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Jeux d'eau
Jeux d'eau
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Livre électronique70 pages56 minutes

Jeux d'eau

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À propos de ce livre électronique

Philippe apprend que sa mère est mohawk. Pendant un stage dans un laboratoire, il découvre un complot de dissémination de la peste sur Montréal. Aidé par un groupe de jeunes mohawks, il neutralise la menace bactérienne.
LangueFrançais
Date de sortie18 mai 2018
ISBN9781925277555
Jeux d'eau
Auteur

Alain Panisset

J'ai découvert le plaisir d'écrire après avoir mis fin à ma pratique de la médecine. Né à Oka, au Québec (Canada), j'ai vécu autour du lac Des-Deux-Montagnes pendant vingt ans. Les Mohawks peuplent cette région depuis beaucoup plus longtemps que les blancs. Ils m'inspirent la série d'aventures Jeux d'eau dont les personnages fictifs occupent mon imaginaire. Suivez-les avec moi!

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    Aperçu du livre

    Jeux d'eau - Alain Panisset

    Passage

    - Philippe, que savez vous de Ronsard ? 

    - Vous n’êtes qu’un pédéraste monsieur ! 

    Debout devant la classe, Philippe attaque cet enseignant qu’il déteste. Il refuse de se plier à ce sale jeu: l’interrogation orale du lundi matin.

    Chez le directeur ! hurle le professeur, cramoisi, à moitié étouffé.

    Il est expulsé. L’abbé directeur lui donne une lettre cachetée adressée à son père.

    Philippe erre autour du collège et prend conscience de l’énormité de la situation. Incapable de rentrer à la maison, il se réfugie dans un cinéma.

    Après une deuxième projection du « Monde du silence » de Cousteau il va finalement affronter son père.

    Il a seize ans. Ses études prennent toutes ses énergies et la discipline de vie imposée par le collège le rend impatient et dissipé.

    Quelque jours plus tard, il est inscrit dans un collège très bourgeois. Les valeurs politiques et les valeurs d’argent y dominent. Ses confrères conduisent une auto, lui, en est encore au vélo. Par contre, il devance la classe en grec et en latin. Peu doué pour les sports, il préfère une initiation au théâtre et aux débats.

    Ses collègues sont intrigués par son teint mat et ses yeux en amande. Ses pommettes un peu saillantes suggèrent un peu de sang asiatique, mais à peine.

    Face au collège, une pharmacie agrémentée d'un snack-bar attire les élèves qui viennent y manger à la sauvette. Interdit d’y aller; c’est un lieu de perdition, disent les bons pères jésuites.

    Après le triste repas du midi au réfectoire du collège, la tentation est trop forte, Philippe cède quand même à la gourmandise, un sundae, c'est si bon. Le voilà assis sur un des tabourets du casse-croute.

    Tout en versant les ingrédients dans le batteur électrique ls serveuse ne cesse de le regarder. Troublé et flatté, il la regarde lui aussi avec attention. Elle ressemble à Kim Novak, dans Vertigo de Hitchcock, pense-t-il. 

    Il prend l'habitude de cette friandise lactée et revient au snack-bar de la pharmacie plusieurs fois par semaine. Un jour, il ose un sourire timide en réglant l’addition. En lui rendant la monnaie, celle qui est maintenant dans ses rêves d'adolescent lui glisse un billet : « 247-4218 ». Une fois dans sa poche, le papier lui brule la cuisse.

    Vers huit heures, il signale le numéro.

    Elle lui répond :

    - Viens me voir. Je suis dans le building au-dessus de la pharmacie, 

    appartement 2. Viens. 

    Philippe a les genoux qui tremblent. Pendant les dix minutes de marche qui séparent la maison où il habite de la pharmacie, l’adrénaline lui donne des palpitations. Il sonne. Elle ouvre. Il fait plutôt sombre chez elle. 

    Il revit alors un scénario que son cerveau lui a appris dans ses rêves d’adolescents mais avec des variations nouvelles qui le font frémir. 

    Plus tard, assis sur le tapis au milieu du salon, ils éclatent de rire.

    - Tu peux partir, dit-elle.

     Je te rattraperai à ta prochaine visite à la pharmacie. Je viens de gouter à ta jeunesse. C’est un échange, j’espère. Mais reviens dans mes bras, viens que je te serre un peu plus longtemps. 

    Apaisée, elle s’endort. Philippe se rhabille sans bruit et quitte l’appartement.

    Il marche distraitement troublé par ces nouvelles émotions.

    Elle ressemble vraiment à Kim Novak, pense t-il, mais je ne sais même pas son prénom. Sur la liste des locataires, dans l’entrée, je crois avoir vu K. Sands à l’appartement 2; mais K, pourquoi ?.  

    J’ai peut-être tout imaginé, encore une fois.

    Devant chez lui, il voit que la fenêtre du bureau de son père est encore allumée. Avant d’ouvrir la porte, il tente de chasser un vague sentiment de culpabilité.

    Il ouvre. Son père l’accueille, l’embrasse et éclate aussitôt de rire. Dans sa petite bibliothèque il le fait assoir sur le divan. Son bureau est jonché de revues scientifiques qui affichent des titres reliés à la bactériologie.

    Son père a de la difficulté à être sérieux; il prend Philippe par les épaules.

    - Philippe, nous sommes chanceux de vivre entre hommes. En t’embrassant, j’ai respiré tous les parfums de cette amie qui t’a retenu si tard.

    Allez, tu peux me regarder en face. Maintenant nous parlons d’homme à homme. Si ta mère avait vécu avec nous, tu t’exposais à une colère monumentale.

    Je me souviens d’avoir vécu une histoire semblable à peu près à ton âge. Ma mère, dont le nez fin était bien connu dans la famille, m’avait assourdi de gifles. Elle criait à mon père que je sortais du bordel et qu’en plus du parfum de ces dames, je transportais probablement toutes les maladies honteuses du dictionnaire.

    Heureusement, mon père la calma et m’emmena dans le petit salon dont il ferma la porte.

     Je vais reprendre maintenant ses propres mots. 

    - Lorsqu'une mère se rend compte qu’elle perd son fils chéri dans les bras d’une

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