Lionel Shriver PROPRIÉTÉS PRIVÉES
LE LIVRE
PROPRIÉTÉS PRIVÉES (PROPERTY) PAR LIONEL SHRIVER, TRADUIT DE L’AMÉRICAIN PAR LAURENCE RICHARD, 456 P., 21 €. COPYRIGHT BELFOND.
Lire Lionel Shriver, c’est avoir le sentiment d’être passé au rayon X, tel le malheureux protagoniste du « Baume à lèvres », l’une des douze histoires qui composent Tous les personnages croisés dans le premier recueil de nouvelles de l’auteure américaine sont terrifiants de vérité. Ce fils qui a hérité de l’avarice de son père (« Taux de change »); cette mère en lutte contre son trentenaire de fils qui refuse de quitter le bercail, invoquant la décroissance ou la crise du logement (« Terrorisme domestique »); ou encore cette Américaine expatriée à Belfast qui peine à se défaire du petit empire qu’elle s’est construit (« La sous-locataire »). Shriver scrute notre intimité, les liens familiaux, la comédie du couple ou les rapports de voisinage, à l’aune de notre obsession pour la propriété. Que cherchons-nous à posséder quand on achète un bien? Et que craignons-nous de perdre quand il s’agit de le partager, le prêter ou le vendre? Un lieu où se réfugier du monde, rêver, créer, peut-être. Un territoire où exercer notre instinct de domination. La matérialité d’une vie qui, dès la naissance, nous file entre les doigts. Depuis le succès mondial d’rien de ce qui est humain, ni aucune faille de notre société, n’a résisté à l’acuité hallucinante de Lionel Shriver. Aujourd’hui, la possession est au centre de ce recueil, dont on vous propose
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