Vanity Fair France

À table avec… ADÈLE VAN REETH

RENCONTRE

Il suffit de prononcer son nom à l’entrée pour que le chef en personne vous installe à la table du fond, près des cuisines. Légèrement à l’écart. Devanture rouge, banquette rouge, serviettes estampillées Cantine du Troquet. Peu après, Adèle Van Reeth entre en habituée dans cette enseigne du 14e arrondissement de Paris. Une bise au cuisinier, une autre à son fils. « On est toujours très bien reçu ici », se réjouit-elle en balayant le bistrot de ses yeux perçants. La carte, détaillée sur une grande ardoise au mur, est spécialisée dans la gastronomie du Sud-Ouest. Pointe de déception dans ses yeux : la « démente » saucisse basque txistorra n’est pas proposée aujourd’hui. « C’est une expérience », précise-t-elle.

Depuis l’été dernier, celle qui fut pendant onze ans la voix des « Chemins de (éd. Gallimard). « C’est très dense, reconnaît-elle. Il faut une forme presque athlétique pour faire tout ça. Je fais du sport, je cours. » Elle plante son regard bleu polaire dans le mien et ne le lâche plus. Le chef nous apporte une spécialité de la maison « pour démarrer » : crème de petits pois onctueuse, accompagnée de saucisson. Adèle Van Reeth saisit une rondelle. Autrice, patronne de la radio la plus écoutée de France et philosophe, elle se dit surtout « très ancrée » et « terrestre » : « Pour tout vous dire, un de mes plats préférés reste le jambon-beurre. » Elle décline la carte des vins et précise : « Au quotidien, j’essaie de faire rentrer cinquante-deux heures dans une journée. Je n’ai pas le temps de cuisiner. » Pour notre déjeuner, elle opte pour le lomo. Une hésitation, comme si elle craignait l’incident diplomatique. « Vous n’êtes pas végétarienne, j’espère ? » Non non, le cabillaud sera parfait.

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