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Policier / Rhumatologue: Fictions sur nos travailleurs essentiels en pandémie
Policier / Rhumatologue: Fictions sur nos travailleurs essentiels en pandémie
Policier / Rhumatologue: Fictions sur nos travailleurs essentiels en pandémie
Livre électronique211 pages2 heures

Policier / Rhumatologue: Fictions sur nos travailleurs essentiels en pandémie

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À propos de ce livre électronique

N-95
Métier : Policier

Christophe Charbonneau est policier à Laval. Sa petite fille est malade. Elle a été testée positive pour la COVID-19. Christophe doit prendre ses distances avec elle pour ne pas être contaminé à son tour.

Durant une nuit de patrouille routinière, il intercepte une camionnette remplie de masques N-95 volés. Un des suspects s’échappe et demeure introuvable.

À mesure que l’enquête sur un possible réseau de vol d’équipement hospitalier piétine, Christophe se verra confronté à un choix crucial : suivre son instinct et désobéir aux instructions de ses supérieurs pour retrouver les coupables ou éviter les ennuis afin de retourner dès que possible auprès de sa fille…

____

DEVENIR UNE STATISTIQUE
Métier : Rhumatologue

Adam et Simon sont deux inconnus vivant des vies diamétralement opposées.

L’un est médecin spécialiste, l’autre est barman. L’un mène une vie rangée auprès de sa famille alors que l’autre cumule les quarts de travail dans un bar branché du nightlife montréalais.

On pourrait croire que leurs existences sont tracées pour être parallèles, mais à l’instar de l’ensemble de la société, une pandémie les prend de court et abat les barrières de l’ordinaire.

Ainsi, Adam et Simon tombent dans une réalité où tout est à repenser : le travail, les
relations, leur moralité même et, par extension, les limites de leur condition humaine.
LangueFrançais
Date de sortie27 nov. 2020
ISBN9782898180606
Policier / Rhumatologue: Fictions sur nos travailleurs essentiels en pandémie
Auteur

Sylvain Johnson

Sylvain Johnson est originaire de Montréal. Il passera toutefois une partie de son enfance dans le village de Sainte-Thècle, en Mauricie. Il se retrouvera ensuite à Shawinigan pour y étudier en Arts et Lettres avant de retourner vivre dans la région métropolitaine. Il occupera des postes dans quelques clubs vidéo et salles de courriers avant de s’exiler aux États-Unis. Ses passions sont l’écriture, la lecture, la randonnée pédestre et le voyage sous presque toutes ses formes.

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    Aperçu du livre

    Policier / Rhumatologue - Sylvain Johnson

    SODEC.

    N-95

    ~

    SYLVAIN JOHNSON

    1

    Vendredi 17 avril 2020

    Christophe Charbonneau ouvrit les yeux sur un océan de ténèbres opaques, de froideur et de silence. La première chose ressentie fut la douleur. Celle à sa mâchoire qu’on avait frappée. Il activa ses muscles faciaux pour bouger l’ossature en question et constater les dégâts ; la manœuvre provoqua un gémissement. Rien de cassé, cependant. Sa langue confirma aussi que toutes ses dents étaient en place. Lorsqu’il prit une bouchée d’air, ce fut comme si on plantait des poignards dans ses côtes ; il ne put réprimer un grognement. L’incongrue image du Christ sur la croix au flanc perforé par la lance du soldat romain lui traversa l’esprit. Par chance, il n’avait pas envie de rigoler. Il fut heureux de constater qu’aucun bâillon n’obstruait sa bouche, lui permettant de respirer. Il demeura malgré tout silencieux.

    Émergeant difficilement des limbes du sommeil, Christophe nota l’odeur d’eau de Javel qui flottait dans la pièce. Peut-être se trouvait-il dans un débarras. Incapable de bouger, il ne put tâtonner les murs, tenter de déterminer les surfaces qui l’entouraient. Il avait toutefois l’impression d’être enfermé dans un espace réduit ; ses gémissements et ses respirations sourdes lui revenaient avec cette netteté propre aux endroits confinés. De plus, une soif digne d’une traversée d’un désert ou d’une gueule de bois d’étudiant à la fin du semestre le prit. Sa langue semblait avoir doublé de volume, gonflée par toute la salive aspirée.

    Combien de temps avait-il été inconscient ? Impossible à évaluer sans le moindre repère. Il tendit l’oreille, cherchant à faire abstraction du tambourinement à ses tempes qui signalait le rythme de son mal de tête. Il perçut des voix, très loin et en écho. Il fut incapable de deviner ce qu’elles disaient. Des bruits de percussions métalliques suivirent, et l’idée qu’il se trouvait dans un entrepôt vide lui traversa l’esprit.

    Rassuré par l’absence de danger immédiat, Christophe testa la solidité de ses liens et ne fit que s’écorcher les poignets sur une corde rugueuse. La chaise ne montrait aucun signe de faiblesse non plus. Il était bel et bien prisonnier. Sa vessie menaçait d’exploser, déchirant son bas-ventre, son pantalon, pour ensuite éclabousser les murs de chair et d’urine. Il préféra éviter d’y penser, conscient qu’il finirait par se laisser aller.

    Cette situation des plus frustrante éveillait en lui une rage dangereuse qui risquait de lui faire commettre une bêtise. Il devait garder son sang-froid. Son impuissance soulignait son humiliation, et pire que tout, sa peur. Une frayeur viscérale née dans l’incertitude de ce qui l’attendait, de ce qu’on lui ferait.

    Christophe pensa un moment à sa fille Jessica et à sa femme Dominique. Il ne les reverrait peut-être jamais. Facile d’imaginer le coup de fil reçu pour leur annoncer sa disparition, l’écoute au bout de la ligne, les larmes qui percutent le combiné et les cris, les sanglots interminables. Ce ne fut d’aucun secours pour attiser le brasier de violence qui proliférait dans son esprit. Il secoua vivement la tête, chassant ces pensées néfastes. Ceux qui le gardaient prisonnier ne possédaient pas le profil de tueurs professionnels. En fait, Christophe se doutait quelque peu du contraire, supposait que les brutes débattaient entre eux du sort qu’on lui réserverait. Sinon, pourquoi serait-il encore en vie ?

    Incapable de bouger, il ne pouvait que patienter. Crier informerait inutilement ses ravisseurs de son réveil. Il voulait éviter une autre raclée, de précipiter la suite des évènements qui le concernait. Il devait plutôt réfléchir, trouver un moyen quelconque de s’en sortir.

    Ce qui inquiétait le plus Christophe au sujet de son enlèvement ? Savoir que ces bandits venaient de franchir le point de non-retour, qu’ils comprendraient les dangers de le libérer sain et sauf. Ces petits voyous grimpaient dans les rangs de leur organisation, ils commettaient un crime majeur. Ils pouvaient aisément se servir de lui comme exemple ou encore pour valider leur statut.

    Ils détenaient maintenant son arme, les clés de sa propre voiture et son badge. Un trophée sans prix. De plus, ils venaient d’attaquer, de blesser et d’emprisonner un membre de la force policière de la Ville de Laval.

    Ils savaient aussi bien que lui que les choses se gâteraient à partir d’ici.

    2

    Mardi 14 avril 2020

    Trois jours plus tôt, Laval

    Christophe Charbonneau, que ses coéquipiers surnommaient C.C., s’approcha de la Honda Civic grise stationnée le long de l’autoroute 25. Il se trouvait tout juste à la sortie du pont Olivier-Charbonneau, avec qui il n’avait, sans surprise, aucun lien de parenté. Les conducteurs venant de Montréal et traversant la rivière des Prairies pour entrer sur le territoire de la ville de Laval se voyaient forcés de ralentir. Six voitures de police bloquaient en ce moment son accès. Malgré les bonnes intentions de la Ville durant cette pandémie inquiétante, ses décisions s’avéraient peu populaires parmi la population. Au début, on acceptait ces vérifications pour éviter la propagation du virus entre les municipalités, mais très vite, on changeait son fusil d’épaule, les gens n’aimant pas qu’on leur dise quoi faire. C’était encore plus vrai pour ceux contraints d’effectuer le trajet tous les jours. Les véhicules venant de la métropole devaient faire la file, avant de passer le contrôle routier destiné à filtrer le trafic non essentiel entre les deux îles.

    Charbonneau se plaça à côté de la voiture dont le moteur tournait toujours. Le conducteur qui l’épiait auparavant par le rétroviseur abaissa sa vitre pour faciliter la communication entre eux. L’air frais qui montait de la rivière à proximité s’engouffra librement dans l’habitacle.

    Dans le but de respecter la distanciation sociale, Christophe gardait un espace d’à peu près deux mètres entre lui et l’individu qui le fixait. L’homme paraissait fatigué, tenant le volant à deux mains. D’un coup d’œil discret, C.C. nota la présence de sacs d’épicerie sur le siège arrière, de cartons de soda et d’un paquet de papier de toilette. Une denrée devenue aussi précieuse que les pépites d’une ruée vers l’or. Une main sur la taille, l’autre sur sa lampe de poche, le policier questionna le conducteur. Les lampadaires le long de l’autoroute suffisaient, avec les multiples gyrophares, à bien éclairer l’intérieur de la voiture.

    — Officier Charbonneau. Vous allez où comme ça, Monsieur ?

    — J’ai fait l’épicerie pour mes parents et j’allais leur apporter leur commande. Ils habitent en banlieue de Laval.

    — Vous avez fait l’épicerie à Montréal ? lança Christophe en faisant un geste de la tête pour désigner les sacs à l’arrière.

    — … C’est que j’habite Pointe-Aux-Trembles. C’était plus facile pour moi.

    — Bon… Avez-vous des symptômes qui ressemblent à la grippe : fièvre, toux, muscles endoloris, perte du goût ou de l’odorat ?

    — Non.

    — Avez-vous été en contact avec quelqu’un porteur de la COVID-19 ?

    — Non, Monsieur l’agent.

    — OK. Alors, vous pouvez passer. Mais je veux que vous retourniez chez vous dès que la commande sera livrée. Et ne rentrez pas en contact avec vos parents, bien sûr. Parlez-vous par la porte-patio. C’est clair ?

    — Très clair.

    Charbonneau fit demi-tour. La Honda s’éloigna rapidement et s’aventura dans l’ouverture à cet effet entre les autopatrouilles stationnées. Un agent muni d’une lampe guidait les chanceux ayant passé le contrôle. L’objectif du barrage était en vérité de décourager les gens à se balader inutilement ; on refusait rarement l’accès aux automobilistes. L’opération en était une de dissuasion. C.C. revint vers la voiture, constata que la file s’amenuisait. D’un instant à l’autre, on les libérerait de cette tâche fastidieuse. En raison des multiples agents mis en quarantaine à cause d’expositions présumées à des individus contaminés par la COVID-19, les policiers en santé devaient faire des heures supplémentaires. Il fallait combler le déficit des effectifs, parce que même si l’ordre de rester à la maison avait été décrété, les criminels continuaient leurs méfaits.

    Christophe détestait sincèrement bosser de nuit, mais devait accepter les assignations attribuées. Son quart de travail amorcé plus tôt ne se terminerait qu’aux petites heures. Il réintégra l’autopatrouille où Steve Moreau, son partenaire, l’attendait en écoutant la radio. Il s’agissait d’un talk-show de sport où Charles-André Marchand disputait les bienfaits d’un échange entre le Canadien de Montréal et les Hurricanes de la Caroline. Connaissant le peu d’intérêt de son coéquipier pour ce sujet, Steve baissa le volume.

    — Le répartiteur m’a dit qu’on pouvait retourner en patrouille.

    — Super, lança Charbonneau tout en consultant son portable.

    Un message texte de sa femme l’attendait, auquel il répondit brièvement. Elle voulait savoir s’il passerait comme prévu au matin. La voix de Moreau le ramena dans l’habitacle.

    — Comment va ta fille ?

    Charbonneau soupira, inquiet. Il ne pensait qu’à elle. Il observa une voiture qui roulait lentement, une gamine à l’arrière dans un siège d’auto le salua d’un signe, qu’il retourna avec le sourire.

    — La fièvre n’a pas baissé. Elle dit qu’elle est fatiguée, sa gorge lui fait mal.

    — Elle ne peut pas voir le docteur ?

    — Elle a testé positif, ils l’ont renvoyée à la maison. Tant que ses symptômes n’empirent pas, il n’y a rien à faire. Faut juste la garder confinée.

    Steve lui donna une tape sur l’épaule.

    — Ça va aller, mon homme. Ta fille, c’est une combattante.

    — Ouin. Je m’inquiète pour Dominique aussi. Avec son asthme, pis pognée à la maison avec la petite…

    Il y eut un moment de silence dans la voiture. Les gyrophares se reflétaient dans les yeux des deux confrères, perdus dans la contemplation de l’autoroute 25. La nuit serait longue. Christophe arrivait mal à s’habituer à ces heures, tandis que Steve ne semblait jamais souffrir de fatigue.

    — Tsé, C.C., tout ça, c’est à cause de Bill Gates¹.

    — Quoi ?

    — Bill Gates, c’est probablement lui qui est responsable du virus.

    Christophe regarda son coéquipier avec un rictus moqueur,

    amusé. L’autre ne le remarqua pas, trop préoccupé par ce qu’il voulait lui dire. Steve récupéra son cellulaire, chercha puis trouva quelque chose sur l’Internet. Il montra l’écran au conducteur impassible.

    — Gates aimerait vacciner tout le monde. Y a déjà commencé en Afrique pis bientôt, il va même nous forcer à porter une puce sous notre peau.

    — C’est quoi le rapport avec le virus ?

    Steve l’observa comme si Charbonneau était l’être le plus idiot de la planète. La bouche entrouverte et les yeux brillants, il poursuivit, révélant l’évidence :

    — Tu comprends pas ? Le virus, c’est son excuse pour nous injecter ses puces. En nous donnant le vaccin. Ils l’ont déjà dans un laboratoire pis ils attendent qu’on leur donne l’autorisation.

    — Ben voyons donc !

    Christophe fit démarrer la voiture, éteignit les gyrophares et s’engagea vers le barrage policier devant eux. Son coéquipier et ami s’avérait être un fervent amateur de complots divers, en particulier tout ce qui touchait les États-Unis. Hier encore, il lui expliquait comment la CIA avait causé l’écroulement précipité des tours du World Trade Center à New York. Steve hurla soudain :

    — Stop ! Arrête !

    Il mit le pied sur le frein, à moitié persuadé que son collègue souhaitait simplement poursuivre sa tirade fantaisiste dans l’immobilité. Lorsqu’il jeta un coup d’œil à son coéquipier, il vit que ce dernier observait quelque chose dans le rétroviseur avec intérêt. Instinctivement, C.C. fit de même.

    — Tu le vois ? demanda Steve.

    — Oui.

    Une camionnette s’était arrêtée une bonne centaine de mètres avant le poste de contrôle, loin derrière eux. Le véhicule reculait, cherchant visiblement à rejoindre la sortie qui menait sur l’avenue Roger-Lortie en contrebas. Le comportement suspect intrigua les deux hommes et éveilla leur instinct de fins limiers. Ce conducteur désirait manifestement éviter le barrage policier. Christophe tourna le volant tout en accélérant, pour faire un demi-tour complet, tandis que Steve annonçait aux confrères à la radio la raison de cette manœuvre.

    — On va ben voir ce qu’il mijote, lança Christophe, bien concentré sur la route.

    Ils virent la camionnette, qui avait suffisamment reculé. Elle roula et pénétra dans la bretelle d’accès qui quittait l’avenue Roger-Lortie pour rejoindre la 25. Le suspect mit les gaz dans la voie déserte, son moteur gronda, et les deux policiers remarquèrent du mouvement dans l’habitacle. L’autopatrouille remonta la courte file de voitures en attente, puis coupa à travers la pelouse pour s’engager à son tour dans la bretelle. La camionnette ne fit aucun arrêt, esquiva de justesse une berline qui venait en sens inverse, avant de foncer sur le boulevard Lévesque Est. Christophe dut effectuer une manœuvre rapide pour éviter l’automobile qui grimpait vers eux : la conductrice soudainement paniquée tournait son volant de droite à gauche, forçant son véhicule à zigzaguer de tous côtés. Ils purent voir son visage hagard, ses yeux exorbités et sa bouche entrouverte sur un cri de surprise muet.

    — Dégage, maudite folle ! lança Christophe, dépassant la voiture qui venait en sens inverse.

    Sur l’avenue Roger-Lortie, ils prirent à gauche, sirène hurlante et gyrophares déchirant le voile nocturne récemment installé sur la banlieue.

    — Là ! Sur Cépages !

    Avec la rivière des Prairies sur leur droite, cours d’eau brunâtre et pollué, l’autopatrouille accéléra dans un grondement satisfaisant. Steve relatait toujours leur position aux autres. On attendait des renforts déjà en route, une voiture quittait le poste de contrôle pour les rejoindre et une seconde venait aussi de l’est. Ils coinceraient rapidement le fuyard.

    Ils s’engagèrent sur le boulevard des Cépages en tournant à gauche, faisant crisser les pneus. Les quelques véhicules qu’ils croisaient freinaient, sans pour autant libérer la rue. La vitesse de l’autopatrouille déstabilisait les conducteurs ; on préférait ne plus bouger, les deux mains sur le volant avec le regard effaré d’un cerf aveuglé dans un sentier boisé en pleine nuit.

    L’autopatrouille dépassa les larges structures qui abritaient des condos. Christophe nota la présence sur le trottoir de gauche d’une mère étreignant ses deux enfants. Les mômes observaient le spectacle avec fascination et sans trop conscience du danger. Le plus petit avait les mains sur les oreilles pour atténuer les bruits.

    — Il tourne encore, sur Merlot.

    Les flashs lumineux des gyrophares qui les précédaient avaient une vertu stimulante chez Charbonneau, qui voyait sa concentration décuplée par ce signal visuel. Il effectua le virage sur Merlot à toute vitesse, le regard braqué sur le pare-chocs de la camionnette qu’il pourchassait. Les policiers gagnaient du terrain. La seule chose qui les perturbait était de devoir faire cette poursuite dans un quartier résidentiel ; de petits culs pouvaient à tout moment apparaître devant les véhicules, et une partie de hockey dans la rue serait le pire scénario. L’idée que le risque n’en valait pas la peine effleura leur esprit, sans pour autant changer leur attitude.

    — Sur Cabernet !

    La camionnette ne montrait aucun signe de ralentissement. Au contraire, elle allait de plus en plus vite, tournait les coins de justesse et frôlait les voitures rangées le long du trottoir. Christophe enfonça son pied sur l’accélérateur. La radio émettait ses grésillements continus et diffusait les messages du répartiteur, s’ajoutant au tumulte de la sirène qui hurlait sur le toit.

    — Ces gars-là ont certainement pas suivi le bon guide pour faire la route des vins ! annonça Steve.

    Les petites rues forcèrent la camionnette à prendre un autre virage brusque : son flanc gauche heurta un poteau métallique d’arrêt, l’envoyant valser sur la pelouse d’une belle résidence. Les pneus creusèrent le terrain sans ménagement et Christophe, qui roulait tout aussi vite, monta

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