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Renaissances
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Livre électronique328 pages3 heures

Renaissances

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À propos de ce livre électronique

Une rencontre peut-elle tout changer ?

Rysek est un chasseur de primes expérimenté, prêt à tout abandonner à l’âge de trente ans. Lors de sa dernière mission, il se confronte à un adversaire très puissant.

Sa belle retraite semble alors compromise.

Bekkzerdax est un soldat depuis une éternité. Après une rencontre fortuite avec un voleur fougueux qui s’amuse à le défier à chaque occasion, il devient obsédé.
Le destin les réunit de manière inattendue. Leurs différences naturelles leur laisseront-elles une chance de trouver le bonheur ? Ou sont-ils condamnés depuis le début à se haïr ?

LangueFrançais
ÉditeurOpal
Date de sortie5 juin 2021
ISBN9780463660706
Renaissances

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    Aperçu du livre

    Renaissances - BL Opal

    RÉSUMÉ

    Une rencontre peut-elle tout changer ?

    Rysek est un chasseur de primes expérimenté, prêt à tout abandonner à l’âge de trente ans. Lors de sa dernière mission, il se confronte à un adversaire très puissant.

    Sa belle retraite semble alors compromise.

    Bekkzerdax est un soldat depuis une éternité. Après une rencontre fortuite avec un voleur fougueux qui s’amuse à le défier à chaque occasion, il devient obsédé.

    Le destin les réunit de manière inattendue. Leurs différences naturelles leur laisseront-elles une chance de trouver le bonheur ? Ou sont-ils condamnés depuis le début à se haïr ?

    SOMMAIRE

    MOTDELAUTEUR

    RESUME

    PROLOGUE

    CHAPITRE1

    CHAPITRE2

    CHAPITRE3

    CHAPITRE4

    CHAPITRE5

    CHAPITRE6

    CHAPITRE7

    CHAPITRE8

    CHAPITRE9

    CHAPITRE10

    CHAPITRE11

    CHAPITRE12

    CHAPITRE13

    CHAPITRE14

    CHAPITRE15

    CHAPITRE16

    CHAPITRE17

    CHAPITRE18

    CHAPITRE19

    PROLOGUE

    J’aurais vraiment dû mettre des bottes plus confortables, pensa Rysek en escaladant la balustrade rouillée de la station spatiale abandonnée. Les capsules d’énergie, but de sa randonnée périlleuse, valaient pas mal au marché libre. Pourtant, la principale raison pour laquelle elles se trouvaient toujours là venait du fait que cette base était située en plein territoire Tharti.

    Délibérément, il n’avait pas tenu compte des avertissements disséminés tout au long de son parcours jusqu’ici. Les Tharti faisaient peut-être partie d’une race d’êtres célestes, dirigés par quelqu’un qui ne pouvait être décrit que comme un dieu… mais quel besoin avaient-ils d’une station spatiale délabrée, abandonnée depuis l’époque où les colonies humaines avaient été autorisées à infester littéralement leur espace ?

    Un léger souffle de vent agita ses cheveux blonds qui lui arrivaient jusqu’aux omoplates, tirés en arrière et attachés par un cordon de cuir reposant sur sa nuque. Il jeta un nouveau coup d’œil vers son objectif et ne remarqua rien d’anormal. Les anciennes bouches d’aération fonctionnaient peut-être encore, bien que ses relevés aient indiqué que l’air était trop pauvre en oxygène pour le respirer, raison pour laquelle Rysek portait actuellement un masque translucide qui couvrait la moitié inférieure de son visage.

    Il pouvait penser à un million de choses qu’il aurait préféré faire, comme siroter un cocktail exotique sur la planète Gild, tout en profitant de merveilleuses vues de plages de sable rose avec une mer pourpre. Une fois sa mission terminée – après avoir trouvé un acheteur pour les batteries – il tenterait de savourer une pause bien méritée, mettant sa vie de chasseur de primes entre parenthèses.

    En grandissant, il n’avait jamais eu grand-chose, vu son état d’orphelin. Mais lorsqu’il avait rejoint les Dromorg, cela lui avait ouvert les portes sur un tout nouveau monde. Et ce, jusqu’à ce qu’il décide de se lancer en solo. Si cet enfoiré de Syma – son ex-patron – n’avait pas réclamé soixante pour cent de ses revenus, il serait peut-être toujours parmi eux.

    Il arriva enfin en haut du conduit d’évacuation et grimaça de douleur lorsque ses bottes anti-gravité comprimèrent ses orteils. Serrant les dents, il tira son traqueur de sa poche et le laissa le guider jusqu’à son trésor. À présent, il pouvait sentir qu’un peu d’air frais effleurait les parties exposées de son visage, ce qui indiquait clairement que cette partie de la base possédait encore une certaine forme de vie.

    Tout à coup, ses poils se hérissèrent sur tout son corps, l’avertissant d’un danger imminent, et il redoubla de précautions. Il perdit environ cinq minutes à franchir les derniers mètres du tuyau, devant pirater tous les verrous électromagnétiques avant d’arriver à destination – le cœur même de la station et sa source d’énergie principale. Il força rapidement le code de l’enceinte de protection, s’empara de son butin et se prépara à s’en aller.

    Rysek sécurisait les petits accumulateurs à sa ceinture, pas plus grands que des batteries, quand il perçut un bruit sourd se répercuter contre les parois du conduit. Il jeta un bref coup d’œil à la rampe sombre, sans rien remarquer d’anormal. Quoi qu’il en soit, le son fut suffisant pour l’obliger à se dépêcher. Son vaisseau était garé dans un entrepôt, à proximité de la porte principale du bâtiment.

    Alors qu’il entamait un sprint dans le tunnel, son cœur se mit à battre la chamade tandis qu’un déferlement d’adrénaline inondait ses veines.

    Il arrivait en haut de l’escalier quand un vacarme assourdissant indiquant qu’un morceau de métal était plié, atteignit ses oreilles. En une fraction de seconde, un énorme trou perforait le mur, l’exposant à l’atmosphère extérieure. Il aurait été immédiatement aspiré, du fait de la soudaine dépressurisation du bâtiment, s’il n’avait pas enfilé sa combinaison spéciale. Son bouclier portable s’ouvrit automatiquement, l’entourant d’un halo protecteur. Initialement, il avait eu l’intention de s’en servir contre son ou ses agresseurs, heureusement, il possédait également la fonction de maintenir son corps sous une pression constante.

    Il n’eut pas à se demander longtemps ce qui avait causé un tel dommage à la structure. De l’autre côté de l’ouverture, il aperçut un Tharti extrêmement grand qui flottait dans l’air. Rysek fut momentanément surpris par cette rencontre inattendue.

    Bien sûr, il en avait déjà croisé auparavant, mais jamais d’aussi près. La plupart des humains les évitaient pour une très bonne raison.

    Il ne put s’empêcher de dévisager l’être magnifique qui se dressait devant lui. Il possédait un teint sombre, presque basané, détail commun chez les Tharti. Les deux cornes qui saillaient de sa crinière d’ébène striée de rouge furent la première indication que le mâle qui se tenait en face de lui n’était pas comme lui. Cela, et les redoutables ailes qui battaient à un rythme régulier afin de le maintenir en vol. Rysek n’arrivait pas à déterminer si son étonnement était dû au fait que cet individu pouvait manifestement survivre à un environnement dénué de toute apesanteur, ou s’il était habitué à ce vol stationnaire sans fournir le moindre effort apparent. Le Tharti était torse nu, révélant une poitrine puissamment musclée. Ses cuisses et ses jambes épaisses étaient vêtues d’un pantalon de cuir noir et de bottes brillantes.

    Brusquement, Rysek prit conscience qu’il le fixait afin de l’évaluer et que celui-ci en faisait autant avec lui. Quand son regard croisa les orbes sombres, il nota le sourire narquois qui étirait les lèvres pleines.

    — Comment oses-tu venir ici, humain ? Souhaites-tu mourir à ce point ?

    La voix du Tharti était grave avec une sorte de tintement éthéré. Il semblait plus amusé que réellement énervé. Rysek décida d’entrer dans son jeu.

    — Tu sais quoi ? Parfois, j’en ai l’impression.

    — Eh bien, tout n’est pas perdu. Retire ton masque et tes protections et permets-moi de voir si le reste de ta personne vaut le coup d’œil, comme ta silhouette le suggère.

    Rysek marqua une pause et posa un doigt sur son menton recouvert de gel semi-solide, semblant réfléchir à la proposition.

    — Hmm… que dirais-tu de « non » ?

    Il nota aussitôt le changement dans le comportement du Tharti dont les prunelles noires virèrent au rouge luisant. Il fit un pas imperceptible en direction de la porte de l’entrepôt.

    — Tu me défierais ? Tu tiens vraiment à mourir ! Rassure-toi, je profiterai de ton corps à de nombreuses reprises avant de te permettre de t’abandonner au repos éternel ! tonna le Tharti.

    — Je parie que tu dis ça à tous les gars que tu rencontres, répliqua Rysek, du tac au tac.

    Lorsque le type éclata d’un rire tonitruant au lieu de céder à la rage, il resta bouche bée devant sa réponse inattendue.

    — Tu m’amuses, humain. Comment es-tu appelé ? réussit-il à demander après s’être quelque peu calmé.

    — Toi d’abord !

    Rysek garda résolument les mains dans son dos, tandis qu’il travaillait déjà sur son plan de secours.

    — Je suis Bekkzerdax, Général en Chef du Seigneur Akuge.

    Rysek n’était pas très au fait de la politique et des lois concernant les immortels, toutefois il connaissait quelques noms. Et Akuge était définitivement celui d’un dieu Tharti, donc si cet être était son général…

    — J’aurais cru que vous auriez mieux à faire que de surveiller une ancienne station spatiale vétuste et délabrée.

    Il réussit in extremis à dissimuler la terreur abjecte qui le traversa lorsqu’il vit Bekkzerdax poser un doigt sur son bouclier qui commença à se fissurer légèrement.

    — Continue à m’amuser et je te laisserai peut-être vivre. Défie-moi ou insulte-moi et cela changera, annonça le Tharti. Une fois encore, retire ta combinaison et ton équipement ou je détruirai ta fragile protection pour le faire moi-même. Je ne le redemanderai pas.

    — Crois-moi, je ne suis personne, insista Rysek.

    — Est-ce la raison pour laquelle tu refuses de me donner ton nom ?

    Il était conscient que son sourire railleur pouvait se voir à travers son masque.

    — Entre autres choses…

    — Ma patience a des limites.

    — Tu sais, d'habitude, on m’offre à boire avant d’exiger que je me déshabille.

    Il ouvrit sa veste avec désinvolture pour faire preuve de bonne volonté. Toutefois, se retrouver nu ne serait pas propice à son éventuelle évasion.

    — Si j’aime ce que je découvre, alors j’inonderai ton corps de la boisson la plus chère de ton choix.

    Le regard de Bekkzerdax suivait attentivement les mouvements lents de sa main.

    — Se serait plus juste si tu en faisais autant, suggéra Rysek.

    — Quand tu me verras nu, ce sera le moment où mon sexe plongera dans l’un de tes orifices. Tu ne souhaites peut-être pas que cet instant arrive de sitôt…

    — Tu marques un point, gardes ton pantalon. Tu le portes très bien d’ailleurs, lâcha Rysek en gloussant.

    Son rire se transforma rapidement en halètement de surprise quand son bouclier explosa. Bekkzerdax avait dû comprendre qu’il n’obéirait pas et d’un simple geste de la main, avait détruit la seule défense qui se dressait entre lui et sa cible.

    Réalisant qu’il était brusquement à court d’options, Rysek bondit par-dessus la balustrade avant de se retrouver aspiré à travers le trou du mur. Alors qu’il profitait de la vitesse de sa chute libre, il leva les yeux vers son adversaire et vit les larges ailes déployées du Tharti qui s’était lancé à sa poursuite. Il avait l’air magnifique, entouré d’un halo rouge foncé qui expliquait le surnom de ces guerriers dépendant d’un dieu : des Hérauts. Apparemment, la force gravitationnelle de la coque n’avait aucune prise sur lui, ses bottes devaient certainement l’aider à maintenir son équilibre et sa direction.

    Très vite, Rysek déduisit qu’il devait abandonner son vaisseau et mettre en œuvre son plan de secours. Il attrapa un petit appareil dissimulé dans sa ceinture et s’apprêta à appuyer sur le bouton.

    — Tu sembles être un gars sympa, mais je dois partir. Si nous nous revoyons, essaie de ne pas être aussi direct.

    Il lui adressa un clin d’œil avant de presser la détente. En une fraction de seconde, il se télétransporta de la station spatiale à la planète neutre Korsynth. Son corps heurta une dune de sable, située en périphérie de la capitale.

    Il gémit avant de s’asseoir et fouilla les alentours du regard, afin de s’assurer qu’il était bien seul. Il ne perçut que le crissement d’insectes se précipitant dans l’ombre d’arbres gigantesques.

    — C’était quoi ce bordel ?

    Il vérifia que les capsules d’énergie étaient intactes avant de se relever difficilement. Il ôta son masque et le rangea dans le sac qui pendait à sa ceinture.

    Il venait tout de même de perdre un sacré lot de marchandises entassées dans son vaisseau et comprit qu’il ne serait jamais en mesure de récupérer le tout. Si jamais Bekkzerdax lui mettait la main dessus, il s’assurerait de le punir de manière impitoyable, lui infligeant d’atroces souffrances, être violé constituerait sûrement le moindre de ses maux. Le Tharti mesurait facilement cinquante centimètres de plus que lui et était au moins deux fois plus large. Il soupçonnait que le renflement qu’il avait remarqué abritait son membre au repos. Il refusait de l’imaginer en érection, près de sa gorge ou pire encore… de son cul.

    Rysek n’avait pas de préférences sexuelles et acceptait aussi bien les hommes que les femmes. Mais si un type souhaitait le baiser, il aurait à le préparer avec soin avant de l’approcher. Il avait le sentiment que ce Tharti ne ferait pas dans la dentelle et qu’il irait droit au but, sans se soucier de lui.

    Quoi qu’il en soit, il était fort peu probable de croiser à nouveau son chemin. Dans sa rage, il détruirait peut-être toute la station spatiale sans remarquer son vaisseau toujours amarré dans l’entrepôt. Même s’il le découvrait, il était certain de ne rien avoir laissé à l’intérieur qui permettrait à Bekkzerdax de le retrouver. Après tout, le Tharti ne connaissait pas son nom et n’avait pas vu son visage à découvert.

    Tandis qu’il prenait le chemin de la ville, il ne pouvait pas s’empêcher de penser aux beaux yeux sombres qui l’avaient détaillé comme s’il n’était rien de plus qu’un morceau de viande. Il imagina ironiquement que se sentir aussi puissant lui avait donné un ego de proportion galactique. Une petite partie de son cerveau lui souffla que cela ne le dérangerait pas de le revoir, alors que son côté pratique savait que ce serait mauvais pour sa santé.

    Il s’efforça de le chasser de son esprit alors qu’il entrait dans la ville. Il était temps de reprendre sa vie en main, comme s’il n’avait jamais rencontré Bekkzerdax, Général en Chef du dieu Akuge.

    ***

    Bekk fouilla le contenu du minuscule vaisseau d’un regard froid et calculateur. Il avait espéré réchauffer le cul de l’humain de sa grande paume, à son retour sur Jamrrod ce soir. Au lieu de cela, il n’avait rien d’intéressant pour le distraire de ses échecs récents contre les Elarys.

    Il était à la poursuite d’un de leurs espions à travers ce quadrant quand son détecteur avait indiqué que la base n’était pas aussi déserte qu’elle aurait dû l’être. Lorsque l’Elarys avait réussi à lui filer entre les doigts, il s’était rendu sur place pour enquêter.

    Le fait que l’humain soit venu la piller ne lui avait pas échappé. Les autres éléments de valeur qu’il avait remarqués dans les soutes de ce vaisseau suggéraient qu’il s’agissait probablement de sa profession. Il s’en moquait totalement puisque la base n’était en réalité qu’un amas de débris spatiaux. Cependant, le défi que représentait l’homme avait attiré son attention.

    Franchement, il passait très peu de temps avec les représentants de cette espèce, même si beaucoup d’entre eux adoraient son dieu sur différentes planètes.

    L’humain avait des yeux de la couleur des émeraudes, des cheveux blonds, ressemblant au velours des pétales D’Anda, avec une peau blanche et crémeuse, aussi tentante que du lait frais. Son corps élancé était visible en dépit de son harnachement encombrant. Il réprima un soupir, conscient qu’il n’aurait personne sous lui ce soir.

    Il se tourna et remarqua deux de ses camarades Tharti qui entraient dans le petit vaisseau. La technologie qu’il renfermait ne les intéressait pas, mais ils étaient en mesure de s’en servir si nécessaire.

    — Apprenez tout ce que vous pouvez. Je veux le retrouver.

    Les deux Tharti hochèrent la tête et se mirent au travail. C’était le signal que Bekk attendait pour s’en aller. Après un dernier coup d’œil, il repéra un collier en argent avec un petit pendentif plat posé sur une table. Il l’attrapa avant de sortir. Un sourire orna soudain ses lèvres alors qu’il imaginait l’humain le portant, sans rien d’autre.

    Lorsqu’il mettrait la main sur lui, il ferait en sorte que son fantasme devienne réalité.

    CHAPITRE 1

    Rysek observait la femme depuis l’autre côté de la rue, à moitié dissimulé derrière le mur du bâtiment auprès duquel il s’était caché. La directrice de l’orphelinat vida la boîte aux lettres. Il savait qu’elle trouverait une enveloppe remplie d’une belle liasse de billets dans le courrier du jour. Il remarqua qu’une mèche grise rebelle s’échappait de sa coiffe et il ne put retenir un sourire.

    Fotkon avait toujours été très gentille avec lui, depuis qu’il était enfant, et grandir dans un tel endroit n’était pourtant pas chose facile. Il était content d’avoir à présent la possibilité de l’aider, elle ainsi que les autres jeunes qu’elle continuait à recueillir. Elle penserait sans doute que l’argent provenait d’un donneur anonyme puisqu’il ne laissait jamais de mot. Depuis sa rupture avec les Dromorg, toutes les personnes associées à son nom n’étaient pas en sécurité. Heureusement qu’il préférait rester seul.

    Il surveilla Fotkon pendant un petit moment, jusqu’à ce qu’elle retourne à l’intérieur de l’immeuble légèrement décrépi. Il espérait sincèrement qu’elle utiliserait une partie des fonds tombés du ciel pour procéder aux réparations urgentes. Taavir était une planète plutôt pauvre, car elle ne possédait pas de ressources exploitables, néanmoins Rysek n’avait jamais éprouvé le besoin de changer de base de repli.

    Il lui avait fallu plus d’un mois pour quitter Korsynth, car elle n’était pas technologiquement très avancée. Le vendeur qui lui avait procuré ce télétransporteur avait préprogrammé cette destination, sans doute pour des raisons personnelles. Cependant, cela ne l’avait pas aidé quand le temps était venu de rejoindre la civilisation. Il avait encore perdu une dizaine de jours à essayer de contacter la station spatiale la plus proche afin de trouver un vaisseau pour le déposer ici.

    L’air matinal était frais, Rysek enfouit donc ses mains dans ses poches pour tenter de les réchauffer. Il entama le court trajet qui le mènerait à une station de métro abandonnée située à proximité alors que le soleil commençait à pointer à l’horizon. Quelques individus traînaient déjà dans la rue, plongés dans leurs pensées. D’autres le dévisagèrent avec curiosité, se demandant sans doute où ils avaient bien pu le voir auparavant.

    Il était encore possible que certains d’entre eux le reconnaissent, suite à son passage dans l’orphelinat, bien qu’il soit plus grand, son apparence extérieure n’avait pas beaucoup changé. Il avait simplement laissé pousser ses cheveux blonds, jusqu’à ce qu’ils deviennent un problème, les muscles qui ornaient ses jambes et ses bras étaient suffisants pour lui permettre de réaliser quelques prouesses dans sa profession.

    À cette pensée, l’image de Bekk traversa son esprit. Suis-je totalement con de trouver cette bête sexy ? L’idée de se faire baiser par le Héraut l’effrayait à mort, car lorsqu’il s’agissait de comparer la taille de leurs corps, cela frisait le ridicule. Pourtant, il y avait un petit quelque chose de tabou et d’excitant à l’idée d’être pris par une créature aussi puissante.

    En règle générale, Rysek n’aimait pas se sentir vulnérable. Cependant, une partie de son cerveau supposait que recevoir des démonstrations d’affection d’un individu tel que Bekk lui procurerait un sentiment de fierté plutôt que d’asservissement.

    Il secoua la tête pour chasser les images graphiques de son imagination débordante… qui s’arrêtaient sous la ceinture. L’intérêt dont le Tharti avait fait preuve à son égard indiquait clairement qu’il profiterait de lui pour un coup rapide et rien de plus. Ensuite, il serait jeté, mis de côté, comme s’il n'avait aucune valeur. De toute façon, les relations n’étaient pas faites pour lui. Il satisfaisait ses besoins basiques avec des partenaires consentants par le passé, cependant, aucun d’eux ne lui avait donné envie d’aller plus loin. Alors, cela devrait régler la question. Et pourquoi je pense encore à lui et désire en apprendre davantage sur son espèce si je ne suis pas du tout affecté ?

    Le fond de l’air devint glacial et humide alors qu’il approchait de son repaire. Très peu de lumière naturelle parvenait à éclairer les couloirs, mais il connaissait ces tunnels par cœur et il pouvait parcourir cette zone, même dans l’obscurité la plus totale. Il passa une main dans ses cheveux afin de détacher le lien qui les retenait. Une bonne douche était à l’ordre du jour, et peut-être quelques heures d’un sommeil réparateur. Il avait répondu à une annonce postée sur des serveurs privés, concernant des pierres précieuses situées dans le Secteur Toma. Bien entendu, les propriétaires n’allaient pas s’en séparer de leur plein gré, il devrait donc les voler.

    Il se laissa glisser dans un puits d’accès pratiquement invisible, puis arriva à une porte apparemment obstruée par des débris de toutes sortes. Il insinua une main dans un enchevêtrement

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