintenant, mais ne chipotons pas pour quelques minutes. »

    Bulma fronça les sourcils. Elle se recula dans son fauteuil. Le système de réchauffement, qui s’était arrêté quelques secondes plus tôt, se remit à émettre son léger vrombissement.

    « Oui, vous m’avez bien entendu. Ce message, que nous venons d’entendre, et que j’ai reçu il y a près de six heures déjà, ne sera émis que dans deux heures. Et, en voyageant à la vitesse de la lumière, il ne devrait parvenir à la Terre que dans trente-quatre heures. »

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