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Des Glaces parfum surimi-pistache
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Livre électronique82 pages1 heure

Des Glaces parfum surimi-pistache

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À propos de ce livre électronique

Comme tous les enfants de son âge, Fleur adore les glace. Elle adore aussi son père, qui travaille dans une usine de fabrication de nourriture et utilise un algorithme pour inventer de nouvelles recettes.

Mais la nouvelle glace inventée par son père la dégoûte. Pourtant sa petite sœur, May, se régale !

Pourquoi les enfants raffolent-ils tous de cette glace immonde ? Et pourquoi deviennent-ils tous bizarres, peu à peu ?

Une longue nouvelle, étrange et un brin inquiétante, située dans un futur proche, un monde où l'humanité se repose un peu trop sur les machines. Mais une histoire pleine d'espoir, qui a la saveur de l'enfance, et qui se lit d'une traite, pour tous les amateurs de science-fiction et d'anticipation !

LangueFrançais
ÉditeurFreyja Éditions
Date de sortie22 juil. 2024
ISBN9798227734549
Des Glaces parfum surimi-pistache

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    Aperçu du livre

    Des Glaces parfum surimi-pistache - Fabien Delorme

    CHAPITRE 1

    Ça a commencé un dimanche après-midi où il faisait très chaud. Papa nous avait emmenées au parc, May et moi, et il nous avait offert une glace. May se régalait, elle avait le visage barbouillé du colorant rouge vif, mais moi, cette glace, je la trouvais dégoûtante. Elle avait un goût qui rappelait les petits bâtons de crabe que maman nous faisait manger parfois, mais c’était mélangé avec quelque chose de sucré, comme de la pistache. Mélangée à un goût de poisson. Beurk ! Mais je n’osais pas le dire à papa, parce que c’est lui qui avait inventé la recette. Enfin, plus ou moins.

    Tout autour de nous dans le parc, il y avait des gens qui se promenaient. Ils avaient l’air fatigués eux aussi, parce que le soleil tapait fort ce jour-là, surtout qu’on était en plein milieu de l’après-midi. Papa n’arrêtait pas de dire que, dans le temps, il ne faisait pas aussi chaud que ça en mars, mais que maintenant ça allait durer pour toujours, et qu’il fallait s’y habituer.

    Nous on avait trouvé un grand arbre, un noyer, qui avait des feuilles très larges et qui faisait beaucoup d’ombre. Alors on s’était assis là pour se rafraîchir un peu. Sur le chemin près de nous on voyait des grands-parents qui se promenaient avec leurs petits enfants, et un peu plus loin il y avait des grands du lycée qui étaient habillés bizarrement et qui écoutaient de la musique. Papa disait que c’était trop fort et que c’était de la musique de sauvage. Moi j’aimais bien, mais je voulais pas contrarier papa. Déjà que j’aimais pas trop sa glace.

    On était bien sous l’arbre, il y avait un petit vent qui soufflait, qui faisait frémir les feuilles au-dessus de nous. Ça faisait danser les ombres sur les visages de May et de papa.

    May, elle avait fière allure avec sa casquette trop grande posée de travers sur sa tête, en train de dévorer son cornet pendant que la glace fondue lui dégoulinait sur les mains. Elle avait une espèce de jus visqueux et collant qui sentait le poisson pourri sur ses petits doigts potelés. Beurk !

    Comme moi je venais de finir ma glace la première (et j’avoue que je me sentais pas très bien), papa m’a regardée, m’a fait un grand sourire et m’a demandé :

    « Alors, Fleur, c’était bon ?

    — Oui papa », j’ai dit en essayant d’avoir l’air convaincante.

    Mais il a froncé le nez et il a dit :

    « Je sais pas comment vous faites pour aimer ça. »

    Ça m’a surprise qu’il dise ça vu que c’était lui qui l’avait inventée, alors je lui ai demandé :

    « Pourquoi tu dis ça ? »

    Il m’a expliqué que c’était pas vraiment lui qui l’avait inventé, mais un algorithme (je crois que ça s’écrit comme ça) qu’il avait programmé au travail. Un algorithme c’est un peu comme un ordinateur, je crois. Il avait programmé l’algorithme en lui disant « fais une recette de glace qui soit à la fois délicieuse et pleine de bonnes choses pour les enfants », et l’algorithme avait fait tout un tas de calculs et avait déterminé qu’en mélangeant tel ingrédient avec telle protéine de synthèse et tel édulcorant pour donner meilleur goût, les enfants allaient en raffoler (oui le métier de papa est plein de mots compliqués, des fois je fais semblant de comprendre pour pas le vexer).

    « Au début on n’y croyait pas, on pensait que l’algorithme avait fait une erreur, parce que franchement, ça n’avait pas l’air appétissant. Pour un adulte, je veux dire. Mais on a quand même voulu tester. On a synthétisé une version zéro de la crème glacée, et on l’a goutée. On a tous trouvé ça répugnant ! Mais ensuite, on l’a fait goûter à des enfants, et ils ont tous adoré. On ne sait pas pourquoi. Franchement, des fois vous êtes bizarres. Enfin, l’essentiel, c’est que ça vous plaise à vous ! »

    Et papa a posé sa main dans mes cheveux avant de la secouer, comme il aime bien faire de temps en temps. Moi j’ai toujours pas osé lui dire que j’aimais pas trop sa glace. Mais j’avais l’impression que j’étais bien la seule, parmi les enfants. Quand on était arrivés devant le distributeur automatique de glaces, il y avait une file d’attente pas possible, et tous les autres enfants qu’on avait croisés une glace à la main avaient l’air de se régaler. May, en tout cas, elle semblait aux anges. C’est peut-être parce que moi je suis plus grande. May n’a que six ans. Moi j’en ai neuf trois-quarts. Je suis déjà pas loin d’être une adulte, quand on y pense.

    Ensuite, papa est reparti sur sa tirade habituelle, où il disait que dans le temps les glaces c’était plus simple de les fabriquer, qu’on utilisait même de vrais ingrédients, des vrais fruits, du vrai lait, mais que tout ça c’était plus possible maintenant avec les fruits qui devenaient rares et les terres agricoles sur lesquelles on ne mettait plus de vaches parce que ça prenait trop de place, et que maintenant la nourriture était synthétique de partout, et que quel monde ils laissaient aux futures générations et tout ça.

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