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Le point rouge
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Livre électronique67 pages44 minutes

Le point rouge

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À propos de ce livre électronique

Le désespoir n'est pas bon conseiller. Déprimé par la mort de sa femme, Jean Zbart choisit un moyen original de se suicider. Il passe un contrat avec un professionnel...

LangueFrançais
Date de sortie31 août 2020
ISBN9781005074838
Le point rouge
Auteur

Christophe Noël

Christophe NOËL a connu un parcours atypique, pratiquant bien des métiers: ouvrier tapissier, vendeur ambulant, homme à tout faire dans un petit hôtel, surveillant d'externat, aide-comptable, distributeur de journaux, cadre responsable de centre, intérimaire, représentant, chef des ventes, promoteur publicitaire, visiteur mystère, fonctionnaire. Il est aujourd'hui à la retraite.

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    Le point rouge - Christophe Noël

    Le Point Rouge

    (nouvelle)

    Copyright 2020- Christophe NOËL

    Publié par l’Auteur

    1

    Son arrière-grand-père, Vassili Grigorovitch Zbartov, était arrivé en France en 1905. Il était un Cosaque Zaporogue, fuyant les troubles de la révolution russe avortée. Dans les premiers temps, il coucha sous le pont Mirabeau, avant de trouver un emploi de portier dans un restaurant monté par un de ses compatriotes, émigré lui aussi, mais ayant pris le soin d’emmener avec lui quelques pécunes. Il rencontra une Bretonne montée comme bonne à Paris, qu’il épousa. Des huit enfants que le mariage engendra, cinq survécurent, dont le grand-père de Jean, Sérafim Vassilievitch Zbartov.

    Né en 1913, engagé très tôt dans l'armée française, Sérafim connut l'Appel du Destin. Il suivit la folle aventure de la France Libre en Afrique du Nord, sous la houlette du brillant Philippe de Hautecloque (dont le nom de guerre est le bien connu Leclerc) devenu Maréchal Leclerc de Hautecloque. Sérafim finit  sa carrière comme Lieutenant-Colonel. Comme son chef illustre autorisé à modifier son patronyme en 1945, il obtint de franciser et raccourcir le sien, pour devenir Séraphin Zbart. Marié en 1936 à une pied-noir d’origine alsacienne, il procréa à son tour. De cette union naquirent trois garçons et quatre filles.

    Le père de Jean, Maxime Etienne Marie-Joseph Zbart, fils de Sérafim-Séraphin et d'Elsa, naquit en 1937 et grandit en Algérie. Lors de ce qu’on appelait alors pudiquement les « événements », il traversa la Méditerranée fin 1959 pour s’installer à Marseille. Là, il rencontra une Phocéenne d’origine grecque, enfant du Pirée, dotée d’une fortune invraisemblable, qu’il épousa à son tour en 1962.

    Jean Zbart naquit en 1970, troisième  et dernier fils du couple.

    2

    Jean poussa vite en graine, et monta à Paris en 1988 pour entamer de brillantes études. Au lieu de ça, il fut embringué dans des bandes de potes, plus ou moins communistes, plus ou moins anarchisantes, plutôt plus jean-foutres que moins, comme les qualifiait son père. Maxime, après l’avoir maintes fois dûment sermonné en vain, prié, menacé, exhorté, se résolut à lui couper les vivres, les conditionnant à une reprise active des études.

    Bonne pâte malgré tout, Jean fit des efforts pour se conformer au diktat paternel. Réellement. Il était déterminé à s’amender, foi d’animal. Il fit part de cette intention à ses amis et petites-amies, qui rirent tous à gorge déployée, lui prédisant que, dans même pas une semaine, il serait de retour sur le pont. Que nenni, s’enferra-t-il, vous verrez, cette fois-ci, je tiendrai parole. Vous ne me reconnaitrez plus, affirma-t-il.

    Mais, aussitôt les subsides lâchés par la main paternelle, il repartit les poches lestées chercher bonne fortune dans les troquets, boîtes de nuit, et les bas-fonds glauques de la nuit parisienne. Tant et si bien qu’au lendemain matin il ne lui restait plus rien. L’alcool, les filles, les cartes, la nuit, avaient tout englouti. Peut-être même avait-t-il été aidé dans l’entreprise, par une ou deux mains lestes.

    3

    Il se réveilla tard dans la matinée dans une chambre inconnue, dans un lit aux draps froissés et poisseux, aux côtés d’une jeune femme aux seins lourds et aux cuisses grasses, les aisselles et le sexe pas rasés, aux lourds cheveux roux en auréole autour d’une tête minuscule en comparaison. Le rayon de soleil qui l’avait réchauffé et provoqué son réveil filtrait toujours entre les persiennes, aveuglant. Des particules dansaient dans la lumière, tandis qu’à ses oreilles parvenaient les bruits de la ville qui ne dort pour ainsi dire quasiment jamais. Bruits de moteurs de voitures accélérant, coups de klaxon, claquements de portières, chant morne et puissant d’un marteau-piqueur, des cris d’ouvriers s’interpellant

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